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vendredi 10 juin 2011

Montaigne : encore une nouvelle "traduction" des Essais


Une nouvelle "traduction" des Essais en français contemporain vient de paraître. Il s'agit d'un livre intitulé Vivre à propos traduit du japonais par Pascal Hervieu aux éditions Flammarion, préfacé par Michel Onfray.
Oui, vous avez bien lu : "traduit du japonais" : accéder à Montaigne par le biais d'une traduction, voilà qui a de quoi surprendre! mais après tout pourquoi pas? Je suis d'avis que tout est bon pour connaître Montaigne : "et que le japonais y arrive si le français n'y peut aller"!*
N'ayant pas lu  cette traduction je serais bien en mal de vous dire ce que j'en pense mais je vous livre ici des extraits de l'article que Dominique consacre à cette traduction dans son blog  littéraire A sauts et à gambades dont le titre est un hommage à notre grand Montaigne, blog  que vous aurez ainsi le plaisir de découvrir :
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Michel Onfray (...) est lui aussi un grand admirateur de Montaigne, les heures qu’il lui a consacrées et que l’on peut retrouver dans sa Contre-Histoire de la philosophie sont là pour en témoigner.
Que nous propose-t-il ici ?  A première vue une idée folle et saugrenue, accéder à Montaigne par le détour d’une traduction.
Montaigne est difficile d’accès certes, mais qu’en font les américains, les hongrois, les japonais ? Ils lisent et admirent Montaigne en n’ayant pas accès à la langue d’origine.
Le pari fou tenté et à mon sens réussi c’est celui de la traduction d’une traduction de deux des chapitres majeurs des Essais. Pascal Hervieu à partir de la traduction en japonais
Pascal Hervieu a utilisé les traductions des trois plus grands écrivains japonais traducteurs de Montaigne, Pour Sekine Hideo, ce fut l’oeuvre de toute une vie. Il a traduit à l’aveugle, sans se référer au texte français, une année lui fut nécessaire pour traduire ces deux essais. des Essais, à fait un nouveau travail de traduction vers le français, un français actuel.

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Qui perd et qui gagne dans l’aventure ?
Le gain évident le lecteur se sent moins intimidé, la lisibilité est plus grande, il y a un accès immédiat à l’idée sans le détour d’un vocabulaire parfois rare, sans tournures de phrases inusitées aujourd’hui, c’est à mon avis un accès intéressant pour une première lecture de Montaigne, pour une approche simple, sans barrière.
Ai-je l’impression d’une perte? oui, ma réponse eut été très différente quelques années en arrière, après des lectures multiples et aidées par des accompagnateurs (Marcel Conche,Jean Starobinsky, Michel Onfray etc.) je trouve aujourd’hui belle, voire familière, la langue de Montaigne, s’en priver est dommage.
Mais... car il y a un mais, si la langue doit faire barrage, faut-il se passer de la lecture ou faut-il adapter la langue sans la trahir, je suis résolument pour la seconde solution et c’est en cela que j’applaudis le travail de Pascal Hervieu. Le texte n’est en rien dénaturé, il y gagne parfois beaucoup en clarté, des choix ont été fait par le traducteur, la pensée de Montaigne est préservée me semble-t-il.
* "Et que le gascon y arrive si le français n'y peut aller"

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