Pages

Affichage des articles dont le libellé est Fenêtre sur cour de William Irish. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Fenêtre sur cour de William Irish. Afficher tous les articles

dimanche 12 février 2012

Un livre/ Un film : réponse à l'énigme N°21 William Irish, Fenêtre sur cour

 Fenêtre sur cour de William Irish


Le prix Hitchcock a été attribué à  : Aifelle Dasola Eeguab Jeneen Keisha Asphodèle Océane Somaja
Merci à Dominique Lire aujardin Maggie Miriam 
pour leur participation.
Le livre : William Irish  : Fenêtre sur cour
Le film Alfred Hitchcock  : Fenêtre sur cour James Stewart Grace Kelly

Cornell Woolrich(1906-1968) est plus connu sous son pseudonyme de William Irish. Il est l'auteur de nombreuses nouvelles qui ont été souvent adaptées au cinéma : La mariée était en noir et La sirène du Mississipi (François Truffaut) J'ai épousé une ombre (Robin Davis). La nouvelle Rear Window  traduit en français par Fenêtre sur cour paraît en 1942 sous le titre de It had to be a murder (Ce ne pouvait être qu'un meurtre), sous son titre définitif la même année et , en 1946, sous le titre Six times Death.

Ressemblances et Différences entre le film et la nouvelle

Le scénariste John Michale Hayes suit avec fidélité la trame narrative de la nouvelle, un homme immobilisé épie le comportement étrange d'un de ses voisins et finit par conclure qu'il s'agit d'un meutre. Mais la nouvelle ne peut suffire à la matière d'un film. Le scénariste a donc enrichi le récit initial. A partir de là, Hitchcock va imposer sa marque et réaliser une oeuvre toute personnelle. Le film va prendre une autre portée et une autre coloration.

Dans le scénario, Jeff est doté d'un  passé mais aussi d'un avenir. Dans la nouvelle nous savons seulement qu'il est immobilisé et qu'il est actif. Il n'y a pas de femme dans sa vie. Dans le film,  nous savons que Jeff est un grand reporter, qu'il aime l'aventure et hésite devant un mariage avec Lisa, la belle et séduisante Grace Kelly, car elle est tout ce qu'il n'est pas!  Il a peur d'une existence bien rangée et mondaine avec cette femme, incarnation de l'élégance et égérie de la mode New yorkaise. Il se laissera convaincre de l'épouser ( piéger serait peut-être le terme exact?) quand Lisa participe avec sang froid à l'aventure policière, mettant même sa vie en danger. Mais l'ironie Hitchcockienne intervient en montrant dans la dernière image, la jeune femme dissimulant une revue de mode sous un magazine de reportage


Les femmes ont une importance dans le film qu'elles n'ont pas dans la nouvelle où elles sont absentes. Dans le livre, en effet, le rôle de l'infirmière Stella (Thelma Ritter) est tenu par un homme à tout faire, Sam, qui  assure aussi celui de Grace Kelly en se rendant dans l'appartement du meurtrier. De fait, ce sont les femmes qui dans le film tirent les ficelles de l'action. Ce sont elles qui prennent des initiatives alors que le héros reste passif. Seul le personnage du détective, ami de Jeff, ne change pas.

La trame de la nouvelle est sèche comme le genre l'exige, réduite à l'action alors que le scénario du film va  partir dans plusieurs directions.  Car le film ne nous conte pas une histoire  mais  plusieurs : celles de la  jeune danseuse très courtisée, de la femme qui souffre de sa solitude et cherche l'amour,du couple de jeunes mariés. Ces derniers ne sont qu'esquissés dans la nouvelle alors qu'ils prennent dans le film  une importance extrême. En observant tous ses voisins Jeff révèle bien des choses sur les rapports amoureux, sur le mariage, le couple en général. Il introduit des thèmes chers à Hitchcock qui ne sont pas sous la plume de Irish, comme le voyeurisme juste effleuré par Irish, la culpabilité.

Enfin d'autres détails diffèrent aussi : dans la nouvelle Jeff est sauvé par le buste de Rousseau alors que dans le film Jeff est sauvé par l'éclair de son appareil photo, c'est le cinéma qui vient à bout de l'assassin. Et puis, marque de l'ironie hitchcockienne par excellence, si dans le livre Irish fait intervenir le médecin qui vient déplâtrer Jeff quand tout est fini, dans le film Hitchcock lui casse l'autre jambe!

Ainsi Hitchcock adopte une tonalité faite de dérision et d'humour. Le  film  est une comédie alors que la nouvelle "policière" d'Irish est franchement noire .