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dimanche 2 janvier 2022

Bonne année 2022

 

Photo Aurélia Frey ici


Ce  paysage de brume, de mystère et de rêve, pour vous souhaiter  à toutes et à tous, une heureuse année 2022, évasion vers de nouveaux horizons, beaux livres pour nourrir la vie, joies des rencontres familiales ou amicales pour une nouvelle année sans pandémie !


Aurélia Frey nuit dans le palais des glaces


vendredi 25 décembre 2020

Joyeux Noël 2020

Cyanotype d'Aurélia Frey

 Je vous souhaite de bonnes fêtes de Noël ! Et pour le plaisir des yeux et de l'esprit, fleurs et poésie !

 Rien qui m'appartienne
Sinon la paix du coeur
Et la fraîcheur de l'air.


Haïku de Kobayashi Issa(1763-1827) 

 

Cyanotype d'Aurélia Frey

 Quand souffle le vent du nord -
Les feuilles mortes
Fraternisent au sud.

Haïku de Yosa Buson

                                                                                               (1716 - 1783)

Cyanotype d'Aurélia Frey

Sans savoir pourquoi
J'aime ce monde
Où nous venons pour mourir.

Haïku
Natsume Sôseki
1867-1907

Cyanotype d'Aurélia Frey

Feuille morte au vent
de temps en temps
le chat la retient de sa patte

Haïku de Kobayashi Issa
(1763-1827)

mercredi 25 mars 2020

Paul Vinicius : la chevelure blanche de l'avalanche (3)


J'ai déjà écrit deux billets sur le poète roumain Paul Vinicius et son recueil : La chevelure blanche de l'avalanche paru chez Jacques André éditeur.
Mais j'ai envie de faire connaître ce poète à ceux qui suivent comme moi Goran, Eva et Patrice dans le défi du mois de Mars sur La littérature des pays de l'Est.
Voici donc quelques poèmes nouveaux à découvrir :

La chevelure par Henri-Edmond Cross
Sur le fil

les plus beaux cheveux
que j’ai  jamais vus
n’avaient même pas
 de visage


mais moi non plus
je n’avais pas de mains
pour pouvoir
 les caresser

Paul Cézanne : le fumeur
  je n’ai plus de montre ni coeur

maintenant plus rien
ne me fait mal

le vin rouge
et ce matin le dimanche
renversés sur la table

la dernière cigarette

et peut-être l’idée
qu’un jour enfin
je serai assez léger
pour pouvoir tenir dans un oiseau.

Man Ray : larmes de verre
Fenêtre vers l’automne

Je rêve de ce poème
qui ne ressemble à rien
et se tait

qui reste immobile
même quand le vent arrache des arbres
et plie les bâtiments

comme un nuage bleu
toujours éveillé
que traversent des poissons aux grands yeux
et aux ailes translucides

je rêve de ce poème
 pas encore écrit
mais souvent aperçu

comme un oeil
larme 
dans la paume


Voir Paul Vinicius 1 ICI

 Voir Paul Vinicius 2 ICI

Paul Vinicius

Poète, dramaturge, journaliste et essayiste, Paul Vinicius est diplômé de l’École Polytechnique de Bucarest et docteur ès lettres. Cette double performance universitaire est la partie visible de son parcours surprenant ; il a exercé de nombreux métiers, jobs, sports, avant de se dévouer à l’écriture. Champion de boxe junior et karatéka ceinture noire, il a travaillé comme manutentionnaire, maître-nageur sur la côte de la Mer Noire, détective privé, pigiste, correcteur, rédacteur pour plusieurs journaux de la presse nationale et, dernièrement, pour la maison d’édition du Musée de la Littérature roumaine.
Après avoir été interdit de publication en 1987 par la censure communiste, il renonce à sa carrière d’ingénieur et sa biographie suit les soubresauts de la démocratie survenue fin décembre 1989, à la recherche d’un nouveau départ, d’une nouvelle ivresse.
Ses poèmes ont été régulièrement publiés à partir de 1982 par les revues littéraires. Beaucoup ont été traduits et publiés dans des anthologies. Il est lauréat de plusieurs prix nationaux et internationaux de poésie. Dernier en date : le Prix du Public au Salon du Livre des Balkans en 2017.



samedi 27 octobre 2018

Honoré de Balzac : Le Lys dans la vallée

Aurélia Frey : Dilectae exposition au Musée de Saché 2018 jusqu'au 6 janvier 2019
Aurélia Frey : Dilectae exposition au Musée de Saché sur Le Lys dans la vallée

Félix de Vendenesse écrit une longue lettre à Nathalie de Manerville, sa fiancée, pour lui faire le récit de sa vie; la jeune femme, en effet, veut apprendre le secret de la mélancolie qui le ronge et qu’elle devine enfoui dans son passé. Cette lettre, c’est  Le Lys dans la vallée. Il lui dévoile alors son amour platonique pour la comtesse de Mortsauf, épouse malheureuse du comte de Mortsauf :  Henriette qu’il a idéalisée et qui a été son Lys, symbole de pureté, Henriette qui s’est refusée à lui  malgré leur amour réciproque, pour respecter les lois du mariage et de la vertu. Lorsque Félix lancé dans le grand monde devient l’amant de Lady Dudley, une femme ardente et libérée, Henriette, folle de jalousie, meurt en proie à une révolte et une colère proches du désespoir.

J’ai lu et relu plusieurs fois, à différents moments de ma vie, Le lys dans la vallée de Balzac et une autre fois, encore, cette année, ma fille Aurélia, photographe, ayant une résidence au château de Saché où Balzac a écrit cette oeuvre… A l'heure actuelle, ce travail photographique a donné lieu à une exposition intitulée Dilectae, jusqu'au 6 Janvier 2019, au château de Saché, musée de Balzac.

Aurélia Frey : Dilectae exposition au Musée de Saché 2018 jusqu'au 6 janvier 2019 d'après Le Lys dans la vallée de Balzac
Aurélia Frey : Dilectae exposition au Musée de Saché

Lors de ma première lecture, je devais avoir autour de 15 ans et c’est ce livre qui m’a fait connaître et aimer Balzac. Donc, c'est une lecture importante pour moi. J'avais été séduite, surtout, par cette histoire d’amour impossible, Henriette de Mortsauf tiraillée entre la passion et la vertu, et admirative du beau Félix de Vendenesse, émue par le tragique de la mort de Madame de Mortsauf que je trouvais romantique, au sens impropre et réducteur que l’on donne parfois à ce terme, c’est à dire sentimental. Oui, je n’avais pas tout compris de ce roman, je l’avoue ! 

Aurélia Frey : Dilectae exposition au Musée de Saché 2018 jusqu'au 6 janvier 2019
Aurélia Frey : La dilectae Le lys dans la vallée.
Mais je me souviens très bien, que la beauté des descriptions de la vallée et surtout des bouquets que compose Félix pour la jeune femme m’avait transportée. Bien sûr, à l’époque, je n’avais pas vu la portée symbolique et l’érotisme qui émanaient de la description de ces fleurs. Ce qui me frappe maintenant !  Il y a dans le Le lys dans la vallée, de magnifiques et lyriques descriptions de paysages qui, comme d’habitude chez Balzac, sont à lire au second degré. Une prose incantatoire où la métaphore amoureuse se confond avec celle de la mort qui reste étroitement liée à Madame de Mortsauf.

« Mais déjà plus haut, quelques roses du Bengale clairsemées parmi les folles dentelles du daucus, les plumes de la linaigrette, les marabous de la reine des prés, les ombellules du cerfeuil sauvage, les blonds cheveux de la clématite en fruits, les mignons sautoirs de la croisette au blanc de lait, les corymbes des millefeuilles, les tiges diffuses de la fumeterre aux fleurs roses et noires, les vrilles de la vigne, les brins tortueux des chèvrefeuilles ; enfin tout ce que ces naïves créatures ont de plus échevelé, de plus déchiré, des flammes et de triples dards, des feuilles lancéolées, déchiquetées, des tiges tourmentées comme les désirs entortillés au fond de l’âme. Du sein de ce prolixe torrent d’amour qui déborde, s’élance un magnifique double pavot rouge accompagné de ses glands prêts à s’ouvrir, déployant les flammèches de son incendie au-dessus des jasmins et dominant la pluie incessante du pollen, beau nuage qui papillote dans l’air, en reflétant le jour dans ses mille parcelles luisantes ! Quelle femme enivrée par la senteur d’Aphrodide cachée dans la flouve, ne comprendra ce luxe d’idées soumises, cette blanche tendresse troublée par des mouvements indomptés, et ce rouge désir de l’amour qui demande un bonheur refusé dans les luttes cent fois recommencées de la passion contenue, infatigable, éternelle ? »

Ces passages provoquent toujours mon admiration. Cette nature exaltée par Balzac est celle de la Touraine que l’écrivain aime tant, un écrin verdoyant et vallonné où se déroule une vie rurale paisible, idéalisée, avec ses travaux quotidiens, les vendanges, le ramassage des châtaignes et le gaulage des noyers, les promenades sous les ormes et les peupliers, un pays de châteaux et d’eau. Une véritable déclaration d’amour à cette région   :
« Ne me demandez plus pourquoi j’aime la Touraine? Je ne l’aime ni comme on aime son berceau, ni comme on aime une oasis en plein désert; je l’aime comme un artiste aime l’art… »

Madame de Mortsauf

Aurélia Frey : La dilectae  exposition au musée de BalzacSaché
Aurélia Frey : La dilectae  musée de Saché
Madame de Mortsauf, dont le vrai prénom est Blanche demande à  Félix de l’appeler Henriette. Deux prénoms, témoins de sa dualité.  Le blanc de la pureté et le rouge du désir, le lys et et le pavot :  elle est déchirée entre la passion qu’elle éprouve pour Félix et son devoir d’épouse. Mais elle est aussi et avant tout une mère et ne pourrait se résoudre à quitter ses enfants malades.

Moi! reprit-elle, de quel moi parlez-vous ? Je sens bien des moi en moi? Ces deux enfants, ajouta-t-elle en montrant Madeleine et Jacques, sont des moi, Félix, dit-elle avec un accent déchirant, me croyez-vous donc égoïste ?

A travers elle, Balzac dénonce l’assujettissement de la femme, son manque d’indépendance soumise par les lois à son mari après l’avoir été à son père.

Les hommes font eux-mêmes les évènements de leur vie, et la mienne est à jamais fixée. Aucune puissance ne peut briser cette lourde chaîne à laquelle la femme tient par un anneau d’or, emblème de la pureté des épouses.

Pourtant, Blanche-Henriette n’est pas une faible femme. C’est elle, on l’apprendra, qui gère le domaine de Clochegourde, qui le fait prospérer, qui veille sur la santé de ses enfants malades et de son mari atteint de démence.
C’est elle aussi qui donne à Félix des leçons de conduite dans le Monde et qui le dirige dans sa conquête du pouvoir et de la fortune. Le récit se déroule pendant les cent jours et au moment de la Restauration. Blanche, élevée religieusement, dans une famille monarchiste, légitimiste, très conventionnelle, très infatuée de sa noblesse, dirige le jeune homme avec des conseil bien de sa caste :

« Vous apprendrez combien les principes de liberté sont impuissants à créer le bonheur du peuple. Mon bon sens de paysanne me dit que les Sociétés n’existent que par la hiérarchie. Vous êtes à un moment de la vie où il faut choisir ! Soyez de votre parti. Surtout quand il gagne ! »

L’agonie de madame de Mortsauf atteinte d’une maladie du pylore, nous dit-on, et sa révolte  quand elle s’aperçoit qu’elle n’a jamais connu l’amour, qu’elle s’est sacrifiée en vain aux conventions sociales est d’une terrible violence. Balzac prend alors position, en tout cas c’est ce que on lui a reproché, contre les valeurs hypocrites de la religion, contre la négation du corps, les conventions qui enferment les femmes. Les souffrances physiques et morales de son personnage exacerbées par la jalousie et par l’approche de la mort, sont atroces.

 « … car elle si sainte, si résignée, si faite à mourir, elle jette sur ceux qui sont pleins de vie des regards où, pour la première fois, se peignent des sentiments sombres et envieux. » dit l’abbé de Dominis à son propos

Les lecteurs et critiques de la Restauration ne s’y sont pas trompés et reprochèrent à l'auteur de ne pas avoir conçu un dénouement édifiant qui aurait exalté la vertu de la jeune femme. Balzac avait pourtant édulcoré cette fin et fait entrer Henriette dans une phase de repentir et d'apaisement à la demande de Laure de Berny, la dilecta, sa bien-aimée, qui voulait lui éviter un scandale !

Mais pour comprendre madame de Mortsauf, il faut savoir qui est son mari.


Monsieur de Mortsauf

Aurélia Frey : La dilectae  exposition au musée de Saché
Aurélia Frey : La dilectae  musée de Saché
 Monsieur de Mortsauf  est le type même de l’émigré, semblable en cela à toute une noblesse légitimiste qui a refusé de servir l’Empire. Brisé par ses longues années d’exil et de privations, il souffre aussi d’une maladie qui débilite son corps et donne lieu à des crises de démence. Je dois dire qu’il m’a fallu quelques lectures depuis celles de ma jeunesse avant de comprendre de quoi souffrait Monsieur le comte. C’est pourtant bien dit, même si le mot n’est jamais prononcé et si Balzac brouille les pistes en donnant de vagues indications. La syphilis ! On comprend que dans le prude et hypocrite XIX siècle l’écrivain devait nous le faire comprendre d’une autre manière et cela donne :

« Ses amours ensevelis dans le plus profonds de son âme et que moi seul ai découvert, furent des amours de bas étage, qui n’attaquèrent pas seulement sa vie, ils en ruinèrent l’avenir. »
Et lorsqu’il apprend, à la naissance de ses enfants, que ceux-ci sont condamnés :

« Son nom à jamais éteint, une jeune femme pure, irréprochable, malheureuse à ses côtés, vouée aux angoisses de la maternité, sans en avoir les plaisirs; cet humus de son ancienne vie d’où germaient de nouvelles souffrances lui tomba sur le coeur et paracheva sa destruction. »

Aigri, violent, égoïste,  humiliant sa femme en public, et syphilitique, tel nous apparaît le comte. On comprend que Balzac, même s’il proteste de son estime pour eux, se soit attiré des inimitiés auprès des émigrés qui étaient rentrés en France à la restauration de Louis XVIII en peignant ce portrait !
Quant à Blanche, mariée à un homme qu’elle n’aime pas, elle qui ne sait rien de la sexualité si ce n’est qu’il s’agit d’un devoir pénible et dégradant (Monsieur de Mortsauf se plaint auprès de Félix qu’elle le repousse et veut continuer à être « vierge » avec lui), elle a peut-être été, de surcroît, contaminée par son mari et elle sait ses enfants atteints d'une maladie incurable.

« Tout a été mensonge dans ma vie, je les ai comptées depuis quelques jours ces impostures. Est-il possible que je meure, moi qui n’ai jamais vécu? » dit Henriette mourante.

Phrase auquel fait écho une pensée de Félix d’une grande cruauté et qui révèle bien ce que pense Balzac :

"Je me demande si la vertu d’Henriette n’avait pas été de l’ignorance, si j’étais bien coupable de sa mort »

Et il semble qu’il n’ait pas tort puisque la comtesse lui avoue dans son ultime lettre :

« Ah! si dans ces moments où je redoublais de froideur, vous m’eussiez prise dans vos bras, je serai morte de bonheur; j’ai parfois désiré de vous quelque violence, mais la prière chassait promptement cette mauvaise pensée. »

Félix de Vendenesse

 
Aurélia Frey : La dilectae  musée de Saché Herbier photographique

Personne n’aime Félix de Vendenesse, aucun lecteur, sauf peut-être quand on a quinze ans, à la première lecture, parce qu’il est beau, qu’il a eu une enfance malheureuse et qu’il a l’âme d’un poète.
Non, les lectrices, surtout, le trouvent lâche, égoïste, sans personnalité. Et la réponse de la fiancée Natalie qui le traite de « chevalier à la triste figure » et  lui donne une bonne leçon en rompant avec lui, est réjouissante !

« N’imitez pas les veuves qui parlent toujours de leur première mari, qui jettent toujours à la face du second les vertus du défunt »

Il l’a bien mérité ce grand benêt qui va pleurer dans le giron de sa belle pour se faire consoler de ses amours avec une autre :

« Merci, cher comte, je ne veux de rivale ni au-delà, ni en deçà de la tombe. » « Savez-vous pour qui je suis prise de pitié? pour la quatrième femme que vous aimerez. Celle-là sera nécessairement forcée de lutter avec trois personnes. »

Ah! Voilà une femme qui a du caractère, de l’ironie, et qui change agréablement de l’angélisme (forcé) de madame de Mortsauf et des bêlements transis de son amoureux !
Pourtant, je me sens tout de même obligée de prendre la défense du jeune Félix .

Balzac a mis beaucoup de lui-même dans ce personnage. Comme Félix, il a été mal aimé par sa mère, placé dans une pension qui avait tout du « pénitentiaire », laissé à sa solitude, n’ayant aucune autorisation de sortie et souffrant de privations, deu froid et surtout du manque d’amour. Quand Félix rencontre la comtesse de Mortsauf, il a 21 ans et en paraît 14, elle en a 28 et est mariée et mère. Lui est encore physiquement et psychiquement un enfant; elle, une femme. Il est souffreteux, timide, il n’a jamais vécu, ne connaît rien à la société et encore moins à l’amour. Certes, il se sent frustré par cet amour platonique, essaie parfois d’aller au-delà, est arrêté par la peur de la perdre. Ne lui a -t-elle pas dit qu’elle le chasserait définitivement s’il devenait trop pressant ?
Si vous me demandez, pourquoi, jeune et plein de fougueux vouloirs, je demeurais dans les abusives croyances de l’amour platonique, je vous avouerai que je n’étais pas assez homme encore pour tourmenter cette femme toujours en crainte de quelques catastrophes pour ses enfants.
C’est son inexpérience, son manque de connaissance des femmes, mais aussi son respect et un amour profond et sincère qui provoquent le drame et après tout on ne peut le lui reprocher, pas plus que de prendre une maîtresse, plus tard, pour satisfaire « ses fougueux vouloirs ! »
Cependant je n’aime pas le Félix devenu adulte, homme à succès et courtisan de Louis XVIII, suffisant et  égoïste. Quant à la « lettre » qu’il écrit à Nathalie, elle est d’une goujaterie ou d’une naïveté ! On dirait bien que même à son âge, il n’a rien appris sur les femmes!

  Pascal disait "l'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange, fait la bête".  Et oui, c'est bien ce que veut montrer Balzac avec la mort si douloureuse, si horrible, de madame de Mortsauf qui prend conscience qu'elle est passée passe à côté de la vie parce qu'elle a obéi aux préceptes de la religion et aux préjugés de la société.  Cependant, l'on sent que l'écrivain s'est pris d'affection pour son Lys et que ce n'est pas elle qu'il met en cause mais une société hypocrite toujours prête à condamner la femme, celle-ci n'ayant d'autre choix que d'être soumise ou perdue. Il nous livre ainsi une critique de la noblesse provinciale au temps de la Restauration.

Quelques images de l'exposition du musée Saché : La dilectae


Dilectae propose un parcours à travers les souvenirs de madame de Mortsauf, un aperçu de ce qu'elle laisse derrière elle, de ses désirs et de ses rêves, des dernières images qu'elle eut avant de fermer les yeux.

Car il n'y a que la trace...

                                                              Aurélia Frey

Aurélia qui imagine les dernières visions de Blanche Henriette de Mortsauf, appelle sa série Dilectae, en référence au grand amour de Balzac, Laure de Berny, baptisée par lui-même Dilecta.


Aurélia Frey : La dilectae  musée de Saché d'après le Lys danla  vallée
Aurélia Frey : La dilectae  musée de Saché

Aurélia Frey : La dilectae  musée de Balzac Saché d'après le lys dans la vallée
Aurélia Frey : La dilectae  musée de Balzac Saché

Aurélia Frey : La dilectae  musée de Balzac Saché d'après le Lys dans la vallée
Aurélia Frey : La dilectae  musée de Balzac Saché

Aurélia Frey : La dilectae  musée de Balzac Saché d'après le Lys dans la vallée
Aurélia Frey : La dilectae  musée de Balzac Saché

Aurélia Frey : La dilectae  musée de Balzac Saché d'après Le lys dans la vallée
Aurélia Frey : La dilectae  musée de Balzac Saché


mercredi 7 février 2018

Promenade au Palais des papes d'Avignon


Le palais des Papes est le plus grand palais gothique du Moyen-âge. Pendant tout le XIV siècle il a été la résidence des papes.
Il y eut six conclaves dans le palais : Benoît XII, en 1335 ; Clément VI, en 1342 ; Innocent VI, en 1352 ; Urbain V, en 1362 ; Grégoire XI en 1370, et Benoît XIII en 1394.
Palais des papes
La tour de Campane du vieux Palais et la tour de la basilique des Doms

Le petit Palais cardinalice

L'hôtel des Monnaies

Le palais des Papes est la réunion de deux édifices imbriqués l'un dans l'autre  : le vieux palais que Benoit XII fit construire sur le rocher des Doms, à la place du palais épiscopal où avait vécu le pape Jean XXII et le Palais neuf de Clément VI caractéristique du gothique international.
Si le palais de Benoît XII a tout d'une forteresse, riche mais austère, en conformité avec la vocation religieuse du pape, celui de Clément VI devient le centre d'une cour brillante où le souverain pontife qui attirait à lui intellectuels et artistes, menait une vie fastueuse annonçant les cours princières de la Renaissance.



La porte Champeaux

Les tours surplombant la porte Champeaux

La cour d'Honneur avec le puits au centre

La première cour est celle du palais neuf. C'est la Cour d'Honneur du festival de théâtre d'Avignon. Au milieu le puits et une cavité, là où est montée la scène.


Festival d'Avignon La cour d'Honneur

Le cloître Benoît XII

Le cloître Benoît XII vu de la galerie haute
Maintenant la visite du palais se fait avec l'histopad qui permet de voir sur écran la reconstitution des salles telles qu'elles étaient au Moyen-âge.



Le week end du 3 Février nous avons donc amené, mon mari et moi, notre petite fille au palais des Papes d'Avignon. Si elle s'est souvent promenée sur la place du Palais encadrée par le palais des Papes, la cathédrale des Doms, le petit palais cardinalice et l'hôtel des monnaies, elle n'avait jamais vu l'intérieur.



Et ce qui était génial, c'est que l'histopad offrait une chasse au trésor : le grand père et la petite fille se sont régalés.


Le consistoire

Le consistoire, au rez de chaussée, est une immense salle attenante à la salle de Jésus qui s'ouvre sur le cloître Benoit XII.

Le consistoire

La salle de Jésus où se trouvait aussi la grande trésorerie  servait de vestibule aux cardinaux qui attendaient le pape pour se rendre au consistoire. C'est dans cette salle que le pape recevait les hauts dignitaires de l'église, les souverains, les ambassadeurs qui avaient demandé audience. C'est là qu'il accueillit la Reine Jeanne à qui il acheta la ville d'Avignon.
La chambre du camérier, le plus haut prélat après le pape, est toute proche.

De là, on peut parvenir à la tour des Chapelles qui abrite la chapelle Saint Jean et la chapelle Saint Martial décorées de fresques récemment restaurées, chefs d'oeuvre du moyen-âge du peintre italien Matteo Giovanetti.

La chapelle Saint Martial 

Fresques de la chapelle Saint Martial Matteo Giovanetti

Fresques de la chapelle Saint Martial Matteo Giovanetti (XIV siècle)

Fresques de la chapelle Saint Martial Matteo Giovanetti

Fresques de la chapelle Saint Martial Matteo Giovanetti

 Le Grand Tinel


Le grand Tinel ou la salle des festins


A l'étage, juste au-dessus du consistoire, le grand tinel dans le Vieux Palais est une immense salle de 48 m couronnée d'une voûte romane. On y servait de grands repas lors des fêtes religieuses et des promotions de cardinaux. Le pape se retirait ensuite dans la salle des parements pour y déguster les desserts : dragées, fruits confits...  C'est dans cette salle que les cardinaux qui allaient être promus revêtaient le parement, symbole de leur dignité : l'anneau et le chapeau.

La salle des parements

Salle des parements

Salle des parements

La Cuisine

L'immense cheminée des cuisines



 La chambre du pape et son cabinet d'étude

La chambre du pape

Nous sommes passés du vieux palais au palais neuf  dans la chambre du pape Clément VI. Cette dernière et son cabinet de travail sont ornés de fresques (1344) attribuées au peintre Matteo Giovanetti, comme celles de la chapelle Saint Martial et Saint Jean. Les autres peintures du tinel et du consistoire ont disparu. Il est interdit de les photographier mais elles sont d'une grande beauté, aussi voici quelques images prises sur les sites de voyage.

La chambre du pape Clément VI

Fresque de la chambre du pape (détail)
De la chambre du pape on accède à son studium orné de fresques évoquant la pêche ou la chasse, d'où son nom de chambre du Cerf.


Fresque de la chambre du cerf

Fresque de la chambre du cerf

La sacristie et la grande chapelle


La sacristie  (reproduction de gisants)

Le portement de croix dans la sacristie (moulage du retable de Francesco Laurana)

La grande chapelle clémentine, gothique, dans le Palais Neuf

La grande chapelle gothique dans le Palais Neuf

La grande chapelle gothique dans le Palais Neuf
 
Dans la loggia, la fenêtre de l'Indulgence,  d'où le pape lançait des aumônes (détail)




La grande chapelle

Une exposition de photographies du début du XX siècle

La grande chapelle : exposition
Après la révolution le palais devint une caserne et servit aussi de prison. Il était alors passablement délabré et l'occupation par des régiments n'améliora pas son état, fenêtres et statues brisées, tourelles de la façade rasées, ouvertures percées, dégradation des murs, détritus. Les troupes quittèrent le palais en 1906. Commencèrent alors des travaux de restauration qui n'ont jamais cessé depuis !

Etat du palais au début du XXème siècle

Déménagement du palais (1906)

Et pour finir, une photo amusante :  celle de l'éléphant de Miquel Barcelo lors de l'exposition des oeuvres de l'artiste au grand palais : Terramare(2010)