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dimanche 8 juin 2014

Homère : L'odyssée

Ulysse contant ses aventures accompagné d'un aède

Je n'ai pas l'intention de présenter l'Odyssée, ce long poème d'Homère, l'un des livres les plus importants de notre patrimoine littéraire; il fait partie de ceux qui ont construit les mythes fondateurs de notre civilisation. Je souhaite plutôt en conseiller la lecture à ceux ou celles qui ne l'ont pas encore lu. On en retarde souvent la lecture! Pourquoi? Peut-être parce que l'on connaît trop bien les récits si souvent rencontrés, peut-être parce que l'on a peur de s'ennuyer?  
Et bien il faut savoir que le livre du divin Homère est passionnant et que son style ou plutôt sa traduction quand elle est réussie est d'une grande poésie, pleine d'images, et possède un rythme, une mélodie, un souffle épique qui portent le lecteur.


Cratère : L'Odyssée

Il y a eu un grand nombre des traductions du poème d'Homère. Pour ma part, je possède deux exemplaires de l'Odyssée que je vais vous présenter. Non, ce ne sont pas des livres précieux ni très anciens mais je les aime.

Le premier appartenait à mes parents et est paru en 1948 au club du livre, collection Les portiques, aux presses de l'Entreprise à Paris. La traduction est de Victor Bérard et la préface de Jean Bérard. C'est dans ce livre que j'ai lu pour la première fois l'Odyssée et éprouvé la beauté du texte et des images. Depuis j'ai su que cette traduction avait de nombreux détracteurs : elle s'éloigne un peu trop du texte si j'en crois les critiques et n'est donc pas fidèle. Certains la trouvent lourde..



 Le second exemplaire est paru en 1973 à Paris chez l'éditeur Jean de Bonnot dans un traduction de Leconte de Lisle (1861). Il paraît que le poète est très fidèle au texte mais beaucoup pense que la traduction de Philippe Jaccottet qui date de 1955  est la plus réussie et la plus élégante.

Pour ma part, comme je ne connais pas la traduction de Jaccotet, je continue donc à avoir une préférence pour celle de Bérard; ce que j'aime en elle c'est la musicalité des vers (hexamètres) et le goût pour l'archaïsme des mots et de la phrase. Mais n'ayant jamais étudié le grec, je ne saurais vous dire si j'ai raison. Je vous donne juste un petit aperçu.


 
Le buste de Homère


Le poème d'Homère commence par une invocation à la Muse : chant 1

Victor Bérard 
C'est l'homme aux mille tours, Muse, qu'il faut me dire, Celui qui tant erra quand de Troade*, il eut pillé la ville Sainte, Celui qui visita les cités de tant d'hommes et connut leur esprit, Celui qui, sur les mers, passa par tant d'angoisses, en luttant pour survivre et ramener ses gens.  Hélas! même à ce prix, tout son désir ne put sauver son équipage : ils ne durent la mort qu'à leur propre sottise, ces fous qui, du Soleil, avaient mangé mes boeufs; c'est lui, le Fils d'en haut, qui raya de leur vie, la journée du retour.
Viens , ô fille de Zeus, nous dire à nous aussi, quelqu'un de ces exploits. 
* Troie

Leconte de Lisle

Dis-moi, Muse, cet homme subtil qui erra si longtemps, après qu'il eut renversé la citadelle sacrée de Troie. Et il vit les cités de peuples nombreux, et il connut leur esprit ; et, dans son coeur, il endura beaucoup de maux, sur la mer, pour sa propre vie et le retour de ses compagnons. Mais il ne les sauva point, contre son désir; et ils périrent par leur impiété, les insensés ! ayant mangé les boeufs de Hèlios Hypérionade. Et ce dernier leur ravit l'heure du retour. Dis-moi une partie de ces choses, Déesse, fille de Zeus.


L’Odyssée, traduction Philippe Jaccottet


 Ô Muse, conte-moi l’aventure de l’Inventif, celui qui pilla Troie, qui pendant des années erra, voyant beaucoup de villes, découvrant beaucoup d’usages, souffrant beaucoup d’angoisses dans son âme sur la mer pour défendre sa vie et le retour de ses marins sans en pouvoir sauver un seul, quoi qu'il en eût ; par leur propre fureur ils furent perdus en effet,ces enfants qui touchèrent aux troupeaux du dieu d'En Haut, le Soleil qui leur prit le bonheur du retour...
À nous aussi, Fille de Zeus, conte un peu ces exploits !

Et vous quelle version préférez-vous?




La traduction de Jaccottet



 
La réponse est : 
L'Odyssée d'Homère le  porcher se nomme Eumée.
Le film ; Ulysse de Mario Camerini avec Kirk Douglas, Sylvana Mangano, Antony Quinn....
Félicitations à nos Pénéloppe qui sont aujourd'hui :  Aifelle, Asphodèle, Dasola, Miriam, Pierrot Bâton,Thérèse...

 Samedi14 Juin, l'énigme est chez Eeguab


14 commentaires:

  1. Celle de Bérard m'est aussi plus familière et je n'aime pas qu'on change mes habitudes...

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  2. Je me souviens surtout d'un grand livre pour enfants assez grands superbement illustré qui reprenait L'Iliade et L'Odyssée. Je l'ai hélas perdu. A bientôt Claudia et Wens, notre saison se termine, je ferai donc encore l'énigme les 14 et 28 juin.

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  3. je n'ai pas participé, je n'avais pas le porcher (Homère, si, quand même)
    Bon dimanche!

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    1. Tu aurais pu participer, la lacune n'était pas bien importante!

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    2. Le porcher ce n'était pas très important!

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  4. La version Victor Bérard: on lit lentement le texte, on le savoure, on s'arrete sur les mots, les souvenirs de ce que le texte evoque...

    La version Leconte de Lisle: on a tendance a la lire d'une traite, sans reprendre son souffle.

    La traduction Philippe Jaccottet: la version Victor Bérard avec un peu de poesie en moins.

    Tres bien mene ce billet, merci.

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    1. Donc, si je comprends bien tu préfères Bérard! Yès!!

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  5. Quelle surprise, je ne connaissais que celle de Delisle et là, eh bien, je préfère nettement Bérard, ensuite Jacottet et Delisle en dernier ! Comme quoi... Zut, je l'ai racheté en Poche il y a peu et c'est Delisle ! Je chercherai une traduite par Bérard, j'aime sa lenteur, on y respire la poésie de l'épique.

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  6. Voilà encore une lecture dans laquelle je n'ai jamais plongé ;0) C'est ambitieux... Et je ne suis pas sûre d'avoir envie pour l'instant...Bon mercredi Claudia Lucia

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  7. Et dire que je n'ai jamais lu Homère !!!! Pfffffff !!!

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  8. je n'en ai lu que des extraits.. il faudrait... il faudrait!

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  9. Moi aussi, je 'ai étudié que des extraits de ce texte fondateur. Mais le nombre de traduction a tendance à me perdre. Merci pour ces précisions très intéressantes !

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