Que pense Montaigne de "la sagesse" des vieillards ?
Mais il me semble qu'en la vieillesse, nos ames sont subjectes à des maladies et imperfections plus importunes, qu'en la jeunesse : Je le disois estant jeune, lors on me donnoit de mon menton par le nez : je le dis encore à cette heure, que mon poil gris m'en donne le credit :
Nous appellons sagesse, la difficulté de nos humeurs, le desgoust des choses presentes : mais à la verité, nous ne quittons pas tant les vices, comme (que) nous les changeons : et, à mon opinion, en pis. Outre une sotte et caduque fierté, un babil ennuyeux, ces humeurs espineuses et inassociables, et la superstition, et un soin ridicule des richesses, lors que l'usage en est perdu, j'y trouve plus d'envie, d'injustice et de malignité.
La vieillesse nous attache plus de rides en l'esprit qu'au visage : et ne se void point d'ames, ou fort rares, qui en vieillissant ne sentent l'aigre et le moisi. (...) Quelles Metamorphoses luy voy−je faire tous les jours, en plusieurs de mes cognoissans ? C'est une puissante maladie, et qui se coule naturellement et imperceptiblement : il y faut grande provision d'estude, et grande precaution, pour eviter les imperfections qu'elle nous charge : ou au moins affoiblir leur progrez.
Je sens que nonobstant tous mes retranchemens, elle gaigne pied à pied sur moy : Je soustien tant que je puis, mais je ne sçay en fin, où elle me menera moy−mesme : A toutes avantures, je suis content qu'on sçache d'où je seray tombé. Essai III chapitre 2
Oui, je sais ! Pour vous souhaiter un bon dimanche, suivant l'âge que vous avez, il y a mieux ! Et vous risquez de me quitter le coeur sombre ! Et bien non ! Un homme averti en vaut deux, une femme aussi ! Maintenant vous allez tout faire pour ne pas avoir de "rides en l'esprit" ! Cela vous consolera de vos pattes d'oie !
Et puis pour vous montrer les beautés de la vieillesse, entrons dans cette galerie de tableaux juste pour le plaisir des yeux :
 |
? |
 |
Rembrandt : vieille femme lisant (la mère du peintre) |
 |
Knut Ekwall |
 |
Le Caravage : le repas d'Emmaus (détail) |
 |
Tamara de Limpicka |
 |
? |
 |
? |
 |
Michel Ange tombeau des Médicis : La nuit |
 |
Léonard de Vinci : autoportrait |
 |
Rembrandt : la mère du peintre |
 |
Rubens : l'enfant et la bougie |
 |
Grant Wood : american Gothic |
 |
Domenico Ghirlandaio : Portrait d'un vieillard et d'un jeune garçon |
On peut en rire aussi
 |
Philippe Geluk : Le chat |
André Franquin : Gaston Lagaffe
 |
Claire Bretecher : Agrippine |
 |
André Franquin : Gaston Lagaffe |
|
 |
Jacques Faizant |