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dimanche 22 décembre 2013

Blog en pause : Joyeux Noël et bonnes fêtes à tous!


The Green Car de Williams Glackens

 Je vous souhaite à toutes et à tous un joyeux Noël et de bonnes fêtes. Et pour finir l'année en beauté voici des photographies de deux tableaux de William Glackens (1868_1936) que j'ai prises au Metropolitan museum of Art de New York.


Central Park Winter de William Glackens


lundi 16 avril 2012

Les impressionnistes américains (2) au Metropolitan Museum de New York

Childe Hassam :  Célia Thaxter's Garden, isles of Shoal, Maine


Après avoir présenté les photographies prises au MET de New York des tableaux de Mary Cassat dans un premier billet, ICI je continue avec les oeuvres impressionnistes américaines découvertes dans ce grand musée.
L'impressionnisme  apparue en France dès les années 1860, se développe aux Etats-Unis dès 1880.
Les peintres américains subirent l'influence de l'impressionnisme français, soit comme Mary Cassat et John Singer Sergent en allant étudier en France, dans les années 1870,  et en rencontrant les grands maîtres français, Edgar Degas, Claude Monet... , soit comme William Meritt Chase en découvrant les oeuvres impressionnistes françaises lors de grandes expositions qui eurent lieu aux Etats-Unis.  En 1886, William Meritt Chase, avec une série de tableaux célébrant la lumière des parcs de New York, de paysages de Long Island, de Shinnecock, devient le plus grand peintre impressionniste de son pays sans en être sorti. Dans les années qui suivirent de nombreux artistes américains rejoignent Claude Monet à Giverny où celui-ci s'est installé en 1883.

John Singer Sargent  (1856–1925)

Sargent le goût de la nouveauté auprès de  son ami Monet comme le prouve ce tableau intitulé : "Deux jeunes filles à l'ombrelle". Cependant, grand admirateur de Frans Hals et de Vélasquez, il demeure, d'une façon générale,  plus classique. Il est reconnu comme un grand portraitiste même s'il a peint aussi des paysages et des scène militaires pendant la première guerre mondiale. Le portrait de madame X  (madame Gautreau), qu'il aimait particulièrement, fut très mal reçu à l'exposition de 1884 à Paris. Il l'avait peint sans l'accord de la dame et avait laissé volontairement une bretelle de la robe glisser sur l'épaule. Cette erreur scandaleuse fut réparée par la suite, la bretelle remise en place, mais la sensualité du tableau valut à Sargent la fin de ses commandes françaises. Il partit s'installer à Londres. Le tableau de Madame X  resta dans l'atelier de l'artiste et ne fut acheté par le Metropolitan qu'après la mort de madame Gautreau en 1916.

Two grils with parasols (1888)

Sergent : Portrait de madame X

 William James Glackens ( 1870-1938)

William Glackens fit de nombreux séjours en Europe, en particulier à Paris. Il s'intéresse aux scènes de rue (the green tram) et aux scènes de vie de la middle-class américaine comme dans Hiver à Central Park.


green train



 Central Park : winter

Robert Reid (1862-1929)

L'artiste suggère une analogie  entre la fragilité de la femme et des fleurs qui l'entourent. Ce tableau rappelle le panneau mural  intitulé Senteur, qui constitue une partie de la série intitulée Les Cinq sens peinte en 1897 pour la bibliothèque des congrès de Washington combinant à la fois son intérêt pour l'impressionnisme et pour le mouvement mural.

William Meritt Chase (1849-1916)

William Meritt Chase peint ici une scène intime et paisible de sa vie de couple : Alice, sa femme cousant pour "the little one", un de leurs cinq enfants, dans leur maison d'été à Shinnecock, dans la ville de Southampton, Long Island, New York. Même s'il peint un intérieur, Chase s'intéresse à la lumière qui pénètre dans la pièce et à la fenêtre qui s'ouvre sur le jardin, traitant ainsi le sujet comme une scène de plein air. J'aime bien le désordre qui règne autour de la jeune femme et ce bout de papier (tissu?) qui traîne par terre, suggérant que celle-ci ne pose pas mais qu'elle est surprise dans son quotidien.

Chase : For the little one


Chase

Childe Hassam (1859-1935)

Childe Hassam peint ici Union Square l'une des plus importantes places culturelles et commerciales de New York, située à la jonction de Broadway et de Bowery Road. La neige donne une impression douce et ouatée mais la tache rouge du tramway, les silhouettes noires des voitures embouteillées et des passants qui traversent n'importe comment donnent un animation intense à la scène.

Union Square, Hiver


Surf, Isles of Shoal

Les impressionnistes américains ont continué à travailler jusqu'en 1920 même si le goût pour l'impressionnisme avait alors diminué.  En 1910 émerge un  réalisme urbain avec l'école Aschan  bientôt démodé dès 1913 avec l'exposition d'Avant-garde de L'Armory Show.


mercredi 11 avril 2012

Nouvelles new-yorkaises (3) : Jerome Charyn, Chante, Shaindele, chante






Le recueil intitulé Nouvelles new-yorkaises dans Folio bilingue présente trois nouvelles  de  Francis Scott Fitzgerald (voir ICI,)  Henry Miller  ICI, et Jerome Charyn.

 

Jerome Charyn : Chante, Shaindel, chante


La nouvelle de Jerome Charyn, Chante, Shaindele, chante, nous transporte dans en 1943, dans un vieux théâtre de Henry Street d'East Broadway. Elle raconte l'histoire de Shaindele, une petite chanteuse du Bronx (où est né J. Charyn) a quinze ans. Son père l'oblige à se produire sur scène sous le déguisement d'un garçon, avec les seins bandés. Exploitée par un père dont elle est la source de revenue grâce à sa voix exceptionnelle, convoitée par les hommes âgés, violée par une bande de voyous, elle est une victime sans en avoir conscience, habituée de la misère et du manque d'amour, et par conséquent, sans jamais se plaindre. Elle ne se révolte qu'une fois, lorsque amoureuse du jeune poète juif, Notte, elle affirme sa féminité et exige de pouvoir porter un soutien-gorge. Son seul bonheur est de chanter sur scène en pensant à Notte pour oublier ce public obscène et avide mais conquis par son talent.
Vous l'avez compris l'intrigue ne se déroule pas du bon côté de Broadway au milieu des lumières, des paillettes et de la gloire. Le théâtre dans lequel se produit Shaindele est dans un piteux état, les rats et les cafards courent entre les fauteuils et le balcon s'écroule sur la foule. Il s'agit surtout de l'histoire d'une enfance volée, maltraitée. Le père de Shaindele la soustrait aux inspecteurs scolaires en déménageant sans arrêt de la même manière que le directeur s'appuie sur ses relations pour empêcher la fermeture de son théâtre par les inspecteurs des sapeurs-pompiers. J.Charyn établit un parallèle entre le déclin du Music Hall dans ces années 40, l'effondrement du théâtre Henry Street et la vie de Shaindele qui ne peut espérer aucun rayon d'espoir dans sa jeune vie.
Je me suis posée des questions sur la nationalité du personnage de Shaindele. Au début, j'ai pensé que la fillette était irlandaise:

Dans les Shamrocks Gardens (Théâtre du Bronx), j'étais soit la petite Annie Rooney, la fierté de Kilearney, soit Mary O' Reilly, la reine du comté de Cork.

Pourtant, elle chante parfaitement en yiddish.
Mais au Loew's Pitkin ou au Théâtre de Henry Street, j'étais Shaindele Berkovsky, la Molly Picon* d'East Broadway.
Elle semble donc juive. Mais le tailleur juif qui lui apprend les chansons en yiddish présente son père comme un goy. Cependant, comme sa tante s'appelle Giuseppa, elle pourrait être italienne. Enfin, quand elle retourne dans son quartier du Bronx, à Webster avenue, elle rencontre un prêtre qui lui reproche de ne plus venir à la messe. Catholique donc, irlandaise ou italienne?

  Dans tous les cas que l'on se déplace du Bronx à East Broadway, la nouvelle se fait le reflet du peuplement des quartiers à New York et des différentes vagues d'immigration. Selon où elle se produit la jeune fille doit plaire à des populations qui représentent le "melting pot" new-yorkais (devrait-on dire selon le mot des nords américains eux-mêmes "le salad bowl" ou la "macédoine" des quartiers de New York?) où chaque nouvel arrivant se regroupe selon sa nationalité et où tous coexistent (on le sait parfois difficilement) sans se mélanger.


mardi 10 avril 2012

Nouvelles new-yorkaises (2) : Henry Miller , Le 14° dictrict

Le Pont de Brooklyn




Le recueil intitulé Nouvelles new-yorkaises dans Folio bilingue présente trois nouvelles  de  Francis Scott Fitzgerald (voir ICI,)  Henry Miller et Jerome Charyn

 

Henry Miller : le 14° district

 

Le 14° district est une nouvelle de Henry Miller absolument éblouissante et surprenante au niveau du style et des images.

Elle commence ainsi : Je suis un patriote - du 14° district, Brooklyn, où je fus élevé. Le reste des Etats-Unis n'existe pas pour moi, sauf en tant qu'idée, histoire, ou littérature.

Miller y raconte son enfance dans les rues de Brooklyn : Naître dans la rue signifie vagabonder toute sa vie, être libre. Signifie accident et incident, drame et mouvement. Signifie par dessus tout le rêve.

Cette enfance, dans un quartier modeste où les cheminées d'usine crachent la suie qui se dépose partout, où les ouvriers fondeurs qui travaillent dans les usines de boîte de conserves portent dans leur peau, incrustée jusque dans la mort, la marque noire de la fournaise des forges, est décrite d'une manière très réaliste. Elle est pourtant sublimée par l'imagination de l'enfance. Les gamins des rues qui sont ses amis deviennent  à ses yeux éblouis les héros de son univers :

Napoléon, Lénine, Capone -fiction que tout cela. Napoléon ne m'est rien comparé à Eddie Carney, qui le premier me pocha l'oeil. Je n'ai jamais rencontré personne d'aussi princier, d'aussi royal, d'aussi noble que Lester Readon lequel, rien qu'en descendant la rue, inspirait terreur et admiration.

Puis soudain au milieu de cette évocation, il y a un tournant. Le narrateur âgé prend conscience que l'enfance a disparu : on s'aperçoit pour la première fois que les ans se sont envolés, que tout cela est à jamais disparu et ne vivra plus que dans la mémoire. L'évocation claire et joyeuse de la jeunesse disparaît avec l'intrusion de la maturité qui est terrifiante. Toute la vie n'est vécue qu'à travers le prisme des premiers souvenirs, il y a fragmentation du moi, jamais plus nous ne serons entiers comme lorsque nous étions enfants :

On  se levait entier le matin, et le soir on plongeait dans un océan, complètement englouti, accroché aux étoiles et à la fièvre du jour écoulé.

Et tout conduit inexorablement à la décrépitude et à la mort. Nous sommes semblables à ce rongeur animant sans cesse la roue de sa cage ou  selon de l'image de Shakespeare, à des acteurs sur le théâtre de la vie :

On tourne  et retourne en rond dans une cage circulaire au roulement de la canonnade; le théâtre est incendié et les acteurs ne cessent pas de débiter leur texte; la vessie éclate, les dents tombent, mais le gémissement plaintif du clown est pareil au bruit de la chute des pellicules. On tourne par nuits sans lunes dans la vallée des cratères, vallée des feux éteints et des crânes blanchis, des oiseaux sans ailes.

Cette seconde partie de la nouvelle est absolument éblouissante  stylistiquement, nous sommes entraînés dans un tourbillon d'images fortes, hardies, originales, et désespérément noires, un vrai feu d'artifice où Brooklyn et ses usines, son pont, Coney Island deviennent des entités vivantes prêtes à nous dévorer.

On marche dans la rue de la nuit, et le pont se dresse contre le ciel comme une harpe, et les yeux gangrenés de sommeil corrodent les bicoques de leur feu, déflorent les murs; l'escalier s'effronde dans un brouillard confus et les rats dégoulinent..

Je regarde le sourire blanc-de-lait de l'aboyeur, ce sourire fanatique sorti de l'incendie du Pays des Rêves*, et puis j'entre tranquillement dans le ventre ouvert du dragon**.


On pourrait peut-être reprocher à ce passage la longueur un peu répétitive de ces évocations mais le lecteur reste pantelant devant une telle puissance visionnaire et une tel jaillissement poétique.


*Pays des Rêves : endroit de Cosney Island, le Lunapar de New York, dévasté par un incendie. Tout brûla, tigres et lions compris. Le bonimenteur y devint fou.

** Le dragon : attraction de Cosney Island, ici symbole pour Miller de la mort qui nous avale et nous digère.

lundi 9 avril 2012

Nouvelles new-yorkaises (1) : Francis Scott Fitzgerald, Rags Martin Jones et le Prince de Galles


John Singer Sergent (MET) : Mr et Mrs Isaac Newton (1884)


Le recueil intitulé Nouvelles new-yorkaises dans Folio bilingue présente trois nouvelles  de  francis Scott fitzgerald,  Henry Miller, Jerome Charyn


F. S. Fitzgerald : Rags Martin-Jones et le Prince de Galles

Miracle! J'ai lu celle-ci en anglais! Le style élégant de Scott Fitzgerald m'a paru aisé à lire.
Le récit tient quelques lignes : Rags Martin-Jones, une riche et belle héritière, arrive à New York après des années passées en Europe.  Elle est attendue par John M. Chestnut, jeune homme de la bonne société, amoureux d'elle depuis des années et qui ne l'a jamais oubliée. Mais celle-ci feint d'abord de ne pas le reconnaître et lorsqu'il vient lui rendre visite à  son hôtel, elle lui déclare que les américains n'ont aucune imagination et qu'aucun ne sera capable de devenir son mari. John Chestnut va tout faire pour lui démonter le contraire.

L'intrigue se déroule dans les milieux huppés et snobs de la grande société New-Yorkaise que connaît bien l'écrivain. Rags Martin-Jones vit dans les hôtels de luxe comme le Ritz, fréquente Tiffany, possède une malle à parfums et s'achète des orchidées par douzaines. Un milieu brillant mais superficiel où l'on devient facilement blasé et où l'ennui guette. Les moyens employés par John Chesnut pour séduire la jeune fille sont bien sûr pleins d'humour et à la hauteur du compte en banque du jeune monsieur! Ce qui n'est pas peu dire! J'ai trouvé l'intrigue bien mince et un peu légère, du style Cendrillon chez les riches!

Ce qui m'a le plus intéressée dans la nouvelle c'est New York, personnage discret mais primordial, et bien sûr le style de l'écrivain qui manie humour, légèreté, distanciation, avec brio sans avoir l'air d'y toucher!
Voilà l'arrivée du Majestic, un grand paquebot appartenant à la White Star Line co-propriétaire du Titanic, qui voyageait de Southampton à New-York :

"Le Majestic fendait les eaux du port de New York par une beau matin d'Avril. Il renifla au nez des remorqueurs et des bacs à l'allure de tortue, adressa un clin d'oeil à un jeune yacht aguicheur, et, d'un coup de sirène revêche, écarta de son chemin un transport de bestiaux puis il s'amarra à son quai personnel avec autant de manières qu'une grosse dame qui s'assied..."

L'ironie de Fitzgerald qui s'exerce sur "l'élite du monde" en présentant  ainsi la première vision de Rags :
Puis il y eut une pause. Puis le capitaine, Sir Howard George Wtichcraft, apparut au bastingage, flanqué de quelque chose qui aurait pu être un tas de somptueux renards argentés. 
Rags Martin-Jones ...

Ironie encore dans la confrontation entre les classes sociales :

L'élite du monde, debout sur le pont, agitait idiotement la main en direction des parents pauvres qui attendaient, sur le quai, les gants de Paris."

Du Ritz situé dans la Madison Avenue nous nous déplaçons jusqu'au restaurant en terrasse, "largement ouverte sur la nuit" que l'on appelle "Le trou dans le ciel" où il fait toujours bon en toute saison  même en plein coeur de l'hiver grâce à "une nouvelle invention qui empêche la montée de l'air".
L'écrivain nous amène ensuite dans un autre gratte-ciel où se situe (modestement) le bureau de John Chesnut et qui échafaude '"trente étages volumineux avant de se rétrécir en un gracieux morceau de sucre d'un blanc éblouissant. Puis il projetait encore trente mètres plus haut une mince tour oblongue en un dernier élan fragile vers les ciel. On voit que tout est fait pour éblouir la jeune fille.

Ce qui peut avoir servi de modèle à Fitzgerald est peut-être le Singer Buiding construit en 1908 qui était le plus haut bâtiment (187m) à cette époque. Il fut démoli en 1968 et un autre gratte-ciel fut construit à sa place The One Liberty Plazza (237 m) qui fut gravement endommagé par l'attentat du World Trade Center.

La nouvelle de Fizgerald a pour mérite de nous montrer une époque où les riches et les intellectuels, écrivains, artistes, étaient très attirés par la culture européenne et aimaient visiter le vieux continent et s'y installer de nombreuses années. Les paquebots leur offraient des voyages luxueux aux antipodes de ceux qui amenaient les immigrés misérables, exilés de chez eux.  Rags Martin-Jones  menace de repartir de New York à peine installée, son amoureux lui prouve que la ville est à la hauteur de ses inspirations et lui promet de grandes émotions.




dimanche 8 avril 2012

New York : Broadway, le quartier des théâtres et poésie avec Sarah Teadsdale

 Broadway, le quartier des théâtres


 Amsterdam Theater (détail sculpture)


 Pendant mon séjour à New York, ma fille cadette m'a invitée dans un théâtre de Broadway, pour assister à un spectacle musical : Mary Poppins, une comédie que je connaissais bien pour l'avoir vue ( du moins le film de Walt Disney!) et écoutée en boucle, des dizaines de fois, quand elle était enfant! C'est un spectacle charmant, plein d'humour, avec des ballets très enlevés, des décors et des lumières réussies et de belles voix.

Ballet des ramoneurs dans Marie Poppins


  Dès la fin du XIXème siècle, le quartier des théâtres vint se fixer autour de Broadway, au niveau de la 42ème rue et, dans les années 1920, on vit aussi fleurir d'immenses palais du cinéma dans le secteur de Times Square. Ce lieu est extrêmement animée de jour comme de nuit. Tout ruisselle de lumières.
 Le New Amsterdam Theatre  où nous avons vu cette comédie musicale est de toute beauté avec ses verrières et ses décorations intérieurs Art Nouveau.  Il fut construit en 1903 et ouvrit ses portes avec une pièce de Shakespeare : Le songe d'une nuit d'été. Il appartint jadis à Florenz Ziegfeld, célèbre directeur de revues et de comédies musicales qui y donna ses plus grands spectacles inspirés des Folies Bergères de Paris, les Ziegfeld Follies, splendides revues que Vincente Minelli fait revivre en 1946 dans un film du même nom. 

 En face de l'Amsterdam Theater, le New Victory Theater (1898) est le plus vieux théâtre de NY. Près de l'Amsterdam, Le Lyric, lui, est son grand rival.  Douglas Fairbank  s'y produisit. C'est là que les Marx Brothers créèrent la pièce de George Kaufman, The Cocoanuts. L'Amsterdam Theater et le New Victory se disputèrent, à l'époque, le concours de Fred Astair et sa soeur.
A l'heure actuelle, le New Amsterdam présente des spectacles produits par Disney et le Victory offre des spectacles jeune public.

Amsterdam Theater 

 Amsterdam Theater


Amsterdam Theater


Le premier spectacle du théâtre : Le songe d'une nuit d'été

 

Broadway, Sarah Teadale 

 

Sarah Teasdale est une poétesse américaine née dans le Missouri, à Saint-Louis, en 1884. De santé fragile, elle ne put être scolarisée avant l'âge de 10 ans, et vécut ainsi sans contact extérieur dans son milieu familial. Elle développa ainsi un monde imaginaire et rêvé. Dès l'âge de quinze ans, elle commença à écrire. Son premier recueil parut en 1907. En 1918, elle obtint trois récompenses littéraires pour son recueil de poésies : Love Song.  Malade, affaiblie par une pneumonie chronique, elle se suicide à à New York en 1933. 
Dans ce poème,  elle décrit "la splendeur liquide des lumières" de Broadway, "volant au ciel des étoiles qui devaient lui appartenir."

 

Broadway : Amsterdam et New Victory Theater


 BROADWAY
 
This is the quiet hour; the theatres

Have gathered in their crowds, and steadily

The millions lights blaze on for few to see,

Robbing the sky of stars that should be hers.

A woman waits with bag and shabby furs,

A somber man drifts by, and only we

Pass up the street unwearied, warm and free,

For over us the olden magic stirs.

Beneath the liquid splendor of the lights

We live a little ere the charms is spent;

This night is ours, of all the golden nights,

The pavement an enchanted palace floor,

And Youth the player on the viol, who sent

A strain of music through an open door.


 BROADWAY
 

C'est l'heure tranquille ; les théâtres
 
Ont capté leur public, et sans répit

Les millions de lumières continuent de briller à la vue de bien peu,

Volant au ciel des étoiles qui devraient lui appartenir.

Une femme attend avec un sac et une fourrure élimée,

Un homme sombre passe, et seulement nous

Descendons la rue sans nous soucier, chauds et libres

Puisque sur nous la magie ancienne s'étend.

Sous la splendeur liquide des lumières

Nous vivons avant que le charme ne soit dissipé :

Cette nuit est la nôtre, entre toutes les nuits dorées,

La chaussée est le sol d'un palais enchanté,

Et Jeunesse, la joueuse de viole, envoie

Un accord de musique par une porte ouverte.

mercredi 4 avril 2012

Les impressionnistes américains (1) au Metropolitan Museum de New York



 Mary Cassatt (MET)

 Quelques photographies de tableaux de Mary Cassat prises au Metropolitan Museum
Mary Cassatt est née en 1844 en Pensylvannie. En 1861 elle fait un premier voyage en Europe. Elle commence ses études artistiques à Philadelphie mais elle part à Paris pour étudier la peinture. Elle fera des allers-retours tout sa vie entre les Etats-Unis et l"Europe. En 1877, elle rejoint le mouvement impressionniste. Elle devient un peintre célèbre et gagne sa vie en faisant des portraits des riches familles. Une première exposition à New York en 1892 consacre sa renommée.
Une grande rétrospective de ses oeuvres a été organisée à New York en 1923. Elle meurt en 1926.


Mary Cassatt : Jeune mère cousant (Met)

Mary Cassatt : Dame crochetant dans le jardin de Marly (détail)

 Mary Cassatt :  Mère et Enfant (MET)

Mary Cassatt : la tasse de thé (détail)

Mary Cassatt : dame prenant le thé (détail)


lundi 2 avril 2012

New York, New York : Le retour avec Paul Auster



 vue de l'Empire State Building


Me voici de retour de New York! Merci à tous ceux qui sont venus voir mon blog pendant cette période et à tous ceux qui m'ont laissé des commentaires. Vos visites me font un grand plaisir.

 New York, Manhattan, plus exactement - on a beau le savoir, seule l'expérience permet vraiment de s'en rendre vraiment compte- est une ville impressionnante par sa taille, par l'espace qu'elle occupe horizontalement et verticalement, impressionnante par sa richesse architecturale et muséale, par la densité de population, l'intensité de la circulation et du bruit. Marcher dans les rues, c'est avoir l'impression de se déplacer entre de hautes falaises, c'est être pris dans un tourbillon de mouvements, enveloppé d'une rumeur incessante. Tout est à une autre échelle, tout est démesuré, tout est exacerbé. Seul îlot de paix relative, l'immense Central Park. Je suis heureuse d'avoir visité ces lieux mythiques déjà tant de fois imaginés à travers mes lectures ou aperçus dans des films. Mais je savoure aussi le fait de me retrouver dans mon "village" d'Avignon ( qui a la taille d'un quartier de New York?) si calme, si beau lui aussi, et à échelle humaine :  Plus mon petit Liré que le Mont Palatin...  Un hâvre où l'on peut être soi-même, à l'opposé de ce que ressent le personnage de Paul Auster.


New York est un espace inépuisable, un labyrinthe de pas infinis, et, aussi loin qu'il allât et quelle que fût la connaissance qu'il eût de ses quartiers et de ses rues, elle lui donnait toujours l'impression qu'il était perdu. Perdu non seulement dans la cité mais tout autant en lui-même. Chaque fois qu'il sortait marcher il avait l'impression de se quitter lui-même, et, en s'abandonnant au mouvement des rues, en se réduisant à n'être qu'un oeil qui voit, il pouvait échapper à l'obligation de penser, ce qui, plus que tout autre chose lui apportait une part de paix, un vide intérieur salutaire. Autour de lui, devant lui, hors de lui, il y avait le monde qui changeait à une vitesse telle que Quinn était dans l'impossibilité de s'attarder bien longtemps sur quoi que ce soit. Le mouvement est à l'essence des choses, l'acte de placer un pied devant l'autre et de se permettre de suivre la dérive de son propre corps. En errant sans but, il rendait tous les liens égaux, et il ne lui importait plus d'être ici ou là. Ses promenades les plus réussies étaient celles où il pouvait sentir qu'il n'était nulle part. 
                                    
Paul Auster La cité de verre


New York : vue de l'Empire State Building


Promenade en bateau : La statue de la Liberté

Le pont de Brooklyn : Dowtown



Dowtown : centre financier




Manhattan : Gratte-ciel


Central Park

Parc botanique de Brooklyn : jardin japonais

New York : Xavier Mauméjean : Lilliputia dans Cosney Island


Le minotaure de Picasso

Je republie pendant mon séjour aux Etats-Unis ce roman de Xavier Mauméjean, écrivain français, qui se passe à Cosney Island à New York.
A l'époque quand je l'ai lu, le roman Liliputia m'avait laissé assez perplexe tellement il était riche, avec un sujet original et passionnant, mais enchevêtrée, un fouillis de mots, d'idées, d'images, de personnages, d'univers, de mythes, de sens. Un roman comme une forêt touffue, inextricable, où je sentais  que, tout en ayant un pied dans la réalité, j'avais l'autre dans la fiction. Seulement, voilà, est-ce le réel qui est irréel ou l'irréel qui est le réel? Vous me suivez?

De quoi s'agit-il? Xavier Mauméjean part d'un réalité : l'existence en Amérique au début du XXème siècle sur Cosney Island d'un parc d'attraction d'un type très particulier : Lilliputia, créé sur le modèle de la ville médiévale de Nuremberg afin d'accueillir quelque trois cents nains venus de toute l'Europe pour habiter dans cette cité où tout est à échelle réduite, maisons, meubles, voitures, routes... Des "nains"? C'est à dire des petites personnes, des "perfect" ou "midget", selon les termes anglais, qui n'ont aucune anomalie physique si ce n'est leur taille miniature.

Un Eden, cet univers où tout est fait pour eux, où ils sont "libres" d'avoir leur parlement, leurs élus, où ils ont un métier assuré selon leurs compétences et leurs dispositions? Des philanthropes alors? les deux gestionnaires de ce parc d'attraction, le sénateur Reynolds et Gumpertz assistés par le préfet Mac Murdo? Un Dieu, le créateur du parc, ce Sébastian Thorne dont tout le monde parle à voix basse  et qui a acquis un pouvoir étonnant depuis sa mort?

Elcana, le jeune, beau (et petit) héros de ce récit, en fuite après sa révolte contre les cruels et tout puissants hobereaux d'un pays de l'Europe de l'Est, va vite déchanter. Le monde des "petits" est calqué sur celui des "grands" , avec ses inégalités sociales, ses quartiers riches et ses bas-fonds, ses notables incompétents et égoïstes, sa pègre où triomphe la force du tout puissant Fatty. Il y a les victimes aussi, balayés par les égoïsmes et les injustices : Mili et son mari Karel à qui les Lunarques (habitants d'un parc d'attraction voisin) enlèvent leur nouveau-né, Adamor, le sculpteur, innocent sacrifié à la vindicte populaire..  Et puis les profiteurs, les "collabos" en quelque sorte, ceux qui sont prêts à toutes les compromissions pour en tirer profit comme Lilian, la meneuse de revue. Mais contrebalançant cette figure négative, il y  aussi Frances, l'institutrice courageuse et lucide dont Elcana est amoureux.

Et puis arrive le jour de l'ouverture du parc, le jour où les petites personnes sont donnés en pâture aux Grands avides de sensations, curieux, fureteurs, sournois, l'insulte à la bouche, railleurs, humanité brutale qui s'infiltre dans la vie et l'intimité des lilliputiens livrés à ces milliers de spectateurs venus ici comme au zoo. Et ces visiteurs, bien sûr, acquittant des droits d'entrée, assurent la fortune des "généreux" philanthropes, et favorisent le triomphe d'un capitalisme déshumanisé et violent. Dans ce show,  Elcana  devenu pompier assure, avec son équipe, l'extinction des feux programmés par Flint Beltaine, le pompier-pyromancien, pour amuser les spectateurs. Des feux provoqués pour le plaisir des uns mais qui n'en sont pas moins dangereux et mortels pour ceux qui les éteignent. Mais le pire ne surviendra qu'avec "l'obligation" d'être heureux...

Alors Elcana tel Prométhée ravissant le feu pour le donner aux hommes, va se révolter contre Thorne (Zeus) avec l'aide des Freaks, monstres abandonnés d'une autre attraction tombée en désuétude, le Steeple-Chase. C'est le début d'une guerre terrible, d'une violence inouïe, où devant les murailles d'une Troie en proie aux flammes, Elcana, héros de la démesure, tour à tour appelé "le roi de Minos" ou  "le porteur de lumière",  ange ou  démon,  figure double de Prométhée et de Lucifer, mène le combat avec l'aide de ses guerriers issus de toutes les mythologies, chrétienne ou païenne : Titans de la Grèce antique (Travis) géants nordiques maniant la hache, sous les ordres de leur chef Mongo, minautore aux pieds cornus..  Ils affrontent la haine des trois soeurs gardiennes, les Parques ou Cerbère à trois têtes, et de tous leurs ennemis ligués contre eux...  extraordinaire transposition dans la fiction et le mythe d'une réalité historique.  C'est là que l'on ne sait plus trop où l'on en est.

Et je m'arrête car vous allez me dire que je suis en train de tout dévoiler alors qu'en vérité je ne vous ai pas dit le quart du quart du quart du roman! (Ca fait combien? )

Ce qui m'a passionnée dans Lilliputia c'est la réflexion sur la normalité et l'anormalité car l'on est bien vite convaincu que la monstruosité n'est pas là où on l'attend. En effet, qui sont les monstres, des lilliputiens ou des organisateurs de ces parcs d'attractions, préfiguration des camps de concentration? Qui sont les plus éloignés de l'humain, les spectateurs se moquant de la difformité physique, des souffrances morales ou leurs victimes? Je me suis intéressée aussi à l'installation des personnages dans la ville de lilliputiens, à la correspondance qui s'établissait entre notre monde et le leur. Le refus du manichéisme de la part de l'auteur donne un sens plus profond encore au roman car au-delà des différences, c'est de la nature humaine qu'il s'agit et, dans le bien comme dans le mal, les hommes quelles que soient leur taille, leur forme, leur particularité, se ressemblent tous.

Pourtant, même si  je suis admirative de l'imagination inépuisable de l'auteur, je crois que j'ai failli succomber en cours de lecture et rendre les armes, surtout dans la troisième partie, face  à l'excès de tout : excès dans les références mythologiques, dans la violence, dans les descriptions, dans l'écriture qui appuie, creuse volontairement et puissamment, laboure.

Finalement l'admiration pour la culture, la richesse, le foisonnement, la puissance de l'imagination domine-t-elle? Ou bien  la lassitude engendrée par la démesure, l'abondance (tout ceci voulu et assumé par l'auteur) l'emporte-t-elle? Ce que je peux dire, c'est que c'est un livre qui marque et qui aborde un sujet étonnant et qui ne laisse pas indifférent.

Billet republié de mon ancien blog 

jeudi 29 mars 2012

Broadway : Mariage d'amour de Claude Baugée




Voici un poème de Claude Baugé  (notre Eeguab du blog blogart, la Comtesse) extrait du recueil : Le spectateur triste.

Mariage d'amour

Broadway éternel
Broadway des années folles
L'orchestre donne le la, tous en scène.
Artère étonnante, rêve de couleur
Au coeur de la "grande Pomme"

Bien loin de là, Hollywood scintille
Industrie de lumière, rideau surnaturel.
Hollywood une étoile est née,
Ville des princes

Quand les fées se sont rencontrées
Unissant la belle de la côte est
et la reine de la cité des anges
Musique et comédie, émotion et bonheur
a nos yeux éblouis
Ont couronné de fantaisie
Nos soirées de banlieue
Devenues "glamour" comme Vegas.

Bal des sirènes, piscines  "De luxe"
Merveille aquatique.
Le magicien sur l'arc-en-ciel,
Un homme de métal, un lion peureux
Nous invitent : entrons dans la danse
Et chantons sous la pluie.

Régal de strass, de paillettes
pirate d'opérette, sultan amoureux dans Bagdad chamarrée.
Plus encore l'âme ravie
Pour Gigi et Rose-Marie.

Amérique heureuse de Gershwin,
La "Haute société" de Cole Porter
Swinguant d'insouciance
Fait rimer Bing Crosby et mélodie.
Et les jambes de Cyd Charisse
Oniriques enflamment et l'esprit et les sens.

"Swanee river"
Vocalisent les ménestrels sur la" Delta Queen"
Le père des eaux est de la revue

Kyrielle de tableaux
Rhapsodie de bleu
Hommage au monde en harmonie.
Le frivole n'y est qu'apparence
Qui touche à la perfection.

mardi 27 mars 2012

New York, New York : Brassée d'images, Broadway


 Promenade dans Broadway