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mercredi 17 février 2016

Bruxelles : Les musées royaux des Beaux-Arts : Le musée Fin de siècle


Bruxelles : musée Fin du siècle Guillaume Vogels, peintre belge : la neige, le soir
Guillaume Vogels, la neige, le soir

Sur le Mont des Arts à Bruxelles, les musées royaux des Beaux-Arts réunissent dans un même bâtiment trois musées. J'ai déjà parlé ICI du musée des Vieux-Maîtres.  Il y a aussi le musée Magritte, très riche, dont je ne peux vous montrer des images car il est interdit de prendre des photographies; et enfin le musée Fin de siècle qui expose des oeuvres de la fin du XIX siècle et du début du XXème siècle. J'ai eu plaisir à découvrir des peintres belges et à voir l'évolution de la peinture, des réalistes, en passant par les impressionnistes et les symbolistes, aux peintres modernes.

Réalisme et naturalisme

Henri de Braekeleer (1840-1888)

Bruxelles musées royaux  des beaux-arts Henri de Braekeleer : la fenêtre (1874-76)

Henri de Braekeleer : la fenêtre (1874-76)

Henri de Braekeleer, né à Anvers le 11 juin 1840 et mort dans la même ville le 20 juillet 1888,  fait partie d'une famille de peintres flamands. Il est formé par son père Ferdinand Braekeleer et par son oncle Henri Leys. Il peint à la manière des vieux maîtres flamands, dans des intérieurs intimistes, des personnages aux poses paisibles qui ressemblent à ceux de Vermeer ou de Peter de Hooch comme dans ce tableau intitulé La fenêtre. Victime d'une dépression, il s'arrête de peindre pendant quelques années. Quand il reprend -voir La partie de cartes- le style a changé, le décor est plus chargé,  la manière de peindre différente.

ruxelles musées royaux  des beaux-arts Fin de siècle Henri de Braekeleer :la partie de cartes (1874-76)

Henri de Braekeleer: La partie de cartes (1887)

Constantin Meunier (1831-1905)

Bruxelles  musée Fin du siècle sur le Mont des Arts  : Constantin Meunier : Triptyque de la Mine
Constantin Meunier : Triptyque de la Mine

Constantin Meunier, né à Etterbeek le 12 avril 1831 et mort à Ixelles le 4 avril 1905, est un peintre et sculpteur réaliste belge. Il a été influencé par le réalisme français et belge, Courbet, Millet, Charles de Groux. Après sa visite au bassin houiller de la province du Hainaut, il s'intéresse particulièrement aux difficultés du monde ouvrier et devient militant socialiste. Il faut dire que depuis 1874 une grave crise économique touche la Belgique, entraînée par la guerre franco-russe qui ferme les marchés et due aussi au fait que les américains mettent fin à leur commande d'acier et de charbon et déversent leur blé en Belgique. Le chômage, la misère entraînent toute une série de manifestations, de révoltes qui interpellent les intellectuels, écrivains et peintres. Constantin Meunier cherche à rendre dans son triptyque de la mine et plus encore dans L'enlèvement du creuset brisé, au-delà du réalisme et des difficiles conditions de vie et de travail, la grandeur des ouvriers qui apparaissent magnifiés, animés d'une force et d'une grande dignité.
Bruxelles  musées royaux des Beaux-Arts musée Fin du siècle : Constantin Meunier : L'enlèvement du creuset brisé
Constantin Meunier : L'enlèvement du creuset brisé (1885)

Eugène Laermans (1864-1940)

Musée royaux des beaux-arts de Bruxelles Eugène Laermans : Les migrants
Eugène Laermans : Les migrants

Eugène Laermans est un peintre belge né en 1864 à Molenbeek-Saint-Jean et mort le 22 février 1940 à Bruxelles. Il est le peintre des humbles, des ouvriers, des paysans. Comme Constantin Meunier il pratique un art engagé et social. Un soir de grève est peint en 1893 au moment où la crise économique qui frappe la Belgique est extrêmement forte et pousse les ouvriers et les paysans à déferler sur les villes. Ces peintures montrent des foules silencieuses, aux visages fermés mais déterminés, poussés par la faim et le désespoir, dont le mouvement et la marche en avant semblent ne pouvoir être arrêtés.


Bruxelles : musées royaux des beaux-arts Musée fin du siècle  Eugène Laermans Soir de grève, Le drapeau rouge
Soir de grève, Le drapeau rouge

Léon Frédéric(1856-1940)


Musée Fin du siècle Bruxelles Triptyque des marchands de craie de Léon Frédéric
Léon Frédéric  Triptyque des marchands de craie

Léon Frédéric, né le 26 août 1856 à Bruxelles et mort le 25 janvier 1940 à Schaerbeek, est un peintre belge. Son triptyque des marchands de craie lui vaut la célébrité. En regardant ce tableau qui montre trois moments de la journée de cette famille laborieuse, l'on a l'impression de plonger dans un roman de Zola : Ici pas besoin de mots pour exprimer la fatigue d'une condition misérable, mais aussi le courage et la résignation. Les vêtements, les pieds nus, les dos voûtés, les expressions des visages figés, sans joie, tout nous raconte l'histoire de ce couple et de leurs deux enfants.
Léon Frédéric est à côté de Constantin Meunier et de Eugène Laermans un des grands représentants du réalisme social.


Bruxelles musée Fin du siècle : Léon fréderic : Les marchands de craie : le matin
Les marchands de craie : le matin

Bruxelles  Musée Fin du siècle: Léon frederic : Les marchands de craie : le soir  triptyque du marchan d de craie
Les marchands de craie : le soir





 

 

 

 

 

 

 


Un artiste à part

James Ensor (1860-1949)

Bruxelles James Ensor : Les pochards Musée Fin de siècle
James Ensor : Les pochards

James Ensor, né le 13 avril 1860 à Ostende et mort dans cette ville le 19 novembre 1949, est un des plus grands artistes belges. Le musée Fin du siècle présente un riche éventail de ses oeuvres qui montre son évolution.  D'abord peintre de facture classique, voire réaliste, période dite "sombre", avec  des scènes de vie quotidiennes, Les pochards, des natures mortes, chinoiseries aux éventails, des tableaux d'intérieur, de sa famille, portrait du père de l'artiste, ou de sa sa mère, il s'oriente vers un autre style plus personnel, plus subjectif, résolument avant-gardiste, en peignant pour la première fois, en 1883, des  masques dans son tableau Les masques scandalisés
Les masques, le carnaval deviennent alors les thèmes récurrents de son travail qui présente sa vision anarchique de la société, le désordre, la violence, et les angoisses de l'homme ainsi l'obsession de la mort toujours présente dans ses tableaux. Ses caricatures montrent l'influence de Brueghel et de Bosch et soulignent le grotesque de la vie. Sa peinture évolue vers des couleurs éclatantes, cette recherche de la lumière dont Ensor disait qu'il s'agissait du "pain du peintre". Période dite "claire", qui est assez mal perçue. Ensor éprouve des difficultés à exposer même dans les cercles avant-gardistes comme celui des XX dont il est pourtant le fondateur. La reconnaissance vient plus tard et en 1929 a lieu à Bruxelles une grande rétrospective.


musées royaux des beaux-arts de Bruxelles  musée Fin du siècle James Ensor : les masques scandalisés
Ensor  :Les masques scandalisés (1883)

musées royaux des beaux-arts de Bruxelles  musée Fin du siècle James Ensor : les masques singuliers
J Ensor : Les masques singuliers (1893)

musées royaux des beaux-arts de Bruxelles  musée Fin du siècle James Ensor : squelettes se disputant un hareng-saur
Ensor : squelettes se disputant un hareng-saur


 Vers l'impressionnisme

 Guillaume Vogels : (1836-1896)

Guillaume Vogels : Ixelles, matinée pluvieuse Musée Fin de siècle à bruxelles
Guillaume Vogels : Ixelles, matinée pluvieuse

Guillaume Vogels, naît le 9 juin 1836 à Bruxelles et meurt le 9 janvier 1896 à Ixelles. Il a été formé à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. C'est un de mes deux coups de coeur avec un autre peintre belge Léon Spilliaert. 
Guillaume Vogels, est impressionniste et réaliste à la fois. Ses paysages sont noyés dans la grisaille d'un ciel gris et pluvieux, en Belgique, sur des routes boueuses comme dans le tableau d'Ixelles, un quartier de Bruxelles, où cheminent des personnages courbés sous leur parapluie. C'est donc avec les reflets de l'eau, des gouttes et des flaques que joue l'artiste. On a l'impression de découvrir les paysages à travers une vitre sur laquelle la pluie ruisselle. Tout se mêle et se fond, tout est perdu dans une brume grise qu'une teinte rosée vient délicatement traverser. Et finalement, malgré l'hiver, le mauvais temps, c'est la lumière qui paraît triompher!


Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles Guillaume Vogels : Temps de chien
Guillaume Vogels : Temps de chien

Emile Claus (1849-1924)

Bruxelles Musée fin du siècle Emile Claus : Waterloo bridge, soleil et pluie
Emile Claus : Waterloo bridge, soleil et pluie

 Émile Claus naît en 1849 à Vive-Saint-Éloi, petit village des Flandres sur les bords de la Lys et il meurt à Astène en 1924.
Dans les années 1890, il se rend à Paris, se lie avec Monet et s'oriente vers l'impressionnisme qui correspond à son goût pour la lumière. Pendant la guerre de 14-18, il est exilé à Londres et la Tamise est un de ces sujets favoris. Sa palette évolue ensuite vers des couleurs encore plus vives, lumineuses, qui lui vaut le surnom de peintre du Soleil. Il devient l'un des brillants représentants du luminisme. Je n'ai pas vu cette période au musée, seulement ce tableau Waterloo bridge, soleil et pluie où l'on devine l'influence de Monet. Mais je me fais un plaisir de vous montrer ce qu'est le luminisme, mouvement artistique belge qui regroupe les artistes épris de lumière,  à travers cette peinture d'Emile Claus intitulée : Jeunes paysannes au bord de la Lys


Jeunes paysannes au bord de la Lys

Le symbolisme

Fernand Khnopff


Bruxelles musée Fin de siècle Fernand Khnopff : Portrait de Germaine Wiener
Fernand Khnopff : Portrait de Germaine Wiener

Fernand Khnopff, d'origine autrichienne, passe son enfance à Bruges, souvenir qui le marque profondément. Il se passionne pour la littérature, les contes de Flaubert, Leconte de Lisle, Baudelaire et entre à l'académie de Bruxelles où il découvre les oeuvres de Gustave Moreau et d'Edward Brunett.
Il devient portraitiste des milieux bourgeois et est connu pour ses portraits d'enfants pleins de sensibilité et de douceur. Parallèlement, il continue à peindre une oeuvre d'inspiration symboliste, énigmatique, bizarre, peuplée de figures mythiques où revient comme une obsession le visage de sa soeur Marguerite qui lui paraît être la femme idéale.
Ainsi dans le tableau Des caresses une sphinge détenant le secret et le pouvoir de vie et de mort tient enlacé un jeune homme. Celui-ci, l'air sévère, ne semble pas vouloir céder à l'attraction mais il n'est pas n'importe qui, il tient un sceptre surmonté d'une paire d'ailes bleues, c'est Hypnos, le dieu du sommeil et du rêve. Le sommeil et le rêve ne sont-ils pas proches de la mort? 
 Dans Memories chacune des femmes est un instant du passé. Seule paraît réelle la femme en blanc, les autres sont la représentation de ce qu'elle a été à différentes périodes. Pour le composer, Khnopff a utilisé six photos de sa soeur Marguerite.

Bruxelles Fernand Khnopff : En écoutant du Schumann Musée Fin de siècle
Fernand Khnopff : En écoutant du Schumann

Bruxelles Fernand Khnopff : Des caresses Musée Fin du siècle
Fernand Khnopff : Des caresses

Musée Fin de siècle Bruxelles Fernand Khnopff : Memories
Fernand Khnopff : Memories

Vers la modernité

Léon Spilliaert (1881-1946)


Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles Léon Spilliaert : Baigneuse Musée Fin de siècle
Léon Spilliaert : Baigneuse

 Léon Spilliaert est né à Ostende en 1888 et est mort à Bruxelles en 1946. Sa ville Ostende a été un de ses principaux sujets d'étude mais il est allé à Paris où il se lie d'amitié avec Verhaeren et rencontre les milieux symbolistes. C'est un grand lecteur (il travaille chez un éditeur bruxellois) et il lit Maeterlinck, Verhaeren, Nietzsche, Lautréamont, Poe. Ses premières oeuvres portent la nette influence d' Edvard Munch mais il est aussi influencé par les peintres qu'il aime :  Ensor, Khnopff, Van Rysselberhe, Odilon Redon, influence symboliste pour un artiste dont la technique, très personnelle, est déjà profondément moderne.
Les oeuvres admirées au musée Fin de siècle m'ont donné envie de le connaître mieux. J'ai aimé  l'originalité de la composition de ce tableau La digue, ces lignes rectilignes qui donnent l'impression d'étrangeté liée à l'espace, au vide, au silence, à la nuit, cette grande diagonale qui entraîne le regard vers ailleurs, vers l'infini, ce jeu des couleurs entre le noir, le jaune et le beige;  ou encore dans la Baigneuse, les contrastes entre l'escalier abrupt en premier plan et les courbes de l'eau aux formes japonisantes. J'ai été sensible au mystère de ces tableaux mais aussi au tragique, à la perception que l'humain y est, soit écrasé (la contreplongée de la baigneuse) soit absent (seule la cabane indique qu'il y a de la vie dans La digue).

Bruxelles Léon Spilliaert :La digue Musée fin de siècle
Léon Spilliaert : La digue


et pour finir  voici deux oeuvres de peintres français que j'ai particulièrement aimées :

 Edouard Vuillart


Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles Musée Fin de siècle Edouard Vuillard : les deux écoliers
Edouard Vuillard : les deux écoliers

Gauguin

Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles  Musée Fin de siècle Paul Gauguin : le calvaire breton
Gauguin : le calvaire breton



dimanche 24 janvier 2016

Bruxelles : Les musées royaux des Beaux-Arts : Musée des Vieux maîtres

La petite fille à l'oiseau mort (source)
 La fillette à l'oiseau mort au musée des Vieux Maîtres de Bruxelles est un tableau de l'école flamande du XVI siècle. La beauté de la fillette, la clarté de ses yeux gris bleu, le regard intense, le sérieux de ce visage délicat qui a encore les rondeurs de la petite enfance, tout contraste avec le sujet du tableau qui rend compte de l'interrogation de l'être humain face à la mort. La petite fille a-t-elle compris l'aspect définitif de la mort? Retient-elle ses larmes? Ou a-t-elle encore l'incompréhension de la jeunesse face à la mort? La blancheur candide de la robe et de la coiffe se détache sur le fond noir, pour mieux nous dire que toute chair est promue à la corruption, que la beauté doit disparaître un jour, que nous sommes tous éphémères..

 Le mont des Arts

En montant vers le Mont des Arts

Le Mont des Arts, à Bruxelles, est un pôle artistique important qui concentre dans un seul bâtiment, trois musées des Beaux-Art, le musée des Vieux Maîtres, celui consacré à Magritte et le musée Fin de Siècle. Un bémol : il n'y a pas musée d'art contemporain pour l'instant, ce qui est une lacune de taille. 
Si vous y ajoutez, juste en face, dans un autre édifice art nouveau, le musée de la musique, vous comprendrez que c'est un lieu de Bruxelles passionnant.

 Le musée des Vieux Maîtres

Bruxelles Vierge à l'enfant de Quentin Metsys musée des Vieux maître au Mont des Arts
Vierge à l'enfant de Quentin Metsys
 Le musée des Vieux Maîtres expose des peintures du XV au XVIII siècle avec quelques oeuvres du début du XIX siècle, de Metsys, Van Weyden, Jérome Bosch, Brueghel à Rubens, Ruysdael Hals, Rembrandt, Van Dyck , Jordaens et david.
Comme je ne peux tout vous montrer, j'ai choisi quelques uns de mes tableaux préférés parmi les oeuvres du XV au XVI siècle.

Le maître de la légende de Sainte Lucie (dernier quart du XV siècle)

Virgo inter Virginespar le  Maître de la légende de Sainte Lucie bruxelles musées royaux des beaux-arts
Musée des Anciens Maîtres : Maître de la légende de Sainte Lucie Virgo inter Virgines
On ne connaît pas le nom du Maître de la légende de Saint Lucie.  Il existe plus de 25 scènes de la vie de Sainte Lucie qui peuvent lui être attribuées et qui sont disséminées partout dans le monde (Los Angeles, Washington, Mineapolis, Bruges, Pise..) Celui de Bruxelles s'intitule : Virgo inter Virgines : Vierge parmi les vierges. Le maître a certainement dirigé un  important atelier à Bruges dans le dernier quart du XV siècle, comme le prouve l'arrière plan de ces tableaux qui représentent différents stades de construction du beffroi de la ville.
Sainte Lucie a une robe vert clair. Elle est assise derrière la vierge qui est assise, tenant un livre sur ses genoux. Elle expose ses yeux arrachés dans un plat.

Brixelles Musée des Anciens Maîtres : Maître de la légende de Sainte Lucie les yeux arrachés de Sainte Lucie
Les yeux de Sainte Lucie (détail)
Bruxelles : Musée des Anciens Maîtres : Maître de la légende de Sainte Lucie d'étail le visage de Sainte Lucie
Sainte Lucie à gauche (détail)
Chaque jeune fille représente une sainte, certaines avec les attributs de leur martyre. Je ne les reconnais pas toutes et certains symboles m'échappent. Mais au-delà de l'histoire religieuse, j'aime  cette scène qui montre des jeunes filles réunies autour d'un bébé, dans un décor champêtre, devant des massifs de fleurs symboliques. Le détail des coiffures, la beauté de ces visages paisibles et recueillis, la luxuriance des étoffes, l'harmonie des couleurs, font oublier le futur tragique de ces femmes pour ne retenir que ce moment privilégié autour de l'Enfant.

Hans Memling (1435_1494)

Le maître de la légende de Saint Lucie a subi l'influence de Hans Memling. On peut voir dans le tableau suivant de Memling : La vierge et l'enfant,  les ressemblances existant entre ces deux peintres.
Hans Memling est un peintre primitif flamand né à Seligenstadt en Allemagne vers 1435-1440 et mort à Bruges en 1494.

Vierge à l'enfant de Memling

Quentin Metsys (1466-1530)

Quentin Metsys est un peintre flamand de l'école d'Anvers. Il est né en en 1466 à Louvain et est mort à Anvers en 1530. Le musée de Bruxelles présente ce grand et très beau triptyque.
Triptyque de Metsys : détail au centre la famille d'Anne Bruxelles Musée des vieux maîtres.
Triptyque de Quentin Metsys

A gauche, un ange prédit à Joachim la naissance de l'enfant; Au centre la famille de Sainte Anne; A droite, la mort de la Vierge.

Triptyque de Metsys : détail au centre la famille d'Anne Musée des vieux maîtres bruxelles
Triptyque de Metsys : détail au centre la famille d'Anne
Sainte Anne, la Vierge et tous les saints personnages qui l'entourent ont des visages doux, les yeux à demi fermés, comme en extase, dans un pose un peu hiératique. Mais Metsys peut être  aussi un portraitiste de talent et même un caricaturiste quand il représente des personnages incarnant le mal.

Triptyque de Metsys : L'annonciation à Joachim  panneau de gauche Bruxelles
Triptyque de Metsys : L'annonciation à Joachim
Triptyque de Metsys : La mort de la Vierge panneau de droite Bruxelles
Triptyque de Metsys : La mort de la Vierge

Jérome Bosch (1450_1516)

Hiéronimus van Aken, dit Jérôme Bosch,  est un peintre néerlandais, membre de l'Illustre confrérie de Notre-Dame.

Bruxelles Jérome Bosch : triptyque de la Tentation de Saint Antoine Musée des Vieux Maîtres
Jérome Bosch : triptyque de la Tentation de Saint Antoine
Le tableau fait référence à La légende dorée de Jacques de Voragine qui raconte la tentation de Saint Antoine au désert, en Egypte.

Jérome Bosch : la tentation de Saint Antoine (détail) Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles Bruxelles
Jérome Bosch : la tentation de Saint Antoine (détail) Bruxelles musée des Vieux maîtres
 Panneau de Gauche: Antoine transporté dans les airs est fouetté par des diables. Après sa chute, il marche sur le pont, courbé, soutenue par des moines. Le pays est peuplé d'êtres monstrueux et d'objets dont le symbole n'est pas toujours évident.

Panneau central : Le vieillard est au centre du tableau; il est entouré de personnages étranges, mi-humains mi-animaux. A côté de lui, tous accourent, pauvres, infirmes, monstres, vers une table ronde où l'on sert à boire. Mais le saint ne les regarde pas puisqu'il est tourné vers nous et désigne de la main la voie suivie par Jésus Christ. A l'arrière plan, les flammes qui détruisent un village  semblent faire allusion à une scène de guerre. L'eau sale, trouble, qui coule au premier plan, au bas du tableau, sort de grands canalisations, gigantesques égouts ou portes menant à l'Enfer?

Panneau de droite :  Des femmes nues qui représentent la tentation de la chair apparaissent à Saint Antoine. Celui-ci ne les  regarde pas mais lit la bible. A nouveau, une table invite à la boisson qui est le symbole de la luxure. 
Dans ce tableau l'imagination de Jérome Bosch semble sans limites. Il  invente des créatures qui semblent tout droit sorties des pires cauchemars.
Jérome Bosch : la tentation de Saint Antoine (détail) Bruxelles musée des Vieux maîtres
Jérome Bosch : la tentation de Saint Antoine (détail)

Pierre Brueghel L'Ancien (1525_1569)

Pieter Brueghel ou Bruegel dit l'Ancien est un peintre brabançon né vers 1525 et mort en 1569 à Bruxelles

 La chute des anges rebelles

Pierre Brueghel l'Ancien : la chute des anges rebelles Musée des Vieux maîtres de bruxelles
Pierre Brueghel l'Ancien : la chute des anges rebelles
Dans La chute des anges rebelles, Pierre Brueghel est grandement influencé par Bosch et son imagination qui peuple ce tableau cauchemardesque est tout aussi délirante. La scène présente un luxe de détails grotesques, de diables monstrueux que combattent les anges.

Pierre Brueghel l'Ancien : la chute des anges rebelles détail  Musée des Vieux maîtres de bruxelles
Pierre Brueghel l'Ancien : la chute des anges rebelles détail
Pierre Brueghel l'Ancien : la chute des anges rebelles détail  Bruxelles
Pierre Brueghel l'Ancien : la chute des anges rebelles détail

 Le dénombrement de Bethléem

Le dénombrement de Bethléem qui représente l'entrée de la Vierge, Joseph, l'âne et le boeuf, est mon tableau préféré dans cette salle consacrée à Pierre Brueghel l'Ancien et à son fils Pierre Brueghel le Jeune.
Pierre Brueghel l'Ancien :  L'entrée à Bethléem Musée des Vieux maîtres de Bruxelles
Pierre Brueghel l'Ancien : Le dénombrement de Bethléem

 Le tableau décrit un passage de l'Evangile selon Saint Luc où Marie, enceinte, et Joseph, vont se faire enregistrer comme le veut la loi romaine.
La scène est biblique et pourtant, replacée dans le contexte de ce village flamand, elle frappe par son réalisme, le nombre de détails qui montrent la vie quotidienne des habitants. Elle offre des renseignements sur le climat, l'habitat, le transport des marchandises, les occupations de ces gens, tout un peuple laborieux, la préparation du repas, les disputes entre adultes, les jeux d'enfants sur le canal gelé. C'est une scène tellement vivante, animée, curieuse, avec un atmosphère particulière due à la neige, à la glace, aux arbres dépouillés. J'adore!

Pierre Brueghel l'Ancien :  L'entrée à Bethléem détail    Musée des Vieux maîtres de bruxelles
Pierre Brueghel l'Ancien : Le dénombrement de Bethléem détail

Bruxelles Pierre Brueghel l'Ancien : Le dénombrement de Bethléem détail
Pierre Brueghel l'Ancien : Le dénombrement de Bethléem détail

Pierre Brueghel l'Ancien :  L'entrée à Bethléem détail    Musée des Vieux maitres de Bruxelles
Pierre Brueghel l'Ancien : Le dénombrement de Bethléem détail

Combat de Carnaval et de Carême

Pierre Brueghel : Combat de carnaval et de Carême

Dans Le combat de Carnaval et de Carême, Pierre Brueghel l'Ancien place au centre de la scène le Carnaval représenté par un homme gras, bedonnant et rubicond, assis sur un tonneau de vin,brandissant une broche et, lui faisant face, Carême, chevalier à la triste figure, long, maigre et blême, assis sur une chaise, transporté sur un chariot et tendant une palette avec deux poissons.

Pierre Brueghel l'Ancien : Au centre le Combat de Carnaval et de Carême (détail)
Pierre Brueghel l'Ancien : Du côté du Carnaval et de Carême (détail) Bruxelles
Pierre Brueghel l'Ancien : Du côté du Carnaval  (détail)

Pierre Brueghel l'Ancien : le combat de carnaval et carême : du côté deCarême (détail)
Pierre Brueghel l'Ancien : Du côté de Carême  (détail)

 Le tableau reprend cette division : A gauche c'est carnaval, on porte des masques, des costumes fantaisistes, on s'énivre, on prépare des gaufres, on ripaille, on joue, on danse sur des airs de musique. Les mendiants et les infirmes y sont légion. A droite, on sort de l'église, vêtus de noir,  on donne l'aumône, on achète du poisson pour faire maigre, on meurt de faim. La misère est représentée par un cadavre squelettique allongé à même le sol, des infirmes ou malades. D'un côté la licence, de l'autre l'austérité; d'un côté la vie païenne, de l'autre la vie religieuse.