Maison sous la neige de Dawy source |
j'ai reçu de la part d'Asphodèle un livre-mystère c'est à dire un livre où le titre et le signature de l'auteur étaient cachés; je savais seulement qu'il s'agissait d'un roman pour la jeunesse. A moi de deviner de qui et de quoi il s'agissait. Et bien j'avoue que je suis restée dans l'ignorance jusqu'au bout! Mais par contre j'ai été fascinée jusqu'au bout, aussi, par ce court récit d'une intensité et d'une force que rien ne vient soulager avant la fin. Et encore, au dénouement, tout comme le gamin qui raconte l'histoire, le lecteur ne s'en sort pas indemne.
Un enfant de treize ans, David, orphelin, a été placé chez une vieille dame. Ils vivent tous deux dans une maison isolée de haute montagne non loin de Grenoble. La vieille ainsi que l'appelle familièrement, mais avec affection, le garçon a perdu la tête. Elle croit que son fils, mort en Algérie, il y a bien longtemps, va revenir bientôt et elle guette son retour. David s'occupe de tout dans la maison et veille à ce que personne ne puisse s'apercevoir de l'état mental de la vieille : il ne veut pas qu'elle aille à l'asile et ne veut pas être envoyé dans une autre famille d'accueil. Mais un soir, alors que la neige tombe, un homme blessé vient frapper à la porte. La vieille dame croit qu'il s'agit de son fils. Mais le jeune narrateur reconnaît en lui le méchant de la bande dessinée qu'il est en train de créer. Qui est cet individu et que va-t-il se passer dans ce huis-clos entre trois personnes, dans un lieu momentanément coupé de la civilisation?
Unité de temps, en un jour, de lieu et d'action : Le roman se joue comme un tragédie classique jusqu'à l'avant dernier chapitre où se dénoue l'action, le dernier chapitre servant d'épilogue. Le récit conté sous le point de vue du garçon est passionnant. On entre dans la vie quotidienne de l'enfant mais aussi dans son imaginaire, les personnages qu'il invente, Cobb et le Chasseur solitaire et qui paraissent s'incarner dans la réalité, son horreur des corbeaux, son amour des loups… Le récit est sobre, sans pathos et si l'on sent le besoin d'affection de David, son envie d'être intégré et d'avoir une famille, le garçon fait preuve d'une maturité et d'un sang froid étonnants voire effrayants.
L'auteur a un art de conteur et nous maintient en haleine avec un style clair, efficace et concis. Un roman qui plaira aux adolescents comme aux adultes
Il est temps maintenant que je vous révèle son nom : Marcus Malte et le titre : "Il va venir". Editions Syros
un grand merci à Asphodèle pour cette belle découverte.