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mercredi 5 mars 2025

Kapka Kassabova : Elixir dans la vallée à la fin des temps


 

Kapka Kassabova avec Elixir dans la vallée à la fin des temps nous emmène en Bulgarie, dans les montagnes des Rhodopes, au coeur de la vallée où coule le Mesta et où vivent les Pomaks, ce peuple enraciné dans la terre, musulman mais non turcophones. Le pays des 742 plantes médicinales. Dans ces paysages encore sauvages malgré l’exploitation intensive qui eut lieu pendant la période communiste, tout paraît connecté, les sommets, les gens et les plantes si bien que l’on y sent quelque chose de « l’ancien temps »

"La Bulgarie, comme je l'ai découvert, est un des premiers pays exportateurs de plantes médicinales et culinaires. Nombre d'entre elles sont toujours récoltées dans la nature, et le bassin de la Mesta est une plaque tournante dans ce secteur du fait de sa richesse écologique : trois chaînes de montagnes, une superposition de plusieurs microclimats, le tout quasiment épargné par l'industrie. Et même par la mécanisation ou la modernité jusque dans les années 1950. L'Etat communiste exploita ensuite la vallée au maximum ".

Dans cet ouvrage, Kapaka Kassabova, écrivain bulgare, installée en Ecosse, part à la recherche de son enfance, des souvenirs de sa grand-mère qui l’a initiée à la cueillette des plantes et à leur savoir, en quête de cet élixir qui est le titre de son ouvrage et dont la composante essentielle est « l’émerveillement » . Mais ajoute-t-elle  : « C’est à vous de le chercher ». « Tout ce que je sais, c’est que notre Terre le fabrique dans son chaudron, en permanence, partout, et que vous faites partie de la recette insensée ».
Elle entre en contact avec les derniers cueilleurs, détenteurs de ce savoir ancestral : les guérisseuses, magiciennes ou sorcières, ou encore saintes, Stoyna, Vanga qui sont vénérées, mêlant christianisme et paganisme. Rocky est l’ensorceleur, Emin, celui qui murmure à l’oreille des chevaux, Tatie Salé est une charmante sorcière au nez crochu et aux yeux chafouins. Tout le pays baigne dans la magie et l’animisme, ce qui n’empêche pas pourtant une approche réaliste des souffrances du peuple Pomak et des difficultés économiques qu’il continue à éprouver.
Dans ce pays, l’Histoire paraît déposer différentes strates qui se superposent pour former un tout mais l’on peut sentir la présence de chacune de ces périodes en restant attentifs : Qui vit sans la nature oublie. Qui vient en pareil endroit se souvient. »

Nous nous intéresserons ici, en particulier, à la Grèce antique si étroitement liée au Rhodopes dont elle est limitrophe, dans ce pays qui vit naître Orphée et où se trouve la grotte ouvrant sur les Enfers. Les plantes entretiennent avec la mythologie des liens étroits : le pissenlit nourrit Thésée et lui donne la force de s’attaquer au minotaure, l’Iris, déesse de l’arc-en-ciel est l’alchimiste originelle, archétype de la Tempérance, figure ailée munie de deux coupes, l’Atropa belladonne évoque les trois Parques, la première déroule le fil, la deuxième le tisse, la troisième Atropa la coupe…
Mais d’autres époques apparaissent.  Les différentes croyances se mêlent,  les formules rituelles, la magie changent d’époque, la samodiva, la nymphe des bois de ce pays n’a rien de bienveillant et change d’apparence  à sa guise, héritière de  la Grecque Thracé, fille du Dieu Oceanos.

Les Rhodopes : les massifs de Pirin et Rila

C’est ainsi que l’écrivaine nous invite à cette communion avec la nature qui ne peut se faire que par l’écoute et le respect. Tout y est musique. La Nature de Kapka Kassabova est bruissante de vie, de paroles, d’incantations :  les fourmis chantent, les pierres, les fleurs, les arbres parlent, révèlent leurs secrets à ceux qui savent les écouter.
La montagne jouait ses variations pour nous. Le Pirin était un conteur virtuose, avec ses fleuves, ses sources, sa palette de verts, ses ruines et ses fantômes.

 La rumeur de la forêt sans cesse en mouvement est « un pas de danse du soleil sur la mousse », les astres appellent, l’arbre sacré, le chinar, vibre, le géranium confie ses pouvoirs à la guérisseuse Vanga « Je sers à calmer les nerfs. Faites-le savoir autour de vous, il me dit. »  Rocky l’Ensorceleur lui confie «  Toutes les plantes sont amour. Mais tu dois apprendre à parler leur langue. Voilà c’est tout pour cette fois. J’espère que ce n’est pas trop tard. ».

Outre la connaissance des plantes médicales, Elixir est un hymne à la nature, un panier de goûts et de saveurs, un enchantement des yeux et des oreilles,  un appel à tous les sens, à la vie. Et j'aime ce style poétique !

La lune semblait pétrie de beurre baratté. Je sentais la sève monter dans les pins, comme le sang afflue vers l'épiderme. Aux phases de pleine lune, tout ce qui est là est doublement là.

« Mon dos absorbait la chaleur du sol et je me muais en ver de terre. Le bruissement de la forêt de haricots verts, l'odeur de résine du tas de bois, le sirop de pin de Zaidé dans le bocal, les hirondelles décrivant en silence des cercles sur les cimes – tout frémissait dans la lumière telle une toile d'araignée, puis volait en éclats à mon réveil, visage brûlé, soleil éclipsé ».

Vanga : « Pas de fleurs coupées surtout, précisait-elle. Elles sont comme des enfants aux mains tranchées… Apportez-moi une plante vivante. »

 

Voir le billet de Miriam Ici 

 

 


 

jeudi 27 février 2025

Bulgarie : Les peintres bulgares (1) : Vladimir Dimitrov-Maïstora dit Le Maître et Radi Nedelchev

 

Vladimir Dimitrov-Maistora (Le Maître)


Pour composer le logo du challenge Bulgarie, j'ai utilisé les images de deux peintres bulgares que j'espère bien rencontrer dans les musées de Sofia au mois de Mai.  Je ne les connais absolument pas en dehors de mes recherches sur le net mais je les aime beaucoup.


Vladimir Dimitrov-Maistora dit Le Maître (1882-1920)
 
 
Vladimir Dimitrov-Maïstora dit Le Maître


Vladimir Dimitriov Le Maître est l'un des plus grands peintres de Bulgarie. Il est appelé Le Maître dès ses études à l'école des Beaux-Arts de Sofia tant son talent était déjà affirmé. Il est né en 1882 dans le village de  Chichkovtsi  dans le district de Kustendil en Bulgarie occidentale où est aménagée à l'heure actuelle une maison-musée exposant ses oeuvres.  C'est là que le peintre a puisé son inspiration  pour ses tableaux de jeunes filles aux fleurs et aux fruits, ses portraits de paysans et de paysannes, ses "madones". Il peint les coutumes locales, la vie quotidienne de ce peuple rural. Il est adepte du tolstoïsme et refuse la richesse, vit simplement, est connu pour sa générosité et son grand coeur.


Vladimir Dimitrov Le maître : La madone bulgare


Ce tableau a porté le nom de Jeune fille de Chichkovtsi avant d'être envoyé à la biennale de Vienne où il revint couronné d'une médaille d'or et avec le titre de : La madone bulgare.

“La jeune fille peinte par le Maître est Dafina Kotéva du village de Chichkovtsi qui à l’époque avait à peine 14 ans. Le tableau dégage une énorme douceur, un visage blême sur fond d’une nature vibrante en couleurs éclatantes en arrière-plan. La jeune fille est représentée en gris et ocre, ce sont également les couleurs de sa tenue, un costume traditionnel, son visage et ses mains. On ne voit pas de tresses bigarrées qui caractérisent les costumes de la région de Kustendil. Il y a un contraste bizarre entre la fille qui évoque un spectre diaphane et l’arrière-plan de pommes mûres et de fleurs écarlates." voir ICI 

La jeune fille est atteinte de la tuberculose et meurt peu de temps après que Le Maître a réalisé son portrait. Sa famille était pauvre et n'avait pas de photo d'elle. Le Maître a peint le visage de Dafina pour le donner à ses parents. 


Dafina Kotéva : La madone bulgare


Lorsqu'on s'approche du tableau on voit dans ses yeux des pommes rouges cerclées de petites feuilles vertes, symbole de l'arbre de la connaissance.

Vladimir Dimitrov Le Maître


Il existe quelque chose de très particulier dans les œuvres du Maître – non seulement il crée son propre style en tant que peintre mais il arrive aussi à y incarner des caractéristiques nationales. Il déclare – je veux peindre les hommes sur mes tableaux de manière à ce qu’on comprenne tout de suite que ce sont des Bulgares indique Svetla Alexandrova – commissaire à la galerie d’art  « Vladimir Dimitrov – le Maître » à Kustendil. ICI

Vladimir Dimitrov Le Maître


Radi Nedelchev ( 1938_ 2022 )


Radi Nedelchev

Radi Nedelchev est né en 1938 à Ezertché dans l'oblast de Razgrad. Il s'installe à Roussé en 1954 dans la cinquième ville de Bulgarie, au nord-est du pays, où il meurt en 2022. Il est surtout connu pour ses oeuvres de style naïf qui représentent des scènes de la vie quotidienne, des fêtes populaires et des paysages.

Il a eu des expositions dans cinq pays et a été acheté par des collectionneurs étrangers. Sous le régime communiste, le manque de visibilité dans les pays occidentaux l'empêchent faire la carrière qu'il aurait méritée. Je n'ai pas trouvé beaucoup de renseignements sur lui en français à part wikipedia ICI.

 

Radi Nedelchev


Radi Nedelchev



Radi Nedelchev


Radi Nedelchev


Radi Nedelchev







mardi 25 février 2025

Challenge Bulgarie : Littérature, Histoire, arts.. Qui se joint à moi ?


 

Je pars en voyage en Bulgarie au mois de mai et je commence à lire des livres d'auteurs bulgares fort intéressants.  Qui veut me rejoindre pour découvrir la littérature bulgare ? 

Il s'agit d'une littérature peu connue. Personnellement, je n'avais rien lu jusqu'à maintenant. J'ai commencé avec quelques titres, c'est pourquoi je publierai dès le mois de Mars. Mais la date du début du challenge sera au Mois d'Avril pour vous permettre de trouver des titres.

Donc, à partir du mois de Mars ou Avril jusqu'à la fin septembre, je propose que l'on découvre la littérature bulgare mais aussi l'histoire du pays et les arts, peintures, icônes, fresques, architecture...

Quelques titres pour commencer que j'ai trouvés facilement en médiathèque mais il faut dire qu'il n 'y en pas beaucoup, du moins à Avignon.


Sous le joug de Ivan Vazov :
c'est un grand classique qui raconte le soulèvement des patriotes bulgares contre les Turcs et la répression sanglante qui a suivi en 1876. C'est un livre que j'ai énormément aimé, très agréable à lire, très prenant, à la fois tragique et plein d'humour et qui nous apprend beaucoup sur l'occupation ottomane, les coutumes, les mentalités et l'histoire du pays.. Je vous en parle bientôt. (Lu mais pas commenté.)



 

Je n'ai pas encore lu  Le pays du passé de Gueorgui Gospodinov 

Voir le billet de Fanja qui a beaucoup aimé ICI

 

 

 

 

Elena Alexieva : Le prix Nobel

Le prix Nobel, roman policier, présente la Bulgarie à son entrée dans l'Europe, critique de la corruption du pouvoir, de la mafia, mais aussi du monde de l'édition et réflexion sur l'écriture. (Lu mais pas commenté.)

 

 

 


 Kapka Kassabova  : Elixir 

Sur les plantes médicinales de la montagne des Rhodopes, le pays d'Orphée, un très beau livre sur l'Histoire de la montagne, les traditions de la cueillette ancestrale, la rencontre avec les gens du pays et le pouvoir des plantes. Une vision harmonieuse et poétique de la nature. (Lu mais pas commenté.)

Elixir : voir le billet de Miriam qui l'a beaucoup aimé ICI

Il y a d'autres titres de Kapka Kassabova que je n'ai pas lus : Lisière et l'écho du lac.






Elitza Gueorgieva : Les dévastés Editions des Syrtes

 Voir le billet de Miriam ICI

 

 


 

 Nicolaï Grozni  : Wunderkind

 

 

 

 



 

 Elitza Gueorguieva : Les cosmonautes ne font que passer

 

 

 

 

Livres lus et commentés



                    

Yordan Yolkov mon billet ICI

Yordan Yovkov Soirée étoilée mon billet ICI


 

 

 

Les livres que j'ai commandés 

 Blaga Dimitrova : L'enfant qui venait du Vietnam

 Anton DontchevLes cent frères de Manol. 

Paskov  Victor :  Ballade pour Georg Henig

 Franck Pavloff : Matin brun : un livre pour la jeunesse sur la privation des libertés et les régimes totalitaires, adapté aux enfants. 

 Yordan Raditchkov : Récits de Tcherkaski  reçu, je suis en train de le lire

Yordan Yolkov : nouvelles et légendes du Balkan dont Un compagnon Il s'agit d'une courte nouvelle de 18 pages que j'ai achetée. Je peux l'envoyer en livre voyageur, c'est tout léger.

Angel Wagenstein : Le pentateuque ou les cinq livres d'Isaaac voir Miriam

Livre d'art : Trésors des icônes bulgares 

J'ai trouvé sur Babelio une liste d'écrivains bulgares dont certains sont commentés et qui me paraît assez riche. Elle présente à la fois des auteurs classiques et contemporains. Je vous y renvoie.

https://www.babelio.com/livres-/litterature-bulgare/2655 

Allez voir le blog de Miriam qui est un puits de découvertes sur la Bulgarie : lectures et visite du pays ICI



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