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samedi 4 juin 2016

Emile Zola : La bête humaine


La bête humaine d'Emile Zola est le dix-septième roman de la série des Rougon-Marcquart et étudie à travers le personnage de Jacques Lantier le milieu du chemin de fer et les lois de l'hérédité.

Jacques Lantier et Lison : film de Renoir

En effet, Jacques Lantier est le deuxième des trois enfants de Gervaise Macquart et d'Auguste Lantier  :  Claude, peintre  qui sera le héros de L'oeuvre, quatorzième volume de la série; et Etienne lantier, le jeune mineur de Germinal, en  treizième  position. Tous sont marqués par l'alcoolisme de leurs ancêtres et régissent à cette lourde hérédité de manière différente.
Jacques lui, est une bête humaine, un monstre que l'acte d'amour physique pousse au crime. Pour résister à son besoin de tuer,  il refuse de céder à son désir pour sa cousine Flore, sachant qu'elle serait en danger.  Il devient pourtant l'amant de Séverine Roubaud qui trompe son mari avec lui et se croit guéri parce qu'il n'éprouve pas de pulsions meurtrières à son égard. Mais l'avenir lui donnera tort.

Comme d'habitude avec Zola, le récit est extrêmement documenté et le lecteur apprend beaucoup dans ce livre sur le travail des employés du chemin de fer, en particulier des roulants; Jacques Lantier est  mécano à bord de sa locomotive, Lison, qu'il aime d'amour.

Lantier et Séverine film de Renoir
Le roman présente aussi une dimension de roman policier car un crime dont Lantier a été le témoin a eu lieu dans le train. C'est un véritable roman noir qui compte pas moins de deux meurtres, de deux suicides, des viols, des morts violentes et qui joue sur la fatalité liée à l'hérédité.
 Il prend aussi, comme dans beaucoup de roman de Zola, une dimension symbolique et fantastique. Ainsi le dénouement qui offre la vision de cette locomotive sans conducteur, qui s'emballe, transportant dans une course démente des soldats ("chair à canon") que l'on envoie se battre sur le Rhin. La guerre entre la France et la Prusse vient d'être déclarée.





Et oui, vous avez trouvé la réponse facile ce samedi grâce à ce bon vieux Zola : Aifelle, Dasola, Eeguab, Keisha, Miriam, Sybilline, Valentyne... 

merci à tous!

Le roman : La bête humaine de Zola 
Le film : La bête humaine Jean Renoir




Un livre/un film : Enigme du samedi



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Pour ceux qui ne connaissent pas Un Livre/un film, l'énigme du samedi, je rappelle la règle du jeu.

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le 1er et le 3ème samedi du mois, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film. Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur.

Consignes  

Vous pouvez donner vos réponses par mail, adresse que vous trouverez dans mon profil : Qui suis-je? et me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme sera donné le Dimanche.

 La prochaine énigme aura lieu le troisième samedi du mois de Juin le 18 :

Enigme 128

Ce roman qui appartient à une longue série, oeuvre monumentale d’un de nos grands écrivains, est paru à la fin du XIX siècle. IL offre un tableau des moeurs de son temps tout en étudiant les lois de l’hérédité. Avec cela, je crois que je vous ai bien mis sur la voie!


Il n’y avait plus de sifflet, à l’approche des signaux, au passage des gares. C’était le galop tout droit, la bête qui fonçait tête basse et muette, parmi les obstacles. Elle roulait, roulait sans fin, comme affolée de plus en plus par le bruit strident de son haleine.
À Rouen, on devait prendre de l’eau; et l’épouvante glaça la gare, lorsqu’elle vit passer, dans un vertige de fumée et de flamme, ce train fou, cette machine sans mécanicien ni chauffeur, ces wagons à bestiaux emplis de troupiers qui hurlaient des refrains patriotiques. Ils allaient à la guerre, c’était pour être plus vite là-bas, sur les bords du Rhin.

Qu’importaient les victimes que la machine écrasait en chemin! N’allait-elle pas quand même à l’avenir, insoucieuse du sang répandu? Sans conducteur, au milieu des ténèbres, en bête aveugle et sourde qu’on aurait lâchée parmi la mort, elle roulait, elle roulait, chargée de cette chair à canon, de ces soldats, déjà hébétés de fatigue, et ivres, qui chantaient.