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vendredi 29 mars 2013

Patrick Deville : Peste et choléra

Prix Fémina 2012

Le livre de Patrick Deville, Peste et choléra, retrace la vie d'un personnage étonnant, un génie dont les découvertes révolutionnent l'humanité et qui, pourtant, reste peu connu du grand public : Alexandre Yersin, savant d'origine suisse, naturalisé français. (1863-1943). On lui doit la découverte  de la toxine de la diphtérie et du bacille de la peste (Yersina Pestis) et l'invention du sérum de la peste. Médecin bactériologique, il a travaillé à l'institut Pasteur où il est considéré par Pasteur lui-même comme l'un des plus brillants chercheurs. 

Oui, mais voilà ! Yerson à la bougeotte : ce n'est pas vivre que de ne pas bouger déclare-t-il. Il part en Indochine française et devient médecin des Messageries françaises. Il mène des explorations à travers le pays et ses écrits d'ethnologue contribuent à faire connaître des peuples alors peu connus. Il s'installe en Indochine, à Nha Trang, un lieu qu'il considère comme le paradis et qui lui doit beaucoup. En effet, il étudie l'agriculture, l'arboriculture et la met en pratique en introduisant dans cette région des arbres et de nouvelles plantes comestibles ou d'ornement. Il cultive l'hévéa et fournit le Latex aux usines Michelin tout en continuant  à mener ses expériences et ses recherches.  Il crée un laboratoire pour fabriquer du sérum, tout en se passionnant tour à tour pour l'ornithologie ou l'astronomie. Il parvient même à gagner de l'argent et à asseoir une confortable fortune.Tout ce qu'il touche est marqué du sceau du génie. Un homme hors du commun!

Yersin allie les miracles de la modernité à son goût de la mécanique, du cambouis et de la clef à molette   comme de la seringue et du microscope, de la blouse blanche et de la salopette bleue.
Il est est le premier automobiliste et se fait mécanicien pour l'améliorer.

 Son biographe le compare à "un encyclopédiste des Lumières" :

Yersin est un touche-à-tout, un spécialiste de l'agronomie tropicale, un bactériologiste, un ethnologue et un photographe. Il a publié au plus haut niveau en microbiologie et en botanique.

Un seul point faible, semble-t-il, il est imperméable à l'art et à la littérature. Pourtant, après sa mort on a découvert ses traductions de textes grecs ou latins, Platon, Phèdre,Virgile, Salluste, Cicéron…

Rimbaut vient du latin et Yersin y finit sa vie.
Octogénaire, il reprend l'étude du grec et du latin,
écrit Patrick Deville, occulte la page gauche. Traduire c'est comme une Vie. L'invention contrainte, le coup d'archet, les envolées légères de la chanterelle et le rythme lourd des graves. (… ) Sans doute Yersin y lut-il les valeurs antiques qui furent les siennes, la simplicité et la droiture, le calme et la mesure. Il a enfin le goût de la littérature et toujours celui de la solitude.

 Patrick Deville mène une biographie passionnée sur cet être d'exception. On comprend que le lecteur subisse la même fascination et le suive si volontiers sur les traces de cet homme qui serait un excellent personnage de roman, s'il n'avait vraiment existé!

Citation de Peste et Choléra de Patrick Deville dans mon blog ICI


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