La dame à la licorne : la vue |
A tout seigneur, tout honneur ! Pour présenter les tapisseries du musée Cluny, commençons par la Dame à la Licorne.
Les tapisseries de La dame à la licorne
Les six oeuvres sont installées dans une salle plongée dans une semi-obscurité. Seuls quelques spots éclairent délicatement les scènes en réveillant le chatoiement des couleurs. Ce qui est fait pour une meilleure préservation des tapisseries crée une atmosphère particulière. Les visiteurs s’assoient, admirent, se lèvent pour s’approcher afin d’apprécier les détails. Ils prennent leur temps ! Ils parlent peu et bas. C’est un moment de recueillement comme s’’il n’y avait plus de mots pour célébrer la parfaite beauté.
Les cinq premières tapisseries représentent les cinq sens. La sixième, A mon seul désir, pose un problème d’interprétation. La dame paraît reposer un
collier dans un coffret comme si elle abandonnait les plaisirs liés au
corps. Certains spécialistes l’ont interprété comme un renoncement aux
sens, d’autant plus que la dame est la seule sur les six à avoir les
cheveux courts comme si elle avait fait don de sa chevelure à son amant,
selon une lecture courtoise ? Ou bien peut-on voir cette scène comme
une allégorie d’un sixième sens spirituel qui serait celui du coeur et
de l’âme?
Sur le pavillon on peut lire une inscription, A mon seul désir,
devise de la famille lyonnaise les Le Viste que l’on reconnaît à
l’étendard, aux armoiries de gueules rouges et à la bande d’azur, bleue,
marquée de trois croissants de lune argentés.
La salle des dames à la licorne |
Ces six tapisseries sont tissées au début du XVI siècle, probablement de 1484 à 1538 et leur origine est incertaine. Elles sont dites millefleurs - C’est un art très à la mode à cette époque - car le fond est composé de nombreuses petites plantes et fleurs dont chacune a une signification.
Ainsi, dans les tapisseries de La dame à la licorne, on peut voir
la violette, fleur du désir et de la modestie, la rose symbole de
l’amour terrestre, le lys symbole de la pureté, la jacinthe, symbole de
la vertu et de l’endurance, la pâquerette, fleurs de Pâques ou fleur de
Vénus, et bien d'autres encore, la pensée, le jasmin, le muguet ...
La dame à la licorne : L'odorat (détail) |
Les animaux sont nombreux dans les six tapisseries. La licorne, symbolise la pureté. Certains, comme le singe, permettent d'établir de quel sens il s'agit. Dans l'une, un singe hume les fleurs pour confirmer le sens de l'odorat , dans l'autre, le goût, il mange des douceurs et l'oiseau posé sur la main de la dame picore le bonbon qu'elle lui tend pour indiquer que le sens est le goût.
Le singe : le goût (détail) |
Les arbres stylisés sont l’oranger, le houx, le chêne et le pin. Tous ont un rôle symbolique car au Moyen-âge toute représentation écrite ou imagée part du réel mais possède toujours une signification cachée, liée à l’imaginaire, porteuse d’un sens symbolique qu’il faut savoir déchiffrer, ce qui vrai d’ailleurs dans toutes les civilisations et peut changer selon les époques ou non.
Le chêne signifie la fermeté, la fidélité, le bonheur, le houx, plante du Christ, protège la maison, le pin est le symbole de la permanence, l’oranger est l’arbre de la connaissance du paradis ou de la fécondité.
La dame à la licorne : L'Oranger |
La dame à la licorne : la vue (détail)Le houx |
Le peintre Jean d’Ypres, actif à Paris de 1489 à 1508 a dessiné les
femmes et les animaux; Il est connu comme enlumineur au service de la
reine Anne de Bretagne et comme auteur de modèles pour des vitraux ou
pour des gravures illustrant des livres imprimés.
La dame à la licorne : l'ouïe |
La dame à la licorne : le toucher (détail) |
La sixième tapisserie : A mon seul désir |
Les tapisseries de la vie seigneuriale
La tapisserie de la vie seigneuriale : le bain, la musique |
La vie seigneuriale : La broderie, Détail : les pelotes |
La vie seigneuriale La lecture : Le chaton joue avec le fil |
La vie seigneuriale : La lecture : Le seigneur lit un epoésie à sa dame |
Les tapisseries des Vendanges
Musée de Cluny : Les vendanges |
La tapisserie intitulée les
Vendanges présente sur 4m 95 de long (hauteur 2m46) toutes les étapes
des Vendanges au Moyen-âge, de la récolte du raisin au foulage et au
pressoir jusqu'à l'élaboration du vin. Les scènes semblent croquées sur le vif, elles sont riches, les gestes sont précis,
animées de nombreux personnages de milieux sociaux différents comme en
témoignent les vêtements, les seigneurs sont présents et côtoient les
paysans. La tapisserie n'est pas entière et elle avait déjà été restaurée
quand elle est entrée au musée de Cluny en 1930.
Musée de Cluny : Les vendanges |
Les vignes sont échalassées, les paysans coupent les grappes avec une petite faucille, sans avoir à se baisser.
Musée de Cluny : Les vendanges : le foulage |
Musée de Cluny : Les vendanges (détail) |
Le départ de la chasse
Musée Cluny : Le départ à la chasse |
Le seigneur part à la chasse, le faucon au poing. Il est accompagné par ses pairs à cheval, l'un tient aussi un faucon sur son poing, l'autre a lancé le sien qui s'élève dans le ciel. Son écuyer tient la monture. A l'arrière une ville entourée d'un rempart et sur la hauteur, le château. Ce qui est remarquable, c'est la somptuosité des vêtements et l'harnachement des chevaux.
Musée Cluny Le départ de la chasse |
Musée Cluny Le départ de la chasse |