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mardi 8 octobre 2019

Andrea Wulf : L'invention de la nature (3) Ernst Haeckel et Humbodt


Voici le troisième billet que j’écris sur L’invention de la nature, les aventures d’Alexander Humboldt d'Andrea Wulf. (Billet 1 et billet 2). L'auteure parlait précédemment du rayonnement fantastique qu'Alexander Humboldt avait eu chez ses contemporains et aussi sur les générations à venir dans tous les domaines scientifiques, littéraires, poétiques, philosophiques. Mais ce que j’ai choisi de vous rapporter aujourd’hui, c’est l’influence qu’il a exercée sur l’art par l’intermédiaire d’Ernst Haeckel.

Ernst Haeckel.
 Ernst Haeckel a vingt cinq ans quand meurt Alexander von Humboldt, une grande perte pour le jeune homme qui a lu toutes les oeuvres du maître et s'en est profondément imprégné. A l’époque, Haeckel cherche sa voie, déchiré entre sa double vocation pour l’art et pour la science. Si Humboldt prêchait la réconciliation des deux et même leur complémentarité, Haeckel ne sait comment concilier son amour de la peinture et de la nature, en particulier dans la spécialité qu’il s’est choisie, la zoologie. A cette époque, il prend pour sujet d’étude, les méduses et les minuscules organisme unicellulaires du plancton comme les radiolaires. C’est en les observant au microscope qu’il découvre ces « petites merveilles » dont les structures très diverses présentent des motifs symétriques, réguliers, d’une extrême finesse et d’une grande beauté. Un univers « poétique et enchanteur ». Il ne lui reste plus qu’à utiliser son talent de dessinateur et de peintre pour le révéler au public dans un livre qui eut un immense succès : Die RadoliarienLes radiolaires.

Les radiolaires de Ernst Haeckel dans l'invention de la nature d'Andrea Wulf
Les radiolaires de Ernst Haeckel Spumellaria
Les radiolaires de Ernst Haeckel les stephoidea
C’est aussi à cette époque qu’il découvre L’origine des espèces de Darwin et qu’il en devient le grand défenseur.  Et pour rendre compte des rapports d'Alexander  von Humboldt avec la nature, il invente un mot nouveau destiné à une longue vie : L’Oecologie ou écologie, du grec « oikos, « maison » au sens large de milieu naturel.

Formes artistiques de la nature Ernst Haeckel les Ascidiae
Entre 1899 et 1904, il publie Formes artistiques de la nature, des planches représentant des radiolaires et des méduses qu’il peint en laissant libre court à son talent artistique. Ces oeuvres vont fonder le langage stylistique de l’Art Nouveau et devenir une source d’inspiration toujours renouvelée pour les artistes et créateurs.

L'art nouveau 



Certains artistes se mettent à imiter les éléments organiques marins mis en valeur dans Formes artistiques. Haeckel, lui-même décore sa maison nommée Médusa, à Iéna, de formes empruntées à ses méduses bien-aimées. 

Plafonnier villa Médusa
L’architecte René Binet édifie la porte monumentale d’entrée à l’exposition universelle de Paris en 1900 en s’inspirant des radiolaires.

Projet de la porte d'entrée de Binet  : exposition universelle de 1900 à Paris
Les oeuvres d'Antoni Gaudi à Barcelone :  escaliers, arches, fenêtres, flèches évoquent le varech, les invertébrés marins, ses lustres sont des nautiles, ses vitraux arborent des oursins géants.
Antoni Gaudi : La Sagrada

Gaudi : maison  Batllo
Et la coupole de  Louis Comfort Tiffany à Chicago rappelle la forme et les couleurs d'un radiolaire Ascidiae.

Louis Comfort Tiffany couple du centre culturel de Chicago
 En France, les bouches de métro de Hector Guimard sont considérées comme les chefs d'oeuvre de l'art nouveau. Il en reste quatre-vingt huit, à l'heure actuelle, sur les cent-soixante sept oeuvres créées par l'architecte. Pour la première fois (et initié par Eiffel avec sa tour pour l'exposition de 1900) le fer devient une matière noble, associé aux transparences et aux vives colorations du verre.


L'architecte, Louis Sullivan aux Etats-Unis décore ses gratte-ciel de motifs tirés de la faune et la flore qui ressemblent aux dessins des organismes marins de Haeckel, comme cette porte d'entrée du Carson Scott Pirie Building à Chicago.

Le  Sullivan  center Carson Scott Pirie: Chicago

Les lampes, les vases,  les bijoux, tous les objets se font fleurs ou méduses. Ainsi en est-il des créations du maître verrier français Emile Gallé, de René Lalique ou du créateur américain Louis Comfort Tiffany.

   
Emile Gallé (France)
collier René Lalique (France)
Emile Gallé (france)

Musée art nouveau à Budapest (Hongrie)
Musée art nouveau à Budapest (Hongrie)

Louis Comfort Tiffany (USA)
 
L'Art nouveau -c'est le terme adopté en France- à l'origine dans une galerie de peinture parisienne dont le propriétaire, l’Allemand Siegfried Bing, exposait et vendait des œuvres en avance sur leur temps. L'Art nouveau  naît en réaction à une industrialisation trop poussée, et en "sécession " avec la tradition et le conservatisme artistique. Il  se répand dans tous les pays occidentaux où il devient universel. Les artistes de cette fin du XIX siècle et du début du XX siècle sont gagnés à cet amour de la nature et se mettent à l’unisson. 

« Le nouveau langage stylistique de l’art nouveau insufflait dans toutes les créations des éléments empruntés à la nature, que ce soit dans les gratte-ciel, les bijoux, les affiches, les bougeoirs, le mobilier ou les textiles. De sinueuses ornementations enroulaient leurs lianes et leurs fleurs sur les vitres gravées des portes, et les ébénistes donnaient aux pieds de table et aux accoudoirs des formes incurvées de branchage » Andrea Wulf

Budapest Porte de la caisse d'épargne : Odon Lechner
Cette passion des formes sinueuses, des courbes qui reproduisent la poussée des végétaux avec une luxuriance parfois considérée comme exagérée font dire à ses détracteurs en France, que l'Art Nouveau, est un "style nouille" ou "style métro" par allusion à Hector Guimard..

Il est aussi appelé style Tiffany aux Etats-Unis d'après Louis Comfort Tiffany, Jugennstil en Allemagne, Sezessionstil en Autriche, Stil Liberty en Italie, Style sapin en Suisse,  Modern en russe, Modernismo en Espagne.
A Prague, son nom tchèque, « Secese » (Sécession) qui apparaît d'abord à Vienne, désigne un mouvement de jeunes artistes novateurs qui s'opposent à l'académisme mais le style en lui-même est né en Belgique avec l’architecte Victor Horta qui est considéré comme le père de ce nouveau style.

Maison Horta Belgique

Maison Victor Horta Belgique (détail)

Avec l'artiste tchèque Alfons Mucha  devenu si célèbre à Paris avec ses affiches, le « style Mucha » voit le jour.

Prague Affiche Sara Bernhardt
Prague  musée Musha
Prague Vitrail de Musha la cathédrale Saint Guy

Et voilà ce qu'inspirent encore de nos jours les recherches d'Ernst Haeckel : les lustres méduses de l'artiste Thimoty Horn en résidence à la villa Medusa à Iéna en 2006

Thimoty Horn (2006)

Thimoty Horn (2006)
Thimoty Horn (2006)


Je vous parlerai un autre jour d'Odon Lechner  et d'Emile Vidor, deux des plus grands artistes de l'art nouveau Hongrois que j'ai découverts lors de mon récent voyage à Budapest..



dimanche 31 mars 2019

György Dragoman : Le bûcher


Le bûcher est le premier livre que je lis de cet auteur hongrois né en Roumanie en 1973, Gyorgy Dragoman. Ce dernier est plus connu, je crois, en France, pour son livre Le Roi blanc dont le personnage principal est un garçon. Ici, c’est une fille, Emma, qui est au centre de ce roman d’initiation pas comme les autres. Elle vient de perdre ses parents tués dans un accident de voiture et est adopté par sa grand-mère qui l’amène dans son village. Pourquoi ses parents ne lui ont-ils jamais parlé de l’existence de la vieille dame ? Pourquoi sont-ils partis de chez elle sans jamais vouloir la revoir et pourquoi les habitants du village la tiennent-ils à l’écart ? C’est ce que va découvrir la jeune fille.
Nous sommes en 1989, au moment de la chute de Ceauscescu. Toute la population panse ses plaies, pleure ses morts, disparus dans les geôles du dictateur, fusillés pendant les soulèvements qui ont jeté le peuple dans la rue pour conquérir la liberté. Tous recherchent les corps de leurs proches dans les charniers qui sont mis à jour peu à peu. L’heure est au règlement de comptes et bien des victimes du passé deviennent les bourreaux du présent, adoptant les mêmes méthodes barbares que leurs prédécesseurs. Les uns persécutent, torturent, tuent, les autres en profitent pour s’enrichir aux dépens d’autrui tandis que les anciens membres de la police politique se replacent et sévissent toujours. 
 Il pensait s'être battu pour que tout le monde ait accès à tout, pour que personne n'ait plus jamais peur. Pas pour que des types comme le père d'Ivan, qui n'étaient même pas là, rachètent petit à petit la moitié de la ville. Il a entendu dire que non content de posséder la tannerie, il venait d'acheter la patinoire. Il secoue la tête, à quoi ça peut servir de posséder une entreprise, toute une usine, il ne pourra jamais comprendre ça. Et puis, comment une usine peut-elle appartenir à une seule personne ? Lui, il n'a certainement pas affronté la mort pour que tout redevienne la propriété d'une seule personne.

Certes, il s’agit d’un roman d’initiation : Emma va à l’école, fait de la course d’orientation, aime le dessin, tombe amoureuse, se dispute avec sa camarade de classe Krisztina… Tout paraît presque normal mais tout est perverti par l’horreur du passé.
Cependant, ce qui est le plus original est la manière de traiter le sujet. Le récit est fait à la première personne par la jeune fille et l’emploi du présent de narration- tout au moins dans la traduction française - établit un décalage entre ce qui arrive à la fillette et ce qu’elle perçoit. On a l’impression que la fillette décrit ce qui lui arrive comme si les faits étaient en train de s’accomplir devant elle. C’est à dire qu’elle est à la fois actrice et spectatrice comme si elle décrivait une scène dont elle était absente ou qui ne la concernait pas. Une sorte de dédoublement se crée, pendant lequel tous les gestes sont décomposés, comme projetés sur un écran, au ralenti .
« J’attends. je regarde le parc de la fenêtre. De chaque côté de l’allée, il y a des oiseaux perchés en haut des peupliers dénudés. Ce sont des corneilles.
J’observe les corneilles. J’attends.
Je me demande ce que la directrice me veut.
Cela fait presque six mois que je suis à l’internat.Tout le monde est gentil avec moi, les élèves, les profs, les surveillantes. Elles sont désolées de ce qui est arrivé à mes parents.
Je regarde l’arbre. Je ne veux pas penser à eux. J’attends.
la porte s’ouvre enfin.La directrice me dit : «  tu peux entrer ».
J’entre.


Cet emploi du présent, ces phrases courtes, réduites au minimum, m’ont d’abord un peu arrêtée mais il faut persévérer car l’univers qui entoure Emma va s’animer d’une vie étrange, envoûtante où tous les sens participent, les bruits, le goût, les matériaux, leurs couleurs, leur contact, tout est noté avec minutie. C’est de la pure poésie. Les objets prennent une importance primordiale. Parfois, ils sont vus en si gros plan que l’on hésite à les reconnaitre, parfois ils semblent doués de vie à la fois par la force de l’imagination de la fillette et aussi peut-être parce qu’ils le sont réellement !  Entre réalisme et fantastique !
Ensuite les racines se racornissent, noircissent, prennent feu, gesticulent comme des petites pattes insectes, les touffes d’herbe rougeoient et brasillent, l’ensemble fait penser à une grande araignée de braise, velue, elle court le long de la branche, contourne les lettres en feu, s’arrête tout haut, se hisse comme pour regarder autour d’elle, son regard se pose d’abord sur moi, ensuite sur grand mère, revient sur moi, elle se recroqueville en crépitant, je sais qu’elle veut sauter du feu pour venir nicher dans mes cheveux.

Car il se passe de drôles de choses dans cette maison. La grand-mère est une sorcière, elle pratique des rites de sorcellerie avec de la farine, le fantôme du grand-père est souvent là, bienveillant, il guide la jeune fille, les poupées en chiffon pleurent et témoignent peut-être du douloureux passé de grand-mère. On ne sait jamais trop bien ce que voit l’enfant et ce qu’elle imagine.
Deux taches de buée de forme ovale, entremêlées, apparaissent sur la vitre, elles me font penser à l’hiver, au souffle blanc qui s’échappe des narines. Je recule notre un peu, les taches commencent à s’étendre, une forme humaine se dessine, c’est comme si quelqu’un se penchait vers la vitre, qu’il s’y appuyait des deux mains, et plaquait son visage entre ses mains, pour voir de l’autre côté.
Le dos des livres se profile dans la brume, mais je vois toujours ce visage blanc de l’autre côté de  la vitre, il est vieux, mal rasé. C’est grand-père.


Le récit de la grand-mère s’insère dans celui de sa petite-fille, tandis qu’elle lui raconte l’histoire de sa petite amie Bertuka, juive, et de toute sa famille pendant la deuxième guerre mondiale, celle du grand-père et du grand secret qui pèse sur elle. Deux lourdes périodes historiques de la Roumanie (mais aussi de la Hongrie) qui font de l’Europe centrale, piétinée, occupée, démantelée, déchirée, une terre de souffrance et de deuil.
A travers ce double récit se construisent deux portraits de femmes, solides, courageuses, volontaires, qui font leur choix, souvent difficile,  avec lucidité. Marquées par le passé qui expliquent peut-être leur étrangeté, à moins que ce ne soit leur qualité de sorcière - et pourquoi pas ? puisque nous aimons croire au surnaturel - , elles font passer la sincérité de leurs sentiments et l’amour avant tout. 

Le tout forme un roman étrange et déconcertant, souvent poétique et cruel.  Cruel, oui ! Il ne vous laisse pas en repos mais si parfois vous regimbez à y entrer, Gyorgy Dragoman vous rattrape toujours par cette manière de transcender la réalité, non pour la rendre plus belle, mais plus acceptable et peut-être même pour y puiser de la force.

Gyorgy Dragoman

 Nationalité : Hongrie
Né(e) à : Targu Mures (Roumanie) , le 10/09/1973
Biographie :

György Dragomán est un écrivain et traducteur roumano-hongrois d'expression hongroise.

En 1988, György Dragomán et sa famille quittent la Roumanie et émigrent en Hongrie. Il effectue ses études secondaires à Szombathely, puis de 1992 à 1998, il entre à l'Université Loránd Eötvös (Budapest) afin d'étudier l'anglais et la philosophie, puis s'inscrit au Eötvös József Collegium et au Láthatatlan Collegium.

De 1998 à 2001, il reprend le chemin de l'université de la capitale hongroise pour un doctorat de littérature anglaise moderne.

Son deuxième roman, A fehér király paraît en 2005 et reçoit, en Hongrie, les prix Déry Tibor et Sándor Márai. Le livre est traduit dans plus de vingt pays et c'est Gallimard qui le publie, dans sa collection Du monde entier, la traduction française, due à Joëlle Dufeuilly, sous le titre Le Roi blanc.

Parallèlement à son activité de romancier, György Dragomán traduit en hongrois des auteurs britanniques, entre autres, Samuel Beckett, James Joyce, Ian McEwan, Irvine Welsh. (Source : wikipédia )



vendredi 22 mars 2019

Kalman Mikszath : Le parapluie de Saint Pierre


Le parapluie de Saint Pierre de Kalman Mikszath est un roman plein d’humour, au rythme enlevé, qui m’a amusée du début jusqu’à la fin. Il raconte l’histoire d’un parapluie rouge qui passe de main en main et est à l’origine de grands chamboulements dans la vie des personnages principaux, le curé Janos Bélyi, sa petite soeur Veronka qu’il élève, et la famille Gregorics dont l’avocat Gyuri, un bien sympathique jeune homme. Cet objet miraculeux aurait même sauvé la vie du bébé Veronka, ressuscité un mort et il confère un décorum sans précédent à tous les enterrements des villageois. Bref, depuis que Saint Pierre l’a déposé, on ne peut plus s’en passer à Glogova !
Divisé en cinq parties, le roman se déroule entre 1870 et 1885 en Hongrie, en particulier dans le petit village de Glogova, situé en Slovaquie qui appartient alors à la Hongrie de l’Empire austro-hongrois des Hasbourg. On y parle plusieurs langues et plusieurs nationalités se côtoient.
La première partie intitulée La légende qui fait intervenir Saint Pierre lui-même, pas moins, est un petit chef d’oeuvre d’humour qui n’est pas sans rappeler le ton d’un roman de Pagnol ou d’un conte de Daudet. C’est bon, les miracles qui transforment les pingres Glogovains (oh! ce nom!) en généreux donateurs ! La deuxième est un retour en arrière qui va expliquer la véritable histoire du parapluie mais quand la réalité s’en mêle, c’est pour introduire un autre mystère ! Enfin les trois autres divisions lancent l’avocat Gyuri à la recherche de ce parapluie, dans une quête qui ne se départit jamais de cet humour vif, de ce ton léger et plaisant même s’il se révèle parfois satirique envers les ruraux aussi bien que les bourgeois. Ce voyage dans la Hongrie de l’époque offre une peinture enlevée du pays, de ses paysages, de ses coutumes et  surtout de ses habitants hauts en couleurs. Kalman Mikszath n'est pas en reste quand il s'agit de brosser les portraits des jeunes héros, Veronka et Gyuri, tous les deux naïfs, un peu sots tant ils sont ignorants de leurs propres sentiments, mais gentils et sympathiques. Et bien sûr, un Happy end !

Un récit vraiment très agréable et original.


Kalman Mikszath

  Kálmán Mikszáth (16 janvier 1847 - 28 mai 1910) fut un romancier, journaliste et homme politique hongrois.

Mikszáth est né à Szklabonya (aujourd'hui Sklabiná, située en Slovaquie) dans une famille de la petite noblesse hongroise, sous l'empire des Habsbourg. Il fit des études de droit à l'université de Budapest de 1866 à 1869 sans obtenir de diplôme et écrivit pour de nombreux journaux hongrois, dont le journal de Pest.

Ses premières nouvelles décrivaient la vie de paysans et d'artisans; malgré leur faible popularité, s'y manifestait son talent pour forger des anecdotes humoristiques qu'on allait retrouver dans ses oeuvres ultérieures. Nombre de ses romans commentaient la société, parfois d'un ton satirique, et devinrent de plus en plus critiques envers l'aristocratie, et le fardeau que celle-ci, selon Mikszáth, avait donné à la société hongroise.

Mikszáth fut membre du parti libéral hongrois et fut élu en 1887 à l'Assemblée Nationale de Hongrie.  (Source : Wikipedia)




mardi 19 mars 2019

Gyula Krudy : Sept hiboux



Le roman de Gyula Krudy, grand romancier hongrois, intitulé Sept Hiboux, est paru en 1922. Krudy a 44 ans. Le roman se déroule dans les années 1890, à Budapest, à une époque où il a lui-même 22 ans.
Budapest  : Antal Berkes peintre hongrois

Ce qui m’a frappée d’abord, dès les premières pages, c’est l’accumulation de détails précis, topographiques, sociologiques, ethnographiques que donne l’auteur : les lieux de la ville, rues, places, bâtiments, que l’on peut retrouver avec exactitude (je les chercherai quand j’irai à Budapest au mois de mai) sauf ceux qui ont aujourd’hui disparu; les coutumes selon les saisons et les fêtes, la manière de s’habiller, en particulier des dames, les classes sociales, les petits métiers, les noms de cafés, des tavernes, les noms de tous les écrivains, journalistes, hommes politiques, tout y est consigné comme si l’écrivain avait pris des notes pendant des années ou jouissait d’une mémoire phénoménale pour faire revivre tous les aspects de sa ville de Budapest.
Nous faisons connaissance du milieu des éditeurs, dans des imprimeries où s’activent des ouvriers intoxiqués par les vapeurs du plomb, et avons vu comment les auteurs, sans le sou, sont obligés de faire leur cour, subissant le mépris non déguisé de leur éditeur. Gyula Krudy dénonce un milieu qu’il connaît bien et se livre à une critique féroce de ces grands patrons qui, tout en exploitant leurs ouvriers et leurs auteurs, préfèrent choisir non la qualité des ouvrages qu’ils impriment mais ce qui leur fera gagner le plus d’argent. La satire n’épargne pas les écrivains désargentés, qui cultivent leur malheur, traînent dans les tavernes des mines désespérées et se font nourrir par leur vieille maîtresse qu’ils dédaignent par ailleurs.


Une foule de détails absolument incroyable ! Je suis restée bouche-bée devant la description - quatre pages- sur les sourcils, les cils, les cheveux des femmes, en particulier sur les bouclettes des brunes qui, selon leur forme respective, témoignent de la sensualité de chacune et livrent tout de leur intimité Une page aussi est consacrée aux différentes sortes de baisers ! L’étonnement que j'ai ressenti à la lecture vient bien de la précision des descriptions presque entomologistes qui a la femme, en particulier, mais pas seulement, comme sujet d’étude, alliée pourtant à une certaine poésie.

Par simple observation des cheveux, leur épaisseur, leur longueur, les ondulations, il perçait à jour l’intimité des femmes qui lui étaient complètement inconnues, ce qui lui causait des émotions dont il se serait bien passé. 
Au départ, j’ai été accablée par cette somme d’érudition, cette profusion de détails précis, j’ai vraiment eu peur de m’ennuyer et ceci d’autant plus que toutes ces allusions à des personnages célèbres ne me parlent pas! Je ne les connais absolument pas ! Et puis je me suis laissée prendre par le style, sa vigueur qui transmet les sensations les plus diverses, les odeurs, les bruits, le froid de l’hiver bleuté, les flocons de neige brûlants comme des baisers sur les voilettes des dames, le passage du vent : j’aime c’est cette façon de passer du détail le plus infime pour tendre vers ce qui est plus large, plus général, comme si la vision s’élevait et permettait de voir plus loin, toujours plus loin, bien au-delà de la ville.


… à la période de Noël où les fêtes des saints patrons se disposent en cercle autour de la naissance du petit Jésus, l’odeur du vent était particulière, comme s’il concassait, lui-même les noix et le pavot des gâteaux, comme s’il portait sur ses ailes, même là où l’on ne célèbre pas les fêtes, l’odeur des bougies que l’on moule. Mais le vent pouvait avoir un parfum sauvage, à la fin de l’automne par exemple, lorsqu’il répandait dans le monde les clameurs des rabatteurs de gibier, les histoires contées par les usagers des moulins, les cris des garde champêtres, les chansons égayées par le vin nouveau, les gémissements des épouvantails dans les champs. »

Cette période « fin de siècle » si finement décrite introduit le personnage de l’avocat Szomjas Guszt, un homme distingué, d’un âge avancé qui arrive à Budapest pour se loger au Sept Hiboux, un immeuble de location où il a vécu pendant sa jeunesse estudiantine. Il veut revivre sa jeunesse en ressuscitant les souvenirs enfuis. C’est un vieillard (près de 70 ans), passé de mode, mais qui prône une certaine sagesse, une philosophie bonhomme qu’il a acquise avec l’expérience. Un personnage curieux, un peu ridicule parfois, mais finalement attachant.
L’autre personne principal masculin est Joszias, écrivain encore peu connu mais qui a pourtant publié plusieurs ouvrages. Cette courte renommée fait de lui un Dom Juan irrésistible auprès des dames mariées et romantiques, qui cherchent un peu de changement, de piment et de poésie dans leur vie réglée d’épouses de vieux bourgeois prosaïques. Il est amoureux de Szofia, jeune femme mariée, avant de le devenir d’Aldaska, jeune fille innocente. De plus, il cherche à se débarrasser de son ancienne conquête, trop vieille (44 ans) Leonora : une belle page sur les sentiments de la femme de quarante ans qui a peur de vieillir, de ne plus être aimée !

Peu à peu le ton devient grave, la mort s’introduit dans le récit et donne lieu à des pages d’une noirceur extrême sur les ramasseurs de cadavres des suicidés, ressemblant eux-mêmes à des morts vivants, et la visite à la morgue nous fait pénétrer dans un monde au-delà du réel. Passages glaçants, d’un réalisme qui touche au fantastique et qui culmine lors de la promenade sur l’île Marguerite, où Joszias et Szofias découvrent le Danube gelé, hérissé de blocs de glace, les arbres couverts de givre, au milieu d’une blancheur qui convoque les âmes des suicidés. Magnifiques pages! La promenade sur le Danube en débâcle au milieu des spectres est impressionnante mais fait ressortir d'autant plus le ton de farce qui suit cette épisode. Curieux contraste qui met le lecteur sens dessus dessous ! On est sans cesse pris entre le comique, la satire ironique, voire cruelle et désabusée de la société, et la tragédie.


Multiplication des registres, richesse des descriptions, richesse des thèmes, ce livre est donc extrêmement dense et touffu. J’ai parfois éprouvé de l’impatience à la lecture, et j'ai eu du mal à y entrer au début, mais j’ai toujours été retenue par ce talent littéraire très particulier qui parvient à créer une atmosphère, qui nous transporte dans une société dont on sent qu’elle est très loin de nous, désuète, entièrement disparue et pour cela précieuse. Une vision qui est à la fois très critique et poétique et qui passe de la nostalgie à l’amertume et à la tragédie. On y sent la griffe d’un grand écrivain !





Gyula Krudy

Nationalité : Hongrie
Né(e) à : Nyiregyhaza , le 21/10/1878
Mort(e) à : Budapest , le 12/05/1933
Biographie :
Né d'un père avocat issu de la petite noblesse, dont il tient le nom et le prénom, et d'une mère issue du monde rural, Julianna Csákányi, Gyula Krúdy est le premier-né parmi les 7 enfants que compte sa famille. Il étudie au lycée de Szatmárnémeti (auj. Satu Mare) (1887-1888), puis à Podolin (auj. Podolínec) (1888-1891), puis de nouveau à Nyíregyháza (1891-1895), où il passe son baccalauréat en juin 1895. Il devient ensuite journaliste, travaillant d'abord à Debrecen, puis à Nagyvárad (auj. Oradea). Krúdy publie sa première nouvelle à l’âge de quinze ans. En 1896, quand il s'installe à Budapest, il a déjà une centaine de publications à son actif. Il connaît rapidement le succès et devient très populaire grâce à "Sindbad". Il gagne l’estime des milieux littéraires qui le saluent pour ses innovations littéraires. Il écrit dans la plupart des grands journaux et des revues de son époque comme le célèbre Nyugat (Occident) dont il est l’un des principaux rédacteurs dans les années 1920. En 1899, il se marie avec une institutrice nommée Bella Spiegler (de son nom d'écrivain Satanella). Plus tard, il la quitte pour Zsuzsa Rózsa. Son apparence seule a suscité une foison de légendes : « Prince de la Nuit », joueur, coureur de jupons invétéré… Amateur de vin et fin gourmet, il aimait passer son temps dans les restaurants et les cafés, mais aussi dans les tavernes des quartiers populaires. Il a néanmoins écrit près de 90 romans, plus de 2500 nouvelles et plusieurs milliers d’articles de journaux. La situation politique trouble après la Première guerre mondiale et les conséquences du Traité de Trianon (1920) ont causé de graves problèmes existentiels à beaucoup de Hongrois. Krúdy a passé les dernières années de sa vie dans une pauvreté extrême, aggravée par des problèmes de santé, parce qu’il ne pouvait plus travailler suffisamment. Le prix Baumgarten (1930) et le prix Rothermere (1932), reçu grâce à Kosztolányi, alors Président du Pen club hongrois, l’ont un peu aidé, mais il était déjà trop endetté. Il s'est éteint seul dans sa maison du Vieux-Buda où l’électricité avait été coupée. Il avait 55 ans. Les journaux ont publié la nouvelle de sa mort sur leurs unes. À son enterrement où l'orchestre tzigane de sa ville natale a joué sa chanson préférée, une foule s’est rendue composée d’écrivains, d’éditeurs, de jockeys, d’anciennes maîtresses, de garçons de café, de filles de rue… La Hongrie officielle n’a pas souhaité de s'y faire représenter. (voir bio babelio)

samedi 16 mars 2019

Magda Szabo : Abigael



Le livre de Magda Szabo, Abigaël, est un roman d’initiation. C’est l’histoire de Gina, jeune fille de la bourgeoisie aisée, élevée par un père aimant, attentif et indulgent et par une gouvernante française intelligente et affectueuse. Tout sourit à la jeune fille lorsque son père l’envoie en pension loin de la capitale dans un monde austère d’où les plaisirs et la beauté sont exclus, loin du luxe et de la vie plaisante qu’elle menait à Budapest. La souffrance d’être séparée de son père adoré et admiré ajoute à la révolte de Gina.
Dans cette institution calviniste, les jeunes filles doivent obéir à une discipline quasi militaire et consacrer leur vie à Dieu et à leurs études, sachant que leur conduite - qu’elle soit bonne ou mauvaise- ne les sauvera pas si Dieu ne l’a pas décidé ainsi à leur naissance ! Un déterminisme d’autant plus difficile à supporter que Gina avait l’habitude de la liberté, de la discussion, des plaisirs culturels, des divertissements, bals, théâtre… La description de l’établissement, de ses règles qui en brimant la spontanéité détruisent aussi toute sincérité, la présentation de cette philosophie religieuse, puritaine, qui refuse tous les plaisirs de la vie est un des grands intérêts du roman.

Dure initiation donc pour cette charmante jeune fille et ceci d’autant plus que nous sommes en 1943 et la Hongrie, alliée à l’Allemagne nazie, va bientôt subir ses premiers revers. Mais alors que la guerre avec ses privations, ses alertes aériennes, son couvre-feu, est au centre du roman, elle apparaît comme secondaire tant les jeunes filles enfermées dans cet établissement aux règles religieuses strictes semblent vivre dans un monde à part, occupées seulement par des soucis de collégiennes. Peu à peu, l’intrusion de la vie réelle bouscule leur existence. L’antisémistisme sévit, les lois raciales s’étendent jusqu’à elles et pénètrent dans l’établissement, menaçant certaines d’entre elles. La Résistance s’organise pour lutter contre l'armée allemande qui occupe le pays. La menace qui plane finit par rejoindre Gina elle-même dans une terrible et effrayante sortie de l’enfance.

Le récit est fait à la troisième personne, selon le point de vue de Gina, et bien qu’elle soit intelligente et mature pour ses quinze ans, le ton ne se départit pas d’une certaine naïveté et d’une fraîcheur de l’enfance qui fait que l’on se sent proche d’elle, que l’on partage ses chagrins, ses révoltes, ses peurs aussi. Le lecteur adulte ne peut s’empêcher de sourire de son manque de clairvoyance à propos de la statue d’Abigaël, la confidente et la protectrice de toutes les élèves en difficulté. Son aveuglement, lié à ses partis pris envers ses professeurs et les gens qui l’entourent, nous la rendent plus proche ! Alors même qu’elle est dotée d’un grand sens de l’observation, elle ne cesse de faire des erreurs de jugement qui lui font très mal. Une façon de grandir parfois bien douloureuse. Le personnage avec ses défauts et ses qualités est donc très attachant et, de plus, Magda Szabo peint avec dextérité et sans manichéisme toute une galerie de portraits bien campés et complexes, des adultes aux enfants, compagnes de Gina.

Un livre passionnant, une tranche de vie individuelle inscrite dans un moment  tragique de l’histoire de la Hongrie.


Voir aussi l’excellent roman de Magda Szabo : La Porte ICI

 Magda Szabo

Né(e) à : Debrecen , le 05/10/1917
Mort(e) à : Kerepes , le 19/11/2007
Biographie :  Babelio

Magda Szabo est née en Hongrie. Ses premiers écrits sont publiés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale mais, après 1948, pour des raisons politiques, elle disparaît de la scène littéraire.  Lorsque ses livres ressortent en librairie à la fin des années 50, l'accueil est enthousiaste.

Depuis, récompenses et traductions à l'étranger se succèdent, notamment le prix Pro Urbe Budapest en 1983, le prix Csokonai en 1987, le prix Getz en 1992, le prix Betz Corporation en 1992 et le prix Femina étranger en 2003 pour "La porte". Magda Szabo est devenue une figure majeure des lettres hongroises.

 




C'est  avec un peu de retard que je rejoins Eva, Patrice et Goran mais il est encore temps - et pour vous aussi- de les rejoindre pour ce mois de Mars dédié à la littérature de L'Europe de l'Est.

 Souvenez-vous, c’est l’an dernier qu’est né Le mois de l’Europe de l’Est d’Eva, Patrice et Goran. Et ce dernier revient, toujours en mars. Voici en quoi celui-ci consiste.
Vous l’aurez compris, lors de ce mois de mars, il va être question de littérature, tout genre confondu (roman, essai, poème, BD, livre jeunesse, etc.), d’Europe de l’Est. Lorsque vous aurez rédigé votre critique, comme vous le faites avec n’importe quel autre texte, il ne vous restera plus qu’à préciser que celle-ci a été rédigée dans le cadre du célébrissime mois de mars. Enfin, n’oubliez pas de venir partager votre article chez Goran ou bien chez Eva et Patrice. Si vous le préférez, vous pouvez aussi utiliser nos contacts via ces liens (ici et ici.). Début avril nous rédigerons un article récapitulatif. Par ordre alphabétique voici la liste des pays acceptés :
– Albanie
– Biélorussie
– Bosnie-Herzégovine
– Bulgarie
– Croatie
– Estonie
– Hongrie
– Lettonie
– Lituanie
– Moldavie
– Monténégro
– Pologne
– République de Macédoine
– République tchèque
– Roumanie
– Russie
– Serbie
– Slovaquie
– Slovénie
– Ukraine
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous les poser. Toujours est-il que nous vous espérons tout aussi passionnés et passionnants que l’an dernier ! Et surtout que ce Mois de l’Europe de l’Est vous apportera de merveilleuses découvertes littéraires. Enfin, nous rappelons que vous pouvez utiliser notre visuel afin d’illustrer vos articles. Par avance, merci de faire vivre ce mois de mars qui ne serait pas possible sans votre participation.
Voici pour rappel le lien vers le bilan du Mois de l’Europe de l’Est 2018 qui avait rassemblé 22 blogueurs et 99 billets !
A très bientôt
Eva, Patrice & Goran

vendredi 10 octobre 2014

Budapest : musique, opéra, ballet


L'escalier de l'opéra national hongrois à Budapest :
Budapest : Opéra national de Hongrie (détail : escalier monumental)

 Opéra national de Hongrie

 

Dans le luxueux décor de l'opéra national de Hongrie, je suis allée voir la Tosca de Puccini avec un distribution hongroise, des solistes à la carrière internationale. Décor, mise en scène et costumes classiques, belles voix. Un beau spectacle. J'ai eu un coup de coeur pour l'interprétation de Scarpia : Quelle classe! Et voilà comment on en arrive à aimer les méchants!


La Tosca

Budapest : opéra national hongrois  : une salle richement ornée
L'opéra : la salle de spectacle est relativement petite mais rutilante



Csilla Boross : Tosca
Attila Fekete : Cavaradossi
Anatolij Fokanov : Scarpia

Un décor somptueux à Budapest : opéra national hongrois
Opéra : un décor somptueux

Le théâtre-opéra de Erkel

 

La veuve joyeuse, ballet d'après Frantz Lehar au théâtre Erkel
Shoko Nakamura (la veuve) et Jurij Kekalo (Danilo)

Le théâtre Erkel, le deuxième opéra de Budapest, a été construit en 1911. Il a été rénové en 2007. Il porte le nom d'un grand compositeur hongrois Farenc Erkel et permet d'assister à des opéras, des concerts, des ballets, pour des prix incroyablement bas. 12€ pour le ballet de La veuve joyeuse de Frantz Lehar aux meilleures places et de même pour  un opéra. 1€50 pour les places les moins chères.

Je vous donne le lien pour la location des places à la fois à l'opéra national  (en moyenne de 40 à 60€ selon les oeuvres, pour les meilleures places) et au théâtre Erkel: http://www.opera.hu/en/opera/musor

La Veuve joyeuse, opérette viennoise très célèbre, tout le monde connaît Heures exquises, est adaptée au ballet et chorégraphiée par Ronald Hint d'une manière enlevée, amusante et brillante. D'excellents danseurs, de beaux costumes, c'est un spectacle léger, gai, colorée et irisée comme une  bulle de savon! Très agréable!

La Veuve joyeuse

Concert à la Basilique Saint Etienne 


la basilique Saint Etienne, une des plus belles basiliques baroques de Budapest
Budapest : La Basilique Saint-Etienne

la coupole de la basilique de Saint Etienne
Budapest : La Basilique Saint-Etienne : la coupole

Budapest :  l'autel baroque de la basilique de Saint Etienne
Budapest : La Basilique Saint-Etienne l'autel baroque

Budapest :  la basilique de Saint Etienne illuminée  la nuit
Budapest : La Basilique Saint-Etienne (détail)

Les concerts de la basilique Saint Etienne sont destinés essentiellement aux touristes. Ils sont plus chers, ils se renouvellent peu (si vous voulez y aller deux fois de suite, vous réécouterez obligatoirement deux ou trois oeuvres du concert précédent)  et si vous ne prenez pas vos billets en avance, on vous dira qu'il ne reste que les places les plus chères. Ce qui n'était pas vrai, le soir où nous y sommes allés (comme nous avons pu le constater après l'achat des billets!). 
Le concert que je suis allée écouter était pour orgue, flûte et voix. Je n'ai pas aimé la sonorité de l'orgue qui n'était pas celle du grand orgue de la basilique. Mais la flûte a su me toucher. Ceci dit, le décor baroque de la basilique est un cadre merveilleux pour écouter des airs très connus et très aimés : Fantasy in F minor de Mozart,  Choral de Ferenc Liszt, Ave Maria de Schubert,  Ave Maria de Gounod, Adagio d'Albinoni, L'hiver de Vivaldi,  Toccata de Bach, Agnus Dei de Bizet,  Fugue on the theme Bach de Schumann... Et j'ai eu plaisir à y assister .

Le musée Ferenc Liszt

Budapest : musée frantzs Lizt son piano
Un des pianos de Lizst


Le petit musée de Frantz Lizst est installé dans la maison où il a habité lors de ses séjours à Budapest. On y voit toutes sortes de souvenirs, des lettres, des photographies de sa famille, de ses amis, des tableaux, des objets personnels et bien sûr les pianos sur lesquels il a joué... Une visite à réserver aux amateurs de musique et aux amoureux du musicien.


Lizst, Schubert, Beethoven, Weber

Budapest :  le musée de Frante Lizst la chambre et son prie-dieu.
La chambre de Lizst

Budapest :  le musée de Frante Lizst : son bureau avec un clavier intégré
Le bureau de Frantz Lizst

Budapest :  le musée de Frante Lizst le salon avec portraits et bustes
Le salon de Ferenc Liszt