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vendredi 1 juin 2012

René Manzor : Les âmes rivales




Les âmes rivales sont présentés comme un thriller surnaturel. Thriller parce que vous allez vivre avec ce roman des aventures angoissantes, des péripéties violentes,  poursuites, meurtres,...  Surnaturel parce que le "psychopathe", si on peut l'appeler ainsi,  n'est pas ici un simple mortel mais un fantôme qui se réincarne au cours des siècles pour retrouver la femme qu'il  a toujours aimée mais qui lui échappe toujours, amoureuse d'un autre.
Le récit commence en Louisiane dans les années 1970 et continue à New York. Cassandre une fillette d'une douzaine d'années est poursuivie par une ombre qui dit se nommer Jahal et être un ancien guerrier amérindien.  La fillette terrifiée se confie à un prêtre qui ne peut rien pour elle même s'il cherche à la protéger. Dix ans, après Cassandre tombe amoureuse de Thomas, ce qui déchaîne la colère du fantôme qui reconnaît en lui son âme rivale, celui qui l'a toujours supplanté dans le coeur de sa bien-aimée. Et pour cette raison, Jahal est prêt à tuer! C'est ainsi que commence le récit qui se poursuit jusqu'à notre époque.
Après cela l'écrivain qui a une imagination sans faille concocte une rocambolesque histoire avec doubles réincarnations que je vous laisse la surprise de découvrir. Je vous avoue que j'ai eu du mal à adhérer au récit et même que je n'y suis pas parvenue du tout! Mais c'est de ma faute, je me rends compte que j'ai parfois du mal avec les thriller, il y a quelque chose en moi qui se rebiffe : peur d'avoir (trop) peur, peur aussi que le thriller joue un peu trop sur les tendances et curiosité morbides qui est en chacun de nous! Bref! je n'ai pas envie d'adhérer à un livre pour de mauvaises raisons alors mon esprit entre en résistance et c'est dommageable pour la bonne continuation de ma lecture! Et, en plus, un thriller avec des fantômes!  Là aussi, la réincarnation, ce n'est pas pour moi! Je n'ai pas pu marcher! Alors me direz-vous qu'est-ce que tu fabriques avec ce genre de livres? Rien du tout! C'est une erreur! Le titre m'avait plu et la première de couverture aussi avec sa belle photo du pont sous la neige et puis j'aime bien découvrir de nouveaux auteurs, enfin cela se passait à New York!
Pourtant, pour les amateurs du genre, je dois reconnaître à René Manzor des talents de conteur, son livre est correctement écrit. Donc si cela vous dit je fais de ce roman un livre voyageur pour lui donner une autre chance!




Merci à Dialogues croisés et aux éditions Kero

jeudi 1 mars 2012

Sophie Chaveau : Fragonard et l'invention du Bonheur

Fragonard : La lectrice (le fameux jaune de Fragonard)


 Quatrième de couverture :
Paris 1761, dans le rougeoiement crépusculaire de la monarchie, une couleur nouvelle apparaît, un "jaune vie" éclatant, qui va révolutionner d'un sourire l'art pictural.
Frangonard invente le bonheur... et Sophie Chauveau, avec le talent si particulier qui est le sien, brosse avec un formidable luxe de détails, la fresque foisonnante et méconnue de ses soixante-quatorze années d'existence. Du soleil de Grasse aux ruelles lugubres de la capitale, des ateliers de Chardin ou Boucher à l'école de Rome, d'un Louvre totalement inconnu, véritable cité des artistes, aux intrigues assassines des salons du Paris pré-révolutionnaire, des horreurs de la Terreur aux diktats imprévisibles de l'Empire, Jean-Honoré Fragonard traverse miraculeusement un demi-siècle de chaos.
Eternel amoureux d'une famille recomposée très particulière et de la ribambelle d'animaux qui l'entoure, Fragonard est le jouet des caprices des puissants mais ne se soumet qu'à son seul désir : peindre. Précurseur des impressionnistes, premier conservateur du futur musée du Louvre par la grâce de Napoléon avec le soutien actif de David, il pose un regard nouveau sur l'amour.-, ivre de couleur et de lumière."Frago" comme il signe lui-même ses oeuvres, aura toujours choisi la voie faussement futile de la légèreté. Certains historiographes de l'art ne lui ont jamais pardonné. Sophie Chauveau balaie leurs doutes avec jubilation et une profonde tendresse.



 Fragonard : les heureux hasards de l'escarpolette


Si j'ai choisi de lire Fragonard, L'invention du bonheur, de Sophie Chaveau, c'est pour deux raisons. J'avais beaucoup aimé sa Passion Lippi et le titre du livre choisi, dans le cadre du challenge de Calypso, devait contenir le mot bonheur. 

 Par contre, je n'étais pas, à l'origine, particulièrement attirée par ce peintre. Si j'apprécie les portraits de Fragonard comme celui de la Lectrice, je n'aime pas particulièrement ses grands tableaux ou ses oeuvres  légères et surtout le style Rococo qui au XVIII ème siècle regroupe en France, à côté de Fragonard,  Watteau, Boucher, Greuze... Ce qui ne m'a pas empêchée de découvrir avec plaisir la vie de tous ces peintres et leur conception picturale car Sophie Chaveau  connaît avec précision cette période artistique et sait la faire revivre.
Le Rococo touche tous les arts, l'architecture en particulier, l'ameublement, la peinture et vient de la fusion du baroque italien et du style rocaille à la française, reprenant des ornementations des grotesques de la Renaissance : feuillages, masques, coquilles, dragons. Le mouvement s'envole, les lignes serpentent, s'enroulent, sinuent. Ce style foisonnant dont les sujets sont souvent érotiques et légers est le reflet d'une société libertine qui oublie les maux de ce siècle en se divertissant, en s'adonnant aux plaisirs, aux fêtes galantes ; une société aristocratique qui refuse de voir l'orage qui menace préfigurant la révolution. Une société qui invente le mot bonheur et dont Fragonard est le plus illustre des représentants.  Car il faut bien reconnaître que Fragonard, est un grand maître de la peinture,  un peintre exceptionnellement doué et son splendide jaune, inimitable, est un reflet du soleil de sa ville, Grasse, qu'il aimait tant.


Le mérite de Sophie Chaveau est d'avoir raconté une histoire à laquelle on s'intéresse, celle d'un petit garçon né en 1732 à Grasse dans un milieu modeste qui part à Paris avec sa mère pour rejoindre un père joueur et volage qui les avait abandonnés. L'écrivain dresse un beau portrait de cette femme qui pressentant le génie de son fils s'épuise pour qu'il puisse suivre des études de peinture d'abord dans l'atelier de Chardin puis de Boucher. Nous suivons toute sa carrière, sa brillante réussite, quand prix de Rome, il part en Italie, à la villa Médicis, pendant quelques années. Nous partageons son amour des enfants et des animaux qui peuplent  et animent son atelier du Louvre et se retrouvent dans ses tableaux. Fragonard peint toujours dans un joyeux désordre, un tumulte heureux, entouré de sa famille et des amis, artistes qui sont tous réunis dans les résidences délabrées et insalubres du Louvre que le roi consent à mettre à leur disposition.  Nous découvrons sa femme Marie-Anne Gérard-Fragonard, peintre de miniatures, et la soeur de celle-ci, Marguerite Gérard, qui devint un peintre célèbre et mondain sous le Directoire.


Rosalie, la file de Jean-Honoré et Marie-Anne Fragonard

Cette biographie est vivante même si l'on ne distingue pas trop bien les faits avérés de ceux qui sont purement imaginaires. Par exemple, Fragonard a t-il réellement eu un enfant de sa belle soeur Marguerite, bébé que Marie-Anne accepta de faire passer pour son fils, le petit Alexandre-Evariste dit Fanfan? Quelle est la part romancée? Ce qui est sûr c'est que Fragonard fut anéanti par la mort de sa fille chérie, la petite Rosalie, et qu'il cessa de peindre, traversant la Révolution et l'Empire en perdant peu à peu au milieu de la Terreur son goût du bonheur.
Ce qui est certain aussi c'est que Sophie Chaveau aime son personnage, le petit Frago, ce grand peintre qui préfère les thèmes galants et légers plutôt que graves qu'il interprète cependant sans vulgarité. Il est vrai que Fragonard se libérait ainsi des contraintes de l'Académie qui imposait le sujet historique comme Genre noble, ce que le peintre détestait particulièrement. D'autre part l'auteur, comme toujours, parle très bien de la peinture, elle nous fait découvrir les tableaux, la matière, les couleurs, en critique d'art mais aussi avec une chaleur et enthousiasme communicatifs.
J'ai trouvé par contre que la période historique et philosophique était un peu superficiellement traitée et j'aurais aimé, pour une fois, éviter le poncif, de la "petite reine" Marie-Antoinette si innocente marchant vaillamment vers l'échafaud! Mais, bon, c'est un détail qui n'empêche pas de se plonger dans cette lecture agréable  qui nous apprend bien des choses sur l'art du XVIII siècle.

Chardin

 Chardin a été pour Fragonard un bon maître qui tout en laissant libre le jeune artiste lui enseigne son art par imprégnation,  par l'observation. Mais cet apprentissage ne plaisait pas au jeune homme, lui qui rêvait du luxe, de la richesse, de la beauté des modèles féminins, de l'ambiance de l'atelier de Boucher.
Or, il se trouve que parmi ces artistes, c'est justement Chardin que j'apprécie le plus! Sophie Chaveau analyse bien la différence entre ces deux styles de peinture. Elle en parle si bien qu'elle me fait comprendre pourquoi j'aime les tableaux de Chardin alors que je suis pas spécialement attirée par les natures mortes. Chardin choisit des objets modestes, sans gloire, pour sujets de sa peinture, des pots d'étain, des oignons, des fannes de carottes peu importe... et il les peint lentement :

Chardin ôte le brillant des choses pour en extraire la sève, en tirer une autre réalité.... Rendre le relief, les infinies nuances de lumière, la gravité, les mystères des ombres, toutes ces subtilités qu'il ne parvient pas à trouver dans cette fichue assiette ébréchée de Chardin. Tout le jour, il gratte aux côtés du bonhomme à lunettes et à bonnet.... Les mois passent. Pourtant il sent son regard changer. Chardin lui ouvre un autre monde, une autre vision du Monde.


 Jean Siméon Chardin


 François Boucher


Madame de Pompadour

Avec François Boucher, le maître bien aimé de Fragonard, on est loin de l'austérité de Chardin! Fragonard est heureux de l'avoir pour maître et apprécie son caractère affable, l'effervescence  et la joyeuse camaraderie qui règnent dans l'atelier.

Boucher l'a beaucoup fait travailler mais selon sa dernière manière. Celle de sa gloire aux couleurs du badinage, aux humeurs de boudoir... Manière pleine de grâce et de légèreté à la semblance de toutes ces Madame Boucher, sensuelles et roses, de ses angelots dodus et nacrés, et des ciels estompés de crème qui parsèment ses tableaux.



 Jean-Baptise Greuze 

 Greuze :  La malédiction paternelle

 Jean-Baptiste Greuze est un ami qu'il connut à Rome.  Lui aussi un atelier dans la galerie du  Louvre où il aménage avec sa femme qui le trompe à qui mieux mieux et lui fait des scènes violentes. Il n'ose pas répliquer et attend  patiemment  qu'elle en ait fini avec ses amants, cachée derrière un paravent. Tous le méprisent et le blâment :


 Dans toute la galerie on le fuit, et la peinture de Greuze toujours en vogue, commence à sombrer dans un moralisme qui cherche à opposer un démenti à sa vie. Et aux moeurs de sa femme. Ainsi prêche-t-il une petite morale sucrée. Qu'il aimerait tant insuffler à sa mégère.

Greuze :  la cruche cassée qui symbolise la perte de la virginité





 Marguerite Gérard

                                                     
Avec Marguerite Gérard, la belle soeur de Fragonard, retour à une peinture plus froide, plus conventionnelle, bien léchée, très différente de la manière de Fragonard qui n'est plus à la mode.


 Quelques tableaux de Fragonard

Fragonard : La fête de Rambouillet



 Fragonard : très jeune fille jouant avec son chien (La Gimblette)

 Une gimblette est une pâtisserie provençale avec laquelle la fillette attire son chien. Tous les tableaux de jeunes filles plus ou moins dénudée jouant avec leur chien s'appellent désormais des Gimblette.


Merci à Dialogues croisés pour l'envoi de ce livre



dimanche 15 janvier 2012

Terry Prachett : Les romans du Disque-Monde

C'est en 1983 que Terry Prachett, auteur de Fantasy, écrit le premier volume des Annales du Disque-Monde. Le Disque-Monde est  univers imaginaire où règnent les personnages traditionnels de la Fantasy, fées, sorcières, trolls mais détournés par l'absurde et le comique. A travers cet univers Terry Prachett écrit une satire de la société où l'homme et ses comportements sont analysés et tournés en dérision.
Terry Pratchett étant un écrivain très prolixe, j'ai pioché un peu au hasard dans les dizaines de romans qu'il a écrits sur le Disque-Monde, ceux-ci étant divisés en cycle.
j'ai choisi dans le cycle des sorcières une saga pour adolescents qui raconte l'histoire d'une petite fille  Tiphaine Patraque qui vit sur le Causse. Et oui, c'est une sorcière du calcaire même si, comme chacun sait,il s'agit pierre un peu molle sur laquelle  la magie ne prend pas ( en principe!).

Jai lu les deux premiers de la série : Les Ch'tits d' hommes libres  (1) et Un chapeau de ciel (2).


Dans Ch'tits hommes libres, Tiphaine Patraque a neuf ans. Elle est la petite fille de Mémé Patraque, une sorcière qui veille sur le Causse et possède une grande science pour soigner les moutons. Tiphaine, elle, a un art particulier pour fabriquer le fromage. Mais le jour où la Reine enlève son petit frère Tiphaine se met en colère. Elle part à la recherche de l'enfant dans un royaume de neige peuplé de cauchemars qui ont toutes les chances - je veux dire les malchances- de devenir vrais. Elle est aidée en cela par la bande des Mac Nac Feegle appelés aussi Pictsies ou Ch'tits hommes libres. Bref! La vaillante Tiphaine armée de sa poêle à frire devient leur Kelda (leur reine) juste le temps nécessaire à récupérer son frère et au passage un autre garçon, le fils du baron, enlevé lui aussi.

Dans Un chapeau de ciel, Tiphaine a 11 ans. Elle a convaincu ses parents de la placer comme "domestique" chez une vieille dame pour l'aider dans les tâches ménagères, en réalité pour apprendre à devenir sorcière.
 Mais être sorcière, c'est avant tout rendre service aux autres,soigner les maladies et couper les ongles de pieds (malpropres) du vieux voisin valétudinaire. Rien d'exaltant. Cependant quand un dangereux Rucheur s'empare de l'esprit de Tiphaine, il faudra tout le courage et le talent de la fillette, toute la force des Mac Nac Feeegle (imbattables quand ils ne s'arrêtent pas dans un cabaret) et la magie de la plus grande sorcière de tous les temps, Maîtresse Ciredutemps, pour vaincre l'horrible monstre.

Les Mac Nac Feegle sont hilarants, voleurs, menteurs, ivrognes, aimant la bagarre plus que tout! Ils ont un petit pois à la place du cerveau. Ils me rappellent les personanges secondaires des films de John Ford! Ils parlent un drôle de langage (bravo au traducteur Patrick Couton) langage, qui, contrairement à ce que certains croient n'a rien à voir avec du Picard ou du Ch'ti. Lisez-les à voix haute, vous le comprendrez! Certains passages sont d'une drôlerie irrésistible comme lorsque Jeannie la Kelda se met dans la tête d'apprendre à lire à son mari Rob Deschamps.
Tiphaine est une petite fille qui a du caractère et même parfois un (sale) caractère. Elle est curieuse de tout, apprend les mots dans un dictionnaire  et on suit ses aventures avec intérêt. On apprend aussi que la magie ne peut remplacer l'observation, la réflexion et qu'elle doit aider à secourir les autres.
Ces deux livres sont des petits bijoux d'humour décalé à lire sans modération, maman et fille (mais je suppose que cela peut plaire aussi aux garçons), pour un beau partage de lecture, d'émotion et de rire.


Un échantillon du langage des Ch'tits
Malheureusement les Pisctsies étant des individualiste forcenés, chacun avait son propre cri de guerre et Tiphaine ne put ne décrypter que quelques- uns dans ce vacarme :
Qui'ls prennent la vie mais pwint la culotte!
-Et vlan, six sous de mwins!
- Vous preneuz la grand-route et mi vot portaefeuye!
- Peut en resteu que mille!
-Ah! maeteuz-vos cha dans l'trakkan!
.. mais les voix s'unirent peu à peu en un seul rugissement qui ébranla les murs.
-Ni rwa! Ni rinne! Ni djeus! Ni maets! Fini de s'faire avwar!
 
Quelques passages :
Les Mac nac Feegle forment la plus dangereuse des espèce de fées, surtout quand ils sont soûls.  ils volent tout ce qui n'est pas cloué. Si c'est cloué, ils volent aussi les clous. Malgré tout ceux qui ont réussi à les connaître et à survivre affirment qu'ils sont aussi étonnamment loyaux, forts, tenaces, braves et qu'ils ont, à leur façon de la moralité. ( Par exemple , ils ne volent pas ceux qui ne possèdent rien. )
Ce batracien, autrefois avocat (un avocat humain; les batraciens s'en passent sans peine), avait été transformé en, crapaud par une marraine fée qui comptait le changer en grenouille mais faisait mal la différence entre les deux. Il vivait désormais dans le tumulus, où il mangeait des vers et donnait un coup de main aux Feegle pour les sujets de réflexion difficile.
Challenge de Calypso avec Le mot Monde dans le titre


Challenge de Aymeline

jeudi 1 décembre 2011

Magritte, le double secret


 Magritte Le double secret est un album de l'atelier des enfants et musée national d'art moderne du Centre Georges Pompidou dans la collection l'Art en jeu. Ce livre se propose de faire comprendre aux jeunes lecteurs le tableau de Magritte intitulé Le Double secret (1927)et de les faire pénétrer dans l'oeuvre de l'artiste.
Une silhouette se détache  devant une fenêtre. Est-ce un homme? Est-ce une femme? Que pense-t-il? Parle-t-il? Imaginons que l'on regarde à l'intérieur par des petits trous pour connaître son secret. Mystère! c'est l'obscurité absolue! Alors découpons ce visage pour voir à l'intérieur, posons le morceau à côté de la tête et voilà ce que l'on découvre :

Le double secret

Des petits grelots, une série de petits grelots?  Mais qu'est-ce que cela signifie? Le livre amène à une interrogation ludique sur le sens de cette image. Qu'a voulu dire le peintre? On peut imaginer avec l'enfant que la dame (?) a de la musique de la tête, Pourquoi? Parce qu'elle est vide, qu'elle n'a pas de place pour la pensée et le sentiment ou parce qu'elle est gaie, toujours en train de voir la vie du bon côté?
On peut imaginer aussi que l'on  découvre  dans cette tête ouverte autre chose :  L'empire des Lumières (1954), La vie secrète (1928) La Mémoire (1948), Le Modèle rouge (1935) Le Libérateur (1947)

L'empire des lumières

L'album nous amène alors vers d'autres découvertes des oeuvres de Magritte et grâce au découpage du premier tableau nous pouvons emplir la tête du personnage de tout l'univers bizarre et mystérieux  de Magritte.  Il s'en passe des choses dans une tête!


La Mémoire et le Modèle rouge

L'album est donc une exploration agréable et enrichissante de l'univers surréaliste du peintre. Il interroge l'enfant sur le sens de ce qu'il voit autour de lui et peut être prétexte à attiser son imagination.  Pourquoi la maison est dans la nuit en plein jour? Pourquoi la mémoire a-t-elle une tache de sang sur le visage .... ?
Un bel album à partager avec son enfant.


Pour Magritte, peindre était une méthode pour mieux connaître l'existence : des grelots, une pomme verte, des chaussures, une maison, des arbres, les oiseaux, les nuages, le jour et la nuit; tout cela est familier et on ne regarde plus vraiment ce que l'on connaît très bien ou que l'on croit connaître. Si tout à coup les chaussures deviennent des pieds, la pomme devient si grosse qu'elle remplit la pièce, si la nuit tombe au milieu du jour, si une grosse boule flotte dans l'air de la chambre comme une énorme lune, si les grelots tintent dans une tête, alors, on s'arrête... On se dit : Quoi??... que se passe-t-il? Est-ce vraiment une pomme? et les chaussures, et la maison? Ai-je bien regardé? Ai-je réellement bien compris?
Catherine Prat-Okuyama et Kimihilo Okuyama




Les peintures sont comme des fenêtres ouvertes sur un monde qui est notre monde et pourtant, le temps n'y est pas le même que celui de nos montres, les lieux y semblent différents, et ainsi on se réveille, on a presque peur et le secret des choses peut nous apparaître. C. et K. OKuyama


Le mot : secret

lundi 24 octobre 2011

Parlons un peu challenges? (2)

Après Parlons un peu challenge? (1) ICI voici mes autres challenges en cours

La  Lecture

Mon Challenge préféré :   George Sand chez George et moi



J'aimais déjà George Sand avant de commencer ce challenge : ses romans, bien sûr, mais aussi la femme, avec ses idées socialistes, généreuses, malgré son rang social qui aurait pu faire d'elle une privilégiée, préoccupée seulement du bien être et du confort de sa classe sociale. Il me plaisait aussi qu'elle lutte par ses écrits et son attitude pour le statut des femmes. Avec ce challenge,  j'ai été carrément bluffée en découvrant les multiples facettes du talent de l'écrivaine qui aborde tous les thèmes, tous les genres aussi. Bravo à George, donc, qui a initié ce challenge et qui nous fait profiter aussi de ses grandes connaissances sur Sand avec ses billets du samedi sandien intéressants et détaillés.
 Pour ce challenge J'ai lu 12 romans ICI et.. ce n'est pas fini!


 Le Challenge Nature Writing chez Folfaerie 


Hélas! je suis venue un peu trop tard à ce challenge qui va bientôt finir.  Mais il aura eu l'immense mérite de me faire découvrir de très beaux livres et des auteurs que je ne connaissais pas. Bien sûr, je ne vais pas m'arrêter en si bon chemin!
J'ai lu cinq livres pour l'instant de Pete Fromm, Edward Abbey; Gerard Donavan, David Vann : ICI. je vais bientôt lire des nouvelles de Jack London, l'auteur vénéré de mon enfance.
 Merci à Folfaerie, blog Au coin du feu, pour cette belle découverte .


La littérature fait son cinéma chez Will dans Kabaret culturel


 Je viens à peine de découvrir le challenge de Will qui unit la passion de la lecture à celle du cinéma. C'est donc pour moi! Et j'ai choisi tout de suite la catégorie supérieure, grande actrice! Une belle idée!
Mes participations sont ICI


Le challenge Carol Oates chez George



Je l'ai choisi car j'aime cette écrivaine depuis le jour où je l'ai découverte avec  deux romans qui restent pour moi ces chefs d'oeuvre : Nous étions les Mulvaney et Chutes. Oates a été pressentie plusieurs fois pour le prix Nobel de littérature et le mériterait bien. Elle  a une puissance d'analyse des personnages et de la société extraordinaires et ses romans sont cruels parce que sans concession. Sa lecture me donne souvent l'impression de recevoir une volée de coups et c'est pourquoi j'ai besoin d'arrêter parfois de la lire. Mais c'est pour mieux repartir car c'est une vraie vision de la société que nous donne Oates  et elle nous parle de la nature humaine.. Encore une bonne idée de George. j'ai lu 10 romans ICI

Le challenge Nouvelles de Sabbio



L'art de la nouvelle est extrêmement difficile. Normalement, je ne suis pas très nouvelles, moi qui aime les romans et les gros pavés! Souvent les nouvelles me déçoivent car elles me laissent en attente, sur ma faim. J'aimerais en savoir plus sauf.. quand elles sont écrites par de grands écrivains comme Raymond Carver, par exemple. Alors c'est sublime. Le challenge est initié par Sabbio qui, je l'espère, va revenir bien vite sur son joli blog, A l'ombre de mon cannelier! Mes participations voir ICI

Un mots, des titres, chez Calypso



Calypso propose un mot : bleu, soleil... Et c'est à nous de choisir un titre qui contient ce mot pour une lecture commune très variée. J'aime  l'idée de Calypso, j'aime aussi que l'on aille de blog en blog ensuite lire ce que les autres lectrices ont découvert.
Les mots auxquels j'ai participé : Bleu; Soleil, Nuit.. le prochain est "secret" pour le 1er décembre ICI  



Il s'agit de lectures communes concoctées selon un menu qui vaut au moins****! Venez nous rejoindre chez Ogresse : plus on est de fous...

 Mercredi 12 octobre
Apéritif
  BRETON A. Nadja.

Jeudi 10 novembre
Entrée
  DOSTOÏEVSKI F. Le Double.  ET/ OU Crime et châtiment

Samedi 10 décembre
Premier plat
  ZWEIG S., Le Joueur d’échecs.
                                                                       Voir la suite ICI

Et j'adore ce logo!
Pour le 10 Novembre, j'ai choisi de lire Le double de Dostoievsky

 Challenge Marylin chez George



 C'est mon mini challenge, juste pour le plaisir de revoir des films que j'aime, de découvrir des écrits sur Marylin : ICI  ...


                                                                   1% chez Hérisson


Puisque je lis des livres pour la Rentrée littéraire,  je me suis inscrite ici mais c'est tout nouveau et pas encore au point pour moi. Pour les livres de la Rentrée 2011 voir ICI




J'aime beaucoup aussi le Blogoclub de Sylire et Lisa où nous pouvons choisir tous ensemble le livre commun à partir d'un thème proposé par les initiatrices. Des lectures enrichissantes et un beau travail d'organisation.  Pour le 1er Décembre, le thème était le voyage et le livre retenu, parmi de nombreux autres, est : L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S Spivet de Reif Larsen,

Les Ateliers d'écriture


Je participe à l'atelier d'écriture du Skriban chez  Gwenaelle.
Le vendredi, tous les quinze jours, Gwenaelle nous propose un thème. Nous écrivons un texte en respectant les consignes (hum! sauf les étourdis!) qui sont publiés le dimanche dans l'Atelier du Skriban :  Ecriture et échange! On s'amuse chez Gwen!




Et à l'atelier d'écriture  désirs d'histoire  de Olivia. Chaque mardi les participants proposent un mot  Olivia les récolte, en dresse une liste et il faut écrire un texte en y glissant les mots imposés. Il faut parfois se creuser la cervelle pour les utiliser mais ça marche!

Jeux et Enigmes littérature/ Cinéma




Wens et moi, nous proposons chaque samedi un jeu-énigme :  Un livre/ un film. Il s'agit de découvrir à partir de l'extrait d'une oeuvre littéraire quel est le titre et l'auteur et quelle est son adaptation au cinéma. Dans son blog En effeuillant le Chrysanthème Wens propose l'énigme sur le film, dans le mien, le livre. Le dimanche, nous présentons dans nos blogs respectifs un billet sur ces oeuvres.


 Eeeguab, blog Blogart (La comtesse), propose aussi, le dimanche, un jeu cinématographique que vous trouverez ICI


L'énigme du samedi de Chantal Serrières a repris dans son blog : Ecritures du monde



                                                             Et mes deux anciens challenges



Elizabeth Braddon de  Lou 4 livres lus  ICI


English classics de Karin  19 participations   ICI

samedi 15 octobre 2011

Pete Fromm : Avant la Nuit Editions Gallmeister


Et bien si l'on m'avait dit que je lirais un recueil de nouvelles sur la pêche, que j'apprendrais tout sur les diverses espèces de truites, sur les différents types d'appâts, que je passerais des après midi à pêcher sur un radeau  ou dans le courant de la rivière, que je saurais placer délicatement l'hameçon à l'endroit choisi, au millimètre près, avec ma canne à lancer, j'aurais été bien étonnée. Et encore plus, que cela me plaise! Oui mais, dans un livre, tout est possible! C'est la cas avec Avant la nuit de Pete Fromm.

Pourquoi cet intérêt? parce que les nouvelles de ce recueil parle de pêche  mais encore plus d'êtres humains que l'on devine avec leur personnalité, leurs attentes, leur fragilité, avec les drames qui interviennent dans leur vie mais aussi les rapports de confiance, la complicité que cet amour de la pêche mais aussi de la nature crée entre eux.
Parmi mes préférés, Père et fils, est la douloureuse histoire de ce père divorcé, séparé de son fils qui a dû suivre sa mère dans un autre état, et qui accomplit quelques milliers de kilomètres en voiture pour l'amener pêcher. On y lit une belle complicité entre le père et l'enfant mais aussi on devine en filigrane, une autre histoire, celle du père et de la mère, d'un amour qui n'a pas survécu, éteint par la vie quotidienne qui foule aux pieds les rêves, malmène le bonheur. Pourtant, par l'intermédiaire de ce fils qu'ils aiment tant, peut-être parviendront-ils à l'apaisement?..  Ou encore Avant la nuit, qui donne son titre au recueil, une partie de pêche entre Gordon et son beau-père, un récit tout en sous-entendu et silence. Peu à peu, cette journée au bord de l'eau, alors qu'il faut rentrer à la maison avant la nuit pour échapper aux dangers de la rivière, permet de cerner la personnalité de Gordon, de comprendre sa souffrance, lui qui, marqué par le divorce de ses parents, ne revient voir sa mère et son beau-père que de longues années après son départ. La nouvelle parle de la peur d'être père, de la difficulté de vivre, de la crainte de perdre ceux que l'on aime. Là aussi la rivière et les aventures vécues ensemble représentent une sorte de catharsis qui permet d'affronter la vie. Dans Le cours normal des choses  pour la première fois depuis la mort de sa femme, un père ramène ses deux fils à la pêche. Une  nouvelle terriblement poignante où chacun s'efforce de faire comme si tout était normal jusqu'au moment où le plus jeune des enfants, Corby, ne parvient plus à contrôler l'irruption du chagrin. Certains de ses récits sont moins tragiques, comme Stone, ce garçon qui ne veut pas apprendre à pêcher mais qui est le roi du ricochet, une leçon de respect mutuel entre un père et son fils... Ou encore  la nouvelle Le gamin quand deux vieux copains se retrouvent pour la pêche mais l'un a amené son gamin, prétexte à une prise de conscience pour l'autre des changements survenus ... Mais tous campent des personnages pleins de vie, très forts, dont les sentiments sont analysés avec finesse et pour qui l'on sent la tendresse de l'auteur. Le thème père et fils est une constante avec ce que cela représente d'amour, de compréhension mais aussi de doute et de crainte. Le fil conducteur, la pêche, crée une unité dans ces courts récits avec l'image de l'eau, métaphore du temps qui s'écoule amenant d'inéluctables changements. Le respect des créatures vivantes, la beauté de la nature, des joies qu'elle procure, des rapports de confiance qu'elle établit entre les gens font  de ce recueil une petite merveille. Un beau recueil plein de sensibilité et de nostalgie.


Ce livre a été lu dans le cadre du challenge ludique de Calypso :  Un Mot, Des titres. Calypso a proposé le mot nuit qui devait figurer dans le titre, d'où ce recueil de Pete Fromm.

Mais sans que je l'ai cherché au départ, il illustre aussi deux autres de mes challenges :


Nature Writing, le challenge de Folfaerie


Et le challenge des nouvelles de Sabbio