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lundi 2 décembre 2024

Katja Schönherr : Marta et Arthur

 


Marta et Arthur de Katja Schönherr

Quand  Marta se réveille cette nuit-là et qu’elle constate la mort d'Artur, son non-époux ( car il ne voulait « surtout pas l’épouser »  ), le lecteur a quelques raisons de s’étonner. Non seulement Marta diffère le moment d’appeler son fils au téléphone mais elle a l’air de ne pas trop croire à cette mort et de souvent la remettre en cause. La voilà qui essaie de recouvrir son mari allongé dans le lit sous une couche de sable et de le déguiser en dieu de la mer en le munissant d’un trident. L’on apprendra qu’il déteste le contact du sable. Et pendant la journée et les deux nuits qui suit cette mort, se déroule le récit de cette haine qui unit le couple depuis quarante ans, et de toutes les cruautés mesquines qui ont jalonné leur vie.

Marta est une jeune fille bien malheureuse. Elle n’a pas connu son père. Sa mère boit, reçoit ses amants, la brutalise et la jette dehors le jour de ses dix-huit ans. C’est peut-être pour cela que Marta, flattée qu'un adulte s'intéresse à elle, a une relation sexuelle avec Artur, ce professeur plus vieux qu’elle, qu’elle a connu sur les bancs du lycée, lui, stagiaire-professeur et elle élève en dernière année. Outre que cet homme, froid, tatillon, étroit d’esprit, sans chaleur humaine, s’intéresse de trop près aux très jeunes filles, elle n’en est même pas amoureuse ! C’est contraint et forcé qu’il l’accueille chez lui quand elle est à la rue, puis qu’il est acculé à la vie commune lorsqu’il lui fait un enfant.

On ressent d’abord beaucoup d’empathie envers cette jeune femme dont le mari ne se dérange même pas pour aller la chercher à la maternité, elle et leur bébé, après son accouchement et semble préférer ses poissons à son fils. 

"Les deux mains appuyées sur les genoux, Artur fixait les poissons d'un air absent. Cette odeur inhabituelle montait à la tête de Marta. Elle s'assit quand même à côté d'Artur, avec son ventre évidé. Elle retira sa veste, ouvrit son chemisier et essaya d'allaiter. Le bébé ouvrit une bouche vorace. Artur ne faisait pas attention à eux. On aurait dit un personnage en cire."

Artur témoigne d'une méchanceté qui fait mouche, l'indifférence et les mots faisant plus mal que les coups. D’autre part, quand  l’enfant grandit, il paraît, lui aussi, aussi dur que son père à qui il ressemble. Pourtant, l’attitude de la mère envers lui quand il est plus grand, est dérangeante. Et quand Michaël, prévenu de la mort de son père arrive chez Marta, il apporte un autre éclairage au personnage. Est-elle vraiment une victime ?  Et l’on finit par se poser la question de savoir si Marta a glissé vers la  démence et à quel moment. N’a-t-elle pas aussi un peu « aidé » à la mort « naturelle » d’Artur ?

Ce premier roman est extrêmement maîtrisé. L’écrivaine manifeste beaucoup d’habileté dans la conduite du récit. Elle nous englue dans la grisaille de l’âme humaine, dans le désespoir sans révolte, et la non-existence. Elle nous aiguille aussi sur des voies différentes qui nous obligent à revenir sur nos certitudes.  C’est extrêmement dur et cette lecture m’a fait souffrir même si je reconnais le talent de Katja Schönherr et, peut-être, justement à cause de ce talent !

 

Voir le billet de Kathel ICI

mercredi 27 novembre 2024

Julie Zeh : Décompression


Le titre du roman de Juli Zeh Décompression est un terme de plongée sous-marine qui fait allusion aux étapes nécessaires que doit observer le plongeur lorsqu’il remonte des profondeurs pour éliminer l’azote accumulé dans le sang sous l’effet de la pression. Mais peut-être désigne-t-il aussi ce que va vivre Sven lorsqu’il accueille Jola, actrice d'une série télé et Theo, écrivain en panne d’écriture, un couple que l’on peut qualifier de toxique et qui va le prendre dans ses filets. Echappera-t-il aux vertiges des profondeurs … Saura-t-il échapper à la pression psychique, respecter les étapes de la survie ?


Sven est l’un des narrateurs du récit. Allemand, il a fui son pays pour échapper à une société nocive et factice à ses yeux, qui ne cesse de juger, de condamner son semblable. Il est professeur de plongée sur l’île Lanzarote. Il vit avec sa compagne Antje et ne s’autorise pas l’émotion et surtout pas la passion. Il pratique dans sa vie les vertus exigées par la plongée, maîtrise de soi, méthode et concentration, existence bien réglée où sa compagne et lui-même ont chacun une tâche bien définie, ce qui assure sa tranquillité d’esprit. Il va devoir se mettre au service de Jola et de Theo, non seulement pour la plongée mais pour leur faire découvrir l’île. Mais Jola est d’une beauté renversante et lui fait des avances. Théo est un mari complaisant parfois…  et jaloux toujours. Le couple se déchire et se hait, les égos s’affrontent dans leur échec respectif, la cruauté, les provocations et les coups pleuvent. Ils ont parfois  un comportement dangereux en plongée et même dans la vie courante. Sven résiste mais semble perdre pied. La trop séduisante et richissime Jola est-elle une femme innocente, victime, ou allumeuse, perverse et manipulatrice ? Quel est son but ? Jusqu’où Sven va-t-il se laisser entraîner ? Nous serions (presque) de tout coeur avec Sven si ce n’était la froideur du personnage, sa dureté, son manque d’attention envers sa compagne qu’il utilise sans l’aimer. Il donne l’impression de ne pas s’intéresser aux autres et d’avoir seulement de l’affection pour son gecko, petit animal affectueux qu’il a appelé Emil. C’est un être qui refuse de vivre.

Oui, mais… Jola  ? Elle aussi tient son journal au jour le jour. Voilà une narratrice qui raconte les évènements mais en prenant le contre-pied de ce qu’affirme Sven. Lequel des deux dit la vérité ? Le doute s’installe et il faut noter le talent de l’écrivaine pour brouiller les pistes, nous inquiéter, nous faire côtoyer le précipice qui, s’il est bien réel quand il s’agit de la plongée, n’en est pas moins psychologique. Et puis, de temps en temps, survient une échappée sur ce que pensent les autres, le ressenti de Theo, d’Antje, des habitants de l’île, qui n’éclaire pourtant pas mais complexifie.
J’avoue que j’ai été absolument fascinée par ce roman même si le suspense est angoissant. Aucun des personnages n’est vraiment sympathique mais ils ont tous une présence et une force qui nous entraînent et nous prennent au piège d’une lecture au suspense haletant.

 

Lanzarote, île des Canaries


L’île Lanzarote, archipel des Canaries, est un personnage à part entière : C’est un île volcanique austère, sans végétation, dépouillée, au relief volcanique et accidenté qui ne permet pas de circuler librement sans danger.  Elle isole, elle coupe du monde. C’est ce que veut Sven désireux de ne plus avoir ce contact avec son pays et qui se fait une règle de ne plus juger autrui, de ne jamais participer à la médisance. En même temps, elle emprisonne. Les trois personnages principaux ne peuvent se libérer les uns des autres mais ils n’échappent pas au regard d’autrui et, de ce fait, au jugement de la société.
D’ailleurs quand le Yacht du multimillionnaire Bittmann entre au port avec sa « cargaison » de personnalités, c’est tout le microcosme de la société allemande que Sven retrouve et que Julie Zeh croque sous sa dent :  frivolité, intellectualisme prétentieux, malveillance, ragots… La question est posée avec le critique littéraire que Julie Zeh n’épargne pas  : Quand on n’est pas capable d’écrire un livre, peut-on être à même de le juger ? Mais c’est vrai aussi pour toutes les formes d’art.
Enfin, il y a les plongées, les promenades sous la mer avec ses beautés et ses dangers : la scène du poisson torpille, entre autres, est remarquable et puis la découverte de l’épave qui émerveille Sven avec la descente à cent mètres de profondeur.

"Le vaisseau fantôme que je surplombais était de la longueur d’un terrain de football et gisait en deux morceaux. L’étrave se trouvait séparée du reste de la coque. La nef centrale semblait bien conservée, mise à part une grue qui s’était effondrée et barrait la passerelle.
Mon regard plongea dans un abîme opaque assez large pour avaler une vache. Un immense banc de sardines tournait autour de la cheminée, souple comme une étoffe, vif comme une créature dotée d’une volonté unique. Une grande assemblée de barracudas s’attardait à l’étage d’en dessous, trop repue pour la chasse. J’appuyai sur le déclencheur. L’île entière m’envierait  cette photo."


Enfin la lente remontée au suspense si réussi et sa surprise finale!

Keisha Ici

 

Fanja


lundi 15 janvier 2024

Annette Hess : La maison allemande

 

Dans La maison allemande de Annette Hess, nous sommes en 1963 et le deuxième procès des criminels nazis du camp d’extermination d’Autschwitz va avoir lieu à la grande la désapprobation de l’opinion publique, les journaux se faisant l’écho de  la population qui pense que l’on ne doit pas remuer le passé.

« Ce qui ressortait de la plupart des articles, c’était qu’il fallait tirer un trait sur le passé. Les vingt et un accusés étaient de gentils grands-pères et pères de famille, de braves citoyens travailleurs qui avaient traversé le processus de dénazification sans se faire particulièrement remarquer. »

Evan Bruhns, une jeune interprète allemand-polonais, est sollicitée pour traduite les  dépositions des victimes polonaises mais elle se heurte dès le début à l’opposition de ses parents Edith et Ludwig et de son fiancé Junger, un riche héritier.  Eva comme la plupart des jeunes gens de son âge a été tenue dans l’ignorance de ce qui s’est passé, les générations précédentes préférant laisser dans l’oubli l’horreur des faits et le rôle actif ou passif qui a été le leur.
Pour la jeune fille qui va traduire les témoignages et être au plus près des victimes, ce sera la prise de conscience de ce qu’a été le nazisme et l’horreur des camps de concentration. Elle découvrira la responsabilité, pour ne pas dire la culpabilité d’une grande partie de la population, y compris de ses parents. Sa compassion envers les victimes et son indignation sont d’autant plus virulentes que les accusés, presque certains de leur impunité, nient les faits et opposent indifférence et mépris aux juifs qui ont le courage de venir témoigner.  Et effectivement les peines retenues contre eux seront légères.
 

"Mais Otto Cohn leva la main.
_ J’ai une dernière chose à dire. Je sais que tous ces messieurs affirment qu’ils ne savaient pas ce qui se passait dans le camp. Le lendemain de mon arrivée, je savais déjà tout.  Et je n’étais pas le seul. Il y avait là un garçon de seize ans qui s’appelait Andreas Rapaport. Il a écrit  avec son sang sur le mur en hongrois : « Andréas mort à seize ans. ». Ils sont venus le chercher au bout de deux jours. Il m’a crié : «Je sais que je vais mourir. Dis à ma mère que j’ai pensé à elle jusqu’au dernier instant. » Mais je n’ai pas pu le lui dire car elle était morte aussi. Ce garçon, il savait ce qui se passait là-bas !
Cohn fit quelques pas en direction des accusés. Les deux poings levés , il criait.
-Il savait et vous non ? ! Vous, Non ?
!
Eva se dit que Cohn ressemblait  à un personnage de la Bible, Dieu en colère, et qu’à la place des accusés elle le craindrait. Mais ces messieurs en costume-cravate gratifiaient Cohn de regards méprisants, amusés ou indifférents. »

Pour Eva, le procès provoque un bouleversement qui va impacter toute sa vie. Un sentiment de culpabilité pèse sur elle. Les fautes des parents doivent-ils retomber sur les épaules des enfants ? C’est la question que pose ce roman.  Ainsi quand Eva va retrouver le coiffeur juif qui a survécu au camp de concentration et où sa mère l'amenait se faire coiffer, elle ne sait comment exprimer sa désolation. Après son départ,  celui-ci répond à une assistante qui demande ce que voulait sa visiteuse : " Ils veulent qu'on les console".

En même temps qu’elle découvre le passé, elle prend conscience de l’aliénation féminine dans l’Allemagne des années 60 où la femme a obligation de se marier et d’être une épouse obéissante et soumise, et obligatoirement  une mère de famille dévouée !  La dépendance dans laquelle Junger, son fiancé, veut  la maintenir n’a d’égale que le conformisme social du jeune homme même si celui-ci évolue comme on le verra au cours du récit. La différence de milieu social entre Junger qui se trouve à la tête de l’entreprise de son père et Eva, fille de propriétaires d’un petit restaurant dans un quartier populaire de Francfort, complète cette vision sociale.
Un autre personnage curieux, c’est Annegret, la soeur d’Eva, elle aussi victime des hommes. Peut-être aussi, porte-t-elle a sa manière le monstrueux passé de son pays ? Plus âgée que sa soeur Eva, elle a peut-être mieux compris ce qui se passait à ce camp ? Ses actes, ceux d’un esprit malade, sont aussi glauques que ceux des SS des camps de concentration mais le dénouement est assez surprenant, peut-être à l’image de tous ces bourreaux qui ont fini tranquillement leur vie dans leur lit, n’ayant jamais à rendre compte de leurs crimes comme on le verra  à l'issue du procès !
Un roman intéressant et lucide à la fois pour connaître cette période en Allemagne et pour l’analyse psychologique des personnages qui réagissent à ces faits.


 

lundi 24 juillet 2023

Bertold Bretch : Ariane Ascaride : Au bonheur de donner


Aux dérèglements du monde, Ariane Ascaride oppose la poésie de Bertolt Brecht, forte, engagée, drôle, irrespectueuse.

"J’avais 13 ans, je suis allée à Marseille voir chanter une dame qui s’appelait Pia Colombo. Elle a interprété une chanson qui disait « Comme on fait son lit, on se couche ». Je ne saurai jamais pourquoi ces paroles ont si fort résonné en moi. J’ai pendant des années fredonné ce refrain…
J’ai relu beaucoup de poésies de Brecht, qui est toujours présenté comme un auteur austère, sérieux et théorique… On connaît moins sa bienveillance, son humour et son sens du spectacle. Cet auteur a éclairé certains moments de ma vie et je voulais, en cette période de grand bouleversement, faire à nouveau entendre ses mots si encourageants soulignés par David Venitucci."

Ariane Ascaride
 

Mon avis

 La comédienne Ariane Ascaride dit les textes de Bertold Bretch accompagnée par l'accordéoniste  David Venitucci. Bertold Bretch chante le bonheur de donner, l'amour des autres, la solidarité avec les déshérités, l'exil, la guerre. La prestation des deux artistes est impeccable. Je n'ai pas toujours été sensible au style de la chanson réaliste même si certains textes m'ont intéressée.

 La Scala de Provence du 7 au 28 juillet 2023 à 16H

Durée: 1H10

Relâches
Les lundis 10, 17 , 24 Juillet

Textes et chansons Bertolt Brecht
Avec Ariane Ascaride
Musique originale David Venitucci
Collaboration artistique Patrick Bonnel
En hommage à Marcel Bluwal

mercredi 21 juin 2023

Stefan Zweig : Balzac


 Stefan Zweig considérait que la biographie qu’il avait entreprise de Balzac serait son oeuvre capitale. Il y travailla pendant dix ans accumulant les documents, reprenant inlassablement - comme le faisait Balzac lui-même- les textes qu’il avait rédigés, découvrant sans cesse d’autres nouveaux aspects du sujet. En 1933, face à la montée du nazisme, il s’enfuit à Londres, puis au Brésil, laissant tout derrière lui, y compris ce manuscrit inachevé. Quand il se suicide en 1942, son éditeur et ami, Richard Friedenthal, reprend les documents éparpillés en divers lieux, les rassemble et accomplit un long travail de révision dès 1943, au milieu des bombes.

La comédie humaine


Et c’est vraiment une somme que cette biographie de Balzac ! Stefan Zweig nous amène dans ce livre énorme à la découverte de l’homme physique avec ses faiblesses, ses vanités, ses outrances, et de l’écrivain soulignant sa force de travail et sa puissance visionnaire.  C’est ainsi qu’il a pu créer en un temps record, en vingt ans, et au prix d’un travail de Titan, un univers reproduisant la société de son temps, avec la représentation, du haut en bas de l’échelle, de toutes les classes sociales, de tous les métiers et la peinture de la nature humaine dans tous ses aspects psychologiques, dans toute son infinie variété. Un Démiurge ! Balzac est conscient du caractère unique de son oeuvre et de son immensité. C’est ainsi qu’il écrit, avec lucidité, dans la préface réunissant ses romans :  

L’immensité d’un plan qui embrasse à la fois l’histoire et la critique de la société, l’analyse de ses maux et la discussion de ses principes, m’autorise, je crois, à donner à mon ouvrage le titre sous lequel il paraît aujourd’hui : La Comédie humaine. Est-ce ambitieux ? N’est-ce que juste ? C’est ce que l’ouvrage terminé, le public décidera.

C’est Dante et sa Divine Comédie qui a inspiré à Balzac le titre de la sienne. La comédie humaine n’a pas pu être achevée. La mort interrompt son oeuvre prématurément. Balzac est victime de son incroyable mode de vie ! Il s’éteint à l’âge de 51 ans, épuisé, usé par sa démesure, par le travail incessant, par les nuits sans sommeil à son bureau, la consommation abusive de café, son poids excessif, et ses tourments. Il ne devait pas être de tout repos, en effet, d’être si endetté qu’il lui fallait vivre caché, fuir d’un logement à l’autre pour échapper aux créanciers ou se réfugier en catimini chez des amis ! Mais l’homme a un optimisme et une joie de vivre qui lui permettent de rebondir chaque fois.


L’homme et l’écrivain

Honoré de Balzac dans sa robe de chambre de travail

Ce que j’ai apprécié dans cette biographie, c’est que Stefan Zweig, malgré son admiration fervente pour Balzac qu’il considère comme le plus grand écrivain de son époque ( et non Victor Hugo ? Cela se discute ! ) n’occulte ni les faiblesses de l’homme qui se répercutent sur l’oeuvre, ni celles de l’écrivain.  Il me permet de mieux comprendre pourquoi j’ai parfois des réserves quand je lis certains des romans de Balzac.

Pour des raison financières et pour se rendre indépendant de ses parents Balzac écrit, dans sa jeunesse, des romans feuilletons médiocres dans un style relâché et sentimentaliste qui se ressent dans nombre de ses romans postérieurs. Zweig, dans son culte pour l’écrivain, parle même de prostitution à propos de ces textes ! Balzac en était conscient puisqu’il n’a jamais signé cette sous-littérature que par des noms d’emprunt. Le style de Balzac explique Zweig a longtemps porté les marques de ce relâchement quand il a enfin écrit sous son nom et est devenu un écrivain célèbre. Il ne se défait de ces défauts que dans les grands romans de la fin dans les années de 1841 à 1843 : La Rabouilleuse, une Ténébreuse affaire, Les illusions perdues, Splendeurs et misères des courtisanes, et surtout ces deux titres :  la Cousine Bette, le cousin Pons… Le biographe analyse les plus grands romans de l’écrivain et nous révèle ainsi ses réussites et son talent.

Car ces deux romans Le cousin Pons et la Cousine Bette, sortis du plan primitif des Parents pauvres, sont ce qu’il a produit de plus grand. Ici, au sommet de sa vie, Balzac atteint le plus haut sommet de son art, jamais son regard ne fut plus clair, sa main d’artiste plus sûre, plus impitoyable. (…)  En eux plus de faux idéalisme, plus de ce romantisme doucereux qui rend pour nous irréelles et par suite sans action plus d’une de ses oeuvres antérieures.

Balzac, à la suite d’affaires catastrophiques sera toute sa vie endetté!  Sa fuite en avant, son style de vie dispendieux, sont responsables du fait que ses dettes non seulement s’accumulent mais se démultiplient si bien qu’il n’a pour solution que d’écrire toujours plus de livres pour gagner toujours plus d’argent sans jamais parvenir à assainir ses finances. On ne peut pas écrire autant, pressé par la manque d'argent, et n'écrire que des chefs d'oeuvre  aussi tous les romans de Balzac ne sont pas au même niveau !

De plus, Zweig souligne le snobisme de l’écrivain à propos de la noblesse. Il est le Stefan Bern de son époque mais avec le génie en plus !  Petit-fils de paysans, il ajoute une particule à son nom, se réclamant indûment des Balzac d’Entraygues, orne son carrosse d’un blason auquel il n’a aucun droit et devient la risée du Tout-Paris. Légitimiste, il est le larbin de tout ce qu’il y a de plus réactionnaire dans Paris. Son admiration des grandes dames le rend servile et n’est égal qu’au mépris qu’il éprouve pour les femmes du peuple ou les bourgeoises.  Zweig parle à son propos d’une vanité puérile et ridicule. Son arrivisme s’accompagne d’un manque de goût évident, d’un luxe ostentatoire. Evidemment, tout ceci marque son oeuvre.

Mais il rattrape tout cela par la force de sa volonté qui le maintient à son bureau : Balzac, alors qu’il est maladroit en société, a une intelligence supérieure pour l'analyser et en révéler les dessous. Il comprend tout de l’âme humaine et possède une vision lucide de tous les rouages de la société. C’est un géant de la littérature !

Dans ces romans de la période de maturité, les manies mondaines et aristocratiques qui rendent si pénibles les oeuvres de la précédente période, disparaissent progressivement; Son regard a peu à peu appris à pénétrer la prétendue haute société qu’il adorait avec le respect involontaire du plébéien. Les salons du Faubourg Saint Germain ont perdu de leur magie.


Un hommage à Stendhal


Ce qui m’a réconcilié avec Balzac, aussi, c’est qu’il reconnaît le génie de Stendhal, qui était tout à fait méconnu dans les années 1825 -1840. Et là, quand il s’agit de littérature, il cesse d’être mesquin ! Il lui rend un vibrant hommage. Avec Hugo et dans un style complètement opposé, Stendhal est mon écrivain préféré de l'époque de Balzac.

Balzac écrit : " J’ai déjà lu, dans Le Constitutionnel, un article tiré de la Chartreuse qui m’a fait commettre le péché d’envie. Oui, j’ai été saisi d’un accès de jalousie à cette superbe et vraie description de la bataille que je rêvais pour Les scènes de la vie militaire, la plus difficile portion de mon oeuvre; et ce morceau m’a ravi, chagriné, enchanté, désespéré. "

Et Zweig commente : "Rarement le regard magique de Balzac s’est manifesté plus splendide qu’ici, où parmi les milliers et les milliers de livres de son temps, c’est justement celui-là, le plus ignoré, qu’il vante. Il célèbre comme un chef d’oeuvre, comme le plus grand chef d’oeuvre de son époque, La Chartreuse de Parme... qu’il appelle  " le chef d’oeuvre de la littérature des idées".


L’entourage de Balzac

Laure de Berny, la Dilecta

Stefan Zweig peint aussi des portraits passionnants des femmes et des amis qui ont joué un rôle dans la vie de Balzac : sa mère qui ne l’a jamais aimé. Zweig la peint sans complaisance comme une petite bourgeoise méchante, dépourvu d’instinct maternel, proche de ses sous, à l’esprit étriqué et conventionnel. Dans une autre biographie de Balzac écrite par Titiou Lecoq ICI, celle-ci prend la défense de Madame Balzac. Ce ne devait pas être de tout repos d’être la mère de cet énergumène et celui-ci a toujours fait appel à elle quand il avait besoin de ses services pour mieux la critiquer après.
Stefan Zweig brosse aussi un beau portrait de madame de Berny, le premier amour de Balzac, la Dilecta ! Et un autre, sévère, de Madame de Hanska, la grande dame russo-polonaise, vaniteuse, égoïste et superficielle.

Cette biographie nous apprend beaucoup sur Balzac et son oeuvre et elle est aussi très agréable à lire. En fait, elle se lit comme un roman et c’est bien de cela qu’il s’agit, le roman d’une vie, et ce personnage hors du commun nous réserve bien des surprises. D’autre part, découvrir ou redécouvrir la genèse de chaque livre est passionnant. Un livre à lire !

 Oeuvres de Balzac  dans ce blog ICI


 Le Balzac de Stefan  Zweig est ma participation à la Quinzaine de Balzac chez Patrice et Eva;  et la Barmaid des lettres du 15 juin au 30 Juin

 

 

Ceci est le premier livre lu pour le challenge Les épais de l'été initié par Taloiduciné chez Dasola. Il remplace le challenge de Brize que celle-ci a souhaité arrêter après 11 années. Du 21 Juin au 29 Septembre.

Balzac de Stefan Zweig : 664 pages


POUR LES EPAIS DE L'ETE QUI VEUT FAIRE UNE LC AVEC MOI A RENDRE LE 25 SEPTEMBRE : LA CHARTREUSE DE PARME de STENDHAL. 

 Je ne l'ai pas lu depuis très longtemps et une relecture ne me déplairait pas !

 


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mercredi 3 mai 2023

Leon Morell : Le ciel de la chapelle Sixtine


Le ciel de la chapelle Sixtine de Leon Morelle raconte les quatre années consacrées à la peinture du  plafond de la chapelle Sixtine, travail imposé à Michel Ange par le pape Jules II et que l’artiste vécut comme un cauchemar.  Il faut dire que Michel Ange ne se considérait pas comme peintre mais comme sculpteur et n’était heureux que devant un bloc de marbre. En 1508, lorsqu’il commence ce travail titanesque, Michel Ange n’a pas d’expérience au niveau de la fresque. De plus, le plafond de la Sixtine avec ses bosses, ses replats, est une surface particulièrement difficile à maîtriser. Mais le pape s’entête, conseillé par son favori, l’architecte et peintre Bramante, jaloux de Michel Ange qu’il espère voir échouer. Michel Ange n’a pas vraiment le choix, les geôles du Château Saint Ange ou obéir.

 

La chapelle Sixtine, plafond inauguré en 1512 devant le pape Jules II

Leon Morelle imagine un personnage fictif, Aurélio, jeune homme d’une grande beauté, qui  entre dans l’atelier de Michel Ange comme apprenti et surtout comme modèle, inspirant les personnages d’Adam ou de jeunes éphèbes qui peuplent le plafond de la Sixtine. C’est à travers ce personnage, tout à fait crédible, que l’on va suivre les étapes de la fresque, les découragements, les tâtonnements, les échecs, mais aussi les progrès fulgurants de l’artiste pour maîtriser la technique de la fresque, sa maîtrise du dessin et de la couleur, son imagination foisonnante, et ses traits de génie qui susciteront l’émerveillement dans tous les pays de la Renaissance. Nous apparaît aussi, à travers les yeux du jeune homme, la personnalité de Michel Ange, un homme tourmenté, qui rejette le péché de la chair et son homosexualité latente, un chrétien qui est imprégné d’histoire biblique, un artiste qui ne vit que pour son art, la sculpture. Un homme capable de se priver de sommeil, de nourriture, qui vit son art comme une ascèse et qui refuse à ses compagnons d’atelier - qu’il a pourtant fait venir de Florence -  d’intervenir dans son travail de création même si ce sont des artistes renommés. Autour d'eux gravitent tout une foule de personnages célèbres dont le moindre n'est pas celui de Rafaël en train de peindre les stanze du palais du Vatican, ou encore Erasme que Michel Ange admire.

 J’ai moins aimé, par contre, le personnage fictif de la courtisane Aphrodite qui vit dans le palais pontifical et est la maîtresse de Jules II. La manière dont elle intervient dans la vie de Michel Ange ne m’a pas paru convaincante. Pour montrer la prostitution et la dépravation de l’Eglise, le personnage de Magherita, jeune et belle jeune femme que Aurélio rencontre sur la route de Flaminia, en direction Rome, suffit amplement.

 Peu à peu, les différentes scènes de la Bible se créent devant nous et font de ce roman historique très bien documenté un livre très intéressant.


De Zacharie et Jonas : évolution de la technique et des coloris

 

Le prophète Zacharie

Michel Ange a commencé les fresques du plafond  par la partie située au-dessus de la porte d'entrée de la chapelle avec Le prophète Zacharie. Il a terminé par la partie située au-dessus de l'autel, près du mur du Jugement dernier qu'il peindra plus tard, avec le prophète Jonas qui témoigne de l'évolution de la technique du dessin, de la composition et des couleurs, au cours de ces années.

Le prophète Jonas

Des premières scènes aux dernières

 

L'ivresse de Noë

La première scène est L'ivresse de Noë trop classique, sans inventivité, aux coloris froids; la deuxième est le Déluge pour laquelle le peintre se reprochait d'avoir placé trop de personnages.

 

Le Déluge

Dans les dernières scènes, la création d'Adam, la création du soleil et des plantes,  la séparation de la lumière et des ténèbres, Michel Ange est arrivé à l'apogée de son art et maîtrise la fresque plus qu'aucun  artiste ne l'a jamais fait !


Michel Ange  : Dieu créa le soleil et les plantes


(Détail)  Michel Ange  : Dieu créa le soleil


Voir aussi dans mon blog : Rome la chapelle Sixtine redécouverte par Robin Richmond  

jeudi 5 janvier 2023

Je lis donc je suis !

 

 

Aifelle a lancé le jeu annuel et maintenant traditionnel du début d'année : Je pense donc je lis !

Voilà ce qu'écrit Aifelle : "Un titre en forme de déclaration aussi péremptoire me fait rire. Ceux qui ne lisent pas ne seraient donc pas ? allons donc .. mais quelque part, c'est un plus me semble-t-il. Toujours est-il que je me suis livrée au jeu rituel de fin d'année. Je rappelle la règle. Répondre aux questions en utilisant uniquement les titres de livres lus en 2022."  Je vous renvoie à son billet ICI  .

 

Pour souligner le "c'est un plus" d'Aifelle, voici les deux citations mises en exergue sur la page d'accueil de mon blog et toujours tellement vraies.

 


 

 

"Lire c'est boire et manger. L'esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas". Victor Hugo


Les livres "c'est la meilleure des munitions que j'aie trouvée en cet humain voyage". Montaigne






 

 J'ai répondu facilement aux questions et j'ai eu souvent à choisir entre plusieurs titres sauf pour le moyen de transport  dont la réponse est,  je l'avoue, un peu tirée par les cheveux. Mais pourquoi pas ? Marcher sur les ailes du vent... 

 Autrement, je crois que cela fonctionne ? Qu'en pensez-vous ?

Décris-toi ... 

Petite    Edward Carey : Petite

Comment te sens-tu ?

 Celle qui pleurait tous l’eau  Niko Tackian : Celle qui pleurait sous l'eau

Décris où tu vis actuellement ...

L’île sous la mer   Isabelle Allende : L’île sous La mer

Si tu pouvais aller où tu veux, où irais-tu ?    

Dans ce jardin qu’on aimait   Pascal Quignard : Dans ce jardin qu'on aimait

Ton moyen de transport préféré ?

 Qui sème le vent : Marieke Lucas Rijneveld : Qui sème le vent

Ton/ta meilleur(e) ami(e) est ...

La pupille de Thorpe-Combe  Frances Trollope : La pupille de Thorpe-Combe

Toi et tes amis vous êtes ...

A l’ombre des loups  Alvydas Slepikas : A l’ombre des loups 

ou dans la gueule de l'ours  : Jamie McLaughin : Dans la gueule de l’ours

Comment est le temps ?

Un pays de neige et de cendres  Petra Rautianen : Un pays de neige et de cendres

Quel est ton moment préféré de la journée ?

Le tournesol suit toujours la lumière du soleil  Martha Hall Killy : Le tournesol  suit toujours la lumière du soleil

Qu'est la vie pour toi ?

Je refuse  : Per Petterson : Je refuse   

Ta peur ?

L’invention du diable Hubert Haddad : L'invention du diable

Quel est le conseil que tu as à donner ?

Rompre le silence : Mechtild Borrmann : Rompre le silence

La pensée du jour ...

Gagner la guerre Jean-Philippe Jaworsky : Gagner la guerre

Comment aimerais-tu mourir ? 

Au nom du bien Jake Hinkson : Au nom du bien

Les conditions actuelles de ton âme ?

Apaiser les tempêtes   Jean Hagland : Apaiser nos tempêtes

Ton rêve ?

Le royaume de ce monde  Alejo Carpentier : Le royaume de ce monde

 

 

Et vous quelles citations proposez-vous pour décrire tout ce qu'apporte la lecture, "ce plus" dont parle Aifelle et qui nous fait vivre, nous, lecteurs !

Déposez vos citations dans les commentaires et je les noterai dans ce billet pour constituer un petit recueil.



mercredi 22 juin 2022

Mechtild Borrmann : Rompre le silence

 

Rompre le silence de Mechtild Borrmann est un roman policer, historique et psychologique, qui se déroule sur deux époques :
 l’époque contemporaine 1997, année où débute l’enquête du personnage Robert Lubisch
et l’année 1939 ( et suivantes) où nous faisons la connaissance de jeunes allemands autour desquels se nouent les fils du récit.

En 1997, Robert Lubisch, médecin,  découvre en vidant la maison de son père qui vient de décéder, une carte d’identité SS tachée de sang et la photo d’une belle inconnue.  Qui est cette femme ? Son père a-t-il eu une maîtresse ?  Pourquoi son père a-t-il conservé les papiers  d’un SS ? Un ami à lui ? Y a-t-il quelque chose de louche dans son passé ?

Robert qui a toujours été en admiration devant son père, qui ne s’est jamais senti à la hauteur et a toujours eu l’impression de le décevoir, a besoin de savoir. Mais quand il enquête, il va se heurter à l’hostilité, réveiller de vieux démons, provoquer la mort violente. Il n’est jamais bon de déterrer les secrets ensevelis, de rompre la silence qui pèse sur cette période historique tragique et haineuse.  C’est ce dont le personnage va s’apercevoir ! Mais il ne peut plus reculer car il est rejoint par une journaliste, Rita Albers, qui flaire la bonne histoire et ne veut pas lâcher le morceau.

Ligue de la jeunesse hitlérienne

La recherche réveille les échos lointains, dans le passé, d’une petite bande d’adolescents, des amis qui s’étaient jurés fidélité pour toujours. Mais nous sommes en 1939 et les voilà, jeunes adultes, forcés à prendre position contre ou pour le régime nazi. On s’aperçoit bien vite qu’il y a ceux qui adhèrent avec conviction à cette idéologie comme Wilhem Peters, l’amoureux de Thérèse, qui se lie d’amitié avec le SS Hollmann ; ceux qui ne savent pas et hésitent ou ceux qui sont contre et n’ont plus le choix. Peu à peu, la suspicion règne entre les habitants de la petite ville, une surveillance s’exerce à l’encontre du voisin. Thérèse Polh dont le père est arrêté pour avoir aidé des juifs à passer la frontière, est obligée d’adhérer à la ligue des jeunes filles allemandes pour se sauver ainsi que sa famille qui est mise au ban de la société.
La guerre éclate avec son lot de souffrances, de morts et de drames qui vont se jouer entre les jeunes gens jusqu’à l’irréparable.
C’est ce que découvre Robert Lubisch qui aura ainsi la réponse aux questions sur son père.

Rompre le silence est  un roman policier  marquant  car il nous fait découvrir la vie quotidienne des jeunes allemands avant et pendant la guerre et décrit l’engrenage dans lequel certains sont entraînés malgré eux, la privation de liberté, la peur, le danger, l’atmosphère délétère qui règne entre voisins, le sacrifice de ceux qui ne sont pas assez forts pour résister à la violence. Un des leurs, Léonard Kramer est broyé par un système inhumain qui privilégie le culte du héros. Si l’on ajoute que l’enquête est bien menée, qu’elle réserve des surprises et que les personnages sont intéressants, on peut dire que ce livre a bien des qualités. A lire !



 
 

lundi 24 juillet 2017

La fille de Mars d'après le Penthésilée de Von Kleist Festival In d'Avignon

Achille et Penthésilée : la fille de Mars mise en scène de Jean-François Matignon
La fille de Mars d'après Penthésilée de Von Kleist

"Sur le plateau, Penthésilée l'Amazone apparaît. Elle raconte l'histoire. Celle qui a eu lieu, il y a longtemps, celle du siège de Troie. Elle y a combattu Achille qui a perdu la vie par amour pour elle, alors que la guerre ne devait engendrer que des captifs et des naissances. Penthésilée et Achille sont morts maintenant. C'est dans ce lieu, près des corps des amants, que celle qui revient d'après la catastrophe, raconte. Elle parle de l'histoire de son peuple depuis ses origines, de la loi des Amazones, des ultimes paroles d'Otréré, sa mère, de sa rencontre avec Achille, rencontre solaire sur le champ de bataille, et du bouleversement radical qui la saisit et l'entraîne loin de son devoir. Penthésilée se remémore « l'onde de choc », les corps engagés dans une guerre amoureuse, la terre brûlée, vibrante, zone de stridences et de crissements. Jusqu'au bout, par la force de la parole, elle rejouera la mise en scène de cet amour à mort, sous le regard de sa confidente et amie de toujours, Prothoé. La langue de Heinrich von Kleist, dans la traduction de Julien Gracq, fait revivre le chant désespéré de cette femme qui se déchire entre la culture qui l'a façonnée et la brûlure incandescente du premier homme".


Je ne connaissais qu'une pièce Le prince de Hombourg de Heinrich Von Kleist, écrivain romantique allemand, c'est pourquoi j'ai tenu à voir La fille de Mars que j'ai découverte pour la première fois dans la mise en scène de Jean-François Matignon.

 Sur le plateau des jeux de lumière, des clairs-obscurs, permettent au spectre de Penthésilée morte depuis longtemps de revenir des Enfers pour nous conter l'histoire : son amour fou pour Achille et sa condition de reine des Amazones. Elle se débat dans un conflit entre l'obéissance aux lois de son peuple dont elle est la représentante et la passion qu'elle éprouve pour le valeureux héros grec, Achille. Les filles de Mars sont vouées au dieu de la guerre, Mars, et ne doivent pas choisir leurs amants; elles doivent vaincre les hommes qu'elles attaquent, et se servir de leurs prisonniers comme reproducteurs, c'est tout. Sur les pans des murs écroulés d'un antique cité, défilent des images des fondatrices du peuple des Amazones. Mais le reste du plateau paraît bien encombré avec son arbre mort, ses fleurs, ses animaux empaillés.

Le metteur en scène a dédoublé le personnage de Penthésilée, celle qui est dans l'action n'est donc pas la même que celle qui raconte. Pourquoi pas? Une mise à distance entre le passé et le l'actualité du récit, une façon pour la Penthésilée disparue de faire revivre le présent. Mais il se trouve que la comédienne qui interprète la Penthésilée vivante est peu convaincante et j'ai trouvé, de plus, que l'acteur qui joue Achille, n'était pas à la hauteur et ne paraissait pas dans le coup.  Difficile alors d'apprécier la représentation.

La langue de cette pièce est recherchée mais paraît dépassée. Romantisme désuet ou ampoulé, peut-être ? La comédienne qui joue la Penthésilée morte a une très belle voix mais le texte sonne d'une manière grandiloquente ; on peut dire la même chose de celle qui raconte la fin terrible d'Achille, long récit qui narre la mise à mort du Héros comme dans une pièce classique. La pièce est longue, parfois redondante comme lorsqu'elle revient à deux reprises sur l'histoire des Amazones. Et surtout,  je ne me suis jamais sentie concernée par cette fille de Mars dont la passion dévorante et destructrice qui se poursuit en longs actes soporifiques ne m'a jamais touchée. Le débat qui l'agite est pourtant très courant dans la tragédie mais là je n'ai senti aucune empathie envers ses sentiments.  Le personnage est trop loin de nous, trop barbare, et m'a même été assez vite insupportable ! Je suis restée jusqu'au bout, ne voyant pas un moyen de m'échapper sans faire trop de bruit mais je me suis ennuyée !


 

vendredi 22 juillet 2016

Festival In d'Avignon 2016 : Le radeau de la méduse, pièce de Georg Kaiser mise en scène par Thomas Jolly

Le radeau de la méduse : Géricault
Je n’ai pas aimé Le radeau de la méduse, pièce de Georg Kaiser, auteur allemand de l’entre deux-guerres, aussi célèbre en son temps nous dit-on que Bertold Brecht et qui fut, lui aussi, poursuivi par les nazis. La pièce est mise en scène par Thomas Jolly avec les étudiants en dernière année de l’école supérieure d’art dramatique du Théâtre National de Strasbourg.

Je découvre l’auteur et, je le dis d’emblée, la pièce ainsi que la mise en scène m’ont paru lourdes et sans nuances. Oui, je le sais, toute la presse encense et la pièce et Thomas Jolly, "la jeune star" pour reprendre les mots d'un journaliste de la scène française ! Et pourtant je n'ai pas été convaincue !

Le texte, d’abord  :
 Kaiser cherche à montrer comment un groupe d’enfants survivants d’un naufrage, perdus sur l’océan dans une barque qui dérive, pratique la solidarité puis glisse dans la barbarie en écoutant les sirènes de la peur, de la superstition et de la haine au nom d’une religion. Ici le christianisme et la peur d’être treize à table, allusion bien sûr à la Cène et à Judas. Il s’agit d’une dénonciation de toutes les idéologies qui conduisent à l’inhumanité, y compris celle du nazisme car la pièce a été écrite en 1942. Mais on peut y voir aussi notre monde en proie au fanatisme religieux .
Le sujet est beau. J’ai d’abord pensé au roman de William Golding, Sa majesté des mouches, mais le roman a le mérite de faire vivre devant nous de vrais enfants et d’être juste au niveau de l’analyse psychologique, de montrer une évolution dans la perte progressive de la civilisation et le retour à la primitivité. Alors que dans la pièce l’on ne peut croire un seul instant à ces personnages qui ne sont pas réellement des enfants et à ce langage qui ne peut être celui d’êtres aussi jeunes! De plus aucune évolution ne permet de comprendre comment la petite fille, Anna, qui partage son lait avec tous, au début, peut tenir ensuite des discours incitant au meurtre. Et j’ai eu beau me dire qu’il s’agit plutôt d’une fable et non d’un récit réaliste, je n’ai pu entrer un seul instant dans cette pièce avec ces discours répétitifs et peu naturels sur les treize à table, chiffre qui porte malheur. C’est pesant, vite insupportable! Ce langage de pseudo prédicateur religieux est tellement peu crédible dans la bouche d’une fillette supposée avoir douze ans! Si les comédiens interprètent des enfants qui jouent aux adultes, ils ne sont ni enfants, ni adultes et les personnages finissent par ne pas exister. Et que dire de ce mariage pour rire, mièvre et tellement factice avec en prime les chants religieux?

La mise en scène ensuite :
La pièce est découpée en sept journées, durée de l’odyssée des enfants. A la fin de chaque journée, le rideau se ferme et s’ouvre - encore un procédé répétitif- sur un tableau en référence à l’oeuvre picturale de Géricault. Les comédiens, eux-mêmes, sont des personnages du tableau et jouent d’une manière grandiloquente, les bras levés, tenant la pose, comme des images de proue. La recherche est esthétique, certes, mais tout est figé et contribue peu à nous faire entrer dans l’histoire, à la rendre vivante. Ce découpage de la pièce, ce manque de naturel du langage et du geste empêchent d’adhérer au récit, d’éprouver des émotions. Or malgré la beauté de la scénographie, avec la barque perdue dans le brouillard, les jeux de lumière en contre-jour, le groupe baignant dans la semi-obscurité, je n’ai pu apprécier ce texte et cette mise en scène qui sonnent faux.

mercredi 24 février 2016

Challenge romantique : Bilan 7

Karl Broullov : peintre russe (1799-1852) Princesse Elizabeth Saltykova

Septième bilan du challenge romantique.  Il a commencé  le 1er Novembre 2011 et est illimité. Il concerne la littérature, le roman, la poésie, le théâtre, les essais, mémoires, biographies, lettres, pastiches et parodies... mais aussi la peinture, la musique, le cinéma, bref! tous les arts.

N'hésitez pas à me dire si j'ai oublié des participations et si vous le souhaitez, il est toujours temps de venir nous rejoindre! Il  est couplé avec le challenge Victor Hugo.

Je propose une LC pour début Avril : Qui propose un titre?
 
Et je vous rappelle que j'ai aussi proposé une LC pour le challenge Shakespeare : Cymbeline pour le  
 
25 Mars : Inscrit : Jeneen, Miriam
 
 
Logo du challenge romantique de claudialucia
Notre logo : à joindre à vos billets

 

 Les auteurs lus au cours du challenge 


Les auteurs lus  au cours de ce challenge romantique sont sensiblement les mêmes que dans le bilan 6. Ils appartiennent à plusieurs nationalités avec une supériorité en nombre pour les français. Hugo et Sand viennent en tête.
 

Le romantisme français 


Les auteurs romantiques français les plus lus dans le challenge romantique

  Balzac / Chateaubriand François René/Cazotte/Dumas Alexandre/Gautier Théophile/Hugo Victor/Lamartine/Nerval Gérard /Mérimée/Mistral Frédéric/ Musset Alfred/Nodier Charles /Renan/Roland madame/Sand George /Stendhal/Vigny Alfred

 

Le Gothique et Romantisme anglais

 

les auteurs romantiques anglais les plus lus dans le challenge romantique

 

 Byron lord/Robert Burns/Bronté Anne/ Bronté Charlotte/ Bronté Emilie/Coleridge/ Polidori John/Radcliffe Ann/Scott Walter/Shelley Marie/Walpole Horace  


  Romantisme allemand

 

les auteurs romantiques allemands les plus lus dans le challenge romantique de claudialucia
 
 
Achim von Arnim/ Bürger Gotfried/ Goethe/ Kleist

 

Romantisme italien

 

auteur romantique italien lu dans le challenge romantique de claudialucia

Alessandro Manzoni

Romantisme russe

 

les auteurs romantiques russes les plus lus dans le challenge romantique de claudialucia
 Lermontov/ Pouchkine
Romantisme portugais

Les lieux romantiques

 

La maison de Pouchkine à Saint Pétersbourg

Sur les traces de Chateaubriand : de Saint Malo à Combourg Les mémoires d'Outre-Tombe

 Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 1
Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 2 

samedi sandien : La maison de Georges Sand à Nohant d'Anne-Marie Bremm


Sur les traces de George Sand (1) : la Vallée noire et Nohant 
 Sur les traces de George Sand (2) : Le meunier d'Angibault, Angibault et Sarzay
Sur les traces de George Sand (4) : Le péché de Mr Antoine, Crozant, Gargilesse

Sur les traces de George Sand ( 5): Corambé, le parc de Nohant, Histoires de ma vie
Sur les traces de George Sand (7): La mare au diable 

Les Ombres du Valois : Hommage à Gérard de Nerval et au Valois 

William Sheller chante Guernesey.
 

Le château d'Ermenonville : Le parc de Jean-Jacques Rousseau 

Le musée Ferenc Lizst à Budapest Hongrie


Saint Pétersbourg  : La maison de Pouchkine et le nègre de Pierre le grand
 

La musique romantique 

 

Tombe de Pierre Tchaïkovsky : Saint Petersbourg

La vie de Liszt est un roman  Zsolt Harsanyi Actes sud

Goethe, Nerval, Berlioz, Schubert : Le roi de Thulé (traduction de Nerval)

William Sheller chante Guernesey.
 

Julos Beaucarne. Le lac : pastiche de Lamartine

 La truite de Schubert


Les films romantiques

 

Emoi et Moi :  Marianne de ma jeunesse de Julien Duvivier

Mary Shelley / James Whale : le film Frankeinsten

Emily Bronté/  Wiliam Wyler : Le film Les Hauts de Hurlevent

Stendhal /Lucio Fulci : le film Les Cenci (dans Chroniques italiennes)



Jane Eyre : un livre/un film

Jules et Jim et Jean-Luc et Jean-Pierre et Jean-Claude

Les misérables film de Rober Hossein  (Victor Hugo)



Mr Turner film de Mike Leigh

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Asphodèle









Victor Hugo Est-il jour? Est-il nuit? Horreur crépusculaire


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Aymeline








Charlotte Bronte : Jane Eyre

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Céline :


Alexandre Dumas : les Borgia

Alexandre Dumas : Le chevalier d'Harmenthal

 Balzac : Les Chouans,

 Mary Shelley :Frankenstein



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Claudialucia


 
 
 
Victor Hugo : Souvenir de la nuit du 4
Victor Hugo : Vieille chanson du jeune temps
Victor Hugo : La légende des siècles La rose de l'infante

Victor Hugo Demain dès l'aube : poésie préférée
Victor Hugo Lart d'être grand-père
Victor Hugo : Exposition Les arcs-en-ciel du noir(musée Victor Hugo)
Victor Hugo : Les misérables
Victor Hugo et les surréalistes : la cime des rêves (musée Victor Hugo)
Victor Hugo : L'homme qui rit
Victor Hugo : l'homme qui rit (citation) La vie n'est qu'un pied à terre...
Victor Hugo : L'homme qui rit (citation) C'est de l'enfer des pauvres...
Victor Hugo L'homme qui rit (citation) : le genre humain existe...
Victor Hugo : L'homme qui rit (citation) : une habitude idiote qu'ont les peuples...
Hugo : Les travailleurs de la mer
Victor Hugo : Quatre-vingt treize
Victor Hugo : Bug-Jargal
Victor Hugo : Claude Gueux
Victor Hugo Hernani Théophile Gautier : Regardez mais n'y touchez pas! (théâtre)

Goethe, Nerval, Berlioz, Schubert : Le roi de Thulé (traduction de Nerval)

Goethe : Le roi des Aulnes dans ballades et autres poèmes

Goethe Wolfgang : Faust

Goethe : Connais-tu le pays où fleurit l'oranger? Mignon : Goethe/Ambroise Thomas

Herman Melville et Christophe Chabouté : Moby Dick
 
Le monde de George Sand
George Sand : Consuelo
George Sand : Indiana
George Sand : Mauprat
George Sand : Marianne
George Sand : La petite Fadette
George Sand : Metelle et Mattea
George Sand : Pauline
George Sand : La marquise et Lavinia
George Sand : L'orgue des Titans
George Sand : Le meunier d'Angibault
George Sand : Le péché de M. Antoine
George Sand : Cora
George Sand : Teverino
George Sand : le château de Pictordu
Sur les traces de George Sand (1) : la Vallée noire et Nohant
Sur les traces de George Sand (2) : Le meunier d'Angibault, Angibault et Sarzay
Sur les traces de George Sand (3) : La fée poussière
Sur les traces de George Sand (4) : Le péché de Mr Antoine, Crozant, Gargilesse
Sur les traces de George Sand ( 5): Corambé, le parc de Nohant, Histoires de ma vie
Sur les traces de George Sand (6): La fée aux gros yeux
Sur les traces de George Sand (7): La mare au diable
George Sand : citation de La mare au diable : l'art est une recherche de la vérité...
George Sand : Les Légendes rustiques
George Sand : le marquis de Villemer
De George Sand à Emily Brontë : de Mauprat à Les hauts de Hurlevent par Joseph Barry
Walter Scott : Le talisman

Marie Shelley, Frankenstein
Invitation au Romantisme : aller voir les autres participants


Invitation au musée de la vie romantique : chez L'Ogresse de Paris et Eiluned

Invitation au voyage avec Chateaubriand pour guide chez Miriam Invitation au romantisme : Chateaubriand, ridicule? chez Mélisande


Invitation au Romantisme un film, un poème, un chanteur chez Eeguab

Invitation à la musique romantique : Chez Gwenaelle, Eeguab, Miriam, Wens, Claudialucia Invitation au romantisme : Childe Harold en Italie Lord Byron chez Tilia



Invitation au romantisme : George Sand chez George, Claudialucia, Cleanthe

Invitation au romantisme chez Eimelle : Marie Dorval, F. Lemaître, Vigny, Sand, Musset........................................................................................................ ........................

Cleanthe






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Eeguab

 Emoi et Moi :  Marianne de ma jeunesse de Julien Duvivier

Les Ombres du Valois : Hommage à Gérard de Nerval et au Valois 


William Sheller chante Guernesey.

Yeats The stolen child
 
Jules et Jim et Jean-Luc et Jean-Pierre et Jean-Claude

La Bohême de Henri Murger et les adaptations filmiques

Un compagnon de Dumas


Walter Scott : le talisman
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 Eimelle

Musée de la vie romantique

Marie Dorval (1)

 Marie Dorval et Vigny (2)

Marie Dorval (3)

Marie Dorval (4)

Marie Dorval (5)

Marie Dorval et Frédérick Lemaître Trente ans ou la vie d'un joueur 1827 

Alexandre Dumas : Antony /Marie Dorval


Annonce du challenge Victor Hugo

  Lucrèce Borgia Victor Hugo
 

De Rigoletto au Roi s'amuse de Victor Hugo 

Ruy Blas de Victor Hugo (1) Lecture spectacle

Ruy Blas de Victor Hugo La reine et les costumes (2)


Hugo Lucrèce Borgia

Hugo Ruy Blas

Hugo Le roi s'amuse

Hugo D'après les misérables: Tempête sous le crâne

Hugo L'homme qui rit


Hugo Hernani


Les caprices de marianne Musset 

George Sand : Indiana 

George Sand : Claudie

George Sand : Cosima
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 Emmyne





Alfred de Vigny : Le bain d'une dame romaine

Carl Blechen, peintre allemand

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Florence  Le livre d'après


Swysen : Victor Hugo ( BD : biographie )

George Sand : Le meunier d'Angibault

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Gwenaelle

Place à la musique!
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 Les Livres de George

Anne Bronte : La recluse de Wildfell Hill
 

Théophile Gautier  : la morte amoureuse

Théophile Gautier : Mademoiselle de Maupin

Théophile Gautier : Mademoiselle de Maup


Victor Hugo : Claude Gueux 

Alfred de Musset: on ne badine pas avec l'amour 
 

Le château d'Ermenonville : Le parc de Jean-Jacques Rousseau


 Madame de Roland : Enfance

Samedi Sandien : Simon

Samedi Sandien : Indiana 

Samedi Sandien : les compagnons du Tour de France 

Samedi sandien Journal intime 1834 : Et moi où suis-je pauvre George!

Samedi sandien : Histoire de ma vie 

samedi sandien : Leone Léonie

Samedi sandien : impressions et souvenirs épisodes 1

 samedi sandien : La maison de Georges Sand à Nohant d'Anne-Marie Bremm

Rodolphe Marc Renier : Le dernier visiteur de George Sand

 Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 1

Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 2

Flavie de George Sand


Pierre Salomon et Jean Chalon , biographes de Sand

Stendhal : Armance

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Laure Micmelo :




Hernani de Victor Hugo

 Bug-Jargal (LC)

 Le dernier jour d'un condamné

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 Lilousoleil



 George Sand : Marianne

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 L'or des chambres






Jane Austen : Orgueil et préjugés
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Maggie



Victor Hugo  : Les Misérables

Cazotte : Le diable amoureux 

Polidori : Le vampire

Voyage avec Turner

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Margotte : Le bruit des pages








La peau de chagrin : Balzac

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 Mazel











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 Mélisande

Chateaubriand, le comique de service





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Miriam








Camilo Castelo Branco : Mystères de Lisbonne 

Victor Hugo : Hernani
Hugo Victor : Ruy Blas
Hugo Victor : Notre-dame de Paris

 Hugo Victor Bug-Jargal 


 George Sand  : Teverino
 


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Moglug







Théophile Gautier : Charles Baudelaire

Annonce du challenge Victor Hugo de Moglug et de claudialucia

Emmanuel Godo : Victor Hugo et Dieu

Victor Hugo : Bug-Jargal (LC) 


Victor Hugo : Les oiseaux : poème préféré


Victor Hugo : Hernani 

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 Océane






Poèmes préférés de Victor Hugo  : Paris bloqué et demain dès l'aube

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Ogresse de Paris








Musée de la vie romantique

Exposition Orientalisme à la vieille charité

Lettres à Fanny de Keats

Le château de Monte Christo et le roman de Dumas (1)

Le château de Monte Christo et le roman de Dumas (2)

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Pyrausta 




 Théophile Gautier, Hector Berlioz Le spectre de la rose :

Gérard de Nerval : Elle a passé la jeune fille..

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 Roz Dans ma bibliothèque

  







Alexandre Dumas : l'invitation à la Valse

     
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     Syl

 






George Sand : Pauline

George Sand : La ville noire

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Tilia 

   





Requiem Pastoral
Sir Edwin Henry Landseer - 1837 Le vieux berger pleuré par son chien

Lord Byron : Childe Harold en Italie

La truite de Schubert

Duels russes : Pouchkine, Lermontov....


Le peintre post-romantique Marcus Stone  et son père Frank Stone romantique
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Valérie K.





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Wens






Julos Beaucarne. Le lac : pastiche de Lamartine

Emily Bronté/  Wiliam Wyler : Le film Les Hauts de Hurlevent 

 Edith- Yann. Les hauts de Hurlevent. Emily Bronte.(BD)

Hugo Victor. Demain, dès l'aube.

Hugo Victor. Chanson des pirates.
 

Hugo Victor. Le mendiant.
 

  Hugo Victor Les misérables film de Rober Hossein 

Mihkael Kohlaas le film d'Arnaud des Pallières d'après Le roman de Heinrich Von Kleist 

Lamartine. Homme politique

Lord Byron, citation 

Herman Melville/ John Huston : Moby Dick

Mary Shelley / James Whale : le film Frankeinsten

Stendhal /Lucio Fulci : le film Les Cenci (dans Chroniques italiennes)