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mercredi 6 juillet 2011

Le festival de danse de Marseille : Gregory Maqoma, Sidi Larbi Cherkaoui, Shanel Winlock

 Le troisième spectacle de danse contemporaine que j'ai vu à Marseille est  Southern Bound Comfort et autant le dire tout de suite, il m'a emballée! Il est composé de deux ballets : le premier Southern Comfort du chorégraphe sud-africain Gregory Maqoma, le second Bound du chorégraphe belgo-marocain Sidi Larbi Cherkaoui. Les deux oeuvres sont interprétées magistralement par Gregory Maqoma et Shane Winlock. Toutes les deux  ont un thème commun. Ils traitent du couple, plus généralement des rapports hommes-femmes et jouent sur l'idée de domination-soumission.

Southern Comfort est une pièce pleine d'humour. Elle met en scène une jeune femme que l'on imagine être chorégraphe  et qui profite de son autorité pour mettre sous sa coupe son danseur et aussi les musiciens qui l'accompagnent. Le texte, la musique, les jeux d'éclairage qui doivent la suivre en mettant dans l'ombre ses faire-valoir créent autant de moments amusants qui déclenchent le rire, entrecoupés par des solos ou des duos enlevés. Jusqu'à la révolte, le retour du bâton!



Dans Bound  le couple perd son bébé. Le ton est grave, le désespoir est là, le désir de  suicide hante le couple qui n'arrive pas à se retrouver après le drame. L'homme et la femme se déchirent jusqu'à la séparation finale. La chorégaphie est extraordinairement belle et inventive. Le seul décor est constitué de cordes qui pendent des cintres ou se déroulent sur la scène, deviennent tour à tour maison, arbres pour se pendre; elles prennent la forme du bébé lové contre le corps maternel mais elles sont aussi la Mort qui vient arracher l'enfant des bras de sa mère. Elles se dressent comme des serpents vibrants, démultipliées par un effet de lumières stoboscopiques, devant la mère éplorée et dansent avec elle la violence du deuil, elles emprisonnent le couple, le retiennent prisonnier jusqu'à la séparation, l'étirement final où la corde est prête à se rompre libérant le couple de ses dernières attaches. Un grand moment de beauté et d'émotion. De la grande danse!


Henning Mankell : L'homme inquiet



J'ai lu L'Homme inquiet de Henning Mankell il y a déjà un mois et je ne me souviens plus de l'histoire policière. Enfin, presque! Oui, c'est une histoire d'espionnage qui a eu lieu réellement dans les années 80, des sous-marins qui sont venus espionner la Suède en pénétrant  dans ses eaux territoriales sans autorisation. Et alors que tout le monde accuse l'ennemi public n°1 de l'époque, L'URSS, notre Wallander va découvrir  qu'elle n'y est pour rien, que la réponse est ailleurs (je ne vous dirai rien) et que des gens qui lui sont liés sont très impliqués dans les meurtres qu'il doit résoudre. Voilà!  je ne me souviens de presque rien, vous dis-je!
Ce qui m'a importé enfin, ce à quoi, je me suis vraiment intéressée, c'est à Wallander, bien sûr!  Il a enfin acheté la maison de ses rêves, il a enfin le chien de ses rêves, sa fille lui a même fabriqué une petite fille pour qu'il ait une raison de vivre! Il est malade et tout aussi déprimé que dans les romans précédents mais Mankell  - qui avoue dans une interview qu'il veut se débarrasser de son  personnage -  n'a pas osé l'assassiner. Alors.. il le fait partir à la retraite! Le traître, je parle de Mankell car Wallander n'y est pour rien! Le traître donc! Vous ne lirez plus les aventures de votre héros préféré. Exist Wallander!