Un grand matador (hum?) pour : Aifelle, Eeguab, Keisha, Nanou, Pierrot
Bâton..
le roman : Cormac McCarthy Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme
Le film : Les frères Coen : No country for old man (sous-titre : Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme)
Pas d'énigme la semaine prochaine car nous sommes à Paris. Rendez-vous donc le samedi 9 Juin.
Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme est le titre français du roman de Cormac McCarthy paru sous le titre No country for old Man, titre conservé dans la version française du film des Frères Coen.
Le récit : Llewelyn Moss est un simple ouvrier. Aussi quand il découvre sur les lieux d'un massacre à la frontière du Texas et du Mexique, une mallette contenant deux millions de dollars, il a le vertige. Et il cède à la tentation, sachant qu'il libère ainsi toutes les forces du mal et ne devra attendre aucune pitié de ses poursuivants. Commence alors une cavale tragique à travers les paysages du Texas et Moss et sa jeune femme vont bientôt se rendre compte qu'ils ont déclenché un mécanisme irréversible et fatal.
Le récit proprement dit alterne les points de vue selon les personnages, que ce soit celui de Bell , le shériff, de Moss, l'ouvier qui a fait le Vietnam, de Chigurh, le tueur fou qui opère avec un matador, pompe a air comprimé pour tuer les animaux à l'abattoir...
Il est entrecoupé par de petits chapitres séparés du récit par la présentation graphique, en italique, et qui résonnent comme un commentaire de l'action et une réflexion sur l'Humain. Ces passages présentent les pensées intérieurs du shérif, le vieil homme du titre, celui qui ne se sent plus adapté dans ce pays qui est pourtant le sien mais dont l'évolution l'effraie. C'est pourtant un dur à cuire, le shérif Bell, il a fait la guerre en France avant de devenir shérif du comté mais cette violence gratuite qui se déchaîne autour de lui, y compris chez les plus jeunes, le fait que la frontière entre le Bien et le Mal soit devenue si floue, le font se sentir étranger :
Il est entrecoupé par de petits chapitres séparés du récit par la présentation graphique, en italique, et qui résonnent comme un commentaire de l'action et une réflexion sur l'Humain. Ces passages présentent les pensées intérieurs du shérif, le vieil homme du titre, celui qui ne se sent plus adapté dans ce pays qui est pourtant le sien mais dont l'évolution l'effraie. C'est pourtant un dur à cuire, le shérif Bell, il a fait la guerre en France avant de devenir shérif du comté mais cette violence gratuite qui se déchaîne autour de lui, y compris chez les plus jeunes, le fait que la frontière entre le Bien et le Mal soit devenue si floue, le font se sentir étranger :
Aujourd'hui les gens quand on leur parle du bien et du mal il y a des chances pour qu'ils vous regardent avec un petit sourire. Moi je n'ai jamais eu de doutes là-dessus. Quand je réfléchis à des choses comme celles-là. J'espère que je n'en aurai jamais.
Ce personnage est attachant, même s'il apparaît parfois comme un vieux réac, car il n'a pas perdu le sens de l'humain. Face à lui, Chigurgh, le tueur incarne le contraire, l'inhumain. Il est l'incarnation du mal car il ne se conforme plus à aux lois des Hommes,et n'éprouve plus de sentiments. Ce qui le rend si fascinant, c'est qu'il obéit pourtant à un sens de l'honneur tout personnel. Ce qu'il a promis, il le tient, même si c'est absurde, même si cela implique la mort de personnes innocentes. Il incarne une sorte de démiurge du Mal, jouant la vie de ses semblables à pile ou face. Il est passé dans un autre monde, un no man'sland de la conscience et de la morale. Il est l'emblème de ce pays qui n'est pas pour le vieil homme. Entre les deux, Moss incarne l'humanité moyenne avec ses faiblesses (il vole l'argent et tue pour se défendre) mais qui conserve pourtant des valeurs morales : Il refuse de tromper sa femme, qu'il aime, avec la jeune fille qu'il prend en stop; et surtout il met sa vie en danger et il en a conscience en retournant sur le lieu du massacre pour donner à boire au blessé.
Le style de Carmac McCarhty est assez déroutant bien que je l'aie déjà rencontré chez d'autres écrivains américains. On dirait que c'est un livre qui été rédigé pour être adapté au cinéma! Le style est réduit à de nombreux dialogues entrecoupés par un récit qui peint les actions sans s'arrêter sur les descriptions. Autrement dit, le roman est presque écrit comme un scénario. Je suppose que l'adaptation au cinéma ne doit pas être difficile! Personnellement cela m'a gênée et j'ai eu du mal à entrer dans l'action. Mais l'histoire est si forte, la dénonciation de cette société si violente, que j'ai fini par adhérer totalement au récit. Il ne s'agit pas d'un thriller où le mal est décrit seulement comme un ingrédient pour exciter le plaisir des lecteurs mais pour l'amener à réfléchir sur la société, la perte des valeurs et plus universellement sur nous-mêmes et la fragilité des frontières qui distinguent l'humain du monstre. Un bon roman!
Je viens de passer chez Wens, je n'y avais pas pensé du tout alors que j'ai revu ce film sur Arte il n'y a pas si longtemps ! Je n'ai pas lu le livre (La Route m'attend toujours dans ma PAL...) Bonne fête Claudia et bon séjour à Paris, de vrais pigeons voyageurs vous deux !!! :)
RépondreSupprimerMerci Aspho! C'est que les voyages forment la jeunesse!! Bonne fête à toi aussi.
RépondreSupprimercoucou! De retour de la campagne! je n'ai pas pu participer encore une fois, pas d'internet! vu le film pas lu le livre!
RépondreSupprimerLe film me laisse un souvenir mitigé. les frères Coen filment bien, mais quelle violence!