Le roman de Mika Waltari, Danse parmi les tombes, paraît en 1944. Après avoir signé un traité avec Hitler, Staline, qui a ainsi les mains libres, envahit la Finlande dès 1939. Défaite, la Finlande doit renoncer à la Carélie et à une partie de la Laponie.
Mika Waltari place l’action de son roman en 1809. Le Tsar Alexandre 1er qui a signé un traité d’armistice avec Napoléon, en profite pour attaquer la Suède et se rend maître de la Finlande, possession suédoise depuis le XII siècle. Le parallélisme entre les deux époques n’est évidemment pas dû au hasard.
A travers ce roman, l’auteur veut célébrer à la fois l’héroïsme des jeunes soldats finlandais qui ont combattu le tsar Alexandre comme vient de le faire l’armée finlandaise contre les russes. Il veut aussi rendre compte, en ces jours sombres d’occupation russe au XX siècle, de la naissance du sentiment national au XIX siècle. En effet, le tsar Alexandre 1er, contrairement à toute attente, par idéologie (il est nourri de la philosophie des Lumières) et par calcul, accorde son autonomie à la Finlande. Il y a, d’ailleurs, une certaine duplicité de sa part, à se présenter comme le libérateur de la Finlande, alors qu’il vient de la conquérir par les armes et la violence. A la diète de Borga (Porvoo), il annonce la création d’un grand duché finlandais sous domination russe mais entièrement autonome. C’est le début de la prise de conscience par le peuple finlandais tout entier de son identité. A cette époque, la noblesse et la bourgeoisie utilisent la langue suédoise; la finlandaise, méprisée, est parlée par les seuls paysans. L’évolution sera lente mais irréversible jusqu’à la proclamation d’indépendance le 6 décembre 1917.
Le roman raconte aussi une histoire d’amour : Ulla Mollesvärd, la fille d’un hobereau campagnard, est d’abord très hostile au Tsar. Ses frères sont dans l’armée suédoise pour défendre leur pays, la jeunesse de son pays est décimée, patriote, elle hait le tsar et les russes. Lorsqu’elle rencontre le souverain
au bal de la diète et qu’il semble lui accorder beaucoup d’intérêt, elle est sensible à son charme mais refuse de désarmer. Ce n’est qu’à l’annonce de l’autonomie accordée à la Finlande qu’elle commence à l’aimer. Alexandre, sans scrupules, corrupteur, se fait inviter dans le manoir du gouverneur Moolesvärd à Mantsälä pour séduire la jeune fille mais va être sensible à sa candeur et à son innocence.
Mika Waltari place l’action de son roman en 1809. Le Tsar Alexandre 1er qui a signé un traité d’armistice avec Napoléon, en profite pour attaquer la Suède et se rend maître de la Finlande, possession suédoise depuis le XII siècle. Le parallélisme entre les deux époques n’est évidemment pas dû au hasard.
A travers ce roman, l’auteur veut célébrer à la fois l’héroïsme des jeunes soldats finlandais qui ont combattu le tsar Alexandre comme vient de le faire l’armée finlandaise contre les russes. Il veut aussi rendre compte, en ces jours sombres d’occupation russe au XX siècle, de la naissance du sentiment national au XIX siècle. En effet, le tsar Alexandre 1er, contrairement à toute attente, par idéologie (il est nourri de la philosophie des Lumières) et par calcul, accorde son autonomie à la Finlande. Il y a, d’ailleurs, une certaine duplicité de sa part, à se présenter comme le libérateur de la Finlande, alors qu’il vient de la conquérir par les armes et la violence. A la diète de Borga (Porvoo), il annonce la création d’un grand duché finlandais sous domination russe mais entièrement autonome. C’est le début de la prise de conscience par le peuple finlandais tout entier de son identité. A cette époque, la noblesse et la bourgeoisie utilisent la langue suédoise; la finlandaise, méprisée, est parlée par les seuls paysans. L’évolution sera lente mais irréversible jusqu’à la proclamation d’indépendance le 6 décembre 1917.
Mantsälä : le lac Keravanjärvi |
au bal de la diète et qu’il semble lui accorder beaucoup d’intérêt, elle est sensible à son charme mais refuse de désarmer. Ce n’est qu’à l’annonce de l’autonomie accordée à la Finlande qu’elle commence à l’aimer. Alexandre, sans scrupules, corrupteur, se fait inviter dans le manoir du gouverneur Moolesvärd à Mantsälä pour séduire la jeune fille mais va être sensible à sa candeur et à son innocence.
J’ai découvert avec beaucoup d’intérêt la vie des Finlandais, nobles, serviteurs ou paysans dans ces régions reculées de la Finlande du début du XIX siècle. Les différents personnages sont bien analysés, bien campés, qu’il s’agisse du père d’Ulla, méprisable et cupide, servile et flagorneur, prêt à jeter sa propre fille dans les bras du tsar pour en retirer fortune et honneurs ou d’Antti, le jeune précepteur amoureux malheureux d’Ulla et patriote ardent, maladroit et sincère. Mais c’est le portrait d’Alexandre 1er qui a manifestement retenu le plus l’attention de l’écrivain, un homme torturé par ses souvenirs (assassinat de son père dont il a été complice), un homme déchiré entre ses idées philosophiques, amoureux des Lumières, mais doté d’un pouvoir immense dans un pays dont les structures et les mentalités sont encore médiévales, un être rationnel mais qui croit aux pouvoir des sorciers, un homme corrompu, dépravé, qui méprise les femmes, mais qui est séduit par la pureté. Quant à Ulla, qui n’abdique jamais ses idées, fière et courageuse, sans concession envers la médiocrité et le mensonge, elle fait l’apprentissage de son pouvoir sur les hommes mais son innocence, sa capacité de dévouement désintéressé semblent la préserver. On la compare dans la littérature finlandaise à la Natacha de Guerre et Paix de Tolstoï.
Même si je n’ai pas aimé ce roman à l’égal du chef d’oeuvre de Mika Waltari, Sinouhé l’égyptien, je dois dire que pénétrer dans ce monde du XIX siècle finlandais, alors que je visitais les régions décrites dans le livre, connaître l’Histoire du pays par le biais du roman mêlant les personnages historiques et fictifs, m’a beaucoup plu. Un roman incontournable (comme disent les guides touristiques à propos des sites) si vous voyagez en Finlande.