Si loin, si haut : metteur en scène Laurence Belet |
Avec Léonie, ma petite fille âgée de 3 ans et 4 mois (il ne faut pas
que je les oublie ces mois si je ne veux pas la vexer) nous avons vu 10
pièces pour enfants, plus un spectacle (qu'elle a adoré) donné par le
ballet de l'Opéra d'Avignon, en direction d'un public adulte,
chorégraphié par Eric Bellaud. Et parmi ces pièces, les petits bijoux dont je vous ai parlé précédemment ICI et ICI . Ce qui est amusant c'est que pour nous deux, la première et la dernière pièce dans l'ordre des préférences sont les mêmes. Pour les autres, il y a des variantes, légères.
Parmi les spectacles que nous aimons toutes les deux, il y a encore :
Si loin, si haut par la compagnie Rouges les Anges
Le beau castelet de Pierre Gosselin pour Si loin, si haut |
Si loin si haut par la compagnie Rouges les Anges s'inspire des albums pour enfants de W. Van Reek : "Mauvais temps" et "La grande échelle".
Les personnages sont Grand-Bec, un drôle d'oiseau qui ressemble un peu à
un humain et Touki qui est un chien. Ce sont deux adorables
marionnettes qui sont manipulées à vue, avec délicatesse et humour, par
les comédiens qui interviennent aussi en tant que personnages, clowns
maladroits, un peu lunaires. Les histoires sont très simples, à la
portée des tout-petits à partir de trois ans. Léonie à particulièrement
aimé le premier récit et la construction de la cabane en toile dans la
forêt inondée par la pluie. J'ai trouvé personnellement que le second
récit manquait un peu de rythme et traînait en longueur. Les décors qui
jouent sur les différents espaces délimités par les ouvertures d'un
grand castelet-maison en bois et métal (magnifique) crée l'illusion de
la profondeur et nous fait voyager d'un lieu à l'autre. L'utilisation de
la vidéo et du dessin animé est ingénieuse et très belle. Un très bon
spectacle.
Gudulliver
Spectacle pour grandes personnes à partir de trois ans
Gudulliver cueille un fruit et arrache l'arbre. Fureur du lilliputien! |
Gudulliver est l'adaptation pour les enfants du Gulliver de Jonathan Swift par la Compagnie Danglefou.
Emporté par la tempête, Gulliver se retrouve dans une île où vivent de petits êtres. Tous vont apprendre à se connaître, à ne pas avoir peur les uns des autres jusqu'à ce que Gulliver commette une bévue de trop et se fasse chasser. Il arrive alors sur l'île des géants ou c'est lui désormais qui va devenir le petit, objet de curiosité des Grands. Une réflexion sur la relativité et l'acceptation de la différence.
Gulliver et les lilliputiens |
Dans la première partie, Gulliver est interprété par le comédien Serge d'Angleterre et les petits hommes sont des personnages-objets manipulés par Kham-Lhane Phu qui leur insuffle la vie et les fait parler. Le début de la pièce est un peu trop bavard, mais l'arrivée de ces petites personnages attendrissants, les soldats, le général, la reine, leurs gesticulations amusantes, la visite du village miniature sont tout à fait réussies. Ils parlent un drôle de langage proche de l'onomatopée mais qui exprime tous les sentiments, la peur, la colère, l'indignation, l'étonnement devant l'apparence, les agissements et les bévues du grand homme! Léonie a adoré ce langage inarticulé qu'elle s'amuse maintenant encore à imiter. Elle s'est beaucoup amusée lorsque Gulliver veut cueillir un fruit et déracine l'arbre lilliputien! Le propriétaire qui arrive et abreuve d'insultes le géant la fait tordre de rire. Elle a eu peur quand la maison s'est mise à brûler! Bref! elle a vécu pleinement l'émotion théâtrale!
Dans la seconde partie les géants sont incarnés par les deux acteurs et Gulliver, lui, est une petite marionnette à la ressemblance de Serge Dangleterre. C'est une très bonne idée mais je ne sais pourquoi cette partie est moins réussie que la première. Peut-être y-a -t-il beaucoup trop de paroles et moins d'action, moins d'humour. Il aurait fallu que Gulliver-marionnette devienne, comme s'est annoncé dans le résumé de la pièce, un jouet pour les enfants peut-être en invitant les petits spectateurs à venir sur scène? Le comique aurait pu venir alors du mécontentement de Gulliver qui ne veut pas être considéré comme une poupée? Bref! quand Léonie nous parle de cette pièce qui occupe une place chère à son coeur, c'est toujours de la première partie.
Des qualités donc dans ce ce spectacle qui montre que l'on peut mettre les grandes oeuvres classiques à la portée des enfants.
Léonie a vu aussi :
La flûte enchantée de Mozart adapté pour les enfants à partir de quatre ans par le Théâtre du corbeau blanc .... Papageno a un très joli masque et de jolies plumes que Léonie aurait bien aimé emporter. Elle a été très attentive mais n'a pas manifesté ses sentiments.
Peter Pan et le pays imaginaire mis en scène par Elric Thomas. Tout repose sur l'imagination de deux écoliers qui veulent partir pour le pays imaginaire. Les pupitres deviennent crocodiles, Wendy est représentée par un manteau rose, le crochet du capitaine est un rapporteur cassé... Léonie a été déçue parce qu'elle voulait voir la "vraie" fée clochette, le "vrai" capitaine Crochet ... L'imagination n'a pas fonctionné contrairement à son habitude!
Je veux voir mon chat par la compagnie Arthéma : Robin par à la recherche de son chat avec son chien. Mais celui-ci est mort. Il croit le reconnaître dans la forme des nuages. Mais c'est le souvenir que nous conservons d'eux qui permet à ceux qu'on aime de rester en vie. De très jolis marionnettes et décors. Mais le sujet, la mort, n'a pas touché Léonie ou ne lui a pas fait plaisir. Elle a refusé d'en parler. Il me semble que c'est une pièce qui demanderait une préparation pédagogique comme c'est manifestement le cas pour le public scolaire.
Challenge théâtre d'Eimelle |