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dimanche 18 mars 2012

Dernier poème de Robert Desnos : J’ai rêvé tellement fort de toi…

 Photographie : Aurélia Frey


Robert Desnos, poète résistant, est arrêté par la Gestapo le 22 février 1944 et amené à Compiègne. De là, il est envoyé à Buchenwald, puis à Floha, en Saxe.  Au moment de l'arrivée des troupes alliées, il est déplacé vers Terezine dans l'ancienne Tchécoslovaquie. Une marche de 200 km à pied, des jours de souffrance et de désespoir pour ces hommes affaiblis, sous-alimentés, malades, que l'on achève en cours de route s'ils ne parviennent pas à suivre...
Quand les alliés arrivent à  Terezine, Desnos est atteint du typhus. Il est transporté à l'hôpital militaire installé par les russes pour accueillir les malades. Ceux-ci font appel à des étudiants de la faculté de médecine de Prague pour enrayer l'épidémie.
C'est ainsi qu'un jeune tchèque, Joseph Stuna, lit dans les registres que Robert Desnos est parmi les prisonniers. Epris de poésie française, admirateur du surréalisme et de Robert Desnos, le jeune homme cherche le poète et croit le reconnaître dans les traits émaciés d'un malade; et comme on demande à ce dernier s'il connaît le poète français Robert Desnos, il répond :

- Oui!  Robert Desnos, poète français, c'est moi! C'est moi!

Le 8 juin 1945, Robert Desnos s'éteint. Il devra à la poésie, ce langage universel, de ne pas mourir seul, inconnu, et d'avoir autour de lui des amis pour le soutenir.

On a retrouvé dans la poche de son vêtement un poème qui a pendant longtemps été considéré comme le dernier, dédié à sa femme Youki. Or, il n'en est rien. Le poème a été écrit en 1926 et dédicacé à la Mystérieuse, une autre que Youki. Voir le petit monde de Youki.

Mais le poème, devenu légende, n'a rien perdu de sa beauté.


         Le Dernier poème

J'ai rêvé tellement fort de toi,

J'ai tellement marché, tellement parlé,

Tellement aimé ton ombre,

Qu'il ne me reste plus rien de toi.

Il  me reste d'être l'ombre parmi les ombres

D'être cent fois plus ombre que l'ombre

D'être l'ombre qui viendra et reviendra

dans ta vie ensoleillée.

Lire aussi :  le livre de André Bessières : destination Auschwitz avec Robert Desnos

9 commentaires:

  1. Merci de cette pensée pour Robert le Diable
    "Je pense à toi Desnos qui partis de Compiègne"
    Alors moi je pense à Ferrat,à Aragon,à Nerval,cité dans le poème,et à Compiègne,une ville qui compte beaucoup pour moi.J'y fis la fin de mes études secondaires et y achetai mon premier 33 tours(Rolling Stones,Aftermath,génial).

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    1. J ai parcouru le même chemin, 50 années plus tard, je me retourne vers ce meme passé ..j employait les mêmes mots, je lisais les mêmes textes..

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  2. Comme Eeguab, Desnos me fait aussitôt penser à la chanson de Ferrat. Beau poème et la photo qui l'illustre est fabuleuse.

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  3. @ Eeguab : que j'aime ce poème d'Aragon chanté par Ferrat!

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  4. @ Eeguab : que j'aime ce poème d'Aragon chanté par Ferrat!

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  5. @ Aifelle : un poème qui me touche chaque fois autant! La photo d'ombre me paraît bien en accord!

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  6. @ Thérèse : oui, ce poème et sa légende sont très beaux.

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  7. Une ombre qui n'a pas quitté la lumière et le soleil, la vie et l'amour et la femme pour laquelle cette ombre continue reviendra toujours.

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