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dimanche 5 février 2023

Steinunn Johannesdottir : L 'esclave islandaise tomes 1 et 2


Tome 1

La 4e de couverture de L'esclave islandaise de Steinunn Jihannesdottir paru aux éditions Gaïa nous fait savoir que : "En 1627 aux îles Vestmann, au sud de l'Islande, le Raid des Turcs enlève 400 Islandais, vendus comme esclaves par-delà les mers du sud. »

C’est cette histoire que l’écrivaine Steinum Johannesdottir va nous raconter en prenant pour personnage principal l'une des femmes enlevées :  Gudridur. Pourquoi cette dernière ? Parce qu’elle a par la suite épousé l'un des plus grands poètes d’Islande, auteur de chants bibliques très appréciés, Hallgrimur, et ainsi sa vie est plus connue que les autres du moins après son retour.
Gudridur accompagnée de son fils est amenée à Alger où elle et ses compatriotes sont vendus sur la place du marché. Vêtus d’habits de laine sous une chaleur torride, après un voyage en mer épuisant, malades, séparés de leur famille, certains d’entre eux meurent dès les premiers jours et sont enterrés dans un petit cimetière qui existe toujours à Alger.

 C’est, pour Gudridur, l’apprentissage humiliant et terrible d’être ravalée au rang d'esclave et de vivre au service d’un riche dey, soumise à la fois sexuellement aux désirs du maître, et travaillant dur au service de la première épouse. Maladie, fièvre, coups de fouet, Gudrigur reste neuf ans esclave à Alger avant d’être rachetée par le roi danois Christian IV. Quant elle part, Gudridur doit laisser son fils là-bas. Converti à l’Islam, élève dans une école coranique, il n’a pas été racheté. 


Tome 2 : le retour


Le voyage de retour à travers la Méditerranée, puis sur les routes de France et en mer jusqu’au Danemark sera tout aussi éprouvant. S’ajoute aux souffrances physiques, l’angoisse de ceux qui reviennent sans savoir si leurs conjoints les auront attendus, ni s’ils sont morts, ni si ceux qui sont restés au pays les accepteront après leur séjour chez les barbaresques. 

L'intérêt du roman réside dans la description des voyages et de la vie dans les deux pays. Steinunn Johannesdottir  rend sensible le contraste frappant qui existait entre les deux civilisations : l’Islande, ses chaumières basses, enfumées, obscures, en terre battue, ses feux de tourbe qui fument et empuantissent l’atmosphère, le froid, les vents incessants, la neige, les tempêtes et la difficulté de la lutte pour la survie. De pauvres marins partent et souvent meurent en mer pour assurer la subsistance de la famille.
Alger, la belle, toute blanche sur la colline, le soleil avec le bleu du ciel et celui de la mer, les palais de mille et une nuits où Grudidur est enfermée comme esclave, avec ses fontaines, ses fleurs, ses fruits cueillis sur l’arbre, sa végétation luxuriante et ses bains, le hammam, un luxe extraordinaire. La vie de l'esclave dépend du maître; il peut être dur et maltraitant et les châtiments sont parfois horribles. L'un des compatriotes de Grudidur a eu le nez et l'oreille coupés pour s'être trompé de puits. Par contre son amie épouse un dey et préfère se convertir pour s’intégrer dans la société.  

Un autre thème est celui de la religion, celle rigoriste et sévère des Islandais protestants. Les mentalités sont bien observés. Gudridur lutte pour conserver sa foi qui la soutient et l'empêche de sombrer dans le désespoir. Mais cette religion puritaine fait naître un sentiment de culpabilité et de faute quant à sa vie dans le harem.

L'esclave islandaise est un roman d’aventures mais aussi un roman historique. L’écrivaine s’est rendue en Algérie, pour connaître la ville, les lieux où étaient vendus les esclaves, le cimetière des Islandais. Elle a refait le chemin du retour emprunté par les esclaves libérés. Elle s’appuie sur des recherches solides, des documents originaux comme, entre autres, la lettre écrite par Gudridur à son mari quand elle était prisonnière, celles envoyées au roi Christian IV par les Islandais, les récits racontés par ceux qui ont été libérés, les nombreux écrits suscités par cette terrible histoire depuis le XVII siècle les cartes, gravures, documents … et le reste est laissé à l'invention, à l'imagination, il s’agit d’une fiction intéressante et agréable à lire.


 

7 commentaires:

  1. Mais quelle histoire!!! Au épart je me demandais e quoi ça pouvait bien parler.

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  2. Je l'avais entendu sur un podcast de Radio-France, puis j'ai lu le 1er tome, le secnd attend encore, tu me fais penser à le ressortir

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  3. j'ai lu beaucoup de romans islandais mais aucun sur ce type de sujet c'est interessant et ç a change des romans habituels

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  4. voilà un (triste) pan d'histoire islandaise que je ne connaissais pas du tout!

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  5. Ça a l'air très romanesque mais ça me fait penser à un documentaire d'Arte sur des gens (d'Islande ? peut-être) qui avaient été enlevés et vendus par des vikings. Ils avaient essayé de reconstituer la vie possible d'une femme. C'était très intéressant.

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  6. Quelle histoire cruelle que ces êtres humains vendus comme de simples marchandises. Je note malgré le fait que j'ai déjà beaucoup à lire cette saga.

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  7. De la petite histoire en somme, je devrais aimer et j'adore aussi les récits de vie rudes et de résilience ! C'est ainsi que se forge les destins.
    "Johannesdottir" fille de Johannes... Déjà les noms, les lieux sont dépaysants. Oui la religion explique la façon de voir la vie. Les protestants sont dans des maisons aux volets toujours ouverts par exemple, les catholiques se barricadent pour ne pas être vus. Je dois être super catholique, je déteste la nuit ne pas me calfeutrer chez moi !

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