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mardi 10 février 2015

Un conte traditionnel russe : La fille de neige et Blanche

Blanche  de Alexandre Day et Pog

 Voici deux albums qui reprennent tous deux un vieux conte traditionnel russe : un couple de vieillards se désole de ne pas avoir eu d'enfants. Un jour, ils façonnent une fille de neige qui s’anime et devient leur petite fille. Mais, hélas! le bonheur n’a qu’un temps car après l’hiver la neige  fond!

La fille de neige

La fille de neige de Hélène Muller et Robert Giraud

Paru dans la collection du père Castor, La fille de neige raconté par Robert Giraud, est un album délicieusement illustré par Hélène Muller qui explore l’ancienne Russie en dessinant et des vêtements folkloriques aux couleurs vives et des isbas joliment décorées .

Il était une fois un homme et sa femme
Qui avaient passé de longues années ensemble.
Ils s’entendaient bien et s’aimaient beaucoup
Leur seule tristesse était de ne pas avoir d’enfants.

Blanche

Blanche aux éditions Margot

Paru aux Editions Margot vous pouvez lire Blanche, le même conte, dans une langue très différente, celle de Pog qui s’empare de l’histoire pour la raconter d’une manière bien elle, en petites phrases elliptiques, proches de la poésie  :

Il est un grand pays loin là-bas
Un village, des hommes, un bois,
Une maison un peu à l’écart
Ici vivent deux vieillards.

Les illustrations d’Alexandre Day, en noir et blanc sont d’une grande beauté et confère au conte un aspect mystérieux. Il  nous transporte dans un univers onirique, dans un espace hors du temps. Je le conserve dans ma bibliothèque comme un livre précieux.

Qu'en pense ma petite fille?

illustration de Hélène Muller : la fille de neige

Quant aux réactions de ma petite fille face à ce conte?  Si elle aime voir les illustrations qui la font rêver, si elle apprécie la naissance de la fille de neige, l’amour et le bonheur qu’elle partage avec ses parents, la voici beaucoup moins enthousiaste à la fin du récit. On peut dire que lorsque la fillette fond, elle est même un peu chiffonnée!  Pas étonnant puisqu’il s’agit d’une métaphore de la mort! Je n’y avais pas trop prêté attention avant de le lire avec elle!

Heureusement, nous sommes dans un conte et  « celle que l’été a fait fuir, l’hiver la ramènera » nous dit une voix rassurante dans l’album du père Castor!

Prometteuse aussi mais plus mélancolique est la version des éditions Margot qui se termine comme le conte avait commencé par l’image du froid associé à l’absence de la fillette :

ll est un grand pays loin là-bas
Un village, des hommes, un bois,
Une maison un peu à l’écart
Où attendent deux vieillards.
Ils guettent le retour des premières neiges.
Ici l’on croit aux sortilèges.
La vieille a préparé le repas.
Elle est en retard. C'est froid.