J’avoue que le texte de la quatrième de couverture tout en me faisant rire m’a donné une furieuse envie de lire ce livre :
Ce n’est pas le genre de conte de fées où la princesse épouse une prince.
C’est celui
où elle le tue
Fanja aussi y est pour quelque chose qui en parle ICI. Notons que le roman a eu le prix Hugo du meilleur roman 2023 ainsi qu’une multitude d’autres prix..
Once upon the time…. Entrons dans ce conte de fées subversif où, vraiment, on dit non à la femme considérée comme une poule pondeuse et poussée dans l’escalier par un prince pas si charmant si elle ne fait pas l’affaire. Des poules, d’ailleurs, des vraies, il en est question dans le conte et pas des moindres comme comme la dénommée (et bien nommée) Démon. Mais la petite poule rousse du conte traditionnel (même si elle n’est pas possédée par un démon) a, elle aussi, un caractère affirmée ! Donc, méfiez-vous des poules ! Mais n’anticipons pas ! Sachez pourtant que le livre est dédié « à ces oiseaux rares que sont les poules fortes et indépendantes » !
Dans un tout petit royaume ( mais important parce qu’il a un port commercial), entouré par les royaumes du Sud et du Nord qui le convoitent tous les deux, la reine, mère de trois filles, donne son aînée, la douce Damia, au Prince du Royaume du Nord, Vorling. Elle obtient ainsi la protection du prince. Quelque temps après le mariage, la jeune femme meurt accidentellement.
Et maintenant Kania, la seconde, une fille intelligente et avisée, épouse le prince. Marra, la petite dernière, elle, est envoyée au couvent parce qu’elle est la troisième sur la liste, « en réserve de la royauté », si jamais Kania n’avait pas d’enfant ou si elle mourrait : Sait-on jamais ? Ce serait son tour d’épouser Vorling !
Mais lorsque Marra revoit Kania à l’occasion du baptême de sa fille suivi bientôt de la mort du bébé, elle comprend que le prince, violent, obsédé par le désir d’un héritier (mâle, bien sûr,) bat sa femme et la retient prisonnière. Pour rester en vie, Kania enchaîne les grossesses qui l’épuisent. Elle sait que lorsqu’elle aura un fils, elle perdra toute valeur et le prince se débarrassera d’elle ! Marra apprend aussi que Vorling a tué Damia qui ne pouvait pas avoir d’enfant.
Féminicide(s) au pays des contes de fées ! Que peut on faire contre un souverain tout puissant, intouchable, dont rien, aucune loi, ne peut arrêter la violence et les meurtres ? Le tuer. Et comme dans tout bon conte de fées, la jeune fille se met en quête d’adjuvants magiques, la Dame-poussière qui sait parler aux morts (et ses poules); sa marraine-fée qui ne sait accorder qu le don de bonne santé à ses filleules, faible créature (?) mais ne vous y fiez pas ! Enfin, une autre aide, humaine et non-magique comme Fenris, un chevalier sans peur et sans reproches (presque !), un costaud qui sait fendre des bûches et oui, c’est utile, pour obtenir gite et couverts et qui sait manier l’épée ! Ce qui prouve qu’on aime aussi les hommes ici ! Et Marra, en particulier, n’est pas insensible à son charme ! Ah! Ah !
Il lui faut aussi accomplir trois épreuves impossibles, coudre une cape en tissu de fil de hibou et de cordelettes d’orties, fabriquer un chien d’os avec les os de plusieurs chiens morts et faire prisonnier un clair de lune dans un pot en argile.
Et la voilà enfin prête à affronter le prince Vorling et sa fameuse marraine-fée douée de pouvoirs extraordinaires, à la manière de la fée-sorcière de Disney et qui maintient la puissance de la dynastie depuis un millénaire.
Nettle and Bone se lit avec beaucoup de plaisir. L’imagination de T. Kingfsiher semble sans borne, les aventures s’enchaînent, l’humour est toujours présent. La manière de réinterpréter les contes de fées traditionnels est amusante, savoureuse, comme lorsque la marraine-fée de Marra rappelle le danger qu’il y a d’oublier d’inviter une marraine à un baptême. La visite de la cité des morts est fantastique à souhait et plus proche cette fois-ci de la mythologie nordique ou de Tolkien que du conte traditionnel.
Bref ! Une agréable lecture très mouvementée !
Tout à fait le créneau de Fanja, en effet!
RépondreSupprimerJe ne suis pas une grande amatrice du genre mais vous allez finir par me convaincre Fanja et toi
RépondreSupprimerAaah ça me fait plaisir de te lire sur cette lecture et de voir que toi aussi tu es tombée sous le charme de cet univers et des personnages ! Je n'avais pas parlé de la cité des morts, mais oui, quelle imagination ici aussi, et en effet, on y retrouve davantage les codes de la mythologie nordique que du conte de fée. C'est vraiment très riche en références et clins d'oeil divers ce roman. C'est ce qui m'a beaucoup plus aussi. J'ai rajouté un lien vers ton billet.
RépondreSupprimerJ'ai raté le billet de Fanja, sinon j'aurais dressé l'oreille ! Il a tout pour me plaire ce conte-là, je vais encore me tourner vers ma bibliothèque, parce que je ne veux pas aggraver ma PAL.
RépondreSupprimerun bon moment de détente visiblement ?
RépondreSupprimerla quatrième de couverture me fait le même effet, et vu ce que tu en dis... noté!
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