Et voilà le dernier bilan du challenge Jack London que j'avais laissé ouvert pour ceux qui avaient manquéde temps et pour les passionnés. C'est Ta loi du ciné blog de Dasola qui a été le plus assidu et a clôturé la dernière lecture. Merci à lui ! Et merci à toutes et tous d'avoir participé à ce challenge et d'avoir partagé avec moi vos découvertes sur ce grand écrivain américain.
Nous avons été nombreux à découvrir toutes les facettes de son oeuvre et son étendue, oeuvre que l'on croit bien souvent limitée à ses récits du Grand Nord. Nombreux aussi à avoir été frappés par ses contradictions, socialiste engagé qui prône la fraternité et la solidarité mais raciste, marqué par le colonialisme, égalitaire mais qui a le culte de la survie du plus fort. Féministe pourtant et très en avance sur son temps quant à sa manière d'envisager le rôle de la femme. Son épouse Charmian en est l'exemple ! Une oeuvre riche et prolixe écrit par un homme tourmenté, qui meurt jeune, détruit par ses excès !
Été 1913. Depuis sa sortie de prison, Ed Morrell se bat pour que son ami Jacob Heimer échappe à la peine de mort. Impressionnée par la détermination de cet homme dans son combat, Charmian London, l’épouse du célèbre écrivain Jack London, invite Ed dans leur ranch, La Maison du Loup, dans l’espoir que la rencontre entre les deux hommes provoquera chez Jack, en mal d’inspiration, une étincelle. Il n’est guère étonnant que la nature insoumise d’Ed Morrell, sorte de Robin des Bois ayant purgé quinze ans dans les geôles de San Quentin et devenu, après sa libération, un activiste engagé dans la réforme du système pénitentiaire, ait attiré Jack London l’écrivain de la liberté. Benoit Solès qui s’est déjà mesuré à des figures hors du commun a eu l’excellente idée de réunir sur scène ces trois personnages d’autant que, maintes fois portées à l’écran, les œuvres et la vie de Jack London n’ont que rarement fait l’objet d’adaptations théâtrales.
En 2019, la pièce de Benoît Solès, auteur et comédien : La machine de Turing (4 Molières 2019), et du metteur en scène Tristan Petitgirard, avait obtenu un tel succès que je n’ai pu aller la voir, le spectacle étant complet jusqu’à la fin du festival ! C'est la première motivation pour que j’aille voir cette pièce La maison du loup représentée au théâtre Le Chêne Noir, cette année, où ils étaient à nouveau réunis ! Et puis, après le challenge Jack London, ici, dans mon blog, et ma lecture de sa dernière oeuvre Le vagabond des étoiles, j’avais très envie d’assister à ce récit qui imagine la genèse du roman !
Benoît Solès raconte la rencontre de Jack London avec Edward Morell, repris de justice, condamné à perpétuité pour avoir cambriolé la Southern Pacific Railroad, enfermé dans la prison de Saint Quentin, Californie. Victime des sévices infligées aux réfractaires, il est gracié en 1908. Il milita ensuite à sa sortie de prison pour la réforme des pénitenciers. Invité par Charmian, l’épouse de Jack London, Ed Morell arrive à la Maison du loup, domaine californien des London. Charmian porte à bout de bras son grand homme, accro à la morphine et qui sombre dans l’alcool, incapable d’écrire une ligne, l’imagination tarie, la volonté annihilée. Elle cherche ainsi à ranimer la flamme de l’écriture, seule survie possible pour l’écrivain. Effectivement, Jack London se remet à écrire et c’est la parution de The Star Rover en 1915, dont l’influence considérable provoqua la réforme du système judiciaire et carcéral californien, véritable chant du cygne littéraire et politique de London qui meurt en 1916. Mise en scène par Tristan Petitgirard, La maison du loup, est un spectacle qui m’a beaucoup touchée tant on sent la souffrance de ces personnages tourmentés, Charmian qui ne peut avoir d’enfant après la mort de son bébé, Jack London, en pleine auto-destruction, en proie à ses démons. Superbement interprétés, ils nous touchent par la violence de leurs propos, leur désespoir, par leur courage, leur engagement pour le bien, mais aussi leurs faiblesses et leurs contradictions : Jack London, le socialiste, et ses folies de grandeur, qui se fait construire une maison de 26 pièces avec neuf cheminées… qui parle de justice et d’égalité mais développe le culte de la volonté, légitimant ainsi la survie du plus fort.
A souligner la beauté des jeux de lumière et des projections sur une toile de fond qui nous transporte avec les chercheurs d’or dans les neiges du Konklide, sur l’océan déchaîné où vogue le Snark, sur la chaloupe des pêcheurs de perles, sur laquelle le jeune London s’est fait pilleur d’huîtres - musique de l’opéra de Bizet en leitmotiv - ou dans les dédales des couloirs du pénitencier, retraçant ainsi la vie de l’écrivain, son humanité torturée, et ses oeuvres majeures ! Un très beau spectacle, un coup de coeur !
14 h 30 La maison du loup Le chêne Noir festival 2021
Auteur Benoit Solès Interprètes / Intervenants • Metteur en scène : Tristan Petitgirard • Interprète(s) : Benoit Solès, Amaury de Crayencour, Anne Plantey • Scénographie : Juliette Azzopardi • Illustrations : Riff Reb's • Animation : Mathias Delfau • Musique : Romain Trouillet • Costumes : Virginie H • Lumières : Denis Schlepp • Assist. m. en sc. : Léa Pheulpin • Assist. scéno. : J.-B. Thibaud
Atelier Théâtre ActuelL-R-20-1927 Coproduction : Morcom Prod, Théâtre Rive Gauche, Fiva Productions, Label Cie. Coréalisation Théâtre du Chêne Noir
Les pêcheurs de Perles de Bizet "Je crois entendre encore" Alain Vanzo, l'opéra préféré de Jack London
Voir les billets sur le roman : Le Vagabond des étoiles
Voici le quatrième bilan du challenge Jack London. Merci à tous et toutes pour vos participations! je pensais qu'il était peut-être temps de fermer ce challenge, certains d'entre vous avouant leur lassitude. Et puis non ! Beaucoup soufflent un peu mais ont l'intention de continuer leur lecture.
Donc avis aux participants et à ceux qui auraient envie de s'inscrire maintenant, il est toujours temps, l'aventure London continue jusqu'à la fin Mars 2021 et plus si vous le désirez.
Pour ma part, j'aimerais bien relire les livres de mon enfance, L'appel de la forêt et Croc blanc, que j'ai laissés de côté au début du challenge pour découvrir le London qui m'était inconnu.
Je
rappelle en quoi consiste ce challenge : Il s'agit de découvrir et de
commenter des romans, des nouvelles et des essais de Jack London. On
peut aussi lire des BD, voir des films qui sont des adaptations de ses
oeuvres, et s'intéresser à sa biographie.
La seule contrainte est de venir mettre un lien
dans mon blog pour que je puisse noter les oeuvres lues et venir vous lire. (Pour trouver
la page ou déposer les liens, cliquez sur la vignette du challenge Jack
London dans la colonne de droite de mon blog).
Les titres les plus lus
Dans les livres les plus lus et les plus appréciés il y a son romanen partie autobiographique Martin Eden considéré bien souvent comme son chef d'oeuvre. 6 billets Miriam a présenté aussi la critique du film de Pietro Marcello, l'adaptation moderne du livre.
Sa nouvelle Construire un feu 6 billets dont deux sur la BD de Chabouté, magnifique adaptation de cette nouvelle.
Son essai Le peuple d'en bas ou le peuple de l'abîme, un témoignage réaliste et poignant de la misère du peuple à Londres 5 billets
Le vagabond des étoiles, le roman qui a permis la réforme les conditions de détention dans les pénitenciers.Marylin présente une belle adaptation du livre avec la BD de Riff Reb. 5 billets
Lu pendant la pandémie son roman d'anticipationLa peste écarlate a frappé les esprits et la comparaison avec notre époque a été très intéressante. 4 billets
Et puis...
Lili, elle est la seule a voir lu ce roman La vallée de la lune, a peiné à le terminer et les idées de Jack London lui ont donné la nausée !
Après quelques mois de lectures assidues et nombreuses, le challenge Jack London est en train de battre de l'aile, certaines lectures ayant lassé les plus fidèles lectrices. Je dois dire, pour mon cas personnel, que me suis réjouie de découvrir certains aspects d’un Jack London que je ne connaissais pas, une grande diversité dans les genres du récit, dans les thèmes, les pays explorés… mais j’ai été indignée par certaines idées propres à la majorité de ses écrits : le racisme et l’affirmation toujours réitérée de la prétendue supériorité de la « race » anglo-saxonne. Il y a de quoi en être découragé(e) même si Jack London est souvent plein de contradictions : raciste et pourtant, certains de ses personnages récurrents, courageux, fidèles en amitié, sages, sont des amérindiens tels Malemute Kid dans le grand Nord ou dans les mers du sud, le canaque Otoo, homme bon et doux. Socialiste défendant les misérables, il admire l’homme fort, qui, selon Darwin, triomphera de la sélection naturelle. Un curieux mélange. Pourtant, Jack London est féministe - avant la lettre - et dans L’aventureuse, il pousse très loin sa conception de la femme libre, indépendante, et se montre ainsi très en avance sur la société.
L’action se passe dans les îles Salomon. David Sheldon est un colon anglais qui gère une plantation en train de devenir fructueuse grâce à ses soins mais il tombe gravement malade. Or, ses employés, des autochtones qui sont traités comme des esclaves, sont sur le point de se révolter. Arrive dans l’île une jeune femme, américaine, belle, fière, intelligente, accompagnée de Tahitiens qui sont sous ses ordres. Joan Lackland, élevée par un père progressiste, sait se servir du lasso et du colt, gréer un navire, diriger un schooner dans les mers du sud, jouer du piano, parler art et littérature, Elle soigne et guérit Sheldon, mate l’insubordination des indigènes. Mais lorsqu’elle décide d’être propriétaire de sa propre plantation, elle se heurte aux principes des hommes de sa classe, David Sheldon en tête, qui estiment qu’une femme ne peut réussir toute seule et que vivre sans être mariée serait une inconvenance. Avant les gens me cornaient aux oreilles que le mariage était le seul but d’une femme dans la vie : adieu le romanesque ! Mais la ruine de mon père m’a plongée dans l’aventure Il faudra à Joan beaucoup de caractère pour défendre son indépendance, refuser le mariage, montrer ce dont elle est capable et obtenir le respect. Et il faudra à David Sheldon beaucoup d’aventures, de dangers à surmonter, d’admiration et d’amour envers la jeune fille pour évoluer et être moins conventionnel, moins conservateur et étroit d’esprit en ce qui concerne la femme. L’aventureuse serait une merveilleux roman d’aventures s’il n’était pas basé sur un racisme affirmé. Sur cette plate-forme gisaient côte à côte, pressés les uns contre les autres, une vingtaine de noirs. Il était facile de constater, au premier coup d’oeil, qu’ils se situaient au bas de l’échelle humaine. Leurs figures étaient bestiales, asymétriques, leurs corps laids et simiesques.
Il est vrai que les peuples des îles Salomon étaient, pour certains, cannibales, donc ils faisaient peur. Ils étaient tous très hostiles aux blancs qui leur prenaient leur terre, et les faisaient travailler dans des conditions dignes de l’esclavage. Et cela, c’est légitime, on les comprend ! Que London, socialiste, ne le comprenne pas, voilà qui est surprenant et décevant ! Mais c’est là qu’interviennent ses contradictions : le peuple anglo-saxon est supérieur donc il doit conquérir le monde Et la volonté du blanc pénétra la basse intelligence de l’indigène avec un force impétueuse… et les noirs sont des êtres inférieurs que l’on doit « bien traiter » mais faire obéir !
Voilà qui vous gâche tout le plaisir de lire !
Je ferai bientôt le quatrième bilan (et peut-être dernier) du challenge Jack London, encore que j'aurai peut-être envie de lire le Snark avant de m'arrêter et qui sait ? de relire les livres qui ont marqué mon enfance : Croc Blanc et l'Appel de la forêt. Je verrai et vous ?
Le Konklide, pays de la ruée vers l'or décrit par Jack London (source)
Troisième bilan du challenge Jack London. Merci à toutes pour vos participations!
Je
rappelle en quoi consiste ce challenge : Il s'agit de découvrir et de
commenter des romans, des nouvelles et des essais de Jack London. On
peut aussi lire des BD, voir des films qui sont des adaptations de ses
oeuvres, et s'intéresser à sa biographie.
On peut s'inscrire à tout moment à ce challenge, il durera de Mars 2020 à Mars 2021; il suffit d'avoir envie de
lire au moins UN livre de l'écrivain et pour les passionnés autant que
vous le désirez.
La seule contrainte est de venir mettre un lien
dans mon blog pour que je puisse noter les oeuvres lues et venir vous lire. (Pour trouver
la page ou déposer les liens, cliquez sur la vignette du challenge Jack
London dans la colonne de droite de mon blog).
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Jack London dont nous découvrons la diversité des thèmes, récits autobiographiques, romans d'anticipation ou retour dans le passé préhistorique, aventures dans le Grand Nord au moment de la ruée vers l'or, voyages dans les îles des mers du sud, dénonciation des bas-fonds, des prisons, dans une lutte socialiste contre la misère... Il est pourtant souvent
plein de contradictions. Il peut-être raciste, persuadé de la
supériorité de la "race anglo-saxonne"sur les autres, et dénoncer le
colonialisme féroce des blancs. En tant que socialiste il défend les
exploités, les misérables, mais il cultive l'image de l'homme fort qui
survit aux faibles selon les théories de l'évolution de Spencer, et celles de Darwin.