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jeudi 20 avril 2017

Vilhem Moberg : La saga des émigrants Tome IV : Les pionniers du Minnesota/ Tome V Le Terme du voyage


Kristina et Karl-Oscar : départ de leur pays natal

 
Pour en finir avec La saga des émigrants de l'écrivain suédois Vilhem Moberg (voir billet n° 1 Tome I et II ; Billet n° 2 tome III) voici la présentation des deux derniers volumes dans ce billet n°3.


 Tome  IV : Les pionniers du Minnesota

 


 
Ce quatrième tome  raconte l’installation de la famille de Karl Oskar autour du lac Ki- Chi-Saga et la venue autour d’eux de  milliers de Suédois dont la colonie ne cesse d’augmenter. Avec la transformation des paysages, le défrichage de la forêt, l’ensemencement des champs et la relative prospérité qui s’en suit, nous assistons à la construction de l’Amérique :  Le Minnesota est reconnu comme état par Lincoln. La communauté suédoise doit s’organiser. Peu habitués à la liberté, eux qui étaient sous tutelle aussi bien temporelle que spirituelle dans leur pays d’origine, ils se rendent compte qu’ils ne peuvent plus rien attendre que d’eux-mêmes.  Entièrement libres même au point de vue religieux puisqu’ils n’ont pas de clergé, ils doivent décider de tout.  Ils doivent  se doter d’une église, d’une école…  La liberté va de pair avec la responsabilité :
"Ceci les obligea à faire preuve de vertus dont ils n’avaient pas l’usage dans leur pays natal. Ils transformèrent l’Amérique, - mais l’Amérique les transforma également."
Ce tome IV voit aussi le retour de Robert dans la famille de son frère et le récit de son épopée avec Arvid à la recherche de l’or californien. C’est un des épisodes les plus sombres du récit  dans lequel Vilhem Moberg  révèle une réelle puissance  dramatique. Le destin de Robert si épris de liberté et d’absolu et en même temps si naïf, si crédule, est un moment déchirant.

 Tome V Le Terme du voyage

 


Les  deux personnages principaux  Kristina et Karl-Oscar ont vieilli. C’est comme l’indique le titre du Tome V, c’est le terme de leur voyage ! Tous deux ont été réunis toute leur vie pas un amour très fort, qui se passe bien souvent de mots, mais s’est consolidé dans une mutuelle compréhension et un soutien sans faille. Pourtant tous deux sont très dissemblables dans leur foi et dans leur adaptation au pays : La foi de Kristina doit passer par l’acceptation totale de la volonté divine même lorsqu’il s’agit de ses maternités à répétition qui épuisent sa santé et la mettent en danger. Pour elle, tout ce qui arrive est voulu par le créateur. Karl-Oscar, au contraire, mise sur la liberté et la volonté humaine. La réussite dépend de lui et de lui seul. Il est de cette race de pionniers qui a pour devise : « Aide-toi, le ciel t’aidera ». De même Kristina aura toujours la nostalgie du pays natal et refuse d’apprendre l’anglais; alors que Karl-Oscar fait tout pour pouvoir s’intégrer et se sentir réellement américain. C’est pourquoi il cherche à s’engager lorsque survient la guerre de Sécession. 

A la fin de ce dernier volume, la boucle est bouclée, les premiers colonisateurs s’éteignent et laissent la place à la nouvelle génération. Les enfants sont déjà de bons petits américains; ils parlent la langue et éprouvent même un peu de honte envers leur père qui parle si mal l’anglais. Ils n’ont pas de nostalgie pour un pays qu’ils ne connaissent pas. Ils sont l’Amérique en marche.