Pages

Affichage des articles dont le libellé est musées. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est musées. Afficher tous les articles

lundi 2 juin 2025

Sofia : La cathédrale Nevsky et le musée des icônes (1)

                                                                        La cathédrale Nevsky

 

Retour de Bulgarie... Peu envie d'écrire  ! Et ceci d'autant plus que je repars bientôt en Italie ! Oui, j'ai la bougeotte ! Mais je veux vous amener malgré tout faire une balade dans Sofia.

Le centre de Sofia est verdoyant, égayé de nombreux parcs et de  beaux monuments, églises et musées. A la périphérie que nous avons traversée pour aller au monastère de Rila une toute autre vision apparaît, de hauts immeubles laids, parfois tagués, aussi moches que ceux des quartiers Nord de Marseille mais sur une surface beaucoup plus étendue ! On impute ce genre d'urbanisme à la lourdeur soviétique mais on n'a pas fait mieux chez nous dans les quartiers populaires. (Mais fermons la parenthèse). C'est, bien sûr, le centre que je veux vous présenter en commençant par ces trésors que sont les édifices et les oeuvres d'art religieux qui couvrent des siècles.

 

Cathédrale Nevsky

 

La cathédrale Nevsky est un immense édifice construit pour commémorer la victoire des Russes dans la guerre qui les a opposés aux Turcs en 1878 et qui a entraîné la libération et l'indépendance de la Bulgarie alors sous la domination de l'empire Ottoman. La cathédrale rend hommage aux soldats morts dans cette guerre. Elle est un remerciement au Tsar russe Alexandre II dont le saint patron était le prince Alexandre Nevsky qui a triomphé des chevaliers teutoniques en 1242 et a été sanctifié par l'église russe. La Construction a débuté en 1882 et fut terminée en 1913. 

 

Cathédrale Nevsky : intérieur

Le trône royal se trouve sous un baldaquin soutenu par des quatre colonnes de marbre vert dont deux reposent sur des lions couchés.


Cathédrale Alexandre Nevski : fresque


 Icone : Vierge de la Tendresse, joue contre joue

 

Détail des petits pieds de l'enfant

J'aime ce genre de détails. La peinture des icônes byzantines est plus symbolique, allégorique, que réaliste ou naturaliste. Pourtant un détail comme celui-ci, les petits pieds potelés de l'enfant nous ramènent à l'humain. 

La cathédrale Nevski se dresse sur une immense place arborée, avec d'énormes et massives  statues, à côté de l'église Sainte Sofia, du musée national des Beaux-Arts, et de l'université de sciences avec son joli et odorant jardin botanique. 

 

Sofia Université jardin botanique

 

Sofia jardin botanique


Sofia jardin botanique


L'oeil était dans la tombe.... de je ne sais plus quel Tsar !


 
Et là Ivan Vazov

Ivan Vazov ! oui, celui dont je vous parle tout le temps! Sous le joug

 

Le musée d'art religieux : musée des icônes

  



La crypte de la cathédrale Nevsky est devenue un musée présentant une très riche collection d'icônes du XI au XIX siècle. 
L'iconographie est un art sacré pour l'Eglise orthodoxe, les icônes qui représentent les visages du Christ, de la Vierge et des saints sont les symboles de la vie après la mort. Elles sont vénérées dans les églises. Les foyers, jusqu'aux plus humbles, en possèdent et elles reçoivent les prières de chacun.
Elles sont peintes sur du bois, généralement du tilleul mais aussi du cyprès, du bouleau, du peuplier selon les régions. Elles sont parfois enduites d'un tissu qui rappelle symboliquement le linceul du Christ et parfois protégées d'un revêtement d'argent. Elles sont peintes avec des pigments naturels. L'iconographe doit accéder à un état du pureté spirituelle quand il peint une icône, observer le carême ou prier, réciter des psaumes.
 
 
Sofia musées des icônes :  Nativité

 
 
Sofia musées des icônes :   l'entrée du Christ à Jérusalem

 
 
Saint Georges  peintre Spiros Mikhail ( 1839)
 
 
 A noter l'influence grecque du vêtement.
 
Le Christ pantocrator 
 
 
Le christ pantocrator

 Le Christ Pantocrator se dit du Maître souverain du Monde. C'est une représentation propre à l'art byzantin, de Jésus en buste, tenant les Saintes écritures dans la main gauche et faisant un signe codifié de la main droite qui invite à entrer dans la Vie éternelle.  Les deux doigts symbolisent la double nature du Christ, divine et humaine et les trois doigts tendus représentent la Trinité.
 
L'art des icônes est très codifié  et obéit à des règles précises si bien que l'on ne distingue pas toujours une oeuvre très éloignée dans le temps d'une autre plus récente. Je devrais dire "je" ne distingue pas car les articles que j'ai lus sur le sujet m'ont montré l'étendue de mon ignorance.
 
 
Christ Pantocrator du  XIV siècle revêtement en argent de 1599
  
 
Christ Pantocrator du XVIII siècle
 
 
 
Les vierges byzantines
 

La vierge  Hodegretia (1566)
 
 
La Vierge Hodegretia tient Jésus sur son bras et de la main droite invite à la suivre. Hodegretia vient du grec et signifie : " celle qui montre le chemin". Elle a pour rôle de guider les croyants vers le Christ, la Foi, La Vérité. Les vierges Hodegretia sont souvent hiératiques et ont un air sévère, solennel. Elles inspirent le respect. 
 
 
Vierge Eleoussa :  détail du tableau Jérusalem (1871)

 
 La Vierge Eleoussa qui est la Vierge de la Tendresse tient son bébé contre elle, souvent la joue appuyée à la sienne. Elle représente l'amour maternel.
 
 
 
La Vierge zoodokos : Source de vie.

 
J'ai vu aussi de nombreuses  représentations de la Vierge ZoodokosSource de vie à Sofia et à Plovdiv.  C'est un thème fréquent dans la peinture religieuse byzantine. Cette tradition date du V siècle et raconte comment Léon Marcellus, futur empereur, menant un aveugle par la main entendit une voix qui l'incita à utiliser l'eau de la source. L'aveugle retrouva la vue immédiatement. Léon devenu empereur ordonna la construction d'une église pour célébrer le miracle. 
Dans le tableau ci-dessus vous apercevez Léon Marcellus conduisant l'aveugle aux yeux bandés vers la source de vie. Toute la société est représentée et vient s'abreuver à la fontaine miraculeuse dominée par la Vierge couronnée par deux anges et son enfant. A l'arrière plan la ville de Constantinople.  A notre droite les rois et les soldats, à notre gauche le clergé et les bourgeois, au premier plan le peuple, malades, blessés, infirmes.
 
 
Vierge zoodokos :  détail du tableau Jérusalem (1871)

 
  
Plovdiv musée des icônes : La Vierge Source de vie  peinte  par  Christo Dimitrov XIX siècle

 
 
Malgré la codification des scènes religieuses, les iconographes font souvent preuve d'inventivité et certaines scènes séduisent par leur beauté, leur vivacité, leurs couleurs ou émeuvent par la douceur d'un visage de la Vierge ou parfois par  une naïveté qui dévoile la sincérité de celui qui peint ces scènes parlant de Christ ou des saints et racontant leur vie.  On peut y voir aussi la représentation de toutes les couches de la société avec les différences sociales très marquées, vêtement somptueux des puissants, misère des pauvres. 

 
Plovdiv musée des icônes : La Vierge Source de vie 1838 Zakhari Zagraf

 
 
Plovdiv musée des icônes : La Vierge Source de vie (détail)

 
 
Plovdiv musée des icônes : La Vierge Source de vie (détail)

 
 
Saint Georges et saint Démétrius 
 
 Les deux saints les plus représentés de ces musées de Sofia et Plovdiv sont Saint Georges et Saint Demétrius. Ils se ressemblent beaucoup. Tous deux sont connus comme chevaliers, croisés, commandants des armées byzantines.  A cheval, vêtu comme des soldats d'une cotte de maille, la lance en avant, l'une plantée dans le corps d'un dragon, l'autre dans le corps d'un homme. Les deux saints sont considérés comme les protecteurs de l'empire byzantin.
 
 
 
 
Saint Georges terrassant le dragon

 
 Saint Georges arrive sur son cheval blanc dans un ville de Lybie ou sévit un dragon qui mange les jeunes filles et garçons du royaume. Ce jour là, c'est la fille du roi qui est donnée en pâture au monstre. Saint Georges  terrasse la bête, délivre la jeune fille et fait promettre aux habitants de la ville de se convertir. Il est l'Allégorie de la victoire de la foi chrétienne sur le démon ou plus généralement du Bien sur le Mal.
Sous le règne de Dioclétien, il est arrêté pour avoir détruit les tablettes d'Apollon et plusieurs fois torturé, ce que l'on peut voir sur les scènes de sa vie qui encadre le tableau. Par contre, je ne suis pas  arrivée à savoir qui était le petit personnage derrière lui qui semble tenir une aiguière ? Il meurt décapité au IV siècle. 
 
 
Scène de la vie de Saint Georges (détail)

 
 
 
Saint Démétrius combattant un soldat romain.

 
 
 Saint Démetrius est mort en martyr sous le règne de l'empereur Dioclétien. Il est ici représenté terrassant un soldat romain
 
 
 Tableaux de Jérusalem
 
 
Sofia Musée des icônes : Jerusalem

 
 
Jerusalem :  Le jugement  des âmes (détail)

 
 
Jerusalem :  La nativité (détail)

 
Sofia Musée des icônes : Jerusalem

 
 
En dehors de tout sentiment religieux, moi qui suis athée,  je trouve ces oeuvres fascinantes et cette visite du musée des icônes de Sofia comme de celui de Plovdiv, plus modeste, m'a procuré beaucoup de plaisir. J'aime observer tous les détails surtout quand ils nous racontent des histoires. On peut dire qu'il s'agit parfois d'un équivalent de la bande dessinée pour ceux qui ne savent pas lire, une mise en images de la Bible qui devait nourrir la foi des plus humbles.
  
 

Miriam : Voir musées des Icones à Sofia
 
 
 

 

jeudi 8 mai 2025

Villeneuve-lez-Avignon : Le Fort Saint André, l'abbaye et l'exposition Gustave Fayet en Provence

 Le fort Saint André : Office du tourisme Ici 






 

Le Fort Saint André : un peu d'Histoire

En face d’Avignon, sur le mont Andaon, de l’autre côté du Rhône, se dresse le Fort Saint André érigé en 1292, avec ses remparts et ses tours massives et impressionnantes. La construction de ce Fort ordonnée par Philippe le Bel pour tenir tête au pouvoir papal se fait autour de l’abbaye des Bénédictins qui s’y étaient établis dès le X siècle autour du tombeau de Sainte Casarie.

 

Le Fort saint André : les tours jumelles


AU XVI et XVIII siècle une communauté de moines de la Congrégation Saint Maur s’installe à Saint André et  agrandit le monastère qui se dote d’un nouveau bâtiment conventuel soutenu par de grandes voûtes.

 

Cour du palais Abbatial du XVIII siècle

 

Un délice de fleurs et de senteurs

Se promener dans ce joli jardin qui croule sous les fleurs, faire provision de couleurs et de senteurs... un délice ! 

Palais abbatial : de larges voûtes  glycines, seringa

 

A la révolution, les moines sont chassés, l’abbaye est vendue, en partie détruite et passe de main en main.

 


 

 Un panorama éblouissant

 

Pendant des années quand mes filles étaient enfants, l’abbaye était fermée, mais nous montions jusqu'au Fort pour admirer la vue splendide sur la plaine et sur le palais des Papes d'Avignon

 

Vue du Fort Saint André sur la plaine de l'Abbaye et Avignon, le palais des Papes dans le lointain

Le jardin à l'italienne 

 Au début du XX siècle, Gustave Fayet, artiste peintre et mécène,  rachète l'abbaye et l’offre en résidence à son amie Elsa Koeberlé, une poétesse alsacienne, qui l’entretient et crée avec une amie le jardin à l’Italienne.


Jardin de l'abbatiale à l'Italienne


Jardin de l'abbatiale à l'Italienne


Jardin à l'italienne : Diane chasseresse


Par la suite, l'abbaye est restaurée et entretenue par les descendants de Gustave Fayet, en particulier par Roseline Bacou, petite-fille du peintre, conservatrice du Louvre, qui restaure les vestiges et crée un jardin méditerranéen et par les arrière-arrière-petits enfants, Marie et Gustave Viennet..


Jardin de L'abbatiale : le jardin méditerranéen


Jardin de L'abbatiale : le jardin méditerranéen


L'exposition Gustave Fayet en Provence ( 1865-1925)

 

Gustave Fayet : Madame Fayet et sa fille Yseut

Pour le centenaire de sa mort, l'exposition Gustave Fayet est installée dans les corridors voûtés et l’ancienne cuisine du XII siècle du palais abbatial. D’origine languedocienne, Gustave Fayet naît le 20 mai 1865 à Béziers dans une famille de négociants en vin établie à Béziers depuis la fin du 17e siècle. Il est initié à la peinture et au dessin par son père Gabriel et son oncle Léon, tous deux artistes et amateurs d’art éclairés. Il meurt à Carcassonne en 1925.



Cuisine du palais abbatial


Cuisine du palais abbatial


 Viticulteur, il devient collectionneur et acquiert des oeuvres de Degas, Monet, Pissaro et surtout d'Odilon Redon et de Paul Gauguin qui étaient ses amis. Il possédait près d'une centaine d'oeuvres de Gauguin.

L'exposition présente des aquarelles sur le thème de la Provence, de la mer.

 

Gustave Fayet : Petite maison (aquarelle)

 

Gustave Fayet (aquarelle)

 

 

Gustave Fayet : Les falaises (aquarelle)

 

Gustave Fayet : rangée d'oliviers (aquarelle)

 

 

L'exposition nous permet aussi de découvrir de très belles peintures à l'huile qui reflètent l'influence de Van Gogh, de Gauguin, des impressionnistes puis, avec Odilon Redon, une évolution marquée vers le symbolisme.


Gustave Fayet : Les pins rouges


Gustave Fayet : Voiles latines

 

Gustave Fayet : cyprès et bord de mer
 

 

Gustave Fayet : feu du ciel


Du 01 mars au 30 octobre 2025

« GUSTAVE FAYET EN PROVENCE » ABBAYE SAINT-ANDRÉ, VILLENEUVE-LÈS AVIGNON

Exposition : 1 mars – 30 octobre 2025 VOIR ICI

L’exposition de l’abbaye Saint-André, en réunissant pour la première fois l’œuvre provençale de Gustave Fayet, interroge le regard que pose l’artiste sur cette terre d’élection qui, plus qu’un simple motif, brille par ses multiples résonances intimes, artistiques et littéraires. De ses racines beaucairoises à son attrait pour la littérature régionaliste ou l’œuvre de van Gogh, c’est au prisme de son histoire familiale, de son imaginaire littéraire et de sa culture visuelle que sera comprise la Provence de Gustave Fayet. A l’instar de Fontfroide ou d’Igny, l’abbaye Saint-André tient une place primordiale dans l’univers artistique de Gustave Fayet. Acquise en 1916, ce lieu devient le véritable point d’ancrage de ses séjours en Provence. Des Alpilles à Toulon, en passant par la Camargue, le paysage provençal et son soleil irriguent en motifs, couleurs et lumière le moment le plus fécond de sa carrière de peintre et créateur. Loin des affaires viticoles, il y consacre de longues périodes au moment précis où il commence à se faire connaître, dans les années 1920, dans le champ des arts décoratifs. Un riche ensemble de 122 dessins, aquarelles, peintures et livres illustrés sera présenté.

Commissariat d’exposition : Elodie COTTREZ, Historienne de l’Art. Gustave et Marie VIENNET