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mardi 11 juillet 2023

Le voyage de Molière mise en scène de Jean-Phlippe Daguerre au Théâtre du chien qui fume

 



Léo, un jeune homme du XXIème siècle qui rêve d’être comédien, amoureux de Molière dont il connaît par coeur la plupart des pièces, se retrouve accidentellement plongé en 1656 au cœur de la troupe de l’Illustre Théâtre de Molière. Commence alors une aventure extraordinaire dans un monde créatif et cruel où la vie et la gloire ne tiennent qu’à un fil.

En 2022, Molière fête ses 400 ans ! Nous avons souhaité lui rendre hommage à travers cette aventure précisément inspirée par la vie de Molière et de sa troupe avant leur arrivée à Versailles.



J'ai assisté à la représentation de la pièce Le voyage de Molière, mise en scène par Jean-Philippe Daguerre, l'année dernière et j'avais regretté de la voir sans ma petite-fille. Aussi, quand j'ai vu que la pièce revenait au Chien qui fume cette année, je me suis empressée de l'y amener. Elle a aimé et moi, je crois que je l'ai encore plus appréciée, si c'est possible, parce que n'ayant plus la surprise de la découverte, j'ai été attentive au moindre détail, sensible à l'émotion, à l'intelligence des dialogues et des situations, et à  l'ingéniosité du décor : une  grande plate-forme ronde, montée sur de grandes roues, que les comédiens font tourner comme s'il s'agissait de la roulotte de l'Illustre théâtre se déplaçant sur les routes du sud de la France et qui devient, tour à tour, scène, château, chambre de Molière, et même un entre-deux temporel entre le passé dans lequel Léo rencontre la troupe et le présent dans lequel il gît sur un lit d'hôpital, enfoncé dans un coma profond.

 De grandes scènes pleines d'humour servis par d'excellents comédiens ont le mérite de nous faire rire par des anachronismes amusants tout en nous introduisant dans l'oeuvre de Molière pour notre plus grande joie car "quand on aime le théâtre, on aime Molière"

Ainsi la scène où Léo reconnaît Molière et tombe à genoux devant lui en lui témoignant sa vénération pour toutes ses grandes pièces (qu'il n'a pas encore écrites), alors que le pauvre homme n'en est encore qu'à ses balbutiement, en proie aux doutes sur son talent, en butte à la mauvaise fortune, dans une région où le fléau de la peste l'empêche de gagner sa vie ! Ou encore la scène où, semblable au bourgeois gentilhomme, Léo apprend la prononciation des voyelles anglaises aux comédiens à partir d'une chanson des Beatles  ! 

Mais le rire n'occulte pas les  angoisses, les drames personnels de chacun des comédiens de la troupe. Quel plaisir d'ailleurs de les rencontrer sur scène comme des amis retrouvés !  Il y a  Gros René éperdu d'amour pour Marquise et qui souffre de se voir trahi, et par sa femme et par son meilleur ami, Madeleine vieillissante qui se sent déjà supplantée par la toute jeune Armande, tout au moins sur la scène, pas encore dans sa vie amoureuse. Et puis l'on assiste aux répétitions du Dépit amoureux et aux leçons que donne Molière à ses  acteurs débutants, leçons qui ont tant de finesse que l'on comprend pourquoi, nous, spectateurs, amoureux du théâtre, nous sommes là, au festival, à courir d'un lieu à un autre dans les rues d'Avignon avec des températures dépassant les 40° !

Décidément ce spectacle est une gourmandise qu'il faut savourer à sa juste valeur et qui a le mérite de toucher les jeunes et les adultes.

Un coup de coeur !

 

Le chien qui fume à 12H35

Le voyage de Molière 

De Pierre-Olivier Scotto et Jean-Philippe Daguerre

Mise en scène Jean-Philippe Daguerre

durée : 1H35

Relâche : les mercredis 12  19  26

vendredi 7 juillet 2023

Molière/Raphaël Callandreau : Le Malade imaginaire en la Majeur Théâtre 3 Soleils-Buffon festival d'Avignon 2023

 


 Le malade imaginaire

On sait que Le malade imaginaire est la dernière pièce de Molière et qu'il est mort à la quatrième représentation. Ainsi pendant que Molière lutte contre la mort, il nous fait rire d'Argan, cet hypocondriaque ridicule et égoïste, qui décide du sort de toute la famille en fonction de ses prétendues maladies. On comprend l'ironie tragique de la pièce. On peut donc mettre en scène la pièce différemment, soit en soulignant la présence de la mort à qui Molière adresse un dernier pied de nez, soit en choisissant carrément l'aspect amusant. Argan a épousé en seconde noce une femme intéressée Béline qui attend la mort de son mari pour récupérer l'héritage en envoyant ses belles-filles au couvent. Argan exige que sa fille Angélique épouse un médecin Thomas Diaforirus, mais celle-ci aime Léante qui veut l'épouser. Or, le jeune homme a un gros défaut : il n'est pas médecin ! Il se fait passer pour un maître de musique pour pouvoir courtiser Angélique. La servante Toinette déguisée en médecin va imaginer un stratagème pour confondre Béline et pour obtenir le consentement d'Argan au mariage des deux tourtereaux. Comme souvent, la satire des médecins tient une place importante dans la comédie.

 

Mon avis

Le metteur en scène, auteur compositeur, Raphaël  Callendreau, a choisi d'adapter Le malade imaginaire en comédie mucicale et cela marche et même fort bien ! Et après tout pourquoi pas ? La pièce n'était-elle pas à l'origine une comédie-ballet mise en musique par Marc-Antoine Charpentier, musicien qui avait remplacé Lully avec qui Molière était brouillé. 

Cette comédie où alterne prose et chanson, façon Jacques Demy, accompagné au piano, est un petit régal où le rire est servi par quatre excellents comédiens très à l'aise dans les personnages différents qu'ils incarnent ! Une  interprétation sans faiblesse quel que soit le rôle incarné et une manière  habile et astucieuse de  faire exister, malgré leur absence, les personnages qui ont été supprimés. Si le tout forme  un spectacle fort gai, si l'on rit d'un Argan absolument ridicule ou d'un Diaforus hilarant, la mise en scène n'occulte pas les angoisses du Malade imaginaire ou pas et, au cours d'un ballet-cauchemar grimaçant, l'omniprésence de la mort !  

Un excellent spectacle agréable, amusant et intelligent que toute la famille a apprécié. Ma petite-fille qui a 13 ans a adoré et des quatre spectacles qu'elle a vus pour l'instant, c'est son préféré.  (3 sur les 4 pièces sont de Molière ou sur la vie de Molière, un autre de Bertold Bretch !)

 

3 SOLEILS - Buffon
4, rue Buffon
 84000 - Avignon -
Le Malade imaginaire en la majeur à 19h45
Durée : 1h20
du 7 au 29 juillet - Relâches : 11, 18, 25 juillet

Interprètes / Intervenants

  • Mise en scène : Raphaël Callandreau
  • Interprète(s) : Cécile Dumoutier, Marion Peronnet, Raphaël Callandreau, Simon Froget-Legendre, Arnaud Schmitt

 

 

 




jeudi 6 juillet 2023

Molière / Anthony Magnier : les Fourberies de Scapin : Théâtre Les Lucioles festival Avignon 2023

 

 La pièce de Molière Les Fourberies de Scapin, a pour personnage central Scapin, valet de la Commedia dell’Arte,  un fieffé coquin, dont on comprend d’ailleurs qu’il a tâté de la prison. Il est au service du jeune Léandre tandis que son compère  Sylvestre est le valet d’Octave.
En l’absence de leur père, Octave, fils d’Argante a épousé sans le consentement paternel une jeune fille, Hyacinthe, sans ressources et dont la mère est malade. Léandre, fils d’Orgonte, un vieil avaricieux, est tombé amoureux de l’égyptienne Zerbinette avec qui il s’est fiancé.
Courroux des pères qui vont tout faire pour rendre nulles ces unions ! Heureusement, il y a Scapin, le rusé, qui va aider les jeunes gens à vivre leur amour. Oui, mais… ce ne sera pas sans quelques petites vengeances et sans en tirer profit ! La pièce est une satire des maîtres et des rapports avec leur valet. C'est aussi un peinture des rapports entre père et fils à une époque où les enfants étaient soumis à leurs parents par la loi et, dans les milieux bourgeois, par la dépendance financière.

Mon avis

J'ai amené ma petite-fille (13 ans) voir Les Fourberies de Scapin dont elle a étudié des extraits en classe. Je ne sais pas si c'est général ou si c'est dans son collège mais j'ai l'impression que l'on n'étudie plus les pièces de Molière entièrement à raison d'une chaque année comme avant ? Et si c'est le cas c'est bien dommage car je vois qu'elle a été réceptive à cette représentation amusante et pleine de bonne humeur de la Compagnie Viva, mise en scène par Anthony Magnier.

Au début de la pièce, j'ai peu aimé, pourtant, le côté parodique un peu trop poussé à mon goût de l'interprétation de Hyacinthe et d'Octave mais, ensuite, tout en soulignant le ridicule de tous  personnages, le ton devient plus modéré.  La mise en scène joue, bien sûr, sur le comique de situation et de caractère mais rappelle en même temps les rapports de force entre les valets et les maîtres, la  brutalité d'une époque où le serviteur pouvait recevoir des châtiments corporels. Anthony Magnier campe à cet égard un Scapin convaincant qui n'oublie pas les affronts reçus, employant toute sa ruse au service des jeunes maîtres mais déployant aussi son talent à exercer sa vengeance. Les grandes scènes de la galère ou du sac sont réussies.

La scénographie est agréable : un plateau nu avec en arrière-plan un rideau laissant apparaître par transparence les silhouettes des personnages modelés par des jeux de lumière. Les costumes pailletés de deux jeunes maîtres rappellent les ridicules des petits marquis du XVII siècle dont Molière raillait les excès de toilette, dentelles, noeuds et falbalas.

Un bon spectacle  !

 La compagnie VIVA

En 2002, Anthony Magnier crée la compagnie Viva et entreprend d'explorer la modernité des grands textes du répertoire, tout en les partageant avec un large public. Au rythme d'une création par an, la compagnie est présente chaque année au Festival d'Avignon et joue près de 150 représentations par an dans toute la France.

Théâtre Les Lucioles 15H30 durée 1H25

 LES FOURBERIES DE SCAPIN

Festival du 07 au 29 juillet / relâches les 12, 19 et 26 juillet

Mise en scène : Anthony Magnier
Auteur : Molière
Interprètes : Elisa Bénizio , Bérénice Coudy, Matthieu Hornuss, Anthony Magnier, Antoine Richard, Ronan Rivière
Costumes : Mélisande de Serres
Lumières : Clément Commien et Marc Augustin-Viguier
Accessoires : Sophie le Carpentier
Administration : Anne Mourotte
Diffusion : Soha Khelifa
La compagnie reçoit le soutien de la Ville de Versailles et régulièrement celui de l'ADAMI, de la SPEDIDAM, du Conseil Général des Yvelines, de la Région Ile de France, du Jeune Théâtre National et de Creat'Yve.

Tout Public- 1H25
Théâtre