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jeudi 1 septembre 2016

Siri Hustvedt : L'envoûtement de Lily Dahl



Dans le roman de Siri Hustvedt, Lily Dahl, tout juste 19 ans, travaille dans un café restaurant d’une petite ville du Minnesota avant d'entrer à l’université. En fait, elle voudrait être actrice, admire Marylin et joue le rôle de Hermia, personnage du Songe d’une nuit d’été qu'elle interprète avec une petite troupe d’amateurs. Nous sommes dans le monde étriqué d'une petite bourgade provinciale où les jeunes n’ont pas beaucoup d’avenir et où tout le monde se connaît. Aussi  les commérages et les affabulations sur les agissements des uns et des autres vont bon train. Qui est par exemple cet artiste peintre Edouard Shapiro? Pourquoi a-t-il pris une petite chambre dans un hôtel miteux de la ville alors qu’il vit à New York et paraît avoir de l’argent? Pourquoi reçoit-il dans cette chambre des gens aussi dissemblables que Dolorès, une prostituée, et Ted qui se prend pour un cow boy? Mais Lily tombe amoureuse du peintre malgré les on-dit. Pourtant il se passe d’étranges phénomènes assez inexplicables autour de la jeune fille mais auxquels son ami d’enfance Martin semble mêlé.  D'où le titre L’envoûtement de Lily Dahl !

J’ai beaucoup aimé ce roman aux personnages attachants qui nous sont présentés avec beaucoup de finesse et se révèlent à nous dans leur complexité. Lily, toute jeune, « petite dure à cuire » comme l’appelle son employeur, est une fille volontaire, courageuse,  qui fait peu de cas du qu’en dira-t-on mais qui est aussi sensible et fragile. Elle a pour amie la vieille Mabel, personnage intéressant dont nous découvrons peu à peu le passé. Elle joue envers Lily le rôle d’un mentor plein de sagesse et d’affection. Professeur retraitée, elle lui explique Shakespeare et lui fait comprendre le personnage d’Hermia par l’intérieur. La galerie de portraits des clients du café, du patron et des employés est aussi très pittoresque et réussie. En particulier, les frères Franck et Dick connus de tous pour leur refus de se laver mais dont nous découvrons l’humanité à travers la tragédie qu’ils ont vécue dans leur enfance. Lily jouant entre tous le rôle de lien et de passeur.
 Avec Edouard Shapiro, le peintre, apparaît le thème de l’Art qui va au-delà des apparences et sert de révélateur à la vérité de chacun.
Et puis il y a l’aspect fantastique et inquiétant du roman :  les apparitions étranges qui ne sont pas  vues seulement par Lily mais par d’autres habitants de la ville. Une certaine folie s’empare de tous. L’irrationalité caractérise parfois Lily (je pense à l’épisode des chaussures) aussi bien que Martin, dérangé, exalté, douloureux, dont les secrets vont peu à peu se révéler à nous.
Un bon roman qui m’a permis de découvrir dans Siri Hustvedt une écrivaine intéressante, en pleine possession de ses moyens et qui manifeste beaucoup de tendresse pour ses personnages sans tomber toutefois dans le sentimentalisme.

Siri Hustvedt est une écrivaine américaine née le 19 février 1955 à Northfield au Minnesota.
Son père est un américain d'origine norvégienne et sa mère est norvégienne.
Poétesse, essayiste et romancière reconnue, elle est diplômée en littérature anglaise de l'université Columbia.
Son premier roman, Les Yeux bandés est édité en 1992, et son troisième roman Tout ce que j'aimais connaît un succès international. En 2010, elle édite un essai La femme qui tremble, sur les troubles neurologiques qu'elle a étudiés dans les hôpitaux psychiatriques. Le recueil Vivre Penser Regarder paru en 2013 rassemble 32 conférences et articles, prononcés ou publiés séparément entre 2005 et 2011. Elle y développe ses thèmes de prédilection, mêlant les apports de la littérature, de la philosophie, de la psychologie ou encore des neurosciences. Ses œuvres sont traduites dans seize langues à ce jour. En France les écrits de Siri Hustvedt sont traduits par Christine Le Bœuf et publiés chez Actes Sud. (wikipedia)


Lecture commune de Siri Hustvedt  avec le blogoblub de Silyre






20 commentaires:

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    1. Belle mais.. sèche et jaunie par le manque d'eau (il n'y a eu qu'une journée de pluie ce mois d'août)et quelle chaleur! Mais moins qu'à Avignon. Hier on dépassé le 40°!

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  2. J'ai aimé ce roman et lu ton billet avec curiosité - il y a longtemps que je n'ai plus rien lu de Siri Hustvedt (découverte avec "Tout ce que j'aimais"), je vais me renseigner sur ses derniers titres.

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    1. Moi c'était le premier roman que je lisais. J'ai beaucoup aimé et j'ai l'intention de continuer.

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  3. Je n'ai lu que "tout ce que j'aimais" qui m'avait beaucoup plu. J'aimerais lire un autre titre, mais tu sais ce que c'est, la PAL, tout ce que l'on note, tout ce qui fait envie etc ...

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    1. J'ai noté Tout ce que j'aimais. Il a l'air très intéressant.

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  4. Je n'avais jamais repéré ce titre de Siri Hustvedt... Et hop, noté pour un peu plus tard !

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  5. Après avoir lu plusieurs billets du Blogoclub, je me rends compte que tout m'intéresse chez Siri Hustvedt. Je viens de lire "Tout ce que j'aimais" qui était mon premier roman de cette auteure. Je note celui-ci aussi !

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    1. Je suis comme toi. Tout me paraît intéressant; Mais j'ai eu plus de mal avec La femme qui tremble, c'est un essai pas un roman.

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  6. je ne connaissais pas ce titre, bien envie de l'essayer !

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  7. Ce titre parait un peu différent des deux que j'ai lus, en raison de cet aspect fantastique mais il me tente bien également.

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    1. Oui, mais il faut le lire pour voir ce qu'est le fantastique.

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  8. le seul je crois que j'ai lu de cette auteure, un bon souvenir!

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  9. Je note le côté fantastique, qui m'attire de plus en plus dans mes lectures. En plus, après avoir lu Une femme qui tremble, très terre à terre en quelque sorte, je suis curieuse de savoir comment elle écrit le fantastique.

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  10. J'ADORE cette auteure, avant tout une grande dame!
    Je n'ai pas encore lu celui-ci...
    Ses personnages sont attachants, émouvants, libres et affirmés, c'est un régal chaque fois...
    Bisous

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    1. Oui, Lily Dahl est effectivement tout cela; j'aime bien aussi ce genre de personnage.

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