De qui est-ce? Ce petit jeu de l'été a été initié par Mango et repris à sa demande dans mon blog.
Ce jeu de qui est-ce? - juste pour le fun- consiste tout simplement à retrouver l'auteur et le titre du roman célèbre dont je présente un extrait. Vous pouvez donner vos réponses par mail (que vous trouverez dans mon profil) ou me laisser des indices dans les commentaires sans révéler l'auteur, indices qui me permettront de savoir si vous avez vu juste et d'aider ceux qui ne savent pas.
Ce jeu de qui est-ce? - juste pour le fun- consiste tout simplement à retrouver l'auteur et le titre du roman célèbre dont je présente un extrait. Vous pouvez donner vos réponses par mail (que vous trouverez dans mon profil) ou me laisser des indices dans les commentaires sans révéler l'auteur, indices qui me permettront de savoir si vous avez vu juste et d'aider ceux qui ne savent pas.
Nouvelle énigme
Un écrivain contemporain que vous reconnaîtrez peut-être à son style si caractéristique :
L'enfance est longue, longue, longue. Après vient l'âge adulte qui dure une seconde et la seconde suivante la mort éclate, ruisselle.
Les enfants en bas âge prennent toutes les forces de ceux qui s'occupent d'eux et, en un millième de seconde, par la grâce d'un mot ou d'un rire, ils donnent infiniment plus que tout ce qu'ils avaient pris.
"Infiniment plus que tout" : c'est le nom enfantin de l'amour, son petit nom, son nom secret.
Réponse à l'énigme
Aifelle, Gwen, Lystig , Mango, Wens ont trouvé! Bravo!
Il s'agit de La Petite Fadette de George Sand (j'ai pensé à George et à mon challenge en choisissant le texte). Le passage choisi montre Landry en train de traverser la rivière dans la nuit. Mais trompé par un feu follet il échappe à la noyade en gardant son sang froid. A l'époque dans les superstitions berrichonnes, le feu follet est considéré comme un esprit malfaisant, lié au diable.
Il fit bien de s'arrêter, car le trou se creusait toujours, et il en avait jusqu'aux épaules. L'eau était froide, et il resta un moment à se demander s'il reviendrait sur ses pas; car la lumière lui paraissait avoir changé de place, et mêmement il la vit remuer, courir, sautiller, repasser d''un rive à l'autre, et finalement se montrer double en se mirant dans l'eau, où elle se tenait comme un oiseau qui se balance sur ses ailes, et en faisant entendre un petit bruit de grésillement comme ferait une pétrole de résine.
Cette (..) il eut peur et faillit perdre la tête, et il avait ouï dire qu'il n'y a rien de plus abusif et de plus méchant que ce feu-là; qu'il se faisait un jeu d'égarer ceux qui le regardent et le les conduire au plus creux des eaux, tout en riant à sa manière et en se moquant de leur angoisse.
(..) Il ferma les yeux pour ne point le voir, et se retournant vivement, à tout risque, il sortit du trou, et se retrouva au rivage. Il se jeta alors sur l'herbe, et regarda le follet qui poursuivait sa danse et son rire. c'était vraiment une vilaine chose à voir.
La petite Fadette est une lecture de mon enfance et je peux bien dire que je l'ai lu et relu alors et adoré!
Deux jumeaux, Landry et Sylvinet, des bessons- comme on dit dans le Berry- vivent dans une famille de fermiers aisés, les Barbeau. Ils sont très attachés l'un à l'autre, trop peut-être; surtout de la part de Sylvinet, plus fragile et plus doux que son frère. A leur naissance la sage femme avait prévenu : Enfin empêchez-les par tous les moyens que vous pourrez imaginer de se confondre l'un à l'autre et de s'accoutumer à ne pas se passer l'un de l'autre. Ce qui n'a pas été fait. Aussi quand Landry doit aller travailler à la ferme des voisins, Sylvinet ne supporte pas la séparation et s'enfuit. Landry le recherche et le retrouve grâce à la petite Fadette, une jeune paysanne, Françoise Fadet. En récompense et malgré sa mauvaise réputation, La Fadette obtient de Landry qu'il la fasse danser au bal du village. Orpheline pauvre, élevée par sa grand mère qui a le secret des plantes, elle a une tenue négligée voire misérable, des manières de sauvageonne qui font qu'elle est considérée comme une sorcière. Landry n'est pas très heureux de faire danser ce laideron au lieu de la belle Madelon qu'il courtise. Mais il tient sa promesse. Peu à peu il va découvrir La petite Fadette que l'amour transforme en charmante jeune fille paisible et sage. Landry finira par l'épouser après avoir surmonté bien des obstacles. Sylvinet, lui aussi amoureux de la jeune femme, s'engage par désespoir dans l'armée napoléonienne où il obtient le grade de capitaine, réussite sociale pour une famille de paysan, mais il ne guérira jamais de son amour.
Ce roman a beaucoup de charme et celui-ci tient, bien sûr, aux personnages avec qui l'on peut aisément s'identifier et surtout, pour moi, avec la Fadette, le "Grelet". Quand j'étais enfant j'étais de tout coeur avec la petite Fadette rejetée par tout le village, tellement rabrouée qu'elle répondait aux insultes par la méchanceté et la raillerie. Et, bien sûr, j'adorais l'histoire d'amour! Plus tard, j'ai pris conscience que ce n'est pas en jouant sur les ressorts de la compassion ou du misérabilisme que George Sand nous la fait aimer. La petite Fadette a une force de caractère qui lui fait tenir tête à ceux qui l'offensent, une fierté qui empêche qu'on la prenne en pitié et sous sa rude apparence une bonté véritable.. Peut-être faut-il regretter qu'elle devienne plus conventionnelle en rejoignant la "bonne" société? Mais ce sont des questions que j'étais loin de me poser dans mon enfance et je continue à trouver le personnage attachant de même que celui de Landry.
Enfin même si beaucoup de personnes n'apprécient pas les romans dits "champêtres" de George Sand, personnellement, j'ai toujours été sensible à la description -parfois un peu désuète (mais j'adore)- qui en émane. Le tableau des paysans que Sand aimait tant, des us et coutumes, des croyances et superstitions, dans le Berry du XIX ème siècle est passionnant..