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jeudi 9 novembre 2023

Kimi Cunningham Grant : Les rancoeurs de la terre

 

 

Les rancoeurs de la terre de Kimi Cunnigham Grant est un roman de la rentrée littéraire 2023 qui n’aura pas fait de bruit mais qui,  pourtant, ne manque pas d’intérêt.

Le récit qui se déroule en Pennsylvanie présente une intrigue policière dans laquelle Red, le shérif de Fallen Mountains, qui va bientôt partir à la retraite, est chargé d’élucider le mystère de la disparition de Transom Shultz, revenu au pays après des années d’absence, personnage ayant laissé le souvenir d’un passé sulfureux.

Or Red, le sait bien - son père lui a assez souvent répété cette citation de Faulkner -  : « Le passé n’est jamais mort. Il n’est même jamais le passé. ». Et l’enquête qu’il va mener, effectivement, ramène à la surface tous les secrets, les blessures, les rancoeurs, enfouis dans la mémoire de certains des habitants de cette petite ville. Red, lui-même n’a-t-il pas, lui aussi, une erreur à se reprocher ? Un poids qui pèse sur sa conscience ?

On s’en doute cette disparition est inquiétante et bien vite l’on va découvrir que Transom qui est le fils d’un riche entrepreneur, tout puissant dans la région, ne compte pas que des amis parmi les anciens de son collège. La belle et orgueilleuse Laney,  ex-petite amie ne lui pardonne pas sa défection et il y a entre lui et Possum, un garçon ainsi surnommé car son physique le fait ressembler à opossum, une haine qui cache un terrible secret. Et que dire de Chase, l’ami d’enfance, le presque frère, qui à la mort de son grand-père Jack est obligé de lui vendre ses terres ? Sinon que Transom le trahit et brise leur amitié en cédant la proprieté à une compagnie pétrolière qui saccage les arbres que Chase aime tant, cette nature qu'il admire, cette terre dont il vit mal mais qui donne un sens à sa vie !

« Ce que Transom ne semblait pas vouloir comprendre en revanche, c’est que ça n’était pas aussi simple. La question n’était pas seulement financière; l’enjeu n’était pas de simplifier la tâche. Il y avait une forme de fierté à cultiver la terre, à la connaître et à veiller sur elle… Et Transom venait d’en priver Chase. Il ne pourrait jamais la retrouver. »

Le roman au-delà de l’intrigue policière peint la vie d’une petite ville ou tout le monde se  connaît, un microcosme où bouillonne tout une vie sous-jacente faite de rumeurs, de non-dits, de ressentiments, une ville où la vie professionnelle de chacun dépend d’un seul homme qui détient le pouvoir financier et peut exercer des pressions sociales liberticides. L’écrivaine introduit un thème écologique en peignant la nature sacrifiée aux exploitations d’énergie fossile et à l’argent. L’analyse psychologique des personnages est fouillée, sensible, et nous permet de nous intéresser à des personnages qui ont une force et une profondeur.

De plus le roman a une certaine noirceur mais n’est pas sans espoir comme on peut le constater quand le shérif parvient à se libérer au cours d’une belle scène pleine d’émotion qui le confronte à Possum : "Dans les jours qui avaient suivi la disparition de Transom, il avait compris que son père avait raison. Le passé n’est jamais mort, il n’est jamais le passé. On n’était pas non plus obligé, néanmoins, de se laisser posséder par lui. De se définir à travers lui. »

Un bon roman, donc, agréable à lire.


16 commentaires:

  1. Je ne l'ai pas repéré du tout en effet. Je note parce que, du même auteur, j'ai aimé "le silence des repentis".

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    1. Je n'ai pas lu le silence des repentis mais j'ai lu des critiques qui disaient qu'il était était supérieur à Les rancoeurs et la terre.

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  2. Hé bien, merci d'en parler, c'est la première fois que je vois ce roman.

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    1. C'est vrai, il est passé inaperçu. Ce n'est pas un roman coup de coeur ou prix littéraire mais il est agréable à lire et intéressant.

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  3. je n'ai pas lu celui là mais le précédent qui était pas mal : le silence des repentis

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    1. Ce que je disais ci-dessus : Le silence des repentis est supérieur d'après ceux qui l'ont lu.

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  4. L'intrigue me plait. Je note ce roman pour mon challenge "50 états"

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  5. J'avais noté son premier roman, Le silence des repentis, tu me le rappelles, il est à la médiathèque, en plus !

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    1. J'ai l'intention de le lire d'autant plus qu'il paraît qu'il est meilleur.

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  6. miriam (blogspot ne me reconnait plus) : au hasard de mes flâneries à la médiathèque. Ma mère est intéressée pour Perspective(s) je peux lui prêter ou quelqu'un.e est sur la liste d'attente?

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    1. Je t'ai répondu directement car la fonction réponse aux commentaires était bloqué.

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  7. un roman qui est donc passé sous les radars des critiques de la rentrée littéraire et qui a toute sa place dans la blogosphère.

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    1. Oui, c'est un roman qui a des qualités, pas un coup de coeur mais un bon roman. Il paraît que ce n'est pas le meilleur, ce qui me donne envie de lire l'autre Le silence des repentis.

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  8. il m'avait échappé aussi, merci pour cette découverte!

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  9. je ne l'avais pas repéré non plus, je note aussi le silence des repentis !

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