Quand j’ai lu Seul sur Mars d'Andy Weir pour répondre au challenge sur la planète rouge initié par Taloi du ciné, je ne savais pas à quoi m’attendre. Depuis, j’ai appris que le livre a été adapté au cinéma avec Matt Damon en 2015 et qu’il a fait couler beaucoup d’encre notamment en ce qui concerne l’aspect scientifique du récit. Finalement pour répondre une fois pour toutes à cette question, ce roman de science-fiction (nous sommes en 2035) a été jugé comme un bon exemple de vulgarisation scientifique et technologique même si des spécialistes de la NASA ont relevé quelques erreurs scientifiques. ICI
Le film : seul sur mars |
Mark Watney, blessé lors d’une tempête et perdu dans les sables, est laissé pour mort sur la surface de Mars par le reste de l’équipage obligé de quitter la planète en urgence. Quand il se réveille, il s’aperçoit qu’il est seul et doit organiser sa survie.
Génial ! Une Robinsonnade ! Moi qui ai toujours aimé les récits de naufragés sur des îles désertes, voilà que je me retrouve face à un Robinson sur Mars ! Oui, mais survivre sur Mars est bien plus difficile que survivre sur terre même dans des conditions extrêmes comme celles des survivants du Wager ! Rien ne vit, il ne pousse rien là-bas, il n’y a pas d’eau, pas d’oxygène, pas de pression. Heureusement, Mark bénéficie d’un habitat pressurisé, d’instruments de précision, de deux rovers, d’une combinaison spatiale pour ses sorties. Il en a même plusieurs laissées par ses coéquipiers ! De même, il a de la nourriture lyophilisée qui va lui permettre de vivre quelque temps mais certainement pas assez pour attendre la prochaine mission sur Mars. Qu’à cela ne tienne Mark possède une double casquette, il est botaniste et ingénieur en mécanique. Nous allons voir comment il parvient à cultiver des pommes de terre salvatrices, à fabriquer de l’eau en recyclant son urine et à réparer toutes sortes de pannes car les difficultés et les coups durs s’enchaînent. Bref! le suspense le plus total dans cette lutte pour la vie !
"Je ne veux pas paraître prétentieux mais je suis le meilleur botaniste de la planète".
"Des patates martiennes cent pour cent bio. On n'en trouve pas dans tous les supermarchés, hein ?
Tout ceci s’accompagne de tant de calculs que je me crois retrouver dans mon passé face à mes profs de mathématiques machiavéliques et à leurs savantes tortures (de triste mémoire), les bons vieux problèmes de baignoire qui fuit ou équivalent : « Il me faut créer des calories. Suffisamment pour durer les mille trois cent quatre-vingt-sept sols qui me séparent de l’arrivée d’Arès 4. Un sol durant trente-neuf minutes de plus qu’une journée, cela nous donne mille quatre cent vingt-cinq jours. Voilà mon objectif : mille quatre cent vingt-cinq jours de nourriture… j’ai besoin de mille cinq cents calories par jour et je dispose de quatre cents jours de nourriture pour commencer. Combien de calories dois-je donc produire par jour pendant cette période… »
Oui, oui, je vous assure, c’est ce qu’il écrit, il a osé ! Heureusement, il ajoute « Je vous épargnerai les calculs ». Oh! merci, merci ! Magnanime Andy Weir ! C’est sûr qu’un prof de maths ne l’aurait pas fait ! A ce moment-là, et même si je lui suis reconnaissante, j’hésite à poursuivre ma lecture et je cherche qui est l’auteur : "Andy Weir, son auteur, a été engagé comme programmateur informatique par un laboratoire américain à l’âge de 15 ans. Il n’a cessé de travailler dans l’informatique depuis. Par ailleurs il nourrit une passion pour l’espace et l’histoire des vols habités ."
Ciel ! c’est bien ma chance ! Un surdoué mais ni littéraire, ni poète, non ! Ici, pas de belles descriptions de la planète Mars, ou plutôt quand il y en a une, elle s’accompagne d’un explication scientifique : « La célèbre couleur rouge de mars vient de l’oxyde de fer qui couvre tout. Ce n’est donc pas un désert ordinaire; c’est un désert si vieux qu’il rouille. »
Pas d’analyse psychologique du personnage, de ses sentiments, de ses angoisses métaphysiques ou pas ! Et s’il y en a une, cela donne : « Je ne m’étais jamais rendu compte du silence qui régnait sur Mars. C’est un monde désert à l’atmosphère trop fine pour transporter les bruits. J’entendais battre mon coeur ( Pas mal non ? mais la suite …). Bon, trêve de digressions philosophiques . »
Mais au milieu de ce déluge de chiffres, voilà que Mark parvient à établir un contact avec la terre et voilà qui relance l’action ! Alors je le lis et entre calculs, problèmes de physique, de chimie, accidents, réparations en tout genre avec tous les détails ( de quoi me faire engager à la NASA) et humour potache, force est de reconnaître que j’ai eu envie de savoir si le naufragé va s’en sortir et comment ! Finalement, je dois avouer que je me suis prise au jeu et que je suis allée jusqu’au bout et que j’y ai même pris un certain plaisir !
PS : Je me demande bien pourquoi il le classe dans Thrillers ? Il s'agit d'un f livre de science-fiction et d'aventure tout simplement.