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samedi 18 juin 2022

Frances Trollope : La pupille de Thorpe-Combe

 

Je ne savais pas qu'Anthony Trollope avait eu une mère écrivaine, France Trollope dite Fanny, une femme cultivée et intelligente,  qui a obtenu un succès certain à l'époque puisque c'est elle qui, avec ses écrits, a fait bouillir la marmite quand son mari s'est ruiné. Bien sûr, j'ai eu envie de la lire. C'est tellement facile avec ma liseuse qui me présente les classiques anglais (ou français) gratuitement ou à des prix modérés. C'est elle qui est l'auteure de Jonathan Jefferson Whitlaw, publié en 1836, qui a inspiré La case de l'oncle Tom de Harriet Beecher Stowe.

Avec la pupille de Thorpe-Combe, le lecteur se retrouve à nouveau dans une histoire d'héritage comme dans les trois romans d'Anthony Trollope que je viens de commenter ! Monsieur Thorpe, vieil homme riche,  gentil mais un peu râleur,  très conservateur, s'est retiré du monde et a perdu le goût de vivre depuis qu'on lui a annoncé la mort de son fils aux Indes. Il veut léguer sa fortune et sa propriété à celui (ou celle) de ses descendants qui le méritera. Ses trois soeurs sont mortes en laissant des enfants qu'il ne connaît pas. Il les invite tous chez lui avec leur père respectif et belle-mère s'il y a lieu, à la Noël pour faire son choix. Il organise cette visite avec sa fidèle gouvernante Mrs Barnes et son jeune voisin et ami Lord Charles qui va jouer un grand rôle dans l'histoire..

C'est le prétexte pour Frances Trollope de présenter toute une série de personnages bien décrits et vivants mais où n'apparaît pas, comme chez Anthony Trollope, l'art raffiné de sonder l'âme humaine en  révélant les zones d'ombre, en analysant les faiblesses et les défauts sous l'apparence,  en  décrivant une humanité qui n'est ni entièrement bonne ni complètement mauvaise. 

Disons que  les personnages de Frances Trollope sont plus tranchés, plus caricaturaux, qu'ils se révèlent tout de suite sympathiques ou antipathiques. Bref! Il y a les bons et les méchants et ceci sans nuances ! Mais l'écrivaine pose un regard satirique sur la société où l'argent (c'est aussi une constante de l'oeuvre d'Anthony T) joue un grand  rôle et elle nous offre une comédie satirique en nous décrivant cette rencontre où tous savent que leur sort est en jeu !

Trois familles se présentent au château  : Mr Wilkins et ses trois filles, des pimbêches, vaniteuses, égoïstes, uniquement préoccupées de leur toilette.

 Mr Spencer et ses deux fils,  jeunes adolescents sans cervelle donc pas très fûtés et peu intéressants.

 Mr Heathcote est remarié avec une femme,  bonne et maternelle, qui veille avec amour et dévouement non seulement sur ses neuf rejetons mais aussi sur ceux de son mari, orphelins de mère, nièce et neveu du vieillard  :  la belle, douce et désintéressée Florence et Algernon, jeune homme maladif, d'une intelligence précoce qui observe d'un oeil froid et  critique ceux qui l'entourent. De plus, ces braves gens ont adopté Sophie, à la mort de sa mère, Jane, la plus jeune soeur de Lord Thorpe. Ils ne sont pas riches et s'attirent le mépris des autres cousins ! Entre nous, je trouve que ce sont eux qui devraient mériter le gros lot !

Les intrigues vont se nouer autour du vieillard. Chacun rivalise avec les autres en méchanceté, en commentaires acerbes, chacun cherchant à s'attirer la sympathie du vieillard! Ce dernier saura-t-il discerner sous les amabilités, lesquelles sont fausses ?  Je vous laisse apprendre qui l'emportera. Mais l'histoire ne s'arrête pas là et nous verrons comment, grâce à un procédé littéraire romanesque accepté à l'époque voire apprécié mais auquel le lecteur actuel s'attend un peu trop, Frances Trollope rétablira l'équilibre et la morale.

En résumé un récit sans grand originalité, mais où l'on se laisse entraîner par le charme de la vie campagnarde, la découverte des moeurs et des mentalités de cette riche société, les intrigues amoureuses, l'enjeu de l'héritage avec cette riche et belle demeure, la sympathie pour les gentils et autres ressorts romanesques bien menés.

 


3 commentaires:

  1. D'elle j'ai lu La veuve Barnaby, existe en (gros) poche

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  2. Je note pour la curiosité et puis on a l'air de passer un moment agréable.

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  3. Vivent les liseuses pour les classiques.

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