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lundi 25 septembre 2017

Emily Fridlund : Une histoire des loups


Madeline, adolescente un peu sauvage, observe à travers ses jumelles cette famille qui emménage sur la rive opposée du lac. Un couple et leur enfant dont la vie aisée semble si différente de la sienne. Bientôt, alors que le père travaille au loin, la jeune mère propose à Madeline de s’occuper du garçon, de passer avec lui ses après-midi, puis de partager leurs repas. L’adolescente entre petit à petit dans ce foyer qui la fascine, ne saisissant qu’à moitié ce qui se cache derrière la fragile gaieté de cette mère et la sourde autorité du père. Jusqu’à ce qu'il soit trop tard.(Quatrième de couverture)

Je le dis tout de suite, j’ai eu du mal à entrer dans le livre d' Emily Fridlund  Une histoire des loups. En effet, l’atmosphère  qui règne dans ce coin des Etats-Unis, cette région des Grands Lacs, paradis des pêcheurs, « capitale mondiale du doré jaune » est rien moins que plaisante. Paradoxalement, on  étouffe dans ces grands espaces naturels voués au froid et à la solitude dès novembre quand les lacs sont gelés. Les personnages et les rapports humains y sont pesants.
La structure du roman a compté, aussi, je pense, dans la difficulté que j'ai eue d’adhérer au récit. La composition est complexe avec des retours en arrière dans  l’enfance de Madeline et de la communauté religieuse  dans laquelle elle a vécu. Tous les moments du passé, du présent et du futur se chevauchent, l’école, sa vie d’adulte, ses moments avec les Gardner, ses études, son travail… C’est parfois un peu trop touffu et détourne de l’action mais l’écrivaine mène sur différents fronts toutes ces temporalités avec une grande maîtrise.

J'ai cependant fini par apprécier ce roman grâce à son écriture suggestive, jamais vraiment rationnelle, qui laisse deviner ce qu’il y a derrière les apparences. Tout au long du roman l'on sent en effet que des choses nous échappent comme ils  échappent à la narratrice, Madeline. On a l’impression parfois que les faits sont faussés, qu’il y a une sorte de distorsion entre la réalité et ce que voit ou comprend l’adolescente. Dans l’intrigue principale, les portraits des personnages de la maison du lac, le petit Paul Gardner, sa maman Patra et son père Léo, introduisent une sorte de malaise inexplicable au premier abord. Tout est un peu flou au début et ce n’est que peu à peu que la  mise au point se précise.
De même que se passe-t-il avec le professeur de Madeleine, Mr Grierson, et une élève de la classe, la jolie Lily, intrigue que l’on pourrait qualifier de secondaire, mais qui court en filigrane tout au long des pages ?
Cet art de la suggestion m’a rappelé - un peu- la manière de Laura Kashishke dans  Esprit de l’Hiver.  Mais la comparaison s’arrête là.

L’histoire est intéressante, les thèmes traités sont passionnants, qui mettent en cause la société américaine avec les superstitions, les obscurantismes liés à la religion. L’on peut y ajouter l’inégalité sociale, la pauvreté, la mise à l’écart de ceux qui ne sont pas conformes, la dureté des relations humaines. Et puis il y a, bien sûr,  -c’est un roman paru chez Gallmeister-, la présence de la nature, à la fois belle et rigoureuse, du canotage et de la pêche sur les grands lacs, et le passage des saisons.
Ce roman témoigne d’un réel talent et malgré les restrictions que j’ai évoquées, c’est une oeuvre qui mérite d’être lue. Quant aux loups, je vous laisse les découvrir !







14 commentaires:

  1. Les avis sont très partagés sur ce roman, il y a pas mal d'abandons, j'hésite beaucoup.

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    1. C est vrai, il y a des lecteurs qui détestent d'autres sontenthousiastes; moi mitigée.

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  2. je suis un peu réfractaire à ce genre de roman, cela n'a rien à voir avec la qualité du livre qui est manifeste vu tous les billets que j'ai lu mais ce type d'histoire me glace

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    1. Quel genre ? Ce n'est pas du tout un thriller malgré ce que l'on en a dit parfois. Et j'ai lu chez les auteurs américains, en particulier chez Gallmeister des récits encore plus durs. Mais, même si l'écrivaine a du talent j'ai eu du mal à accrocher.

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    1. Il y a tellement de livres à lire qu'il faut faire des impasses.

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  4. Les avis sont très mitigés. Parfois, cela me donne envie de me faire ma propre opinion mais pas cette fois.

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    1. Ce n'est pas un livre inoubliable mais je pense qu'il faut retenir le nom de l'auteure qui le mérite.

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  5. Comme Aifelle, j'hésite, j'opterai pour un emprunt en bibliothèque...

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    1. Effectivement, il peut attendre même si je ne regrette pas de l'avoir lu.

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  6. C'est un livre qui me fait de l'oeil. Comme ma médiathèque l'a acheté, je ne risque pas grand chose.

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    1. Oui, c'est bien de te faire une idée surtout quand les avis sont aussi partagés. Il fait partie pour moi des livres qui ont des qualités d'écriture mais qui ne sont pas des coups de coeur.

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  7. Je reviendrai... je l'ai en attente dans mon ebook.

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