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Quelle oeuvre allais-je choisir en en tête de ce billet présentant le musée de Cluny ? Le choix était difficile ! Mais ce vitrail montrant un couple en train de jouer aux échecs l'a emporté d'abord par son originalité et sa beauté et aussi par ce qu'il nous montre du Moyen-âge.
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J'ai aimé les couleurs inédites du vitrail qui délaisse le bleu traditionnel et la polychromie pour nous présenter une scène où domine le jaune, le noir et toutes les nuances du gris. Originalité aussi dans la composition : nous sommes en l'intérieur d'un palais (décoré avec des statues de lion) mais la pièce s'ouvre sur l'extérieur par deux fenêtres : l'une découvrant la flèche d'une église, l'autre, je ne sais pas. Peut-être les arbres d'un parc ? On voit que le jaune déborde sur les fenêtres, joignant l'extérieur et l'intérieur, comme si c'était les rayons du soleil qui donnaient sa coloration particulière au vitrail.
Nous surprenons un couple en train de jouer. La jeune femme lève un main et attrape la manche de son mari, surprise de découvrir qu'elle a perdu, tandis que l'homme la regarde d'un oeil entendu et malicieux tout en soulevant la pièce qui va assurer sa victoire. Quel art, quelle précision, quelle vérité dans cette scène prise sur le vif ! Les vêtements somptueux nous indiquent que le couple appartient à la haute société de même que la distinction de leur maintien et de leurs manières. Leur divertissement, le jeu d'échec, montre leur raffinement. L'artiste actif à Lyon entre 1425 et 1460 pourrait être un enlumineur connu sous le nom de Maître du Roman de la Rose de Vienne, Jean Hortat ?
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Musée de Cluny : les jeux du Moyen-âge
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J’ai toujours aimé le musée de Cluny, Musée National du Moyen-âge ! Or, comme le premier jour de sa réouverture, le 12 Mai 2022, correspondait au début de mon séjour à Paris, je suis allée le re-découvrir.
Le visiteur est emmené maintenant à entrer non par l'entrée du Moyen-âge mais par une construction contemporaine qui relie et met en communication les Thermes antiques et la partie médiévale, l'hôtel des moines de Cluny.
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Musée de Cluny : thermes gallo-romains
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Musée de Cluny : partie médiévale
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La construction contemporaine est très réussie. J'aime beaucoup cette alliance de l’ancien et du contemporain et les chaudes couleurs des matériaux, avec ses parties pleines et lisses et ses festons ajourés comme une dentelle gothique.
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Musée de Cluny : La chapelle, gothique flamboyant
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Musée de Cluny : La chapelle gothique flamboyant |
Le musée rénové permet de présenter plus d'oeuvres qu'avant. J'ai été heureuse, par exemple, de revoir les tapisseries de la légende de Saint Etienne. Malheureusement elles ne sont pas mises en valeur, placées trop en hauteur dans la pièce. Mais elles n'étaient pas du tout exposées, faute de place, lors de mes précédentes visites. Je les connais surtout grâce à la magnifique exposition qui a eu lieu dans la grande chapelle du Palais des Papes à Avignon en 1997 où elles se déployaient à portée du visiteur sur toute la longueur de l'immense espace.
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Musée de Cluny : Salle de la Légende de Saint Etienne; Rétable gothique tardif
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La nouvelle scénographie, claire, agréable, s'organise autour d'un parcours chronologique, de l'antiquité, aux oeuvres romanes d'influence byzantine, du début du gothique, au gothique flamboyant, international, jusqu'à 1500 qui voit naître les tapisseries des dames à la licorne. Chapiteaux de colonnes, meubles, coffrets, vaisselle, sculptures, émaux, peintures, reliures de livres, vitraux ... de France, d'Italie et d'autres pays européens. Un musée d'une richesse incroyable ! Avec le musée de peinture du Moyen-âge du Petit Palais d'Avignon, le plus grand musée médiéval avec Cluny, on peut dire que la France est riche en ce qui concerne l'art médiéval.
Voici quelques uns de mes coups de coeur parmi les oeuvres du musée.
Je présenterai les tapisseries du XVI siècle à part, dans un second billet, tant elles sont fabuleuses, belles et passionnantes à détailler .
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Pilier des Nautes : Smertrios (1er siècle) provenance Notre-dame de Paris
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Dans la religion Gallo-romaine, Smertrios est un dieu celte, vénéré en Gaule, identifié par les Romains comme Mars.
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Reliure : orient byzantin et lotharingien vers 900, Rhénanie XIII siècle
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La vierge à l'enfant en ivoire, entourée de bustes de saints, au centre du livre, est une oeuvre occidentale inspirée de l'art byzantin. Au dos de la reliure, crucifixion en ivoire, art lotharingien. Au XIII siècle, un orfèvre a réemployé ces ivoires pour les réinsérer dans une reliure en argent doré, décorée d'améthystes, de cristal de roche, de jaspe et et d'agate. (Provenance abbaye de Senones)
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Reine de jeu d'échec en ivoire aménagée en reliquaire
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Provenance : Est de la France, trésor de la cathédrale de Reims ? Fin XI-Début XII siècle
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Les Olifants : XII siècle
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Les olifants - ainsi appelés parce qu'ils sont en fait des défenses d'éléphants (olifants en ancien français) - sont utilisés comme cors. Pour moi, ils sont toujours liés à : "Ami Roland sonnez de l'olifant, Charles l'entendra qui passe les ports..". Mais Roland n'écoutera pas les conseils de son ami Olivier ! Des olifants, " en vrai", pas seulement ceux de La chanson de Roland ! L'un d'eux qui provient de l'abbaye de Saint Arnould de Metz est dit "cor de Charlemagne".
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La salle aux chapiteaux
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Chapiteau du cloître de l'abbaye de Saint Denis (XII siècle): basilics et bouquet des palmettes
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Chapiteau du cloître de l'abbaye de Saint Denis (XII siècle): griffon et chimère
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Chapiteau de l'église abbatiale Sainte Geneviève
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Coffret : Assaut du château d'Amour ( Début du XIV siècle)
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Coffret : Assaut du château d'Amour détail : le tournoi
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Période de l'amour courtois : Sur le couvercle de cet extraordinaire coffret, l'assaut de l'Amour est représenté par une allégorie : des femmes jettent des fleurs en guise de flèches tandis que le tournoi figure le combat amoureux. on pourrait passer des heures à le détailler !
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Musée de Cluny : Mobilier et vitraux : Art de la France du Nord du XIII siècle
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Dans cette très belle salle, au-dessus de ce coffre somptueux, sont présentés des vitraux caractéristiques du Nord de la France, au XIII siècle : des scènes religieuses vivement colorées insérées dans des vitraux de verre blanc.
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Musée Cluny : Salle de la Sainte Chapelle statues des apôtres et vitraux
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Les vitraux proviennent de la Sainte Chapelle, déposés lors de la restauration de la verrière haute. Le musée de Cluny abrite six des douze apôtres de la Sainte Chapelle. Abimées, elles ont été restaurées. A gauche, l'apôtre Saint Jean et à droite l'apôtre "mélancolique".
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Buste reliquaire de Sainte Mabille art italien du XIV siècle |
Ce buste en bois polychromé (vers 1370_1380), en provenance de Sienne, est d'une grande pureté et illustre d'une belle manière l'art italien du XIV siècle italien. Une inscription permet de reconnaître Sainte Mabille, une des onze mille vierges qui ont été martyrisées avec Sainte Ursule à Cologne.
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Musée de Cluny : L'ange de l'Annonciation art italien du XIV siècle
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L'ange de l'Annonciation détail Bois(noyer)
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L'ange de l'Annonciation en bois polychromé, au si doux visage, ( vers 1360_1380) faisait face à une vierge dont la statue est perdue. Il est la réplique de l'oeuvre en marbre de Nino Pisano créée pour l'église Santa Catherine de Pise en 1360.
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Musée de Cluny
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Crucifixion France XIV siècle
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Ce tableau (1315_1325) est d'un artiste formé à l'art de Maître Honoré, un grand enlumineur parisien.
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La présentation de Jésus au Temple France du Nord XV siècle
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La présentation de Jésus au Temple (détail) XV siècle
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La présentation de Jésus au Temple(détail)
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La Vierge présente son fils sur le parvis d'une église gothique. Simeon reconnaît Jésus comme le Messie.
Ce que j'adore dans ce tableau, ce sont les détails : au delà de la scène religieuse, évoluent des personnages vrais, réalistes comme le petit garçon qui joue avec un cheval de bois, indifférent à ce qui se passe autour de lui, la fillette qui porte deux poussins dans un petit panier, le geste de la main qui soulève un pan de la robe, son maintien un peu raide, les yeux baissés comme si elle était pénétrée par la solennité du moment, les coiffes des dames toutes différentes, la somptuosité des étoffes et l'art de rendre le drapé, l'épaisseur, la brillance des étoffes...
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Vierge à l'enfant
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Et voilà une dernière photo que j'aime parce que je la trouve mystérieuse et ne me l'explique pas. Je photographie une vitrine avec des objets et voilà qu'apparaît, à l'arrière, en gros plan, une main et une statue qui a l'air belle, que j'aime, mais dont je n'ai plus souvenir. Après réflexion, je suppose qu'elle est placée derrière moi et que c'est son reflet que je vois ? Tu te souviens, Miriam ?
Billet 2 à venir : Les riches tapisseries du musée de Cluny
Et devinez avec qui nous étions pendant cette visite ? Avec Miriam dont vous retrouverez le billet sur Cluny ICI