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vendredi 13 décembre 2013

Les Plumes d'Asphodèle : Le Temps


Allégorie de la Vanité de Hans Memling



Catherine Millet : Sur un fil : source
                         Le Temps

Le temps comme un miroir réfléchissant sans cesse
Rouge contemplation d'un soleil triomphant
En doux frémissement qui ravit ma jeunesse
Fait couler dans ses doigts en lent ruissellement
Les graines de rosée de la Déesse inquiète,
Nature ensorceleuse à la fleur vénéneuse,
Ô bouquet éphémère, lumière sulfureuse
Opiniâtre miroir érodant la beauté
Le Temps comme un piano qui exhale sa peine
En soupirs douloureux pleins de délicatesse
interprète pour nous une nocturne vaine.
Et nous voici pantins, fragiles silhouettes,
Funambules du ciel dans sa beauté céleste
vacillant sur le fil des planètes bleutées.
La flamme intérieure bientôt sera soufflée
Et le miroir vivant de l'humaine faiblesse
Ternira dans le soir son lent balbutiement.





La montre molle Salvador Dali



Vanité de Philippe de Champaigne





Poème composé pour Les Plumes d'Asphodèle avec les mots imposés suivants  :
Miroir, nature, nocturne, lumière, vénéneux, délicatesse, piano, contemplation, ensorceleur, temps, bouquet, éphémère, intérieur, sulfureux, déesse, rouge, couleurs, ruissellement, ravir, rosée.