Voici la suite de la LC que nous proposons Ingannmic et moi. Comme je l’ai expliqué dans le billet 1 nous avons décidé de publier chaque samedi du mois de Juin un texte donnant nos impressions sur ce livre de Jean-Marie Blas de Roblès : Là où les tigres sont chez eux.
Nous avons divisé arbitrairement le livre en quatre parties.
La première partie du chapitre I au Chapitre VII. Voir Ici
La seconde partie du chapitre VIII à XV Voir ici
La troisième partie du chapitre XVI au XXV Voir Ici
La quatrième partie du chapitre XXVI a l'épilogue
2léphant et Obélisque : Bernin/Kircher (source) |
Les chapitres de cette dernière partie nous amène au dénouement et au Triste épilogue qui clôt le roman et qui « comme son nom l’indique, hélas…. ».
Où l'on voit encore l’inénarrable et savant Anathase Kircher faire des siennes, comme écrire un traité de sinologie sans avoir mis les pieds en Chine en piquant allègrement les écrits de ses amis voyageurs; ou encore imaginer avec le Bernin le fameux monument à l’éléphant surmonté d’un obélisque couvert de hiéroglyphes dont il propose la traduction ! Croyait-il vraiment en avoir découvert le secret ou mentait-il ?
Ce personnage qui est le pivot central du roman nous a fait voyager dans le temps et dans le foisonnement intellectuel de cette époque. Avec ses idées de génie, son imagination délirante, ses intuitions extraordinaires et ses erreurs monumentales, il a été, tout au long de ce récit, le fil conducteur qui relie entre eux tous les personnages par l'intermédiaire d'Eléazard et ceci bien qu’il soit éloigné d’eux dans le temps et l’espace. Il faut dire que la démesure de Kircher répond à celle d'un pays comme le Brésil. De plus, il est et c’est sa fonction romanesque, celui qui soulage les tensions, allège la tragédie qui se joue au présent dans ce pays, en nous divertissant. Ses aventures parfois burlesques ou grotesques nous font rire et pourtant l’on ne peut s’empêcher d’avoir une admiration certaine pour lui mêlée à de l’agacement, exactement ce qu’éprouve Eléazard à son égard.
Peu à peu se dénouent tous les récits multiples, celui d’Elaine dans le Mato Grosso, de Nelson dans la Favela de Pirambu, de Moema et de son père Eleazard, de Lorédana repartie dans son pays… Se dénouent ? Le terme est inexact car la fin reste ouverte mais pessimiste, tragique et violente, au diapason de la situation du Brésil où triomphe toujours le plus fort, le plus riche, le plus crapuleux, où des gens comme le gouverneur Moreira finisse toujours par l’emporter. Sauf peut-être si le plus faible se révolte comme le fait Nelson, minuscule grain de sable qui enraie -mais pour combien de temps-, la course au pouvoir et à la fortune. Il y a aussi les bonnes volontés, tous ces gens qui luttent pour éradiquer la misère au Brésil.
Si j’ai eu un regret à la lecture de ce roman, c’est que les personnages secondaires ne soient pas plus développés non seulement d’un point de vue psychologique mais aussi au point de vue de leurs aventures. Il faut dire que le roman fait déjà 765 pages et qu’il aurait fallu le doubler !! La structure du roman qui veut que chaque récit soit enchâssé dans l’autre crée un manque lorsque le récit s’arrête pour ne reprendre que longtemps après, une attente parfois trop longue. De plus, les personnages sont abandonnés à un moment crucial de leur existence et
c’est un peu frustrant car on aimerait en savoir plus. Et pourtant,
paradoxalement, le lecteur n’a pas besoin de plus pour savoir ce qu'ils deviennent. Une sorte de fatalité pèse sur eux.
Pour conclure, je dirai que ce roman aussi foisonnant que l’esprit d’Anaphase Kircher est une somme de connaissances, de pensées et de réflexions passionnantes et pour moi de découvertes. Il a fallu dix ans à Jean Marie de Roblès pour l’écrire et on comprend pourquoi; un roman que j'ai beaucoup aimé.
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Cette LC avec Ingammic en plusieurs billets m’a intéressée. En Septembre-Octobre nous proposerons peut-être de recommencer avec un livre assez riche pour s'y prêter.
Ce n’est pas toujours un exercice facile. Pour ma part, les difficultés que j’ai éprouvées sont les suivantes : Il faudrait pouvoir analyser les personnages et les situations plus longuement, mais en même temps, il ne faut pas trop dévoiler l’histoire pour ceux qui n’ont pas encore lu le livre. Donc, forcément, l’on se censure. Par exemple, nous avions entamé une discussion à propos de la fille d’Eléazard avec Ingammic et sur l’avenir probable de celle-ci mais impossible de poursuivre sur ce sujet sans révéler ce qu’il lui arrive.
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