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vendredi 2 août 2013

Lear In town d'après Shakespeare au festival In d'Avignon : une grande déception!


Lear In town d'après Shakespeare metteur en scène Ludovic Lagarde


Même si le festival d'Avignon 2013 est terminé (j'éprouve toujours une petite nostalgie lorsque c'est la fin, chaque année) je vais continuer à écrire sur les spectacles que j'ai pu voir.

Lear in town d'après Shakespeare avait tout pour me plaire et d'abord Shakespeare, bien sûr, et ensuite la pièce elle-même Le roi Lear que j'aime beaucoup et enfin ce lieu magnifique qu'est la Carrière de Boulbon, vaste scène en plein air comme dans un théâtre grec, encadrée par de hautes falaises de pierre. Il est vrai que le mot "d'après" m'inspirait au départ une inquiétude ainsi qu'un autre terme à la mode dans la scène contemporaine : " déstructuré ".  Mais la curiosité a prévalu! Après tout, je ne demande qu'à être convaincue!

Et il s'agit bien en effet d'un roi Lear "déstructuré"c'est à dire non de  la pièce complète mais d'une création du metteur en scène Ludovic Lagarde.

Nous avons dû assister à un spectacle qui réunissait trois acteurs, le roi Lear, Cordélia, le Fou, littéralement perdus dans ce vaste espace de la Carrière Boulbon. Planté au milieu de la scène, un objet noir, sorte de grande sono, d'où sortaient les voix des autres personnages. Economie d'acteurs? Non déstructuration! La pièce nous est présentée par fragments, dans le désordre. De temps en temps les trois acteurs mettent des écouteurs sur les oreilles et les voix des autres personnage nous permettent de comprendre ce qui s'est passé avant .. ou après … Du coup, l'évolution du personnage du roi Lear, son glissement vers la folie, sa lucidité finale ne sont pas apparentes.
Je laisse à d'autres le soin d'admirer cette "déstructuration " de l'intrigue et du temps, ce passage du présent au passé! La mise en scène me paraît étriquée, l'intrigue incohérente, les thèmes sacrifiés, les acteurs ne me touchent pas, je n'aime ni la voix de Cordélia, ni les gesticulations (mettre, enlever sa veste et vice versa) et les vociférations du roi Lear !  Seul le traitement sonore qui évoque la tempête au-dessus de nos têtes laisse une part à l'imagination. Pour ma part, je me sens lentement gagner par l'ennui comme de nombreux spectateurs autour de moi. Une grande déception pour mon avant-dernier spectacle du IN!

PS : je me demande pourquoi les metteurs en scène n'écrivent pas et ne montent pas leurs propres pièces s'ils veulent faire une création plutôt que d'esquinter les pièces des autres et en particulier de l'immense Shakespeare!


Chez Maggie et Claudialucia


Challenge Eimelle

15 commentaires:

  1. Ton PS
    PS : je me demande pourquoi les metteurs en scène n'écrivent pas et ne montent pas leurs propres pièces s'ils veulent faire une création plutôt que d'esquinter les pièces des autres et en particulier de l'immense Shakespeare!

    Il faut aussi penser à ceux qui n'ont jamais vus ces pièces et ont besoin de les voir d'abord montées plus classiquement. Près de chez moi on va proposer La mouette un peu changée aussi (création d'Avignon semble-t-il) et j'hésite pas mal...

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    1. Le festival IN d'Avignon est un lieu de création, il veut être la vitrine du théâtre contemporain au niveau international. Il ne s'intéresse pas au public qui n'a pas vu les classiques! Je ne suis pas contre, il faut que le théâtre évolue et pour cela il faut qu'il cherche et qu'il se cherche! Mais je me demande pourquoi les deux, classiques et contemporains, doivent être absolument incompatibles! On va voir ce que va faire le nouveau directeur du festival Olivier Py qui prend la direction en Septembre! J'espère qu'il saura respecter les deux, tout en remettant à l'honneur le théâtre de texte, continuer à ouvrir le festival au théâtre de pointe!
      De qui est cette mouette? (je veux dire de quel metteur en scène, quelle compagnie?)


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    2. Pfou, j'ai vu un opéra mis en scène par Olivier Py, très bien, génial même, mais euh, les costumes... limite limite...( mais là je me demande si ça vient du metteur en scène?)(je pense que non, la production précédente avait les mêmes costumes, mais j'ignore si c'était Py aussi à l'époque à la mise en scène)
      Bref, je fonce sur mon catalogue et que vois-je?
      La mouette, Avignon 2012, (3h 40 avec entracte, donc possibilité de fuite éventuelle...), mise en scène et adaptation Arthur Nauzyciel). Dis moi, qu'en as tu pensé si tu as vu ce spectacle? Je tente?
      Et surprise, je vosi aussi Lear is in town, Avignon 2013!!! Le tien, oui! Là j'ai déjà ton avis.
      Bon, je reviens!

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    3. Je n'ai jamais vu d'opéra monté par lui. Il va devoir y renoncer d'ailleurs en prenant le poste de directeur du festival; mais il continuera son oeuvre de créateur et ses spectacles seront dans le In. Des costumes repris d'une production à l'autre? Etonnant, non? Ca sent les restrictions budgétaires plutôt que la volonté de l'artiste!

      Arthur Nauzyciel était l'artiste invité du festival l'année dernière. Un grand nom de la mise en scène. Je n'ai pas vu la pièce car j'ai préféré voir Le maître et la marguerite à la cour d'Honneur (on ne peut tout voir; La cour d'Honneur c'est très cher). Le maître et la marguerite était un régal. La mouette a été mal accueillie : Titre des journaux : A Avignon, La mouette s'englue ou La mouette s'écrase dans la cour d'Honneur...

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    4. Je veux juste ajouter cette remarque : Il est vrai que la cour d'Honneur comme la carrière de Boulbon sont des lieux "casse-gueule"!!! vastes, impressionnants... ils ne conviennent pas à des créateurs ou des spectacles intimistes! Alors si tu vas voir l'un ou l'autre de ces spectacles, ou si tu as des échos de l'un ou de l'autre cette année, j'aimerais bien que tu me dises, si ça t'ennuie pas, comment ces mises en scène sont perçues dans un autre lieu.

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    5. Horreur, ce n'était pas Olivier Py, mais Laurent Pelly. à la mise en scène... Bonne mise en scène, de toute façon.Mais les costumes, c'est lui aussi (ah le costume de Cleopatre...)(je pense que N Dessay avait le même )
      Bon, passons.
      Pour le théatre je verrai bien, je connais quelqu'un qui va aller voir La mouette quoi qu'il arrive...j'aurai un avis. Mais nous avons été prévenus lors de la présentation de la saison que ce serait une version "sans samovar". J'aime bien l'expression.
      Pour Le roi Lear, je ne promets rien...

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    6. Tu me diras pour La mouette donc! Version sans samovar, j'aime bien aussi!

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  2. j'avais hésité à aller le voir, donc pas de regret!

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    1. Non pas de regret si tu voulais voir Shakespeare!
      Télérama titre : "Lear in town" mais Shakespeare est ailleurs!

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  3. je comprends ton mécontentement
    Mais à voir ton titre j'ai été transportée au pays de l'enfance, Boulbon ce sont mes vacances d'enfant quand le château était encore accessible j'y allais les après midi pour lire sous les pins

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    1. je ne savais pas que tu avais passé tes vacances si près d'Avignon! Moi, c'était la première fois que j'allais à la carrière Boulbon!

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  4. Ah... dommage. J'aime bien les expériences théâtrales, la déstructuration... mais pour certaines pièces, ça passe difficilement, j'avoue.

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    1. Oui, je suppose qu'il peut y en avoir des réussites mais j'avoue ne pas trop en comprendre l'intérêt. On peut s'inspirer d'une oeuvre pour en écrire une autre, Shakespeare l'a fait, Molière, Racine, Corneille et bien d'autres ... mais pour créer une pièce nouvelle, personnelle, sinon à quoi bon?
      Dans le OFF où l'on manque de place, d'acteurs et d'argent, c'est aussi une manière de jouer un auteur que l'on ne peut se permettre de monter faute de moyens ...

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