Voici le troisième tome de la trilogie de Martha Hall Killy : Le Tournesol suit toujours la lumière du soleil (tome 3) Pocket (684 pages)
Le lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux (tome 1) voir billet Ici Pocket (660 pages)
Un parfum de rose et d’oubli ( tome 2) Voir billet ici ( Pocket (648 pages)
Le tournesol suit toujours la lumière du soleil Pocket Sunflower sisters (tome 3)
Nous reculons encore dans le temps avec Le tournesol suit toujours la lumière du soleil, troisième et dernier volet de la trilogie de Martha Hall Kelly. Nous sommes maintenant en 1861 au moment où commence la guerre de Sécession.
Là encore l’écrivaine utilise le même schéma : faire raconter l’histoire par trois femmes :
Georgeanna Woolsey |
Georgenna Woolsey, l’une des grands-tantes de Caroline Ferriday. Je rappelle que Les Woolsey ont existé et que l’auteure utilise l’abondant courrier de la famille pour retracer l’action de Georgenna et de toutes ses soeurs.
Issue d’une classe riche et mondaine, Goergenna Woolsey s’engage comme infirmière à une époque où les femmes, surtout de la bonne société, n’étaient pas censées faire des choses aussi audacieuses voire scandaleuses ! Nous suivons le combat de Georgenna, ses difficultés pour exercer ce métier, entre les préjugés de la bonne société et l’hostilité grossière et brutale des hommes infirmiers qui ne veulent pas de concurrence. C'est une femme intelligente, courageuse, dotée d'un fort caractère, et elle ne se laisse pas entraver par les critiques et les difficultés. Elle parviendra à ouvrir une école d’infirmières pour les femmes qui leur permettront, par la suite, d’exercer cette profession. Décidément rien n’a jamais été donné aux femmes ! C’est un des aspects intéressants du roman.
Comme l’est aussi le récit de la guerre de Sécession qui nous est décrit avec réalisme, refusant l’image d’Epinal, dans toute son horreur, avec ses milliers de jeunes gens, nordistes ou sudistes, sacrifiés, tués, défigurés, estropiés, par le canon, décimés par la maladie. Une période tragique de l’histoire américaine que Marta Kelly peint avec justesse. Elle semble d’ailleurs beaucoup plus à l’aise que dans le roman précédent sur la révolution russe pour dénoncer l’esclavage et prendre le parti des abolitionnistes. En tant qu’Américaine, elle sait de quoi elle parle, et si elle évite d’enfoncer les sudistes, elle prend très nettement position.
Il est d’ailleurs agréable de rencontrer toutes les soeurs et la mère de Georgenna Woolsey. Les femmes Woolsey, estimables, courageuses, sympathiques se sont engagées contre l’esclavage et ont payé de leur personne pour mener cette lutte. Et même si Jemma, la jeune esclave qu'elles prennent sous leur aile, les rappelle à l’ordre quant à leurs manières autoritaires et leur manque de compréhension, ce sont des personnages très positifs.
Quant à Jemma, jeune fille de seize ans, esclave, et la propriétaire esclavagiste de la plantation, Anne-May, elles sont toutes les deux aux extrémités de la chaîne : Jemma, ses amis, sa famille, représentent le statut de l’esclave, maltraité, considéré comme un bien matériel, fouetté, humilié, lynché, assassiné, ou encore vendu et séparé de ceux qu'il aime… Anne-May et son contremaître Le Baron sont des êtres abjects préoccupés seulement d’économie et de rentabilité, persuadés que les noirs sont une race inférieure. La dénonciation de l'esclavage est sans appel et le lecteur partage la souffrance de la petite Jemma et des siens.
J’ai donc apprécié ce roman Le tournesol suit toujours la lumière du soleil plus que le précédent Un parfum de rose et d’oubli. L’écrivaine m’y semble plus à l’aise pour parler de l’Histoire de son pays et les personnages principaux, qu’ils soient fictifs ou historiques, sont justes et intéressants. En résumé, Marta Hall Kelly est un bonne conteuse qui peut nous faire vivre des aventures ancrées dans l’Histoire même si tout n’est pas au même niveau de réussite.
Challenge Pavé de l'été : blog Sur mes Brizées Le tournesol suit toujours la lumière du soleil Pocket 684 pages Sunflower sisters (tome 3)
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