Résultat de l'énigme n°48
Bravo à : Aifelle, Dasola, Eeguab, Gwen, Keisha, Miriam, Pierrot Bâton, Somaja.
Le roman de Sandro Veronesi : Chaos calme
Le film de Antonello Grimaldi : Caos calmo
Dans Chaos calme de Sandro Veronesi, le personnage principal qui est le narrateur raconte comment il a sauvé une femme de la noyade pendant que Lara, sa femme meurt non loin de là sans qu'il puisse lui porter secours. Resté seul avec sa fille, Claudia, Pietro apprend que celle-ci a eu connaissance de ce sauvetage et il s'angoisse. La fillette déjà éprouvée par la mort de sa mère va-t-elle être encore plus traumatisée ? Profitant de la panique qui règne dans sa boîte en train de fusionner, Pietro décide alors de rester devant l'école de sa fille et de travailler dans sa voiture. Il s'étonne de ne pas ressentir de souffrance et d'être dans ce qu'il appelle "le chaos calme".
Le roman présente des moments très forts comme cette première scène magistrale qui décrit le sauvetage de la femme par Pietro, tellement captivante que l'on ne peut s'en détacher! L'on sent ici la patte d'un grand écrivain mais tout ne me paraît pas au même niveau dans le roman et certaines scènes me laissent sur ma faim..
Pietro n'est pas toujours sympathique, il peut même être odieux en particulier envers les femmes qu'il a l'air de mépriser si l'on en juge par les scènes de sexe et son attitude envers Lara qu'il paraît ne pas connaître vraiment. Mais il sait résister à la tentation de l'argent mal gagné, à la tentation de trahir ses des amis. Cependant, je n'ai pas toujours compris le personnage, ses réactions. Il est complexe et toujours plein de contradictions. On peut s'interroger sur les sentiments qu'il éprouve réellement envers Lara mais j'aurais préféré les comprendre par déduction, par les faits qui nous sont montrés et l'analyse psychologique plutôt que d'avoir une réponse de Pietro dans le dénouement. D'autre part, l'attitude de la fillette qui ne pleure pas et ne parle jamais de sa mère me laisse perplexe. L'explication de la psychologue : un enfant reflète les sentiments de son entourage et comme le père reste calme, l'enfant l'est aussi ne me convainc pas vraiment surtout quand il s'agit de la disparition de la mère!
Pourtant malgré ces faiblesses, Sandro Veronesi peut faire preuve d'une grande maîtrise d'analyse qui traduit très bien la complexité des êtres et des rapports humains et il sait parler avec finesse des rapports entre le père et l'enfant.
Ce qui m'a le moins intéressée , c'est toute la partie économique sur la fusion et les ruses employés par tous les grands "pontes" de la boîte.
Par contre, j'ai aimé les relations qui vont se tisser devant l'école, des scènes pleines d'humanité et de tendresse : le petit enfant trisomique qui passe chaque matin, le voisin qui l'invite pour un plat de spaghettis, la jeune fille au chien, les collègues de bureau qui viennent épancher leur chagrin, son frère qui se confie enfin à lui...
Quant au film adapté par Antonello Grimaldi il est porté par l'acteur Nino Moretti mais la réalisation me paraît plate. Elle ne rend pas compte du style de l'écrivain et de l'acuité de sa plume lorsqu'il sonde les consciences et nous laisse entrevoir ce qui se cache sous l'apparence si bien que certaines scènes perdent leur sens profond et paraissent dénuées d'intérêt et gratuites. Une mise en scène simplificatrice.
Livre dans ma PAL depuis sa parution en France!
Challenge italien de Nathalie