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lundi 27 avril 2015

Louise Penny : Défense de tuer

Rencontre autour de l'oeuvre de Gericault, La monomane de l'envie,  avec Louise Penny au musée des Beaux-Arts de Lyon à propos de son livre Défense de tuer
Rencontre avec Louise Penny au musée des Beaux-Arts de Lyon




Louise Penny, écrivaine canadienne aux Quais du Polar de Lyon signe Défense de tuer paru aux éditions Actes noirs Actes Sud
Louise Penny aux Quais du Polar de Lyon
Louise Penny a longtemps travaillé comme journaliste à la radio anglaise de Radio-Canada avant de s'imposer comme « la plus récompensée des auteurs canadiens de romans policiers » (Maclean's). Si En plein cœur (Flammarion Québec), le premier titre de sa série « Armand Gamache enquête », a remporté un nombre remarquable de prix, les ouvrages suivants ont plus que confirmé ce succès. Louise Penny est notamment la première romancière à avoir gagné le très prestigieux prix Agatha trois années de suite et ses romans figurent aux palmarès des meilleures ventes. Comme plusieurs de ses personnages, elle habite les Cantons-de-l'Est. source


Je vous ai parlé de Louise Penny, cette écrivaine canadienne que j’ai rencontrée aux Quais des Polars lors d’une rencontre au musée des Beaux-Arts de Lyon autour d’une oeuvre de Géricault : La monomanie de l’envie ou la Hyène de la Salpetrière. (Billet ICI)
Je m’étais demandé comment son roman Défense de Tuer paru aux éditions Actes Sud noirs, était rattaché au thème de la folie et de la différence illustré par le tableau de Géricault.

Le récit


 Défense de Tuer est une enquête d’Armand Gamache, inspecteur-chef de la sûreté du Québec, la suite d’une longue série que Louise Penny a consacré à ce personnage. C’est la première fois que je le rencontrais.
 Armand Gamache et son épouse  Reine-Marie vont fêter la trente cinquième année de l’anniversaire de leur mariage au manoir de Bellechasse, luxueux hôtel dans les Cantons de l’Est au Québec. Cette ancienne demeure en rondins, au toit de cuivre, bâtie près du lac de  Massawipi par des bûcherons au XIX siècle, est un havre de paix et de repos! Tout au moins tant qu’elle n’est pas envahie par une riche  famille, les Morrow, dont les membres semblent tous un peu « cinglés » et ne paraissent pas unis par une affection indéfectible!  Ils viennent rendre hommage à leur père décédé en érigeant une statue dans le parc de la maison. Mais par un soir d’orage la statue écrase une des femmes Morrow. Gamache s’aperçoit bien vite qu’il ne s’agit pas d’un accident ! Finies les vacances et la tranquillité, il doit se charger de l’enquête! Et entre les membres de la famille et du personnel, les suspects sont nombreux!

Une étude psychologique

Voilà qui me change des thrillers, ici pas meurtres horribles et alambiqués, pas de surenchère dans l’horreur. L’intérêt est ailleurs. Il est dans ce huis-clos qui permet l’observation de chaque membre de la famille Morrow, les Gamache étant aux premières loges pour être spectateurs, parfois sans trop comprendre, des drames qui se jouent devant eux. Louise Penny excelle dans la description psychologique. Elle dissèque les rapports d’amour et de haine, d’attrait et de répulsion qui lient la mère Mrs Finney, ex-madame Morrow, remariée à Bert Finney, à ses filles Marianna et Julia, à ses fils Thomas et Peter, à leurs épouses respectives Sandra et Clara et à son petit fils Bean.  Tous sont incapables de couper les liens qui les unissent entre eux, d’acquérir leur indépendance, mais lorsqu’ils sont ensemble ils ne cessent de se torturer. L’écrivaine fait apparaître les non-dits, les sous-entendus. Ce qui apparaît parfois, aux yeux du spectateur, comme une plaisanterie entre frères et soeurs se révèle être une manière d’attiser des plaies jamais refermées. La souffrance, la jalousie, l’envie engendrent des comportements exacerbés et irrationnels pouvant aller, qui sait? jusqu'au crime!. Et voilà le rapport avec l'oeuvre de Géricault!

Une surprise

Armand Gamache est inspecteur de police mais ce n’est pas pour cela qu’il est alcoolique, instable, colérique, grossier, de mauvaise humeur! Et cela est une surprise car Louise Penny semble prendre le contre-pied des personnages habituels de la littérature policière! Je le trouve presque trop gentil ce Gamache : attentionné  envers sa femme et toujours amoureux d’elle, il est un chef respecté, il est à l’écoute de tous y compris de ses subordonnées. D’humeur égale et respectueux des victimes et des familles, il n’autorise pas de plaisanteries douteuses sur les lieux du crime. ll est aussi celui qui comprend les rêves de Bean, le petit garçon que tous s’accordent à juger « étrange » et que sa mère a affublé d’un nom de légumineuse! Presque trop beau, cet inspecteur! Ses faiblesses semblent résider dans ses rapports avec son fils et avec son père disparu.

Une intrigue à la Agatha Christie

Pas étonnant que Louise Penny ait remporté plusieurs fois le prix Agatha! Comme dans certains romans de la romancière anglaise nous sommes, on l'a vu, dans un milieu fermé et chaque protagoniste de l’action peut être coupable. Nous sommes donc amenés à soupçonner tout à tour l’un ou l’autre. A la fin, une grande réunion menée par l’inspecteur permet d’y voir plus clair et de découvrir la vérité :  un procédé coutumier à Agatha!

Mais le dénouement de l’intrigue, ce n’est pas ce que j’ai préféré dans le roman, la subtilité des rapports familiaux étant de beaucoup les plus fascinants! Ce roman m’a donné envie d’aller plus loin dans la découverte de Louise Penny.

mercredi 8 avril 2015

Lyon Quais du Polar 2015 (2 ) Conversation autour d'une oeuvre au musée des Beaux-Arts

Conversation autour d'une oeuvre aux Quais des polars de Lyon avec l'écrivaine canadienne Louise Penny : Théodore Géricault: la monomane de l'envie ou la Hyène de la Salpêtrière
Théodore Géricault : la monomane de l'envie ou la Hyène de la Salpêtrière

Le polar s'invite au musée : Rencontre autour d'une oeuvre

Disons-le tout de suite, il y a un monde fou aux Quais du polar, en particulier le samedi, et des queues interminables. D’autre part, il faut parfois attendre des heures avant d’avoir les dédicaces convoitées si bien que nous n'avons pas pu faire la moitié des conférences que nous avions prévue. Mais qu’importe! Dimanche, nous avons pu assister à une rencontre avec une écrivaine canadienne Louise Penny à propos de son dernier livre Défense de tuer paru aux éditions Actes Sud Noirs.

Le débat se déroulait autour d’une oeuvre de Géricault, un visage de femme impressionnant, aux yeux rouges, fixes et hagards, à la peau verdâtre, aux lèvres serrées comme un cordon de bourse sur un secret ou un cri étouffé. Ce portrait intitulé La monomane de l’envie ou La hyène de la Salpêtrière (1819-1821) présente un mystère. L’on ne sait rien de ses origines et le titre et le sous-titre ont été donnés postérieurement par le critique d’art Louis Viardot, orientant définitivement le spectateur vers une interprétation.  Mais qui était cette femme? Méritait-elle ces appellations? Nous n’avons aucune réponse.

Quais des polars à Lyon : Le polar s'invite au musée conversation autour d'une oeuvre de Géricault, La monomande l'envie
Louise Penny et Hubert Artus au musée des Beaux-Arts
Théodore Géricault

Théodore Géricault

Théodore Géricault (1791-1824) est le peintre romantique par excellence dans le choix de ses sujets et par sa vie courte et tourmentée. Il est hanté par l’idée de la mort. Lorsqu’il peint Le radeau de la méduse il se fait livrer des morceaux de cadavres qui empuantissent son  atelier mais lui permettent une étude anatomique précise et la contemplation réaliste des chairs en décomposition. La monomane de l’envie appartient à une série de tableaux que le peintre a consacré à la folie. A travers ces obsessions le peintre nous renvoie donc une image de lui-même.



Mais ce visage permet aussi un questionnement sur nous-mêmes et sur nos peurs. Que cache notre besoin de rationalité? Pourquoi cette répulsion face à ce tableau? Et si les titres La monomane de l’envie ou La hyène de la Salpêtrière ne nous amenaient pas à une lecture obligée, cette femme ne représentait-elle pas pour nous, plutôt que la monomanie, l’image de la vieillesse, de la déchéance liée à l’âge, et de la mort?

Le débat animé par Hubert Artus avec Louise Penny cherchait à répondre à ces questions tout en remettant l’oeuvre picturale en perspective avec le roman de l’écrivaine Défense de tuer qui aborde le thème de la différence et du regard que nous portons sur ceux qui n’entrent pas dans les critères de la rationalité..  Une rencontre enrichissante et passionnante.
Et voilà où cela m'a amenée : 

Dédicace de Louise Penny

 Géricault : Autres portraits de la folie

 La série de tableaux que le peintre a consacrée à la folie.

Le monomane du vol Musée des Beaux-Arts de Gand
Le monomane du vol d'enfant musée des Beaux-Arts de Springfield (Massachusetts)

La monomane du jeu Le Louvre
Le monomane du commandement militaire
 musée Oskar Reinhart

 

 

   

Ces appellations correspondent à la classification des maladies mentales au XIX siècle qui voit les balbutiements de la psychiatrie moderne.

 Les impressionnistes du musée des beaux-Arts de Lyon

Claude Monet La Tamise à Charing Cross
Et de plus nous avons découvert les impressionnistes du musée Beaux-Arts de Lyon. 

Auguste Renoir : Jeune fille au ruban bleu

Claude Monet : Entrée de la Grande-Rue à Argenteuil

Claude Monet : falaise d'Etretat 

Edouard Manet : Portrait de Mathilde Gauthier-Lathuille

Alfred Sisley : Chemin montant





mardi 7 avril 2015

Lyon : Quais du Polar Mars 2015 (1)

Le Palais du Commerce Lyon Quai des polars 2015

Il aura fallu que j'appâte mon mari, (Wens de En effeuillant le chrysanthème, vous connaissez?), grand amateur de romans et de films noirs, avec Quais du polar  pour pouvoir le traîner jusqu'à Lyon, et bien sûr participer à ce grand rendez-vous des écrivains du roman policier, du thriller et du Noir avec toutes les nuances littéraires que comportent ces mots. Nous avons aussi fait la connaissance  de notre amie blogueuse Soène, lyonnaise de souche, qui nous a accueillis avec chaleur et nous a fait découvrir sa ville au cours d'une enquête policière échevelée dans les vieux quartiers lyonnais ..  Nous sommes régalés, avons fait le plein de belles images, de rencontres avec des écrivains,  d'expériences amusantes et de partage. Merci Soène!

Quelques images de Lyon

Lyon : la place Bellecour avec en arrière plan Fourvière, statue équestre de Louis XIV
Lyon : la place Bellecour avec en arrière plan Fourvière

Lyon : Hôtel de ville et place Louis Pradel
Lyon : fontaine de la Place Pradel

Lyon : palais du commerce, rencontre des écrivains au quai du polar
Lyon : palais du commerce

Lyon : Théâtre magnolias en fleurs mars 2015
Lyon : Théâtre
Lyon vu du quartier de la Croix rousse

Les écrivains

De quoi agrandir notre PAL : avouez que nous avons été raisonnables!
Antonio Altarriba signant son dernier livre Moi, assassin, aux quais du polar 2015
Antonio Altarriba et le dessinateur Keko
Attente pendant deux heures de l'écrivain espagnol Antonio Altarriba que Wens-Francis voulait absolument voir pour lui faire signer son dernier livre : Moi, assassin. Une belle dédicace accompagnée d'un dessin de Keko.


Quais du polar, Lyon mars 2015 : Dédicace de Antonio Altarriba et dessin de Keko pour son livre Moi, assassin
Dédicace de Antonio Altarriba et dessin de Keko

Leonardo Padura aux Quais du polar, écrivain cubain, séance de dédicaces à la chambre de commerce de Lyon
Leonardo Padura
Moi, c'était Leonardo Padura que je ne voulais pas rater! Signature de Brumes du passé une enquête de Mario Condé, policier reconverti dans le commerce des livres anciens qui nous fait revivre l'époque glorieuse de la Havane. Je vous en dirai plus quand je l'aurai lu!

Lyon, Quais du polar : Dédicace de Leonardo Padura pour son livre Brumes du passé
Dédicace de Leonardo Padura

Dédicace aussi du dessinateur Cabanes à Wens pour la BD qu'il a réalisée avec Manchette : La princesse du sang :



Conférence à l'hôtel de ville de Lyon avec Denise Mina, Patrick Mosconi, Frédéric Andréi, Olivier Gay

Dans la salle des anciennes archives de l'hôtel de ville avait lieu la conférence intitulé : On ne prête qu'aux riches avec des auteurs qui se sont intéressés dans leur récit aux classes dominantes et à l'alliance de la richesse et du pouvoir. A l'issue de cette rencontre, j'ai acheté le roman de l'écossaise Denise Mina :  Des dieux et des bêtes qui a obtenu le prix du meilleur roman policier du Royaume-Uni au festival de Harrogate en 2013, traduit en français par Nathalie Bru (présente à cette rencontre) aux Editions du Masque..



Lyon Quais du polar Mars 2015 : Ian Rankin : séance de pose
Encore un écrivain écossais Ian Rankin : séance de pose

Elizabeth George : signatures aux Quais du polar, palais du commerce, mars 2015
Elizabeth George aux Quais du polar

Michael Connely Quais du polar signatures Palais du commerce mars 2015
Michael Connely

Lyon Quais du polar Mars 2015 :  Ian Manook séance de signatures au Palais du commerce de Lyon
Ian Manook

Mars 2015  Quais du polar  : Michel Quint signature au palais du commerce à Lyon
Michel Quint

Lyon Quais du polar mars 2015  : Michel Bussi signature au palais du commerce à Lyon
Michel Bussi

Mars 2015 Lyon Quais du polar : Attica Locke signature au palais du commerce à Lyon
Attica Locke

Mars 2015 Lyon Quais du polar : Barry Gornell signature au palais du commerce à Lyon
Barry Gornell



Même les souris dédicacent....


Demain : Quais du polar (2)