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jeudi 8 juin 2023

Danemark Copenhague : Jules Verne, la flèche de Borsen, la flèche de Saint Sauveur et l'absolutisme au château de Frédériksborg

18 Octobre 1660 sur la place de Kjöbenhaven : La prestation de serment de Frédéric III  par Heinrich Hansen
 

Un intérêt historique :  L'absolutisme

 C'est au deuxième étage du château de Frederiksborg que l'on trouve ce tableau passionnant :  La prestation de serment de Frédéric III exécuté en 1880 par Heinrich Hansen, peintre danois du XIX siècle.  Ce tableau peint la journée du 18 Octobre 1660, une journée historique importante dans l'histoire du Danemark, au cours de laquelle le roi reçoit le serment d'allégeance des Etats qui reconnaissent la monarchie absolue et héréditaire.

En effet, après la fin du conflit entre la Suède et le Danemark et le traité de Roskild confirmé par la paix de Copenhague, Frédéric III s'appuie sur la riche bourgeoisie et le clergé en conflit avec les nobles et en profite pour introduire la monarchie absolue en Septembre 1660. Puis en Octobre 1660, il la déclare héréditaire. Avant lui, le monarque était élu par un conseil. La loi renforce le caractère féodal de la société. La noblesse et la riche bourgeoisie reçoivent des terres avec les paysans qui y sont attachés et n'ont aucun droit. A la fin du XVIII siècle, 80% des terres du pays appartiennent à une centaine de familles qui sont aussi propriétaires de 770 châteaux ou manoirs.  L'absolutisme est aboli par Frédéric VII et son successeur Christian IX, en 1849, date où la monarchie devient constitutionnelle.  

Un des aspects intéressants du roman de Per Olov Enquist, Le médecin du roi, montre l'état féodal de la société sous Christian VII malgré les idées des Lumières, surtout avec la loi de 1733 qui aggrave le statut des paysans. Il  explique comment Struensee, le médecin du roi devenu ministre,  entreprend à lui seul de réformer la société, d'abolir le servage, les privilèges, la censure, de rétablir la liberté de la presse ... On comprend qu'il se soit fait quelques ennemis et qu'en dehors de son adultère avec la reine,  il avait quelques raisons de craindre pour sa vie !

"Quand, en 1733, le servage avait été établi, il avait constitué pour la noblesse un moyen de contrôler, ou plus exactement d'empêcher la mobilité de la main d'oeuvre. Quand on était paysan et né sur un domaine, on n'avait pas le droit de quitter ce domaine avant l'âge de quarante ans. Les modalités, le salaire, les conditions de travail et de logement étaient fixés par le propriétaire du domaine. A quarante ans, on avait le droit de s'en aller. La réalité étant qu'à cet âge, la majeure partie des paysans étaient à tel point devenus passifs, profondément alcooliques, criblés de dettes et physiquement épuisés, qu'on ne comptait guère de départs.

C'était l'esclavage danois."

Mais cette peinture est aussi intéressant pour de multiples raisons : 


 Copenhague

Et d'abord, ce tableau peint un coin de Copenhague  :  Le cortège sort de Borsen ou Bourse de Copenhague construite pour Christian IV par des architectes flamands entre 1619 et 1640 dans le style de la Renaissance flamande. On remarque la flèche du grand bâtiment autour de laquelle s'enroulent les queues de quatre dragons jusqu'à 56 mètre de Hauteur. Elle se voit de loin quand vous vous promenez à Copenhague. Il faut noter le joli pont qui enjambe le canal, et dans les voiliers, un homme monté sur un mât pour mieux voir le cortège royal.

 

La prestation de serment de Frédéric III 18 Octobre 1660 sur la place de Kjöbenhaven : (détail) Heinrich Hansen (1880)


En cherchant des renseignements j'ai trouvé dans wikisource un extrait de Voyage autour de la Terre dans lequel Jules Verne décrit cette flèche en 1880.

Puis je pris un plaisir d´enfant à parcourir la ville ; mon oncle se laissait promener; d´ailleurs il ne vit rien, ni l´insignifiant palais du roi, ni le joli pont du XVIIe siècle, qui enjambe le canal devant le Muséum, ni cet immense cénotaphe de Torwaldsen, orné de peintures murales horribles et qui contient à l´intérieur les œuvres de ce statuaire, ni, dans un assez beau parc, le château bonbonnière de Rosenborg, ni l´admirable édifice renaissance de la Bourse, ni son clocher fait avec les queues entrelacées de quatre dragons de bronze, ni les grands moulins des remparts, dont les vastes ailes s´enflaient comme les voiles d´un vaisseau au vent de la mer.

 

Flèche aux quatre dragons Bourse de Copenhague (photo de Jugalon)

Mais  l'écrivain décrit aussi une autre flèche remarquable, celle en spirale, avec un escalier en colimaçon extérieur, de l'église de Saint Sauveur. L'oncle de notre héros l'oblige à monter au sommet et bien que cela nous amène loin de notre journée du 10 Octobre,  je vous en donne un extrait  :

Mon oncle me précédait d’un pas alerte. Je le suivais non sans terreur, car la tête me tournait avec une déplorable facilité. Je n’avais ni l’aplomb des aigles ni l’insensibilité de leurs nerfs.
Tant que nous fûmes emprisonnés dans la vis intérieure, tout alla bien ; mais après cent cinquante marches l’air vint me frapper au visage, nous étions parvenus à la plate-forme du clocher. Là commençait l’escalier aérien, gardé par une frêle rampe, et dont les marches, de plus en plus étroites, semblaient monter vers l’infini.
« Je ne pourrai jamais ! m’écriai-je.
— Serais-tu poltron, par hasard ? Monte ! » répondit impitoyablement le professeur.
Force fut de le suivre en me cramponnant. Le grand air m’étourdissait ; je sentais le clocher osciller sous les rafales ; mes jambes se dérobaient ; je grimpai bientôt sur les genoux, puis sur le ventre ; je fermais les yeux ; j’éprouvais le mal de l’espace.
Enfin, mon oncle me tirant par le collet, j’arrivai près de la boule.
« Regarde, me dit-il, et regarde bien ! il faut prendre des leçons d’abîme !  » 

 

La tour de Saint Sauveur

 

Revenons au 18 Octobre ! Sous un dais, marchent Frédéric III, fils cadet de Christian IV, la famille royale et les hauts dignitaires. La reine, au manteau doublé d'hermine, s'avance majestueusement.  Il s'agit de Sophie-Amélie de Brunswick-Lunebourg dont on nous dit très sybillinement qu'elle est énergique et ambitieuse et que son caractère affectera la vie du roi et le destin du Danemark ?  Je n'ai pas trouvé d'autres précisions. A-t-elle encouragé le virage à l'absolutisme ? Près d'elle, quelques uns des enfants royaux sur les huit qu'elle a eus avec Frederik III. Le futur Christian V se tient près de son père et lui ressemble beaucoup ! Il est né en 1646 et a donc 14 ans lors de cette journée. La fille aînée qui tient son petit frère par la main et lui parle est vraisemblablement Anne-Sophie. Née en 1647, elle a treize ans. Le petit garçon est Georges, 7 ans. L'autre jeune fille est Frédérique-Amélie née en 1649, a 11 ans. La petite fille tenue par la main par un noble est peut-être Ulriche Eleonore née en 1656 donc 4 ans. Devant elle mais cachés par les adultes, deux autres enfants dont on peut imaginer qu'il s'agit de  Wilhelmine Ernestine (10 ans). Je me suis amusée à chercher leur prénom mais je n'ai aucune certitude !


La prestation de serment de Frédéric III  La journée du 10 Octobre 1660 (détail)  Heinrich Hansen (1880)


Dans la foule des hommes et des femmes de tous les milieux sociaux et tous les métiers. Hommes d'armes, musicines, noblesse, bourgeois, et le petit peuple, paysans, marins...


La prestation de serment de Frédéric III  La journée du 10 Octobre 1660 (détail)  Heinrich Hansen (1880)


Les détails des costumes et des coiffures...  Quelques scènes de vie intime : le regard affectueux du grand père tenant sa petite fille par la main, un chien qui quémande une caresse.


La journée du 10 Octobre 1660 (détail) Heinrich Hansen (1880)


La foule qui compose ce tableau est vivante, animée, comme prise sur le vif. C'est à la fois une vision historique intéressante par un artiste qui n'est pas contemporain de la scène et un témoignage humain touchant.

Hansen s'est inspiré d'un autre tableau de la prestation de serment, peint en 1666 par Wolfgang Heimbach mais qui en  élargissant la scène  permet de voir toute la place. (château de Rosenborg)


La prestation de serment de Frédéric III : Wolfgang Heimbach château de Rosenborg

 
Wolfgang Heimbach est un artiste allemand devenu peintre officiel à la cour de Frédéric III (1615-1678)

vendredi 26 mai 2023

Arnaldur Indridason : le roi et l'horloger

 

Au XVIII siècle, à l’époque ou l’Islande est sous la domination danoise, dans le château de Rosenborg, un horloger islandais, Jon Stiversen, est chargé de restaurer une vieille horloge hors d’état de marche, reléguée dans une remise du château au milieu d’autres objets abimés, abandonnés parfois depuis des siècles. Or, cette Horloge qui a été réalisée en 1594 pour ( selon la légende) le roi Christian IV du Danemark (1577-1648) est précieuse. Isaac Habretch (1544-1620), artisan de génie dont le chef d’oeuvre est l’horloge monumentale de Strasbourg, en est l’auteur.

C’est avec bonheur et passion que Jon Stiversen se met au travail et passe ses nuits à chercher à comprendre les mécanismes complexes dont est composée cette oeuvre d’art.  Une soir, il reçoit la visite d’un personnage étrange, un peu ridicule, en robe de chambre, qui n’est autre que Christian VII, le roi du Danemark (1749-1808) qu’il n’a vu jusque là qu’en grand apparat dans les rues de Copenhague.


Christian VII ( château de Fredriksborg)

Les deux hommes s’apprivoisent. Christian VII demande à Stiversen de lui raconter l’histoire de sa famille islandaise. Sigidur, le père de l’horloger a été condamné à mort pour usurpation de paternité et pendu selon les austères lois danoises, puritaines, la religion s'immisçant dans la vie privée des gens, appliquées de manière injuste par les représentants du roi en Islande. Il explique aussi au roi comment son frère, au regard de la loi, peut-être considéré comme un bâtard. Tous ces récits perturbent grandement le souverain qui ressent un sentiment de culpabilité vis à vis de l’Islande en même temps qu’il s’identifie à l’horloger privé de père, lui qui a été un fils mal-aimé (son père est Frédéric V 1723-1766), victime d’une éducation austère et dure.   

 

Frédéric V, le père de Christian VII ( château de Fredriksborg)


Peu à peu on s’aperçoit que le roi, malade mental, est écarté du pouvoir par son fils le futur Frédéric VI  (1768-1839) et les conseillers de la cour. Les secrets ( bien mal gardés)  finissent par voir le jour et la souffrance du roi se déverse en confidences auprès de l’horloger, son amour malheureux pour une prostituée, la trahison et l’exécution de son ami et médecin Stuensee convaincu d’adultère avec la reine Caroline Mathilde, la possible illégitimité de sa fille Louise-Augusta, vraisemblablement fille de Struensee.

 

La reine Caroline-Mathilde ( château de Fredriksborg)

L’idée géniale du roman réside d’abord dans cette « amitié », bien sûr, improbable, imaginée par Arnaldur Indidason, entre le roi du Danemark et un simple homme du peuple et qui permet de mêler étroitement le passé de son pays, l’Islande, et du Danemark, l’un soumis à l’autre qui lui impose ses lois et une implacable colonisation.
Les romans historiques m'intéressent toujours parce qu'ils font vivre les personnages dans leur intimité, leurs pensées, comme si nous les avions réellement rencontrés (et le roman d'Indridason n'échappe pas à la règle), ils nous projettent dans une époque comme si nous en étions familiers. Aussi, lors de mon récent voyage à Copenhague, j'ai cherché partout, dans les musées et les châteaux, les personnages rencontrés dans ce roman. Cela n'a pas été difficile à trouver : toutes les demeures royales sont à la gloire de la monarchie danoise, actuelle ou ancienne, et Christian VII, son père Frédéric V, son fils Frédéric VI mais aussi Struensee, son médecin et Caroline Mathilde, son épouse la reine, sont partout présents.


Struensee, médecin, premier ministre, amant de la reine( château de Fredriksborg)

 

La vie et le caractère des personnages, le roi et l’horloger, (le titre rappelle celui d’un conte) se révèlent peu à peu aux lecteurs mais ils apprennent aussi l'un de l'autre même si ce n'est pas toujours facile d'être "l'ami" d'un roi qui peut vous envoyer à la potence à tout instant !  Tous deux  découvrent leur parcours douloureux qui se rejoint au-delà de tout ce qui les oppose, au-delà la différence sociale et de la nationalité. C’est aussi une occasion pour Indridason de décrire la vie rude des hommes et des femmes islandaises. D’autres personnages comme le père, Sigidur et Gudrun, la belle-mère de Jon Sitversen,  sont des personnages qui ont du relief.

Très intéressante aussi la description des étapes de restauration de l’horloge qui nous fait découvrir toutes les merveilles du mécanisme et la complexité de l’horloge. J'étais impatiente de la découvrir lors de mon voyage.  Elle est au rez-de-chaussée du palais de Rosenborg dans un salon couvert de peintures, en particulier, flamandes.


Château de Rosenborg : Horlode d'Habrecht

Si j’ai quelques réserves envers le récit d'Indridason, elles s’adressent surtout à sa construction : au départ Jon Stiversen raconte l’histoire de son père au roi, mais lorsque le roi est absent, il s’adresse directement à nous, lecteurs. Si bien que lorsque Christian VII revient, il est obligé de recommencer le récit et d’en faire, en fait, un résumé. Ce qui crée des longueurs et ralentit l’action.

L’horloge d’Isaac Habretch

 

Château de Rosenborg : Horlode d'Habrecht

 
"Au même instant, un cliquetis discret se fit entendre à l'intérieur de l'horloge d'Habretch qui se mit en mouvement comme actionnée par une main invisible. Toute la merveille prit vie sous les yeux : les Âges de l'homme s'animèrent, l'Enfance céda la place à la jeunesse, la Lune avança sur son axe dans le ciel, les Rois mages défilèrent avec dignité en se prosternant devant la Vierge Marie, la Mort s'approcha et sonna l'heure, le coq se dressa, déploya ses ailes et se mit à chanter, comme s'il en allait de sa vie, les clochettes du carillon se mirent à tinter grâce au nouveau mécanisme que Jon avait fabriqué..."
 
L'horloge est une réplique en miniature de celle de Strasbourg. Elle donne non seulement l’heure mais les semaines, les mois, les années et les phases de la lune. Elle a une aiguille pour montrer les heures mais pas pour les minutes, la technologie n’étant pas assez avancée pour cela à l’époque.
 Les quatre âges de l'homme (enfance, jeunesse, âge adulte et vieillesse) sont représentés pour évoquer le cycle de la vie  et c'est la mort qui sonne les cloches de la carillon. Il y a aussi un calendrier hebdomadaire, symbolisé par les sept dieux qui ont prêté leurs noms aux jours de la semaine.

Elle s'étage, de bas en haut, exposant d'abord l'aiguille des heures, puis l'aiguille des quart d'heure avec  deux cadrans montrant les jours ( à gauche) et les saisons (à droite), puis la Vierge et les rois mages, au-dessus les âges de l'homme, ensuite la mort qui sonne l'heure,  la lune ( je suppose ?) et le coq.
 
Dans le château de Rosenborg, elle n'était pas en fonctionnement mais elle est toujours en état de  marche ! Vous pouvez écouter le carillon sur you tube.

 

 L'horloge astronomique d'Habretch au château de Rosenborg


L'horloge astronomique d'Habretch La Vierge et les rois mages

"Par exemple il avait maintenant  saisi comment le déplacement des Rois mages (autour de la Vierge) et celui, très lent, des figurines qui représentaient  les âges de l'homme et le cadran qui affichait les jours de l'année fonctionnaient de concert pour constituer l'harmonieuse symphonie de l'exacte mesure du temps." "

 

L'horloge d'Habretch Rosenberg, Copenhague : les quatre âges de l'homme

 

 J'ai eu des difficultés a reconnaître les âges des hommes ! Mais oui, pourquoi pas ? A droite, l'enfance ou le page, au centre et de dos, la jeunesse ou l'écuyer, à gauche, la maturité ou le chevalier et j'aurais bien aimé savoir comment était représentée la vieillesse.


Horloge d'Habretch château de Rosenborg Copenhague


 L'aiguille des quart d'heure surmontés de deux cadrans gravés :  A gauche, les jours de la semaine symbolisés par les dieux qui leur ont donné leur nom en commençant en haut par dimanche, le soleil ; lundi, la lune ; mardi, Mars ; mercredi, Mercure ; jeudi, Jupiter ; Vendredi, Vénus ; Samedi, Saturne. A droite figurent les quatre saisons, l'hiver, le printemps, l'été, l'automne


Horloge d'Habretch château de Rosenborg Copenhague

 Au niveau historique, contrairement à ce qui est communément admis, cette horloge qui date de la fin du XVI siècle n'a pas appartenu à Christian IV. Elle était dans le cabinet de curiosités de Gottorf en Allemagne et a fini par être transférée à Copenhague sur l’ordre du roi Frédéric IV (en 1764). Ce dernier avait conquis la ville et fait transférer les oeuvres d'art vers son pays. Elle a été placée d’abord à Christianborg et puis, après des péripéties, elle a été installée définitivement à Rosenborg en 1846.


Christian VII, la reine Caroline-Mathilde et Struensee


Johann Friedrich Struensee


Si je m'intéresse à ces personnages cités ci-dessus,  c'est bien sûr, parce que je les ai rencontrés aussi dans un autre roman de l'écrivain suédois Per Olov Enquist : le médecin personnel du roi que j'aime beaucoup. Je reprends ici ce que j'en disais :

"Mais lors d’un séjour de Christian VII en Europe, on  le confie  au docteur Struensee qui gagne la confiance et l'amitié du malheureux souverain. Johann Friedrich Struensee va exercer une telle emprise sur lui qu’il devient son premier ministre, le seul autorisé à signer des documents sans avoir besoin de la signature royale. Autant dire que le médecin est l’égal du roi et même plus puisqu’il règne seul, le jeune malade ne pouvant comprendre ce qui se passe. Malgré la vindicte des conseillers, Struensee gagné aux idées philosophiques, de Voltaire à Rousseau en passant par Diderot, en profite pour entreprendre des réformes fondamentales, révolutionnaires, très audacieuses, qui suscitent le mécontentement non seulement des nobles mais du peuple. De plus, l’amour réciproque de Johann Friedrich Struensee et de la reine, Caroline Mathilde de Hanovre, soeur du roi d’Angleterre George III, épouse de Christian VII qui a peur d’elle et la délaisse, va être un des facteurs de sa chute…
Un complot fomenté par tous ceux qui souhaitent sa perte, en 1772, enlève son pouvoir au médecin qui sera exécuté. Je vous laisse découvrir les détails de cette extraordinaire histoire dont Per Olov Enquist tire un récit passionnant, réflexion sur le pouvoir, sur le rôle des Lumières, sur la vie…"


Un peintre satirique au musée Hishsprungske

 


Au musée de Hishspungsket le peintre satirique Christina Zarthmann a représenté ainsi la scène de séduction du médecin et de l'épouse. Pendant que le roi, l'air niais, affalé sur le canapé, inconscient de ce qui se passe, tourne le dos au couple et taquine un perroquet de la pointe de son épée, les deux amants jouent aux échecs, échangeant des regards amoureux sous l'oeil complice de la suivante.



Kristian Zarthmann  musée Hirshsprunsket

 

Le style réaliste et caricatural de Zarthmann est assez surprenant surtout quand il s'agit de peindre la royauté.


Kristina Zarthmann : il était une fois un roi et une reine


dimanche 14 mai 2023

Voyage à Copenhague

La petite sirène

Et oui, je suis là à Copenhague pour une semaine !  
 
Et comme je viens de lire Le roi et l'horloger d'Arnaldur Indridason j'espère bien voir la fameuse horloge d' Isaac Habrecht  -qui se trouve au château de Rosenborg- avant  de commenter le livre ici

 


La littérature danoise

Quelques écrivains danois ICI commentés dans mon blog

Hans Christian Andersen : Peer-La-Chance
 
Hans Christian Andersen : Les contes
 
Thorkild Hansen : La mort en Arabie
 
Anne-Cathrine Riebnitzsky : Les guerres de Lisa

Maren Uthaug : La petite fille et le monde secret
 
et un auteur suédois :
 
Per Olov Enquist  : le médecin personnel du roi qui raconte l'histoire de Christian VII, roi du Danemark et de son médecin Struensee,  que l'on retrouve dans le roman de Indridason cité ci-dessus. Voir aussi le film Le médecin du roi  de Nikolaj Arcel
 

La peinture danoise

 

Vilhem Hammershoi
 

Les musées sont nombreux à Copenhague et j'ai voulu savoir quels peintres danois j'allais rencontrer. 

Je n'en connais qu'un pour l'instant que j'aime beaucoup :  Vilhem Hammershoi (1964-1905). 

J'adore ces intérieurs en demi-teintes, aux lignes épurées, sans ornements, ces camaieux de noirs, de gris et de bruns, qui présentent une  femme ( il s'agit de la femme du peintre), le plus souvent de dos, debout devant une fenêtre lisant une lettre ou assise, absorbé dans ses pensées, se dérobant aux yeux qui les contemplent. Parfois une fenêtre laisse passer un rayon de soleil et une porte ouverte nous laisse entrevoir l'extérieur. Je  trouve ces peintures mystérieuses, énigmatiques : Que fait cette femme ? a quoi pense- t-elle?  La saisissons- nous dans un moment de repos ou de tristesse ?


Vilhem Hammershoi


Ses amis, Peter Islted et Carl Vilhem Holsøe ont des univers proches de Hammershoi.

 Les peintres de Skagen


Peder Severin Kroyer

Il y aussi les tableaux magnifiques des peintres de Skagen dans le Jutland du Nord, une ville et une plage qui ont attiré par leurs lumières et par la fameuse "heure bleue" des peintres comme Peder Severin Krøyer et Michael Ancher , des écrivains,  et des visiteurs du monde entier

Peder Severin Krøyer

 

Michael Ancher

 

Michael Ancher
 

Enfin j'ai lu un article sur  l'âge d'or de la peinture danoise  ICI que je vous résume ci-dessous

L’Âge d’or de la peinture danoise (1801-1864)

 

Christoffer Eckersberg

Christoffer Eckersberg 

Considéré comme  précurseur et de père de l’âge d’or danois Christoffer Eckersberg (1783-1853) se forme à l’Académie royale des beaux-Arts de Copenhague avant de faire un long voyage qui le mène à Paris, où il  a pour maître Jacques-Louis David durant un an, puis à Rome, comme c’est la coutume chez les artistes du XIXème siècle. Il y côtoie des artistes danois, et surtout s’emploie à perfectionner son approche du paysage. Puis Eckersberg s’éloignera  de la peinture idéalisée danoise  peindra les paysages en pleine nature. Ses compositions sont habitées d’une grande rigueur, qui leur donne tout leur équilibre.  

Christoffer Eckersberg

Christen Købke

Christen Købke : Le château de Frederikborg


Christen Købke (1810-1848) a été l’un des élèves de Christoffer Eckersberg, et a suivi son exemple en multipliant les travaux sur le motif. Il a eu une vie très courte qui a interrompu  une eouvre qui témoigne d'une grand talent. Il voyage, en Allemagne et en Italie, avant de revenir au Danemark. Là, il pratique un art d’une très grande délicatesse, en s’attachant notamment à peindre les paysages qui l’entourent, des portraits de personnes familières, des sujets ordinaires, intimes.

Martinus Rørbye

Martinus Rørbye Vue depuis la chambre de l’artiste


Martinus Rørbye 1803-1848  suit les cours de Christoffer Eckersberg à l’Académie royale des beaux-Arts de Copenhague, où il entre à dix-sept ans et se trouve également récompensé. Sa célèbre Vue depuis la chambre de l’artiste (1825) dit beaucoup de son talent et de son goût : comme bien des peintres danois de cette époque, il est attentif aux environnements intimes, mais son regard porte vers l’extérieur, vers les bateaux prêts à partir. Martinus Rørbye voyagera en effet beaucoup. En Italie, en Grèce, en Turquie, en Norvège… Partout, il travaille à saisir la lumière et peint des scènes de genre charmantes.

Constantin Hansen

Constantin Hansen

 Constantin Hansen (1804-1880) :  Né à Rome d’un père portraitiste, il vit ensuite à Vienne puis à Copenhague. Étudiant de l’Académie royale, il profite d’une bourse pour voyager en Europe et s’attarder en Italie durant huit ans. Il excelle dans l’art de la fresque et du portrait, singulier ou de groupe.

Et voilà tout ce que j'ai à voir à Copenhague ... et plus encore, si j'en juge par la richesse de la ville. Et je vais aller aussi au château d'Hamlet à Elseneur. A bientôt !