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vendredi 28 novembre 2025

Joyce Carol Oates : La saga gothique : une pentalogie

 

 Je viens de terminer La légende de Bloodsmore de Joyce Carol Oates, ce qui m'a donné envie de parler des autres romans gothiques de l'écrivaine dont j'ai lu certains livres et que j'ai commentés il y a déjà plusieurs années. 

Je rétablis ici l’ordre des volumes constituant la saga gothique de Joyce Carol Oates, mais je les ai lus dans le désordre. La légende de Bloodsmore est celui que j’ai lu en dernier alors que c’est le tome 2 de la série. Mais ce n’est pas grave dans la mesure où ces romans peuvent être lus indépendamment les uns des autres. Je pensais que cette saga était une trilogie mais non, il y en a cinq en tout et encore un que je n’ai pas lu Mon coeur mis à nu Tome 4. Donc, la récapitulation que je vous propose est à compléter.

Tous les romans gothiques de Oates, même s’ils sont très différents les uns des autres, présentent des constantes : l’écrivaine ne s’interdit rien et nous plonge dans des situations absolument fantastiques, magiques, rocambolesques, doublées d’un intrigue noire, avec mystères, disparitions, meurtres… Et en même temps, ces romans nous présentent une histoire de l'Amérique, d’une société puritaine où la femme est souvent brimée, emprisonnée, d’une société injuste où triomphent ceux qui ont le pouvoir et la richesse. Tous aussi sont marqués par l’humour (noir) de Joyce Carol Oates ! Et pour les plus réussis, il s’agit d’un feu d’artifice. Je le dis tout de suite, j’ai des préférences : Bellefleur et Les Maudits. Voici ce que j’écrivais sur ces romans lors de leur lecture à des années d’écart.


Billet publié le Mercredi 12 septembre 2012 Bellefleur saga gothique tome 1

 


 

C'est en 2012 que j’ai écrit ce billet sur le premier volume de la saga gothique, Bellefleur. Il est mon préféré des romans gothiques de Oates. Le plus fou, le plus tordu, le plus extraordinaire de tous, parfois si dense et si complexe que l’on en sort fatigué, mais lecture addictive que l’on ne peut lâcher.

Bellefleur de Joyce Carol Oates paru en 1980 aux Etats-Unis est un roman fleuve de près de mille pages qui conte l'histoire d'une dynastie fondée par Jean-Pierre Bellefleur, aristocrate d'origine française, chassé de son pays au XVIII siècle et qui crée un immense empire en achetant des terres. Il  amasse une colossale fortune dont il ne reste que des traces (mais substantielles !) au moment ou Leah épouse son cousin Gideon et décide de restaurer la puissance et la richesse de l'orgueilleuse famille. 

 Le récit qui se déroule en Louisiane, court sur plusieurs générations de la fin du XVIII à la fin du XX  siècle et présente un nombre impressionnant de personnages et d'actions. La structure du récit qui refuse la chronologie, passe d'une époque à l'autre, d'un personnage à l'autre, est extrêmement complexe à l'image de cette famille absolument hors du commun. L'écrivain ouvre parfois des portes sur un évènement mais les referme bien vite, piquant notre curiosité qui ne trouvera satisfaction que bien des chapitres après. Bellefleur n'est donc pas de tout repos ni pour le lecteur ni pour l'auteur et ce n'est pas étonnant que Carole Joyce Oates ait déclaré que ce roman l'avait "vampirisée". Mais s'il semble partir dans toutes les directions, si les personnages paraissent impossibles à maîtriser dans leur folie et leur fantaisie meurtrières, il aboutit exactement là où l'écrivaine a voulu le conduire, lorsque tout nous est révélé, que toutes les pistes se sont rejointes, et que le seul dénouement possible pour une telle famille survient enfin! 

 Le roman navigue entre réalisme et fantastique. Certes, la vie de la famille est bien ancrée dans les époques et la société et Oates décrit les jeux de pouvoir et d'argent d'une société inégalitaire et capitaliste mais il se passe de drôles de choses dans l'antique et ténébreux manoir des Bellefleur ! Un des fils disparaît dans une chambre hantée et l'on ne le revoit jamais. Il n'est pas le seul ! Yolande, une des filles d'Ewan, frère de Gideon, disparaît, elle aussi, après avoir croisé un mystérieux chien jaune, incarnation maléfique d'un jeune garçon, voisin pauvre des Bellefleur. Germaine, la fille cadette de Gideon et Leah a des pouvoirs de divination et annonce les catastrophes. Un bébé Bellefleur est enlevé et dépecé par un oiseau d'une envergure démesurée et doté d'une intelligence machiavélique. Le nain, domestique de Leah, ne cesse de grandir et de se redresser… Mais, même lorsque le Merveilleux n'a pas sa part dans le roman, les personnages sont tellement exacerbés, excessifs, tordus, ou carrément déments que l'on croit rêver. Je pense à Jedediah, sorte de Fou de Dieu, ermite qui se retire en solitaire dans la montagne, à  Jean Pierre II  psychopathe et sérial killer a l'air innocent… ou Leah et son araignée géante perchée sur l'épaule qui règle le sort des prétendants de la jeune fille un peu trop entreprenants (J’adore cet humour noir ) ! Bref ! Lire ce roman de Joyce Oates, c'est aller de surprise en surprise ! Certains passages m'ont fascinée et il m'a été difficile d'échapper à ma lecture. Pourtant, il y a des moments où j'ai été moins captivée. Pourquoi ? Une impression de surplace, des personnages qui m'intéressent moins, une fatigue passagère liée à un trop grand nombre d'évènements. Quoi qu'il en soit Bellefleur est un roman brillant qui est le fait d'une écrivaine de caractère, en pleine possession de son art et qui frappe fort.


Vendredi 28 Novembre 2025 La légende de Bloodsmore tome 2

 


 


Voici le livre lu cette année 2025. Nous sommes en Pennsylvanie, à la fin du XIX siècle dans une famille bourgeoise  qui a cinq filles dont une a été adoptée. Quincy Zinn est un inventeur de génie qui se consacre à son art mais … ne gagne d’argent, ce qui contrarie son épouse, Prudence Kiddemaster, puisqu’elle est la fille d’un riche magistrat. On pourrait le trouver sympathique, ce brave homme, mais on va voir ce qu’il a inventé !

Deirdre est la fille adoptive des Zinn. Un jour, elle est enlevée sous les yeux de ses soeurs mais, attention, un enlèvement en montgolfière, dans les airs, ce qui ajoute encore au scandale ( et au frisson) que procure un tel évènement dans la bonne société ! On ne la revoit plus dans le roman à moins que… Qui est cette femme  mystérieuse ?  Deirdre des Ombres, qui, au cours de séances de spiritisme, met en relation les membres éplorés des familles endeuillées avec les esprits de leurs proches ? On sait combien le spiritisme a marqué la société de la deuxième moitié du XIX siècle !

Vous avez dit scandale ? Que dire, en effet, de l’aînée des demoiselles, Constance Philippa, qui se laisse marier mais qui fuit le soir de ses noces (il semble qu’elle n’aime pas les hommes, on verra pourquoi !), laissant le mari dépité et vindicatif, seul dans la chambre nuptiale. Et la belle Malvinia qui, séduite par un acteur (Mark Twain?), se lance dans le théâtre. Et Octavia ? Il semble que sa moralité soit plus conforme à ce que l'on attend d'une jeune fille (aux yeux de la narratrice) car elle se marie "normalement" et elle a des enfants, elle ! Ouf ! Mais je vous laisse découvrir ce qu’est la  "normale" quant aux pratiques sexuelles du respectable veuf calviniste qu'elle a épousé ! Là, la férocité de Oates est totale et elle se donne le plaisir de fustiger avec joie l’hypocrisie de cette société.  Reste Samantha, la plus intelligente, qui se plaît dans l’atelier de l’inventeur mais finit par épouser l’assistant de son papa. Quelle déchéance ! Bref ! L’ironie de Joyce Carol Oates fait des ravages et ceci d’autant plus que le récit est conté par une narratrice puritaine, bien distincte de l’auteur, dispensant des commentaires bien-pensants et vertueux et s’indignant des agissements des filles Zinn. La fin du XIX siècle, la fin d’une famille traditionnelle, le début du XX siècle  et l’accession relative à l’indépendance des femmes, voilà le sujet de La légende de Bloodsmore. Mais je n’ai pas aimé ce livre autant que Bellefleur. Bien entendu, il s’agit d’un roman gothique et qui obéit au genre en présentant des évènements curieux, inexplicables et qui restent parfois inexpliqués. Mais il est moins brillant, je le trouve trop "sage", plus attendu, il y manque ce grain de folie, ce fantastique débridé, libre, ce "tout est possible" qui est celui de Bellefleur.

samedi 2 Juillet 2011  Les mystères de Winterthurn tome 3

 


 Les mystères de Winterthurn est le tome 2 de la saga mais je l’ai lu le premier en juillet 2011,  il y a plus de 14 ans donc !

Les mystères de Winterthurn de Joyce Carol Oates que l'on pourrait qualifier de roman noir gothique aborde un registre auquel je ne m'attendais pas après avoir lu Nous étions les Mulvaney, l’un de mes romans préférés de Oates, bien ancré dans la société américaine des années 1970. 

Le livre est divisé en trois parties qui correspondent à trois énigmes, associées à des meurtres, résolues par le détective Xavier Kilgarvan :

          La vierge à la roseraie ou la tragédie du manoir Glen Mawr
          Le demi-arpent du diable ou le mystère du "cruel prétendant"
          La robe nuptiale tachée de sang ou la dernière affaire de Xavier Kilgarvan
 

Le fil directeur de ces trois récits est d'abord, bien sûr, Xavier Kilgarvan qui a seize ans au début du roman et les personnages récurrents  comme les deux cousines du jeune homme, Perdita et Thérèse Kilgarvan, ainsi que les frères du héros; ensuite le lieu, le village de Winterthurn, et le genre, un mélange de réalisme lié au roman policier et de fantastique qui rappelle le roman gothique avec intervention du diable et de démons. L'intrigue se situe à la fin du XIX ème siècle.
On peut lire cette oeuvre au premier degré, en tremblant, caché(e) sous sa couverture, fasciné(e)par les horreurs du manoir de Glen Mawr, terrifié(e) par les atrocités commises par le  "cruel prétendant" ou la robe couverte de sang de la belle et malheureuse Perdita. Et puis, il y a le second degré : un humour sous-jacent au récit qui nous interpelle comme si l'auteur voulait attirer notre attention vers autre chose, vers un autre point de vue, d'autres centres d'intérêt, thèmes qui ne sont pas si éloignés, finalement, du roman que je citais plus haut : Le double visage d'un Juge, égoïste et incestueux dans le privé mais qui se prétend juste, sévère et impartial dans l'exercice de son métier et qui condamne à la pendaison une servante, séduite par son patron et jetée à la rue, parce que son bébé est mort de froid lors de l'accouchement. Un fils de famille coupable des pires atrocités, innocenté et libéré sous un fallacieux prétexte, mais en fait parce que les jeunes filles torturées et violées par lui ne sont après tout que des ouvrières d'usine. Calomnies, cruautés, vanités, superstitions, obscurantisme... Description d'une société bien-pensante et méprisante qui cache sous les aspects extérieurs de la vertu, les dépravations les plus totales. Même le pasteur n'est pas épargné, terminant en beauté (si j'ose dire !) la satire d'une société que l'auteur épingle d'un trait vigoureux, incisif.


Mon coeur mis à nu Tome 4  A lire !  Je le propose en LC pour le mois de Février.




Mercredi 13 mai 2015 Maudits tome 5

 

 

Maudits est "gothique" mais … gothique à la manière de Joyce Carol Oates, c’est à dire très imbriqué dans la réalité, très provocateur, très ironique. Lu et commenté en 2015, il est le dernier de sa saga gothique. 

Dans une note, l’écrivaine nous fait savoir qu’il faut le lire comme une métaphore.
"Les vérités de la Fiction résident dans la métaphore, mais la métaphore naît ici de l’Histoire."

Le livre est présenté comme l’ouvrage d’un historien M.W van Dyck II, qui entreprend de nous relater, en s’appuyant sur un grand nombre de documents d’archives, de témoignages écrits ou oraux, l’histoire de la malédiction qui s’est abattue sur Princeton, la ville et son université, dans les années 1905 et 1906. Apparitions de fantômes, de vampires et de créatures diaboliques qui président à des meurtres d’enfants, au rapt d’une mariée devant l’autel, à d’autres morts violentes. La folie s’empare de la petite ville et touche particulièrement la famille Slade, dont le patriarche, Winslow Slade, ancien président de l’université de Princeton, est un membre éminent et respecté de la société du New Jersey. C’est pourtant ses petit-enfants, Annabelle, Josiah, Todd et Oriana qui vont être les principales victimes des forces maléfiques. Mais si ces créatures innocentes payaient pour le crime de leur aïeul ?

Une des forces de ce livre est dans l’interpénétration étroite de la fiction et du réel qui fait que je me suis  perdue dans ce dédale inextricable. Je ne savais plus si je me retrouvais dans la Grande Histoire ou dans la petite ! Les présidents des Etats-Unis comme Grover Cleveland et Woodrow Wilson participent à la fiction du roman et rencontrent des personnages dont on ne sait plus s'ils ont réellement existé ou s'ils sont imaginaires ! Les écrivains célèbres comme Jack London, Upton Sinclair, Mark Twain sont évidemment connus. Mais qu’en est-il des grandes familles princetoniennes, Slade, (complètement fictive), Van Dyck, Burr, Fitz Randolph?

Mais ce mixage entre le réel et l’imaginaire à bien d’autres fonctions que de nous étourdir et nous faire perdre la tête! Il nous ramène chaque fois à la métaphore dont parle Oates. Si les créatures diaboliques vivent dans le marais, se repaissant du sang de leurs victimes, vampirisant les femmes, tuant les enfants, le monde Princetonien réel n’apparaît pas meilleur et se nourrit lui aussi du sang des humbles comme le prouvent la naissance de Ku Klux Klan, le viol et le meurtre d’une fillette, le lynchage, dans le roman, d’un jeune couple noir qui ne soulève que peu d’émotion dans la ville. Les horreurs dénoncées par l’écrivain socialiste Upton Sinclair dans La Jungle sur les abattoirs de Chicago, la souffrance et l’exploitation des employés misérables, ignominieusement traités, sous-payés, vampirisés par le capitalisme sont autant d’atrocités, reflets du monde diabolique. Toutes ces grandes familles sont pleines de morgue et de suffisance envers leurs inférieurs, Oates parle de « snobisme »;  on comprend leur position par rapport aux noirs !  Le président Woodrow Wilson, lui-même, qui fut le premier à faire entrer un juif à l’université n’était raciste « que »… pour les noirs! Il justifiait le Ku klux Klan et il était, d’autre part, misogyne au point de ne pas envisager que les femmes puissent voter, encore moins qu’elles puissent entrer à l’université.

Ainsi "le gothique " de Joyce Carol Oates n’est pas gratuit et permet la satire d’une société qui n’a rien à envier à ceux qui règnent dans le marais. D'ailleurs,  l'écrivaine ne nous laisse jamais croire entièrement au fantastique. Lorsqu'un fait paraît inexplicable, elle lui substitue une explication réaliste comme pour les lys trouvés à l'endroit de l'apparition de la fillette du président Cleveland. De même l'apparition des serpents de pierre vivants qui sème la panique dans le pensionnat n'est-il pas le fait d'une hystérie collective ? Nous sommes toujours ramenés au doute par une écrivaine qui joue au chat et à la souris avec ses lecteurs. 

C’est avec férocité (comme toujours) que Oates dénonce  et tourne en ridicule le puritanisme des moeurs, de la pensée et du verbe de cette vertueuse société. Ainsi le mot « indicible » souvent répétée ne désigne jamais le lynchage, l’exploitation des ouvriers, les souffrances des pauvres, mais tout ce qui a trait à la sexualité, et en particulier à l’homosexualité. Et c’est « indicible », en particulier, devant les « dames » qui ne doivent pas perdre leur pureté ! Elles s’empressent donc de l’apprendre de manière indirecte, par les ragots des domestiques ou autres bavardages féminins. Quant à leur maris, si guindés, si comme il faut, si écoeurés par les « mystères » féminins, s’ils ne prononcent pas le mot adultère, ils le pratiquent ! Les lettres authentiques de Woodrow Wilson l’attestent !

Oates se fait donc un plaisir de croquer l’hypocrisie collective. La censure liée à la religion n’a d’égale que sa transgression, la vertu a pour revers le vice.
Hypocrisie aussi chez les penseurs, les écrivains qui devraient être des esprits libres mais qui abandonnent leurs idéaux dès qu’ils font fortune et fréquentent le beau monde. Tout au long du roman on retrouve cet art du portrait que Oates transforme en arme redoutable et porte à un niveau maximal!

Maudits n’est pas un roman facile; si vous voulez le lire seulement pour vivre des aventures sulfureuses, légères, et pour vous faire peur, mieux vaut le laisser de côté. Et quand j’ai parlé de dédale, précédemment, ce n’était pas qu’une image ! Il faut parvenir à s’y retrouver. La multiplicité des points de vue fait la richesse du roman mais déroute parfois. C’est à cause de cela que j’ai préféré certains passages à d’autres car le style diffère chaque fois et l’on peut s’intéresser plus à l’un des personnages qu’à l’autre. J’ai beaucoup aimé, par exemple le journal secret et codé d’Adélaïde Burr. Il nous fait pénétrer dans l’intimité d’une « dame » de la riche société princetonienne en ce début du XX siècle. La maladie et la fragilité de cette jeune femme toujours alitée peut gagner la sympathie du lecteur mais en même temps, nous nous rendons compte des préjugés sociaux, raciaux d’Adélaïde, de l’égoïsme, de la mesquinerie de ces femmes privilégiées, des conflits d’intérêt, des jalousies. A travers ce journal apparaît aussi le manque de liberté de la femme qui est élevée autant qu’il est possible dans l’ignorance de la sexualité, tenue par les hommes à l’écart de la politique et de l’instruction.

Les rencontres avec les écrivains m’ont passionnée :  Joyce Carol Oates dresse un portrait à charge, haut en couleur de Jack London qui n’affiche plus qu’un socialisme de surface pour ne pas dire de pacotille lors du meeting organisé par le naïf, sincère et pur Upton Sainclair ! Un grand moment du roman assez étourdissant ! Mais le portrait de Mark Twain ne manque pas de pittoresque lui aussi !
Enfin, les lettres de Woodrow Wilson sont, contre toute attente, (après tout, il n’est pas écrivain) très intéressantes. Il a, malgré un certain aspect désuet et conventionnel, un beau brin de plume!

Maudits est le cinquième et dernier roman gothique de Joyce Carol Oates.


 

Joyce Carol Oates Mon coeur mis à nu Tome 4  A lire !  Je le propose en LC  mais pas avant le mois de Février. Le roman compte 625 pages