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jeudi 28 juillet 2011

Mary Elizabeth Braddon : Lady Lisle




J'ai redécouvert chez moi un livre oublié d'Elizabeth Braddon, Lady Lisle, que je n'avais pas lu! Tant mieux, c'est toujours agréable de lire un roman de cette étonnante écrivaine de l'époque victorienne, inventrice du thriller, et qui sait, comme le dit Henry James : "beaucoup de choses que les dames n'ont pas coutume de savoir, mais qu'elles son apparemment heureuses d'apprendre".


Le plus étonnant c'est que l'héroïne, Lady Claribel Lisle, qui donne son titre au roman est une anti-héroïne; certes, elle est belle mais comme une poupée sans vie, sans expression et sans chaleur. De plus elle n'a ni l'intelligence, ni le courage de penser par elle-même et elle se soumet aveuglément aux ordres de ceux qui la dirigent. Ainsi pour ne pas mécontenter ses tuteurs, elle trahit l'amour du capitaine Arthur Walsingham pour épouser un homme riche, Réginald Lisle, dont elle a  un fils. Arthur, désespéré part pour l'Inde mais lorsqu'il apprend que Claribel est veuve, il revient et l'épouse. Pourtant, le capitaine ne semble pas heureux. Lorsque le major Warney, un officier qu'il a connu en Inde, vient lui rendre visite, on comprend que le capitaine a quelque chose à se reprocher. A partir de là s'enchaîne une série de catastrophes!

Comme toujours l'imagination est au pouvoir avec Elizabeth Braddon et elle concocte pour nous, non pas une intrigue mais plusieurs, des mystères, des surprises, des rebondissements, des substitutions d'identité, des tragédies qui s'enchaînent. Elle fait vivre, de plus, de nombreux personnages, avec des méchants tout ce qu'il y a de plus méchants, des hommes tourmentés par leur conscience, des filles qui sont victimes de leur ambition, des fils aimants séparés de leur mère... Tous les ingrédients pour écrire un bon livre du genre. On le lit avec plaisir, on tremble -mais par vraiment -juste parce qu'on aime avoir peur. On y apprend aussi les coutumes et les mentalités de l'époque victorienne. Un livre bien agréable.