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lundi 16 septembre 2024

Normandie : Pont Audemer et l'exposition Adolphe Binet


Adolphe Binet : la Convalescente ou taches de soleil (1893) Musée des Beaux-arts de Rouen
 

Adolphe Binet : Convalescence (détail) le chien de l'artiste  Black


Pont-Audemer ses ruisseaux, ses maisons à Colombage

 

Pont-Audemer
 

Pont-Audemer est située dans le département de l'Eure en Normandie  dans le Val de la Risle, un affluent de la Seine. La ville est traversée par d'étroits canaux constitués par les bras de la Risle.

Pont-Audemer
 

 

Pont-Audemer
 

Pont-Audemer
 

 

Pont-Audemer

 

 L'église Saint Ouen

 

Pont-Audemer église de Saint Ouen

L'église saint Ouen n'a jamais été terminée. Elle présente différents styles roman, gothique et Renaissance. Ces  beaux vitraux du XVI siècle sont très riches.

 

Pont-Audemer église de Saint Ouen



Pont-Audemer montage de deux vitraux église Saint Ouen
 

Pont-Audemer église de Saint Ouen


 

Pont-Audemer église Saint Ouen

 

Pont-Audemer L'orgue de Saint Ouen
 

 

 Le musée Alfred Canel : Exposition Adolphe Binet, les dernières lueurs

 

Adolphe Binet : le vieux jardinier

C'est dans le musée Alfred-Canel qu'a lieu, dans le cadre du festival Normandie-Impressionnisme, l'exposition consacrée au peintre normand Adolphe Binet (1854-1897) et ceci jusqu'au 1er Décembre, l'exposition ayant été prolongée. Le musée est installé dans la demeure de l'écrivain normand Alfred Canel consacré à l'art et aux sciences et qui possède une bibliothèque d'archives.

Encore une belle découverte que ce peintre, Adolphe Binet dont l'oeuvre évolue du naturalisme au néo-impressionnisme au symbolisme. Dans le Vieux jardinier l'artiste joue avec les lumières comme il le fait avec un autre tableau La convalescente ou les taches de soleil, ou encore dans Avant le déjeuner, tableaux dont l'esthétique se rapproche de l'impressionnisme. Même dans ses oeuvres naturalistes on voit qu'il attache une grande importance aux variations de la lumière et à l'atmosphère en demi-teinte qu'elles créent. 

L'exposition est accompagnée de petits cartons qui expliquent bien chaque toile et l'évolution de l'artiste, ce dont je me sers pour commenter ces tableaux.

 

 Le vieux jardinier (détail) les jeux de la lumière et des taches d'or

A l’école des beaux-Arts de Paris, dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme, Adolphe Binet a d'abord peint la ville de Paris en pleine transformation, la tour Eiffel en construction, la gare Saint-Lazare, les travaux pour l'exposition universelle qu’il traite dans une veine naturaliste.

 

Tailleurs de pierre pour pour l'exposition universelle de 1889

Mais Binet est aussi un observateur attentif de ses contemporains, il peint la bourgeoisie parisienne dans ses loisirs. Ainsi il s'intéresse particulièrement aux courses de chevaux, à ceux qui en vivent comme les jockeys, les propriétaires, les parieurs et tous les gens de la haute société qui fréquentent les champs de course ainsi que les milieux interlopes. (La pelouse ou quelques types d'amateurs)

 

Le paddock 1890

 

Adolphe Binet La pelouse ou quelques types d'amateurs 1890

 

A la façon d’Emile Zola, en littérature, la peinture naturaliste d’Adolphe Binet décrit le monde du travail. Originaire lui-même du monde paysan, du côté de sa mère, le peintre est attentif aux petites gens, aux ouvriers qu’il met en scène dans de grandes compositions destinées au Salon.

 

Adolphe Binet Le déjeuner des terrassiers (grande composition)

 

Adolphe Binet Le déjeuner des terrassiers(1888)
 

Le déjeuner des Terrassiers  est une grande composition dans le goût naturaliste qui décrit avec réalisme et précision les travailleurs, ici saisis dans un moment de repos. Mais Binet y introduit dès cette époque quelques détails qui annoncent son glissement, plus tard, vers le symbolisme et la spiritualité. La femme debout avec son chemisier constellé d'étoiles tenant l'enfant dans ses bras symbolise la Vierge Marie et Jésus. Les cheveux de ces deux personnages sont nimbés de lumière. Sur la droite, à côté du jeune garçon, assis en retrait, figure le chardon, fleur souvent présente dans l'oeuvre d'Adolphe Binet, qui symbolise les peines terrestres supportées par l'Homme.

 

Adolphe Binet Le déjeuner des terrassiers (détail)

Adolphe Binet Le déjeuner des terrassiers (détail) le chardon

 

 La peinture naturaliste à laquelle adhère Adolphe Binet retranscrit un monde en profonde mutation technique et humaine, ce qui  correspond aux  préoccupations du régime républicain en 1880.

 

Adolphe Binet: les chevaux de Halage


Adolphe Binet: les chevaux de Halage

 

De 1892 à 1896 Adolphe Binet peint une série de chevaux de Halage qui a pour cadre Lagny-sur-Marne. Le sujet est toujours le même mais le peintre varie ses points de vue, l'heure de la journée, et fixe les variations de lumière, les reflets dans l'eau, l'atmosphère qui s'en dégage et ceci dans une recherche tout à fait impressionniste. Ces tableaux sont aussi un hommage aux chevaux que le peintre, issu d'un milieu rural, aime beaucoup. Il choisit de montrer la beauté et la noblesse des hommes et des bêtes qui travaillent  plutôt que la dureté du métier.
 

Adolphe Binet :  Crépuscule

Crépuscule raconte le retour au logis des pêcheuses de crevettes après une journée de travail. Ce sont les femmes ( ou des vieillards et des enfants) qui pêchent les crevettes pour assurer la subsistance. Il s'agit d'un rude labeur et assez misérable. On le voit à la démarche pesante des personnages, les têtes baissées, les pieds nus et rougis par l'eau de mer, le bas des robes détrempées qu'une jeune fille cherche à essorer. Toute la scène est éclairée et colorée par les dernières lueurs du soleil couchant.



 

 A l'entrée de la demeure, près du muret, un chardon symbolisant la condition du travailleur.

 

Diptyque : la Leçon à la poupée, le déjeuner des poupées

 

Vivant à Paris l’année, Adolphe Binet retourne en Normandie tous les étés où il séjourne, avec son frère, dans la maison familiale à Saint-Aubin-sur-Quillebeuf. Une atmosphère sereine et lumineuse enveloppe les scènes qu’il réalise dans la sphère familiale. Ombres colorées, couleurs vives, touches presque pointillistes témoignent d’expériences néo-impressionnistes. Il est probable qu’Adolphe Binet ait côtoyé le groupe de Lagny (Maximilien Luce, Cavallo-Péduzzi et Léo Gausson).

Le Groupe de Lagny, formé en 1885 était composé de quatre néo-impressionnistes Émile-Gustave Cavallo-Péduzzi, Léo Gausson, Maximilien Luce et Lucien Pissarro, fils de Camille Pissarro).

Avant-gardistes, ils furent un temps, adeptes d'une technique dite le divisionnisme qui est plus connue sous le nom de pointillisme inventée par Georges Seurat. Ils travaillèrent ensemble et mettant en commun leur impression sur la technique. Ils peignaient principalement les berges de la Marne, le monde rural.

Ils organisèrent en 1889, le salon des Beaux-Arts à Lagny-sur-Marne jusqu'à sa disparition en 1907.

Ils furent rejoints dans cette technique par Édouard Cortès, Paul-Émile Colin et et Henri Lebasque (wikipédia)

 

Adolphe Binet : la leçon à la poupée
 

 Le peintre fait le portrait de sa nièce Marie jouant avec la poupée qu'il lui a apporté de Paris. Touche impressionniste des éclats de lumière et des ombres bleues.


Adolphe Binet : le déjeuner des poupées
 

 
 
Adolphe Binet : Avant le déjeuner
 

 
Adolphe Binet Avant le déjeuner


A partir des années 1890, Adolphe Binet représente souvent ses scènes dans les dernières lueurs du jour. Ces effets de lumière tantôt douce, tantôt incandescente sont remarqués par la critique et confèrent un caractère tout à fait original à son œuvre. Puis, ses tableaux glissent progressivement vers une voie plus mystique dans la mouvance du Symbolisme, courant artistique alors en plein essor.


Adolphe Binet : Marie- Madeleine

Adolphe Binet peint des sujets religieux qu’il ancre dans des scènes contemporaines comme cette Marie-Madeleine penchée sur le Christ.

  Curieuse Marie-Madeleine nue, penchée sur le corps de celui qui pourrait être Jésus mais qui est en même temps le cadavre d'un communard tué sur les barricades et à qui des hommes du peuple, ouvriers, rendent hommage. Manière de dire que Christ serait, à cette époque,  du côté des victimes de la répression sanglante de la Commune menée par Adolphe Thiers qui a fait 20 000 morts parmi les Communards  en 1871 ?

 La mort d'Adolphe Binet  en 1897 (à l’âge de 43 ans) ne  permet pas de savoir si le symbolisme de sa peinture était un essai ou une réorientation profonde de sa peinture.

 

 

samedi 14 septembre 2024

Normandie : Honfleur, le musée Eugène Boudin (2)

Eugène Boudin : Trouville crinolines sur la plage
 

Quelques dates pour le musée Eugène Boudin

 

Ernest-Charles Guilbert : buste d'Eugène Boudin

 

Le 11 avril 1868, le Musée municipal de Honfleur est créé à l’initiative de Louis-Alexandre Dubourg, peintre Honfleurais, qui en devient le premier conservateur. Il bénéficie du soutien d’Eugène Boudin et des peintres impressionnistes qui fréquentent la ferme Saint-Siméon sur les hauteurs de Honfleur.

      En 1869, le musée ouvre ses portes dans les combles de l’hôtel de ville et expose 61 pièces.
      En 1924, le musée est transféré à son emplacement actuel dans la chapelle du couvent des augustines.
      En 1974, le musée s’étend avec un nouveau bâtiment et 3 salles d’exposition supplémentaires.
     En 1988, un nouveau bâtiment est édifié sur 4 niveaux pour accueillir les collections toujours plus grandes.
      En 2022, le musée expose et conserve plus de 2500 œuvres, 1000 objets…


 Le musée Eugène Boudin

 

Honfleur : Le musée Eugène Boudin
 

 

Eugène Boudin qui donne son nom au musée, né à Honfleur, est considéré comme un précurseur de l'impressionnisme. L'importance du ciel et des effets atmosphériques dans les peintures d'Eugène Boudin lui vaudront d'être surnommé le "roi des ciels" par Camille Corot.



 

Les Beautés météorologiques.

 

Eugène Boudin pastel

 
Dans une salle consacrée à Eugène Boudin on peut admirer une série de pastels du peintre, décrivant le ciel à tout heure du jour et de la nuit, oeuvres dans lesquelles l'artiste cherche la précision et la rigueur de l'observation. Ces pastels ont été rendus célèbres par Baudelaire qui les  remarque lors d'un séjour à Honfleur en 1859 et les qualifie de Beautés météorologiques. Il écrit à leur sujet : « Les images qu’il capte sont fugaces. La technique elle-même semble précipitée, comme si le peintre avait craint de voir son sujet disparaître. Tant pis pour les maladresses, elles importent moins que l’atmosphère. Tant pis pour les coups de brosses apparents, ils rendent bien l’impression de vent. » Les couleurs : « Elles débordent de formes car, entre le Havre et Deauville, la lumière, saturée d’humidité, imprègne fortement les choses. »

Eugène Boudin pastels (détail)

Eugène Boudin pastel


Eugène Boudin a réalisé 120 peintures et de nombreux dessins représentant la Côte de Grâce, les pâturages de l'estuaire, le port d'Honfleur, du Havre ...  Il rencontre Courbet  en 1859 et en 1862 se lie d'amitié avec Jongkind. En 1864 Boudin est à  Honfleur où Monet, Bazille viennent le rejoindre à la Ferme Saint Simeon sur les hauteurs d'Honfleur.


Eugène Boudin : le port du Havre

Eugène Boudin : Environs de Sainte Adresse : barques échouées

Eugène Boudin : Trouville la plage

De nombreux artistes ayant séjourné à Honfleur sont également présents dans les collections du musée. Ils peignent les paysages mais aussi les scènes de la vie quotidienne. 


Charles Pécrus les laveuses au bord de la Touques

Alexandre Thiollet : Vente de poissons sur la plage de Grandcamp


Henri Michel-Levy : laveuses à Trouville


Charles Lapostolet : Villerville promenade sur l'estacade de la plage (1870)


Gustave Courbet :  la marée montante


Johan Berthod Jongking : L'Amélie de Nantes dans le port d'Honfleur


Johan Berthold Jongking, né au Pays-Bas, est un héritier de la peinture hollandaise notamment pour le soin apporté  à la composition  et à l'étude de la lumière. A noter les reflets dans l'eau du port. Et il préside à la naissance de l'impressionnisme. Monet fera La connaissance de Jongking en 1862 par l'intermédiaire de Boudin. Tous deux seront les références principales  de son travail.

 

Johan Harold Jongkind : L'entrée du Port de Honfleur


Claude Monet : la charrette sur la route d'Honfleur

Dans mon billet précédent on a vu des tableaux de Louis-Alexandre Dubourg, de Johan Bartold Jongking et d'Eugène Boudin qui peignent la ville d'Honfleur.. Voir Honfleur (1) ICI