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mardi 5 novembre 2013

Visite à Paris : L'exposition Braque au grand Palais

Georges Braque : l'oiseau et le nid

Que ce soit dit, je n'aime pas beaucoup le cubisme (sauf exception) et je n'aime pas Braque cubiste. Mais je voulais voir l'exposition qui lui est consacrée car je pense que l'on ne connaît vraiment un artiste que lorsqu'on a vu une rétrospective de lui qui permet d'appréhender son oeuvre dans le temps et de découvrir d'autres facettes de son talent. Ce qui a été le cas pour Georges Braque!


Georges Braque devant son oiseau

L'exposition suit un ordre chronologique qui a le mérite de nous montrer l'évolution du peintre au cours des années.  On peut cependant regretter le manque de mise en perspective de son travail par rapport à celui des artistes de son temps. Nous savons qu'il a été influencé par Cézanne, qu'il a travaillé avec Picasso, qu'il a mené des recherches similaires à celles de Matisse mais nous ne le voyons pas. C'est frustrant!

La première salle est consacrée à sa période fauviste et si j'avais déjà vu quelques tableaux de lui à cette époque je n'en avais jamais rencontré autant : un éblouissement de couleurs qui rendent bien les paysages ensoleillés du midi, le port de  l'Estaque. C'est là que l'on se rend compte qu'il est un coloriste de génie. Toutes ces images irradient la lumière. 

Georges Braque : L'Estaque période fauviste

Vient ensuite la grande découverte de Cézanne dont il voit une rétrospective en 1907 qui l'influence grandement. Il retourne à l'Estaque sur les traces du Maître; sa vision s'est transformée; c'est le début du cubisme.

Paul Cézanne : l'Estaque (le tableau ne figure pas dans l'exposition)


Georges Braque : Le Viaduc à l'Estaque

Commence alors la période cubiste, travail qu'il mène en même temps que Picasso qu'il a rencontré en 1907 et dont il a admiré Les demoiselles d'Avignon et parfois avec lui. Il commence ensuite à travailler avec des papiers collés. Evolution du cubisme analytique au cubisme synthétique : voir tableaux ci-dessous. La recherche intellectuelle sur l'espace, la reconstruction mentale du paysage, la géométrisation des formes est passionnante; je suis admirative mais je n'éprouve aucune émotion. C'est pour moi une peinture cérébrale, une peinture volontairement froide, d'autant plus que sa palette s'assombrit et qu'il supprime les couleurs vives jugées comme anecdotiques.  

Georges Braque : cubisme analytique

Georges Braque : nature morte : cubisme synthétique

Mais dans les années 30-40,  je préfère de beaucoup la période grecque qui suit et aussi ses sculptures...


Georges Braque : Héraclès (1931)

Georges Braque : sculpture

... et surtout  la série de ses oiseaux épurés des années 50-60, aux formes simplifiées à l'extrême -tout le contraire de sa période cubiste-, étirant leurs longues ailes dans le ciel, aux couleurs unies et tranchées, les bleus, les blancs, noirs, images pures qui me procurent par le mouvement et l'absence apparente d'effort dans ce mouvement une sensation de liberté et de spiritualité.  j'aime le Braque des oiseaux!


Georges Braque : A tire d'aile (1956_1961)

Quand dans sa dernière période avant sa mort en 1963  il revient plus ou moins au figuratif, proche pourtant de l'abstraction, il peint des tableaux de paysage tout en longueur, jouant sur l'empâtement, comme pour donner l'impression de la matière, de la terre épaisse sous nos yeux. Ainsi La charrue est l'un des tableaux de l'exposition que j'ai beaucoup aimé.




Exposition Georges Braque
Du 18 Septembre 2013 au 06 Janvier 2014
Grand Palais, Paris
3 Avenue du Général Eisenhower, 75008 Paris
- See more at: http://www.2-french.com/2013/10/exposition-georges-braque-grand-palais-paris/#sthash.y6knmKE9.dpuf
Exposition Georges Braque
Du 18 Septembre 2013 au 06 Janvier 2014
Grand Palais, Paris
3 Avenue du Général Eisenhower, 75008 Paris
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