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dimanche 22 novembre 2015

Jean-Marc Roberts : Affaires étrangères


Quatrième de couverture :

Tout abandonner, l'amour de Nina, les soirées entre amis, la famille; ou plutôt s'éloigner, pas à pas, mais inexorablement: voici l'étrange destin de Louis Coline, jeune cadre dans les magasins de l'avenue de l'Opéra. Un destin scellé à son insu depuis le jour où il a fait la connaissance de son nouveau directeur, Bertrand Malair. Bien des rumeurs courent sur cet homme énigmatique, continuellement flanqué de ses deux acolytes, Lingre et Belais. On dit qu'il transforme ses collaborateurs en esclaves, qu'il s'entoure de personnages singuliers. Louis ne résistera pas à cette séduction faite de confiance, d'encouragements, de jeux pervers sur la jalousie et la rivalité. Grisé, il va s'abandonner, au risque de se perdre. Couronné en 1979 par le prix Renaudot, ce roman, qui nous mène insensiblement du quotidien le plus banal à un fantastique psychologique inquiétant, terrifiant même, a été porté à l'écran par Pierre Granier-Deferre sous le titre: Une étrange affaire.

Michel Piccoli- Gérard Lanvin film une étrange Affaire de Granier-Deferre adapté du roman affaires étrangères de Jean-Marc Roberts
Michel Piccoli- Gérard Lanvin dans une étrange Affaire de Granier-Deferre

J'ai lu le livre qui me semble un peu oublié de nos jours après avoir vu le film. Tous deux laissent un sentiment de malaise, d'insatisfaction comme si l'on manquait d'explication pour comprendre. Comment un homme peut-il se laisse manipuler de la sorte au point  de se laisser déposséder de tout, et tout d'abord de la femme qu'il aime, de sa liberté, de sa dignité? Louis Coline, en devenant le jouet de son patron, prêt à tout pour lui complaire, est une énigme à mes yeux.  Dans le film de Granier-Deferre, Michel Piccoli en prêtant sa prestance, son charisme et son ambiguïté au patron Bertrand Malair peut donner un embryon de réponse. Mais dans le livre, Bertrand Malair est un homme négligé, mal vêtu, qui sent mauvais. Comment peut-il exercer un tel pouvoir?
 La peur de perdre son travail et de se retrouver au chômage n'explique pas tout même si, bien sûr, cette crainte fragilise l'individu et en fait une proie toute désignée pour le patron.. Mais il  y autre chose, dans ces rapports de manipulateur à victime qui dépasse le seul cadre social. L'influence et la perversité de celui qui tire les ficelles et transforme sa proie en victime consentante peut se retrouver en dehors des cadres de l'entreprise, un rapport de dominant-dominé qui existe dans toutes les relations interhumaines, dans les sectes, les embrigadements idéologiques, mais aussi dans les rapports conjugaux, les liens d'amitié.  Cependant, Jean-Marc Roberts en fait ici un symbole du monde de l'entreprise. Pourtant son roman n'est en rien démonstratif. C'est un constat froid, presque impersonnel qui vous met en face d'une évidence mais ne vous permet pas d'y participer! Vous restez donc en dehors mais le malaise est présent.

J'ai lu dans Babelio un billet qui replace l'intrigue dans un cadre historique et je vous y renvoie car il permet d'éclairer le propos de Jean-Marc Roberts. Lire Ici




Bravo à tous ceux qui ont trouvé la réponse : Aifelle, Asphodèle, Dasola, Eeguab, Kathel, Miriam, Valentyne ... et merci à tous pour votre participation.


Le livre : Affaires étrangères de Jean-Marc Roberts
le film :   Une étrange affaire de Granier-Deferre

3 commentaires:

  1. Comme toi je garde de ce livre un sentiment trouble comme si Louis Coline se laissait aller au gré des rencontres; sa femme d'abord qui n'avait l'air d'insister sur rien puis de son nouveau chef et de son nouvel ami dont je ne me souviens plus du nom. Un personnage sans personnalité en quelque sorte. Le film doit surement apporter un plus.

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  2. C'est surtout Michel Piccoli qui apporte plus!

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    1. Effectivement.
      En feuilletant "Affaires étrangères" je suis tombée sur cette phrase de Nina qui résumerait assez bien ma pensée "Je ne te quitte pas pour quelqu'un mais parce que tu n'es plus personne."

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