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lundi 22 octobre 2018

Moka : Jusqu'au bout de la peur


Moka  a déjà été, avec sa soeur Marie-Aude Murail, une des auteures préférées de ma fille et avec ce roman Jusqu’au bout de la peur paru en 2004 mais republié à L’école des loisirs pour la rentée littéraire 2018, la rencontre avec une autre génération va être assurée.
Je l’ai choisi non seulement pour l'auteure mais aussi pour son titre car j’espère inciter à la lecture de livres pour « grands »,  Léonie, ma petite fille de 8 ans, qui adore se faire peur. 
Après lecture, le roman, me semble-t-il, est encore un peu trop difficile, un peu long pour elle (217 pages),  c’est pourquoi je le présente dès maintenant quitte à y revenir si elle parvient à le lire. En fait, il est destiné aux adolescents de 12-14 ans mais je pense que de bons lecteurs plus jeunes peuvent le lire à condition d’avoir le coeur bien accroché ! Courage Moussaillons !

Quentin, le grand frère, réfléchi et raisonnable, et Garance, la petite soeur intrépide, sont en vacances chez leur père divorcé. Ce dernier est parti faire les courses mais il tarde tellement que les enfants partent à leur recherche sous la pluie, dans l’obscurité. En vain. Cependant quand ils reviennent à leur maison, ils aperçoivent un mystérieux individu qui s’est introduit chez eux et fouille le bureau de leur père. Les enfants s’enfuient en bicyclette poursuivis par l’inconnu. Quand ils aperçoivent le vélo de leur père sur le bas côté, celui-ci ayant manifestement disparu, ils ne doutent pas que leur poursuivant l’ait tué.  La course les mènera jusqu’à une barque qu’ils empruntent, voguant dans le marais poitevin inondé par les pluies torrentielles, l’assassin toujours à leur trousse sous les orages et les éclairs.

La première partie est très bien  menée, c’est une course-poursuite haletante où comme les enfants, le lecteur n’a pas trop le temps de réfléchir et pense seulement à sauver sa peau. Tout en s’attachant aux personnages et en admirant leur courage et leur  débrouillardise, l’on partage leur crainte, leur doute et leur peur.

Le marais Poitevin
La seconde partie en barque prend un autre rythme, forcément plus lent, celui de la barque qui avance, dévoilant, dans la nuit, à la lueur des éclairs, un paysage fantasmagorique envahi par l’eau de toutes parts, dont le silence est seulement interrompu par les bruits des oiseaux dans les arbres et le clapotis voire le grondement de l’eau près de l’écluse. J’ai pensé en lisant cette histoire, la fuite des ces enfants dans une barque, poursuivis par un tueur,  leur rencontre avec une vieille dame protectrice, que Moka s’était inspirée du très beau film de Laugthon, La nuit du chasseur.
Dans cette partie, Moka nous introduit dans ce paysage des marais poitevins si particuliers, nous initie au vocabulaire spécialisé des maraîchers qui y vivent.  Toutes ces descriptions qui créent une ambiance étrange ne gênent par le suspense mais au contraire le rendent de plus en plus inquiétant. On imagine cette barque (la plate) perdue dans cette vaste étendue liquide, l'inondation gagnant aussi bien le marais mouillé que le marais sec, et les dangers que courent les enfants aux prises avec la nature hostile et avec un homme qui ne l’est pas moins. Heureusement la présence d’un petit chat sauvé des eaux vient un peu adoucir l’atmosphère ! Et puis, comme il se doit, le dénouement est heureux. Ouf!
Un bon thriller pour enfants donc, avec, de plus, la description d’une région très particulière qu’il est intéressant de découvrir.



Merci à Dialogues croisés et  L'école des Loisirs

12 commentaires:

  1. Très bons souvenirs du marais poitevin où nous avions loué une maison éclusière

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  2. il y a beaucoup de bons titres chez ces deux auteurs de l'Ecole des Loisirs! mais tu n'as pas peur de filer des cauchemars à ta petite fille? ;-)

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    1. C'est vrai de bons romans ! Elle adore se faire peur mais n'évite pas les cauchemars !! De toute façon, je ne sais pas si elle aura le niveau pour lire le livre, on verra.

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  3. C'est vraiment trop tôt pour mon petit-fils de deux ans et demi, mais moi, je le lirai bien...

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  4. Et même mieux je le lirais bien...

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  5. Je connais la soeur, mais pas cette auteure, alors je note!

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    1. Marie Aude Murail, je l'ai beaucoup lue avec mes filles !

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  6. Les marais poitevins étant à quelques kilomètres de chez moi, ce roman pourrait intéresser de jeunes très bons lecteurs de 9 ans ?

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    1. De très bons lecteurs, oui, à mon avis ! Attention, c'est un vrai polar, il y a des meurtres mais, bien entendu, les enfants et le papa s'en sortent bien.

      Un livre que je conseillais à mes élèves de 6 ou 5 ième mais qui peut concerner de très bons lecteurs plus jeunes c'est Les disparus de Saint Agil de Very. (le film est très bien aussi)

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