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vendredi 2 novembre 2012

Hommage à Goya : L'enterrement de la Sardine


Francisco Goya : L'enterrement de la Sardine

Hommage à Goya

A l'enterrement de la Sardine
je ne veux pas aller maman
on met en terre Carnaval
On y embaume la Sardine
et la foule en ribambelle
Défile en fol cheminement
Dans un attelage funeste
Une cérémonie grotesque
Sous un ciel de larme et de deuil.

A l'enterrement de la Sardine

Je ne veux pas aller maman
Roses rose et ancolies frêles

Costumes blancs, sourire aux lèvres
Petites poupées manifestent
Marionnettes aux têtes creuses
Les bras levés, la jambe leste
Derrière elles, la Mort ricane
Dans une atmosphère de fête
costumes noirs, masques funèbres
La mort ricane, elle a placé
des fleurs
Dans les trous bleutés de son nez.

A l'enterrement de la Sardine
Je ne veux pas aller maman
Les acclamations admirables
S'élèvent jusqu'au Roi Momo
Au roi Momo sur sa bannière
Sa tête d'ogre carnassière
Picador qui crois-tu piquer?
Au roi Momo sur sa bannière
Qui nous dit, je veux te manger
Petits enfants, tremblez, tremblez!



L’origine de l’Enterrement de la Sardine remonte au milieu du XIXe siècle, lorsqu’un groupe d’étudiants de Madrid décidèrent de se réunir dans l’arrière-boutique de la Pharmacie de San Antón et de former un cortège funèbre présidé par une sardine, qui symbolise le jeûne et l’abstinence, en souhaitant revivre les festivités carnavalesques qui se célébraient à Madrid, le Mercredi des Cendres. Ce à quoi ils n’avaient sans doute pas songé était l’immense proportion et popularité qu’au fil du temps cette fête allait avoir. source


Les mots imposés dans l'atelier d'écriture d'Asphodèle :  funèbre – larme – ribambelle – cheminement – fleur – manifester – foule – costumes – rose (couleur ou fleur) – atmosphère – succession – carnaval – piquer – bleuté – attelage – embaumer – ancolie – cérémonie – tête – défiler – abattre – admirable – acclamation.

Ernest Capendu : Marcof, le Malouin





Ernest Capendu est né à Paris en 1826 dans une famille aisée. Il meurt en 1868. Il a  écrit une soixantaine de romans en s'essayant à tous les genres, historiques, maritimes, militaires, fantastiques…

Marcof le Malouin d'Ernest Capendu est reédité aux éditions Grand West pour la rentrée littéraire.  C'est le premier tome d'un roman populaire, historique et maritime, dans la même veine que les romans d'un Paul Féval dont Capendu est le contemporain.

Les ingrédients du roman populaire sont bien présents, y compris une intrigue complexe et à ramifications :  amour passion, jalousie, enlèvement, meurtres, secrets de famille, vengeance,  tout ceci se déroule sur une toile de fond historique, celui de la révolution qui voit s'organiser la révolte des Chouans en lutte contre les révolutionnaires.

Yvonne, une jeune et belle bretonne qui habite le petit village de Fouesnan, près d'Audierne, est fiancée à Jahoua. Mais Keinec son ami d'enfance à qui elle était promise ne lui pardonne pas ce qu'il considère comme une trahison. Il est prêt à tout pour se venger, y compris à  tuer les amoureux. Les deux jeunes gens sont sous la protection de Marcof, le Malouin, capitaine d'un lougre qui veille sur eux et a une influence sur Keinec pour qui il a de l'affection. Ce marin, nous le verrons, est reçu comme un familier par le marquis de Lonan et nous comprenons bien vite qu'un secret plane sur sa naissance. D'autre part, le marquis a été marié à une femme qui lui a été infidèle et qu'il a chassée pour laver son honneur. Le comte de Fougueray et le  chevalier de Tessy, les frères de cette dernière, ourdissent une diabolique machination pour s'emparer de la fortune du marquis.  Et voilà que ces deux  hommes rencontrent la pauvre Yvonne,  voilà que le chevalier la trouve à son goût et veut la faire enlever et qu'ils y parviennent avec l'appui de Ian Cardoff, un berger quelque peu sorcier qui vit dans une grotte de la baie des Trépassés et qui complotent avec eux pour faire triompher la révolution. Car vous vous en doutez, dans ce roman, les méchants sont tous anti-royalistes et les bons sont du côté du Roi et de la religion! Lorsque Yvonne est enlevée, Jahoua et Keinec, oubliant leur querelle, s'allient pour retrouver la jeune fille, laissant pour l'instant de côté leur rivalité. je ne vous en dis pas plus et je vous laisse affronter les dangers des souterrains mystérieux, les complots, les revirements de situation, les traîtrises, les actes d'héroïsme….

Quand on se lance dans ce genre de lecture, il faut s'abandonner à son âme d'enfant,  être prêt à vivre les situations les plus périlleuses, laisser parler son imagination…  C'est ce que je fais, je joue le jeu avec plaisir tout en explorant les côtes de la Bretagne, en essuyant des tempêtes et en partageant la vie et les aventures de nos héros. Ernest Capendu n'a peut-être pas le génie littéraire d'un Alexandre Dumas, l'invention d'un Eugène Sue mais son récit est suffisamment dense et enlevé pour nous intéresser. Marcof Le Malouin a une suite que je n'ai pas encore lue : Le marquis de Loc Ronan.


Avec mes remerciements à :