A la lumière de ce qui se passe en France lors de nos différents changements présidentiels, je m'étais imaginée que l'inconstance du peuple et son mouvement continuel, étaient le propre des français et peut-être même de notre époque!
Or, voilà les paroles que Shakespeare prête à César (Octave) dans Antoine et Cléopâtre.
Octave vient d'apprendre que Pompée est soutenu par le peuple dans le combat qu'il lui livre pour avoir le pouvoir :
Je ne devais pas m'attendre à moins. L'histoire dès son origine nous apprend que celui qui est au pouvoir a été bien-aimé jusqu'au moment où il l'a obtenu; et que l'homme tombé dans la disgrâce, qui n'avait jamais été aimé, qui n'avait jamais mérité l'amour de son peuple, lui devient cher dès qu'il tombe. Cette multitude ressemble au pavillon flottant sur les ondes, qui avance ou recule, suit servilement l'inconstance du flot, et s'use par son mouvement continuel.