Sans parler du chien de Connie Willis est un récit qui fait suite au roman Le grand livre, voyage temporel pour étudier le Moyen-âge lors de la grande peste ! Dans Sans parler du chien, nous sommes au XXI ème siècle et nous continuons à voyager dans le temps mais cette fois-ci au XXème siècle, juste avant le raid aérien nazi qui détruisit la cathédrale de Coventry en Novembre 1940.
L’historien Ned Henry est chargé par l’opiniâtre lady Schrapnell qui veut reconstruire la cathédrale de Coventry à l’identique, de retrouver la potiche de l’évêque. Ce qui n’est pas simple étant donné l’imprécision du retour dans le passé. Quand on arrive, par exemple, après ou pendant le bombardement au lieu d’arriver avant !
A force de faire la navette entre les deux époques, Ned Henry subit un énorme déphasage, c’est pourquoi pour échapper à la terrible lady, on l’envoie à l’ère victorienne, à la fin du XIX siècle. Théoriquement, il doit se reposer dans cette époque paisible, mais aussi, il lui faut accomplir une mission à laquelle il n’a rien compris, déphasage aidant. Et le voici en train de canoter sur la Tamise avec un étudiant sympathique, Terence, et son fantasque professeur, ( coup de chapeau à Trois Hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome), le voici qui rencontre l’arrière, arrière, arrière grand-mère de Lady Schnappel, Tossie, une blonde et délicieuse victorienne, aussi sotte que belle, qui a une révélation devant la potiche de l’évêque. Ce qu’elle confie à son journal. Journal qui tombe entre les mains de sa petite, petite, petite fille, Lady Schrapnell. Oui, toujours elle ! Ce qui explique son idée fixe à propos de la susdite potiche ! Rien n’est simple et tout se complique et d’autant plus quand Ned Henry comprend ce que l’on attend de lui : Il doit corriger une dangereux paradoxe temporel causé par une de ses collègues, Harriet, qui a ramené un chat d’une de ses expéditions. Or, il se trouve que le chat, Princesse Arjumand, est une chatte et que c’est l’animal de compagnie de l’inénarrable Tossie ! Ajoutez à cela que Ned Henry a, sans le vouloir, empêché la rencontre de Terence avec celle qui devait devenir sa femme, empêchant par suite logique la naissance de leur fils, un jeune homme qui devait devenir un héros de la défense aérienne britannique, dramatique absence qui risque de favoriser ainsi la victoire du troisième Reich ! Catastrophe ! Il va falloir tout réparer et, bien sûr, retrouver la potiche de l’évêque ! Vous avez dit repos ?
Ce roman qui exploite un thème de science-fiction récurrent* : - que se passerait-il dans l’avenir si quelqu’un modifiait un tant soit peu le passé ? - présente parfois quelques longueurs mais est souvent hilarant ! Le déphasage de Ned Henry, les jeux de mots, les quiproquos, les personnages, les ridicules de la société victorienne avec ses séances de spiritisme, tout concourt à nous faire rire. Connie Willis a un humour renversant et nous conte une histoire complexe et enchevêtrée dont la conclusion ne manque pas de sel !
Prix Hugo et prix Locus 1999
* je me souviens toujours du roman de Barjavel, Le voyageur imprudent, qui présente le problème suivant : un voyageur dans le passé tue celui qui sera son grand-père mais avant que celui-ci ne soit marié et ait un enfant. Donc, le voyageur n'a pas pu naître. Oui, mais s'il n'est pas né, il ne peut pas tuer son grand-père...
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La cathédrale de Coventry en ruines et nouvelles cathédrale |
La cathédrale Saint Michel de Coventry a bien été détruite lors d'un raid aérien le 14 Novembre 1940 mais elle n'a pas été reconstruite à l'identique comme dans le roman ! Au contraire, l'architecte, Basil Spence, a voulu conserver les ruines et a construit un bâtiment moderne à côté d'elle.
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Printemps chez Moka |
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Chez Moka (535 pages) |
Lu il y a longtemps, j'ignorais que c'était une suite de Le grand livre, mais ça n'a pas trop gêné
RépondreSupprimerMerci pour cette participation, la 6e, tu es très en avance : j’intégrerai celle-ci dans la liste pour juin.
RépondreSupprimerCoté Connie Willis, il te reste à lire "Blitz" où il est encore question de Seconde Guerre mondiale et de voyages dans le temps.
Il me semble que j'avais pas mal tourné autour de ce livre à sa sortie et puis oublié .. je pourrais le lire pour son côté drôle, mais je ne sais pas si j'apprécierais le mélange des époques.
RépondreSupprimerLe titre déjà fait suspecter un certain sens de l'humour
RépondreSupprimerj'avoue que je suis en roue libre en ce moment je veux absolument alléger mes listes, donc j'essaie de me convaincre de ne rien noter.
RépondreSupprimerAh j'avais adoré ce roman ! Comme tu dis, il y a moult situations hilarantes et l'autrice a un humour renversant. J'ai aussi lu Le grand livre d'ailleurs, mais je l'avais trouvé moins drôle dans mon souvenir.
RépondreSupprimerJ'aime bien la SF, et j'avais la référence Du titre avant même de vérifier dans le billet le clin d'oeil vers Jerome K. Jerome... Toutes bonnes raisons pour être intéressé! Merci pour cette présentation, je chercherai le bouquin en bibliothèque. Il est présent à près d'une dizaine d'exemplaires dans le réseau municipal parisien (j'ai appris l'existence du sous-titre "ou comment nous retrouvâmes enfin la potiche de l'évêque", bizarrement absente de la couverture...).
RépondreSupprimer(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola